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Crosse avec saint Michel terrassant le dragon…

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Crosse avec saint Michel terrassant le dragon en cuivre champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré; émail bleu, bleu turquoise, bleu clair, rouge, vert et jaune, perles d'émail noir et turquoise. Elle se compose d'une douille cylindrique surmontée d'un noeud aplati et d'un crosseron à section ovalisée allant en s'amenuisant et se terminant par une tête de serpent enserrant l'archange; douille ornée de rinceaux fleuris avec trois guivres à la queue enroulée fixées verticalement; noeud en deux parties ajourées à décor de reptiles entrelacés; crosseron à fond de résille losangée simulant les écailles et crête à crochets assez espacés; saint Michel, debout de profil dans la volute, un pied sur celle-ci, l'autre sur le dragon, plonge la lance tenue par ses deux mains dans le dos de la bête qui retourne sa tête, son museau parallèlement aux ailes; la queue du dragon traverse la volute pour se partager en deux rinceaux aux extrémités feuillagées.
Limoges, vers 1220/1230
H_32 cm
Soclée (quelques manques aux émaux et légères usures, l'aile droite de l'ange semble refaite anciennement ainsi qu'une queue d'une des guivres de la douille)
Provenance: ancienne collection Charles Boucaud, Paris
Cette crosse appartient au groupe le plus important des crosses limousines, celles représentant le combat de saint Michel avec le dragon. Marquet de
Vasselot en dénombre ainsi 46 comparativement au second groupe, celui de l'Annonciation, qui en compte 39. On pense que les évêques et les abbés aimaient particulièrement imposer leur autorité à travers cette iconographie symbolisant le triomphe de l'esprit de Dieu sur le démon. Dans ce groupe d'une rare cohérence, dont les exemplaires se différencient par de légères variantes, on peut notamment rapprocher cette crosse-ci de celle conservée au
Metropolitan de New York (inv. 32.100.289, fig.a), de celle également de la Walters Art Gallery de Baltimore, anciennement à Brimo de Laroussilhe (inv.44.294, fig.b), de celle aussi du Musée de Picardie à Amiens (inv. M.P.992.4.13, fig.c) et enfin de celle du château de Goluchów en Pologne dont seul le crosseron nous est parvenu (fig.d). Elles se distinguent des autres par la tête du serpent constituant l'extrémité de la volute qui ne mord ni la lance, ni une aile de saint
Michel, comme sur les modèles les plus courants, par la douille ornée de rinceaux fleuris avec les reptiles fixés verticalement et non obliquement, le démon ne mord pas non plus la lance de l'archange. Vasselot ne semble pas avoir répertorié cette crosse de l'ancienne collection Charles Boucaud; on peut toutefois remarquer qu'elle pourrait correspondre à celles des collections Beresford Hope ou Chandon de Brailles que l'auteur n'a pu examiner ni illustrer. Cet exemplaire, archétype de la production limousine du Moyen Age, est admirablement bien conservé, ayant gardé en effet presque tous ces émaux et sa dorure ainsi que tout son bestiaire original à la différence de celle du MET qui a fait l'objet de restaurations.
Ouvrage consulté: J.J. Marquet de Vasselot, Les crosses limousines du XIIIe siècle, Firmin, Paris, 1941.
Comme l'indique leur nom, ces petits bassins appelés gémellions allaient par deux, l'un muni d'une petite gargouille servait à verser l'eau dans l'autre. D'usage liturgique ou profane, les gémellions limousins sont ornés de différents sujets à thème courtois ou religieux, mais aussi des écus armoriés, des combats ou des scènes de chasse. Cette production a fait l'objet d'une étude et d'un recensement par J.J. Marquet de Vasselot dont la parution a été faite après sa mort à partir des éléments que l'historien de l'art avait laissés. Il en décrit près de cent trente en les classant par leur décor. Son premier chapitre est consacré aux gémellions à sujets religieux. Tout en faisant remarquer leur rareté, il indique bien qu'à côté des motifs religieux, la plupart de ces gémellions accordent une place plus ou moins importante aux sujets profanes. Il semble bien que cela soit le cas de celui-ci avec le centre qui met en scène un évêque assis tandis que les couples figurant dans les quatre lobes sont à l'évidence à caractère profane avec présence d'une danseuse et d'attributs comme une coupe, un sceptre ou un bâton fleuronné.
Ce gémellion par son décor et son état de conservation est très comparable à un exemplaire conservé au Louvre, cependant légèrement plus petit (inv.MRR 171, fig. a). Le sujet au centre présente également un personnage assis et un autre debout, là une reine à qui une femme fait l'offrande d'une coupe.
Le revers se retrouve sur un autre exemple appartenant au
Metropolitan Museum avec sa rosace entourée d'arcs de cercles fleuronnés (inv. 49.56.8, fig.b).
Particularité remarquable, de tous les gémellions décrits par
Vasselot, il apparaît comme le seul à posséder des dragons dans les écoinçons.
Ouvrages consultés: J.J. Marquet de Vasselot,
Les gémellions limousins du XIIIe siècle, Paris, 1952; M.M.
Gauthier, Emaux du moyen âge occidental, Paris, 1972, pp. 118 et 375; Exposition Paris - New York 1995/1996,
L'OEuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen-Age,
Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat. 126.

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26 Jun 2019
France, Paris
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Crosse avec saint Michel terrassant le dragon en cuivre champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré; émail bleu, bleu turquoise, bleu clair, rouge, vert et jaune, perles d'émail noir et turquoise. Elle se compose d'une douille cylindrique surmontée d'un noeud aplati et d'un crosseron à section ovalisée allant en s'amenuisant et se terminant par une tête de serpent enserrant l'archange; douille ornée de rinceaux fleuris avec trois guivres à la queue enroulée fixées verticalement; noeud en deux parties ajourées à décor de reptiles entrelacés; crosseron à fond de résille losangée simulant les écailles et crête à crochets assez espacés; saint Michel, debout de profil dans la volute, un pied sur celle-ci, l'autre sur le dragon, plonge la lance tenue par ses deux mains dans le dos de la bête qui retourne sa tête, son museau parallèlement aux ailes; la queue du dragon traverse la volute pour se partager en deux rinceaux aux extrémités feuillagées.
Limoges, vers 1220/1230
H_32 cm
Soclée (quelques manques aux émaux et légères usures, l'aile droite de l'ange semble refaite anciennement ainsi qu'une queue d'une des guivres de la douille)
Provenance: ancienne collection Charles Boucaud, Paris
Cette crosse appartient au groupe le plus important des crosses limousines, celles représentant le combat de saint Michel avec le dragon. Marquet de
Vasselot en dénombre ainsi 46 comparativement au second groupe, celui de l'Annonciation, qui en compte 39. On pense que les évêques et les abbés aimaient particulièrement imposer leur autorité à travers cette iconographie symbolisant le triomphe de l'esprit de Dieu sur le démon. Dans ce groupe d'une rare cohérence, dont les exemplaires se différencient par de légères variantes, on peut notamment rapprocher cette crosse-ci de celle conservée au
Metropolitan de New York (inv. 32.100.289, fig.a), de celle également de la Walters Art Gallery de Baltimore, anciennement à Brimo de Laroussilhe (inv.44.294, fig.b), de celle aussi du Musée de Picardie à Amiens (inv. M.P.992.4.13, fig.c) et enfin de celle du château de Goluchów en Pologne dont seul le crosseron nous est parvenu (fig.d). Elles se distinguent des autres par la tête du serpent constituant l'extrémité de la volute qui ne mord ni la lance, ni une aile de saint
Michel, comme sur les modèles les plus courants, par la douille ornée de rinceaux fleuris avec les reptiles fixés verticalement et non obliquement, le démon ne mord pas non plus la lance de l'archange. Vasselot ne semble pas avoir répertorié cette crosse de l'ancienne collection Charles Boucaud; on peut toutefois remarquer qu'elle pourrait correspondre à celles des collections Beresford Hope ou Chandon de Brailles que l'auteur n'a pu examiner ni illustrer. Cet exemplaire, archétype de la production limousine du Moyen Age, est admirablement bien conservé, ayant gardé en effet presque tous ces émaux et sa dorure ainsi que tout son bestiaire original à la différence de celle du MET qui a fait l'objet de restaurations.
Ouvrage consulté: J.J. Marquet de Vasselot, Les crosses limousines du XIIIe siècle, Firmin, Paris, 1941.
Comme l'indique leur nom, ces petits bassins appelés gémellions allaient par deux, l'un muni d'une petite gargouille servait à verser l'eau dans l'autre. D'usage liturgique ou profane, les gémellions limousins sont ornés de différents sujets à thème courtois ou religieux, mais aussi des écus armoriés, des combats ou des scènes de chasse. Cette production a fait l'objet d'une étude et d'un recensement par J.J. Marquet de Vasselot dont la parution a été faite après sa mort à partir des éléments que l'historien de l'art avait laissés. Il en décrit près de cent trente en les classant par leur décor. Son premier chapitre est consacré aux gémellions à sujets religieux. Tout en faisant remarquer leur rareté, il indique bien qu'à côté des motifs religieux, la plupart de ces gémellions accordent une place plus ou moins importante aux sujets profanes. Il semble bien que cela soit le cas de celui-ci avec le centre qui met en scène un évêque assis tandis que les couples figurant dans les quatre lobes sont à l'évidence à caractère profane avec présence d'une danseuse et d'attributs comme une coupe, un sceptre ou un bâton fleuronné.
Ce gémellion par son décor et son état de conservation est très comparable à un exemplaire conservé au Louvre, cependant légèrement plus petit (inv.MRR 171, fig. a). Le sujet au centre présente également un personnage assis et un autre debout, là une reine à qui une femme fait l'offrande d'une coupe.
Le revers se retrouve sur un autre exemple appartenant au
Metropolitan Museum avec sa rosace entourée d'arcs de cercles fleuronnés (inv. 49.56.8, fig.b).
Particularité remarquable, de tous les gémellions décrits par
Vasselot, il apparaît comme le seul à posséder des dragons dans les écoinçons.
Ouvrages consultés: J.J. Marquet de Vasselot,
Les gémellions limousins du XIIIe siècle, Paris, 1952; M.M.
Gauthier, Emaux du moyen âge occidental, Paris, 1972, pp. 118 et 375; Exposition Paris - New York 1995/1996,
L'OEuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen-Age,
Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat. 126.

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26 Jun 2019
France, Paris
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