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LOT 9

LA FAYETTE, comtesse de. LAS à Gilles Ménage. [1656]. Avec une lettre de Madame Roland.

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LA FAYETTE, MARIE MADELEINE PIOCHE DE LA VERGNE, COMTESSE DE

LETTRE AUTOGRAPHE À L’ABBÉ [GILLES] MÉNAGE.
"CE 26ME DECEMBRE" [1656].

2 pages in-4 (225 x 168 mm).
Marges légèrement roussies.

Lettre relative aux dispositions testamentaires de son beau-père, Renaud-René de Sévigné, oncle de Madame de Sévigné, et au prochain mariage d’Olympe Mancini.

Louis XIV avait quelque inclination pour Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin. Mais Anne d’Autriche et Mazarin s’opposèrent fermement à cette liaison et Olympe épousera, en février 1657, le prince Eugène-Maurice de Savoie-Carignan.

"Je ne scavois point ce que vous m’aves mandé de la disposition qu’auroit faitte mon beau père […] Il ne men a rien escrit et ie ne luy feray point samblant d'en rien scavoir parce qu'il croirait peut estre si ie luy en parlois que ce seroit une maniere de plainte de ce qu'il auroit change les sentiments quil m'avoit toujours temoigne de ne pas vouloir qu'il sortit de nostre maison la moindre partie de ce qu'il auroit eu de Ma Mere et ie ne me soucie en facon du monde qu'il en use autrement quand il moura le bien qui m’en reviendra cera asses considerable pour me consoller de la perte des meubles ne nalles pas luy dire ce cy ny a personne ie vous en prie comme vous ne me mandes rien de Me de Vitry ie la croy hors de peril et ce que vous me mandes de la remise du mariage du prince Eugene me feront croire ce mariage en grand peril de ne ce pas faire pour moy ie commence un peu a donner dans le sentiment du peuple qui croit il y a lontemps que l’on veut faire de Me Manchine [Olympe Mancini] notre Reine […]"

Mme de La Fayette s’enquiert ensuite des relations entre son correspondant et Mme de Sévigné. "Si le feu ne ce remet point a vostre amitie je suis toujours persuadee qu'il n'est pas dificile et que vous luy pouves dire ardo si non t'amo adieu".

L’abbé Gilles Ménage (1613-1692), grammairien averti et historien très en vogue, fut le précepteur de madame de La Fayette et de Mme de Sévigné. Mme de La Fayette suit ses précieux avis lorsqu’elle écrit son premier roman, La Princesse de Montpensier, dont il fut un correcteur et relecteur avisé. Ils entretinrent une abondante correspondance, témoignage d’une profonde amitié.

Avec une copie ancienne de la lettre.

Provenance : Albin Schram (Londres, 3 juillet 2007, lot 400).

Référence : lettre publiée dans les Lettres de la comtesse de La Fayette et de Gilles Ménage, éd. H. Ashton (1924, p. 57-58).

[On joint:]
ROLAND, Manon, dite Madame Roland. Lettre autographe à son mari, Jean-Marie Roland de la Platière (incomplète, suite d’une lettre écrite la veille au soir). [Amiens], "Lundy matin 31 [décembre 1781]". 2 pages sur un feuillet petit in-4 (211 x 161 mm).
Papier légèrement bruni, petite fente dans le bord supérieur.

Long et affectueux post-scriptum relatif à des soucis domestiques et la santé de leur petite fille.

Née Jeanne-Marie Philipon, Mme Roland épouse, en 1780, Jean-Marie Roland de la Platière, inspecteur des manufactures à Amiens. Conquise par les idées nouvelles et égérie des Girondins, elle pousse son mari sur le devant de la scène politique. Leur fille, Marie-Thérèse-Eudora, née le 4 octobre 1781, épousera, le 13 décembre 1796, Pierre Léon Donin de Rosière de Champagneux.

"[…] Ma fille a le devoiement depuis hier et se frotte toujours les gencives ; j'en suis un peu effrayée ; après la crise qu'elle vient de supporter, je doute qu'elle soutienne un développement aussi prématuré […] bon dieu ! une heure d'espoir, un jour d'alarmes ; ainsi passe la vie ; souvent en crainte pour ce qui nous est cher, nous n'en jouissons qu'en tremblant. Au reste dans les jours si doux que je coule avec toi, j'ai trop de bonheur pour ne pas devoir souffrir quelquefois […]".

Provenance : Albin Schram (Londres, 3 juillet 2007, lot 451).

Référence : publiée par Claude Perroud dans Lettres de Madame Roland, N.S. II, Supplément (1915), p. 445-446. Il l'identifie comme la suite d'une lettre écrite la veille au soir (n° XXXI dans le volume I de sa première édition des Lettres, 1900).

Condition Report:
To request a condition report for this lot, please email Benoit.Puttemans@sothebys.com

Pour un rapport de condition détaillé, n’hésitez pas à contacter : Benoit.Puttemans@sothebys.com

Please note: Condition XVI of the Conditions of Business for Buyers (Online Only) is not applicable to this lot. (Veuillez noter que l’Article XVI des Conditions Générales de Vente applicables aux Acheteurs (Ventes Effectuées Exclusivement en Ligne) n’est pas applicable pour ce lot.)

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22 Jun 2020
France, Paris
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LA FAYETTE, MARIE MADELEINE PIOCHE DE LA VERGNE, COMTESSE DE

LETTRE AUTOGRAPHE À L’ABBÉ [GILLES] MÉNAGE.
"CE 26ME DECEMBRE" [1656].

2 pages in-4 (225 x 168 mm).
Marges légèrement roussies.

Lettre relative aux dispositions testamentaires de son beau-père, Renaud-René de Sévigné, oncle de Madame de Sévigné, et au prochain mariage d’Olympe Mancini.

Louis XIV avait quelque inclination pour Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin. Mais Anne d’Autriche et Mazarin s’opposèrent fermement à cette liaison et Olympe épousera, en février 1657, le prince Eugène-Maurice de Savoie-Carignan.

"Je ne scavois point ce que vous m’aves mandé de la disposition qu’auroit faitte mon beau père […] Il ne men a rien escrit et ie ne luy feray point samblant d'en rien scavoir parce qu'il croirait peut estre si ie luy en parlois que ce seroit une maniere de plainte de ce qu'il auroit change les sentiments quil m'avoit toujours temoigne de ne pas vouloir qu'il sortit de nostre maison la moindre partie de ce qu'il auroit eu de Ma Mere et ie ne me soucie en facon du monde qu'il en use autrement quand il moura le bien qui m’en reviendra cera asses considerable pour me consoller de la perte des meubles ne nalles pas luy dire ce cy ny a personne ie vous en prie comme vous ne me mandes rien de Me de Vitry ie la croy hors de peril et ce que vous me mandes de la remise du mariage du prince Eugene me feront croire ce mariage en grand peril de ne ce pas faire pour moy ie commence un peu a donner dans le sentiment du peuple qui croit il y a lontemps que l’on veut faire de Me Manchine [Olympe Mancini] notre Reine […]"

Mme de La Fayette s’enquiert ensuite des relations entre son correspondant et Mme de Sévigné. "Si le feu ne ce remet point a vostre amitie je suis toujours persuadee qu'il n'est pas dificile et que vous luy pouves dire ardo si non t'amo adieu".

L’abbé Gilles Ménage (1613-1692), grammairien averti et historien très en vogue, fut le précepteur de madame de La Fayette et de Mme de Sévigné. Mme de La Fayette suit ses précieux avis lorsqu’elle écrit son premier roman, La Princesse de Montpensier, dont il fut un correcteur et relecteur avisé. Ils entretinrent une abondante correspondance, témoignage d’une profonde amitié.

Avec une copie ancienne de la lettre.

Provenance : Albin Schram (Londres, 3 juillet 2007, lot 400).

Référence : lettre publiée dans les Lettres de la comtesse de La Fayette et de Gilles Ménage, éd. H. Ashton (1924, p. 57-58).

[On joint:]
ROLAND, Manon, dite Madame Roland. Lettre autographe à son mari, Jean-Marie Roland de la Platière (incomplète, suite d’une lettre écrite la veille au soir). [Amiens], "Lundy matin 31 [décembre 1781]". 2 pages sur un feuillet petit in-4 (211 x 161 mm).
Papier légèrement bruni, petite fente dans le bord supérieur.

Long et affectueux post-scriptum relatif à des soucis domestiques et la santé de leur petite fille.

Née Jeanne-Marie Philipon, Mme Roland épouse, en 1780, Jean-Marie Roland de la Platière, inspecteur des manufactures à Amiens. Conquise par les idées nouvelles et égérie des Girondins, elle pousse son mari sur le devant de la scène politique. Leur fille, Marie-Thérèse-Eudora, née le 4 octobre 1781, épousera, le 13 décembre 1796, Pierre Léon Donin de Rosière de Champagneux.

"[…] Ma fille a le devoiement depuis hier et se frotte toujours les gencives ; j'en suis un peu effrayée ; après la crise qu'elle vient de supporter, je doute qu'elle soutienne un développement aussi prématuré […] bon dieu ! une heure d'espoir, un jour d'alarmes ; ainsi passe la vie ; souvent en crainte pour ce qui nous est cher, nous n'en jouissons qu'en tremblant. Au reste dans les jours si doux que je coule avec toi, j'ai trop de bonheur pour ne pas devoir souffrir quelquefois […]".

Provenance : Albin Schram (Londres, 3 juillet 2007, lot 451).

Référence : publiée par Claude Perroud dans Lettres de Madame Roland, N.S. II, Supplément (1915), p. 445-446. Il l'identifie comme la suite d'une lettre écrite la veille au soir (n° XXXI dans le volume I de sa première édition des Lettres, 1900).

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