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Roger de La Fresnaye (1885-1925), La vie conjugale

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Roger de La Fresnaye (1885-1925)
La vie conjugale
signé 'R de La Fresnaye' (en bas à droite)
huile sur toile
88.5 x 115.5 cm.
Peint en 1912-13

signed 'R de La Fresnaye' (lower right)
oil on canvas
34 7/8 x 45 ½ in.
Painted in 1912-13

Provenance

André Mare, Paris (acquis auprès de l’artiste, avant 1925).
Collection particulière, France (par descendance).
Collection particulière, Lyon.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 2000.

Ancienne collection André Mare

Les années 1910-14 furent les plus prolifiques et les plus prometteuses dans la carrière tragiquement brisée de Roger de La Fresnaye. Dès 1910, l’artiste commença à explorer les possibilités formelles du cubisme, et exposa tous les ans au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. Le Salon d’Automne de 1910 s’avéra crucial dans la fondation du groupe de Puteaux, composé à l’origine de peintres issus de l’école cubiste. Comme le rappela Albert Gleizes: «Ce fut à ce moment… que nous nous découvrîmes sérieusement les uns les autres …. [et] que nous perçûmes ce que nous avions en commun. La nécessité de former un groupe, de nous fréquenter, d’échanger des idées, devint impérative». De l’hiver 1910 à 1911, Albert Gleizes et Roger de la Fresnaye, ainsi que Fernand Léger, Jean Metzinger, Henri Le Fauconnier, Robert et Sonia Delaunay, se rencontrèrent régulièrement chez Alexandre Mercereau, poète, impresario, et ancien membre du groupe de l’Abbaye de Créteil, qualifié par Marinetti de «centrale électrique des Lettres européennes» pour sa mystérieuse capacité à galvaniser l’avant-garde. Au printemps, ils exposèrent ensemble au Salon des Indépendants grâce au contrôle du vote pour le comité d’accrochage. Ce ne fut cependant qu’au Salon d’Automne de 1911 que les frères Duchamp — les peintres Marcel Duchamp et Jacques Villon et l’architecte/designer Raymond Duchamp-Villon — et Francis Picabia, tous anciens membres de la Société normande de peinture moderne, découvrirent l’intérêt stylistique qu’ils partageaient avec le groupe Gleizes-Le Fauconnier. Les réunions hebdomadaires dans l’atelier de Jacques Villon, en banlieue parisienne, à Puteaux, marquèrent la formation de la fameuse Section d’or, dont Roger de La Fresnaye fut un membre fondateur et incontournable.
En 1912, l’année où La Fresnaye commença à travailler sur La vie conjugale, la Section d’or célébra les réussites de ses trente-et-un membres par une exposition inaugurale de cent-quatre-vingts toiles et sculptures à la galerie la Boétie, à Paris. Du Cubisme, traité écrit par Jean Metzinger et Albert Gleizes, fut spécialement publié par Eugène Figuière pour coïncider avec ce qui deviendrait le Salon de la Section d’or, la plus importante présentation collective de peintres cubistes antérieure à la première guerre mondiale; l’événement contribua à établir le cubisme comme le mouvement majeur de l’avant-garde à Paris. En 1914, un an avant d’achever La vie conjugale, La Fresnaye fut récompensé par sa première exposition individuelle à la Galerie Levesque, où il présenta quarante-sept peintures, seize dessins et douze aquarelles.
L’essayiste américain et sans doute le critique le plus influent du XXe siècle, Clement Greenberg, pensait que La Fresnaye «était à sa façon un pionnier», un artiste «qui, dès qu’il eut absorbé ce qu’il voulait….du cubisme développé par Picasso et Braque, entreprit de le rendre élégant, décoratif et gai». La Fresnaye fut l’un des premiers, avec Robert Delaunay, à explorer les possibilités du cubisme comme décoration quasi-abstraite et «ses peintures de la période 1913-14 atteignent par leur délicatesse un des premiers apogées du style cubiste» (cité in The Collected Essays and Criticism, Volume 2: Arrogant Purpose, 1945-1949, Chicago, 1986). Bien que La Fresnaye incorporât les techniques cubistes à ses toiles, il conserva un style naturaliste, n’adoptant jamais une analyse radicale de la forme. La vie conjugale offre un exemple emblématique des expérimentations cubistes idiosyncrasiques de La Fresnaye, et peut être vu comme la manifestation d’un moment de transition décisif dans la carrière de l’artiste. En 1913, il s’orienta vers le cubisme orphique, abstrait et axé sur la couleur, de Delaunay. Si ses compositions demeuraient résolument figuratives, il fut le premier à injecter une couleur intense dans les formes plates, grossièrement ébauchées, qui caractérisent son œuvre de cette période. Sa sensibilité à la couleur est perceptible jusque dans la palette terne utilisée pour La vie conjugale, un fait qui sert efficacement à renforcer la volupté exceptionnellement peu orthodoxe de son sujet. Organisé autour des oppositions de lignes droites et de courbes et cercles relativement bien dessinés, La vie conjugale présente tout simplement l’image du bonheur conjugal. Il exhale une sorte de langueur post-coïtale particulière - les deux protagonistes paressent dans un silence somnolent, l’un nu et étendu, quand l’autre tire d’un air distrait sur une cigarette. La Fresnaye anticipait l’adoucissement et l’embellissement du cubisme, en dotant son unique marque du «isme» de sentiment et de sensibilité. Il ne tarda pas à saisir l’essentiel du nouveau style et, par là-même, à abolir toutes les luttes et les résistances qui l’avaient forgé à l’origine.

The years 1910-1914 were the most prolific and progressive of Roger de La Fresnaye ’s tragically truncated career. From 1910 de La Fresnaye began to explore the formal possibilities of Cubism, exhibiting annually at both the Salon des Independants and the Salon d’Automne. The Salon d’Automne of 1910 proved crucial to the foundation of the Puteaux Group comprised primarily of painters of the ‘Cubist School’. As Albert Gleizes recalled: ‘It was at this moment…that we discovered each other seriously….,[and] realised what we had in common. The necessity of forming a group, of frequenting each other, of exchanging ideas seemed imperative’. Between the winter of 1910 and 1911 Gleizes and Roger de La Fresnaye along with Léger, Metzinger, Henri Le Fauconnier and Robert and Sonia Delaunay met regularly at the home of Alexandre Mercereau, poet, impresario and former member of the Abbaye de Creteil group referred to by Marinetti as the ‘Central Electric of European letters’ for his uncanny ability to galvanise the avant-garde. They exhibited together at the spring Salon des Independants by controlling the voting for the hanging committee. It was not, however, until the Salon d’Automne of 1911, that the Duchamp brothers- painters Marcel Duchamp and Jacques Villon and architect/designer Raymond Duchamp-Villon- together with Francis Picabia, all formerly of the Societe Normande de Peinture Moderne, discovered the stylistic interests they shared with the Gleizes-Le Fauconnier group. Weekly meetings held at Jacques Villon’s studio in the Parisian suburb of Puteaux marked the formation of the seminal Section d’Or, of which Roger de La Fresnaye was a principle and a founding member.
In 1912, the year in which de La Fresnaye began work on La vie conjugale, the Section d’Or celebrated the achievements of its 31 members with an inaugural exhibition 180 paintings and sculptures at the Galerie la Boetie in Paris. Du Cubisme, a treatise authored by Jean Metzinger and Albert Gleizes was specially published by Eugene Figuiere to coincide with what was to become known as the Salon de la Section d’Or, the most important collective showing of Cubist painters prior to the First World War and an event which helped to establish Cubism as the leading movement of the avant-garde in Paris. In 1914, a year after La vie conjugale’s completion, de La Fresnaye was rewarded with his first one man exhibition at the Galerie Levesque where he showed 47 paintings, 16 drawings and 12 watercolours.
American essayist and arguably the most influential art critic of the 20th century, Clement Greenberg believed de La Fresnaye ‘was in his own way a pioneer’ , an artist ‘who as soon as he had absorbed all that he wanted…. of Picasso and Braque’s developing cubism proceeded to render it elegant, decorative and cheerful’. De La Fresnaye was one of the first, along with Robert Delaunay, to explore the possibilities of cubism as quasi-abstract decoration and ‘his paintings of the period 1913-14 achieve in their delicacy one of the early culminations of cubist style’ (Clement Greenberg, The Collected Essays and Criticism, Volume 2: Arrogant Purpose, 1945-1949, Chicago, 1986). Although de La Fresnaye incorporated Cubist techniques into his paintings, he retained a naturalistic style, never fully embracing a radical analysis of form. La vie conjugale is a prime example of de La Fresnaye’s idiosyncratic experimentations with Cubism, and can be seen as evidence of a significantly transitional moment in the artist’s career. In 1913 he began to embrace the Delaunays’ abstract and colour orientated Orphic Cubism. While de La Fresnaye’s compositions remained resolutely representational, he was the first to inject high colour into the flat, roughly blocked out shapes characteristic of his work at the time. De La Fresnaye’s sensitivity to colour can be seen even in the muted palette chosen for La vie conjugale a fact which effectively serves to augment the uniquely unorthodox sensuousness of its subject matter. Organised around the oppositions of straight lines and relatively exact curves and circles La vie conjugale is a picture, quite simply, of marital bliss. It exudes a peculiarly post-coital kind of languorousness- both protagonists laze in somnolent silence, one naked and reclining while the other puffs vacantly on a cigarette. de La Fresnaye anticipated the softening and embellishment of Cubism, endowing his unique brand of the ‘ism’ with feeling and sensitivity. He was quick to grasp the point of the new style and, in grasping it, to suppress all the struggles and resistances through which it had originally been forged.

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20 Oct 2016
France, Paris
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Roger de La Fresnaye (1885-1925)
La vie conjugale
signé 'R de La Fresnaye' (en bas à droite)
huile sur toile
88.5 x 115.5 cm.
Peint en 1912-13

signed 'R de La Fresnaye' (lower right)
oil on canvas
34 7/8 x 45 ½ in.
Painted in 1912-13

Provenance

André Mare, Paris (acquis auprès de l’artiste, avant 1925).
Collection particulière, France (par descendance).
Collection particulière, Lyon.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 2000.

Ancienne collection André Mare

Les années 1910-14 furent les plus prolifiques et les plus prometteuses dans la carrière tragiquement brisée de Roger de La Fresnaye. Dès 1910, l’artiste commença à explorer les possibilités formelles du cubisme, et exposa tous les ans au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. Le Salon d’Automne de 1910 s’avéra crucial dans la fondation du groupe de Puteaux, composé à l’origine de peintres issus de l’école cubiste. Comme le rappela Albert Gleizes: «Ce fut à ce moment… que nous nous découvrîmes sérieusement les uns les autres …. [et] que nous perçûmes ce que nous avions en commun. La nécessité de former un groupe, de nous fréquenter, d’échanger des idées, devint impérative». De l’hiver 1910 à 1911, Albert Gleizes et Roger de la Fresnaye, ainsi que Fernand Léger, Jean Metzinger, Henri Le Fauconnier, Robert et Sonia Delaunay, se rencontrèrent régulièrement chez Alexandre Mercereau, poète, impresario, et ancien membre du groupe de l’Abbaye de Créteil, qualifié par Marinetti de «centrale électrique des Lettres européennes» pour sa mystérieuse capacité à galvaniser l’avant-garde. Au printemps, ils exposèrent ensemble au Salon des Indépendants grâce au contrôle du vote pour le comité d’accrochage. Ce ne fut cependant qu’au Salon d’Automne de 1911 que les frères Duchamp — les peintres Marcel Duchamp et Jacques Villon et l’architecte/designer Raymond Duchamp-Villon — et Francis Picabia, tous anciens membres de la Société normande de peinture moderne, découvrirent l’intérêt stylistique qu’ils partageaient avec le groupe Gleizes-Le Fauconnier. Les réunions hebdomadaires dans l’atelier de Jacques Villon, en banlieue parisienne, à Puteaux, marquèrent la formation de la fameuse Section d’or, dont Roger de La Fresnaye fut un membre fondateur et incontournable.
En 1912, l’année où La Fresnaye commença à travailler sur La vie conjugale, la Section d’or célébra les réussites de ses trente-et-un membres par une exposition inaugurale de cent-quatre-vingts toiles et sculptures à la galerie la Boétie, à Paris. Du Cubisme, traité écrit par Jean Metzinger et Albert Gleizes, fut spécialement publié par Eugène Figuière pour coïncider avec ce qui deviendrait le Salon de la Section d’or, la plus importante présentation collective de peintres cubistes antérieure à la première guerre mondiale; l’événement contribua à établir le cubisme comme le mouvement majeur de l’avant-garde à Paris. En 1914, un an avant d’achever La vie conjugale, La Fresnaye fut récompensé par sa première exposition individuelle à la Galerie Levesque, où il présenta quarante-sept peintures, seize dessins et douze aquarelles.
L’essayiste américain et sans doute le critique le plus influent du XXe siècle, Clement Greenberg, pensait que La Fresnaye «était à sa façon un pionnier», un artiste «qui, dès qu’il eut absorbé ce qu’il voulait….du cubisme développé par Picasso et Braque, entreprit de le rendre élégant, décoratif et gai». La Fresnaye fut l’un des premiers, avec Robert Delaunay, à explorer les possibilités du cubisme comme décoration quasi-abstraite et «ses peintures de la période 1913-14 atteignent par leur délicatesse un des premiers apogées du style cubiste» (cité in The Collected Essays and Criticism, Volume 2: Arrogant Purpose, 1945-1949, Chicago, 1986). Bien que La Fresnaye incorporât les techniques cubistes à ses toiles, il conserva un style naturaliste, n’adoptant jamais une analyse radicale de la forme. La vie conjugale offre un exemple emblématique des expérimentations cubistes idiosyncrasiques de La Fresnaye, et peut être vu comme la manifestation d’un moment de transition décisif dans la carrière de l’artiste. En 1913, il s’orienta vers le cubisme orphique, abstrait et axé sur la couleur, de Delaunay. Si ses compositions demeuraient résolument figuratives, il fut le premier à injecter une couleur intense dans les formes plates, grossièrement ébauchées, qui caractérisent son œuvre de cette période. Sa sensibilité à la couleur est perceptible jusque dans la palette terne utilisée pour La vie conjugale, un fait qui sert efficacement à renforcer la volupté exceptionnellement peu orthodoxe de son sujet. Organisé autour des oppositions de lignes droites et de courbes et cercles relativement bien dessinés, La vie conjugale présente tout simplement l’image du bonheur conjugal. Il exhale une sorte de langueur post-coïtale particulière - les deux protagonistes paressent dans un silence somnolent, l’un nu et étendu, quand l’autre tire d’un air distrait sur une cigarette. La Fresnaye anticipait l’adoucissement et l’embellissement du cubisme, en dotant son unique marque du «isme» de sentiment et de sensibilité. Il ne tarda pas à saisir l’essentiel du nouveau style et, par là-même, à abolir toutes les luttes et les résistances qui l’avaient forgé à l’origine.

The years 1910-1914 were the most prolific and progressive of Roger de La Fresnaye ’s tragically truncated career. From 1910 de La Fresnaye began to explore the formal possibilities of Cubism, exhibiting annually at both the Salon des Independants and the Salon d’Automne. The Salon d’Automne of 1910 proved crucial to the foundation of the Puteaux Group comprised primarily of painters of the ‘Cubist School’. As Albert Gleizes recalled: ‘It was at this moment…that we discovered each other seriously….,[and] realised what we had in common. The necessity of forming a group, of frequenting each other, of exchanging ideas seemed imperative’. Between the winter of 1910 and 1911 Gleizes and Roger de La Fresnaye along with Léger, Metzinger, Henri Le Fauconnier and Robert and Sonia Delaunay met regularly at the home of Alexandre Mercereau, poet, impresario and former member of the Abbaye de Creteil group referred to by Marinetti as the ‘Central Electric of European letters’ for his uncanny ability to galvanise the avant-garde. They exhibited together at the spring Salon des Independants by controlling the voting for the hanging committee. It was not, however, until the Salon d’Automne of 1911, that the Duchamp brothers- painters Marcel Duchamp and Jacques Villon and architect/designer Raymond Duchamp-Villon- together with Francis Picabia, all formerly of the Societe Normande de Peinture Moderne, discovered the stylistic interests they shared with the Gleizes-Le Fauconnier group. Weekly meetings held at Jacques Villon’s studio in the Parisian suburb of Puteaux marked the formation of the seminal Section d’Or, of which Roger de La Fresnaye was a principle and a founding member.
In 1912, the year in which de La Fresnaye began work on La vie conjugale, the Section d’Or celebrated the achievements of its 31 members with an inaugural exhibition 180 paintings and sculptures at the Galerie la Boetie in Paris. Du Cubisme, a treatise authored by Jean Metzinger and Albert Gleizes was specially published by Eugene Figuiere to coincide with what was to become known as the Salon de la Section d’Or, the most important collective showing of Cubist painters prior to the First World War and an event which helped to establish Cubism as the leading movement of the avant-garde in Paris. In 1914, a year after La vie conjugale’s completion, de La Fresnaye was rewarded with his first one man exhibition at the Galerie Levesque where he showed 47 paintings, 16 drawings and 12 watercolours.
American essayist and arguably the most influential art critic of the 20th century, Clement Greenberg believed de La Fresnaye ‘was in his own way a pioneer’ , an artist ‘who as soon as he had absorbed all that he wanted…. of Picasso and Braque’s developing cubism proceeded to render it elegant, decorative and cheerful’. De La Fresnaye was one of the first, along with Robert Delaunay, to explore the possibilities of cubism as quasi-abstract decoration and ‘his paintings of the period 1913-14 achieve in their delicacy one of the early culminations of cubist style’ (Clement Greenberg, The Collected Essays and Criticism, Volume 2: Arrogant Purpose, 1945-1949, Chicago, 1986). Although de La Fresnaye incorporated Cubist techniques into his paintings, he retained a naturalistic style, never fully embracing a radical analysis of form. La vie conjugale is a prime example of de La Fresnaye’s idiosyncratic experimentations with Cubism, and can be seen as evidence of a significantly transitional moment in the artist’s career. In 1913 he began to embrace the Delaunays’ abstract and colour orientated Orphic Cubism. While de La Fresnaye’s compositions remained resolutely representational, he was the first to inject high colour into the flat, roughly blocked out shapes characteristic of his work at the time. De La Fresnaye’s sensitivity to colour can be seen even in the muted palette chosen for La vie conjugale a fact which effectively serves to augment the uniquely unorthodox sensuousness of its subject matter. Organised around the oppositions of straight lines and relatively exact curves and circles La vie conjugale is a picture, quite simply, of marital bliss. It exudes a peculiarly post-coital kind of languorousness- both protagonists laze in somnolent silence, one naked and reclining while the other puffs vacantly on a cigarette. de La Fresnaye anticipated the softening and embellishment of Cubism, endowing his unique brand of the ‘ism’ with feeling and sensitivity. He was quick to grasp the point of the new style and, in grasping it, to suppress all the struggles and resistances through which it had originally been forged.

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20 Oct 2016
France, Paris
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