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1935 Bugatti Type 57 Cabriolet, Coachwork by Vanvooren Chassis no. 57287 Engine no. 213

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• Construite en 1935 avec une carrosserie Fernandez et Darrin
• Recarrossée par Vanvooren et vendue neuve en 1938
• Un premier propriétaire (français) de 1938 à 1953
• Un deuxième (américain) de 1953 à 2006 environ
• Restauration professionnelle effectuée en 2019

• Built in 1935 with a Fernandez et Darrin body
• Re-bodied by Vanvooren and sold new in 1938
• First (French) owner from 1938 to 1953
• Second (American) owner from 1953 to circa 2006
• Professional restoration completed in 2019

Bugatti Type 57 Cabriolet – 1935
Carrossée par Vanvooren en 1938
Châssis n° 57287
Moteur n° 213

L'histoire de ce châssis Bugatti Type 57, moteur 213, commence en juin 1935, de même que celle des châssis portant les moteurs 215 et 216. L'état mensuel des livraisons de châssis indique pour juillet 1935 : "18 juillet 1935 : Châssis 57265 / moteur 213 en dépôt chez Fernandez." Ce châssis est le seul livré nu en juillet 1935, les douze autres ayant été livrés carrossés. On remarquera qu'un châssis numéroté 57287 mais équipé du moteur 193 fut livré le 14 septembre 1935 chez Vanvooren, à Courbevoie. Il n'a pas de rapport avec la voiture en objet.

Le moteur 213 a ainsi commencé sa carrière sur le châssis 57265. Une liste confidentielle des voitures en stock remise à Jean Bugatti le 15 janvier 1936 mentionne : "Montaigne 57265/213 Fx Cabriolet Fernandez, capote grise. 59 000 Francs, sortie en 1935." Le carrossier Fernandez et Darrin habilla cette voiture fin 1935, mais ne lui trouva pas d'acheteur. Il faudra attendre pas moins de deux ans, jusqu'en janvier 1938, pour que la liste des commandes du mois indique : "26 janvier 1938 : Agent Pierron - Client Paille - 57 ex-dépôt Fernandez - 57287 / mot. 213 – Châssis commandé le 26 janvier et livré le 10 février 1938." Il s'agit là sans doute aucun de l'ancien châssis 57265/213. La raison pour laquelle cette voiture reçoit en 1938 le numéro de châssis 57287 ne nous est pas connue et ne relève apparemment d'aucune logique.

Le 10 février 1938, cette voiture fit en train le trajet depuis Molsheim jusque chez Vanvooren, à Courbevoie. Le premier propriétaire de la 57287 était un industriel bordelais du nom de Pierre Paille-Vinatié. Il en sera le seul propriétaire français de 1938 à 1953 ! Il était né le 15 octobre 1895 à Saint-Sulpice-et-Cameyrac, en Gironde, de Félix-Auguste Paille et Marie-Jeanne Vinatié. La fiche d'état-civil des deux parents relève qu'ils sont sans profession, ce qui suggère qu'ils sont entretenus par leur riche beau-frère. Il semble qu'ils habitent le Château de Leu, propriété de Pierre-Fréjus Vinatié, manifestement l'oncle de l'enfant. Pierre-Fréjus Vinatié était un industriel qui avait fait fortune dans la fabrication de boîtes en métal, leur confection et leur impression. Il avait créé sa première usine à Bordeaux en 1885. Lors d'un incendie qui avait ravagé le site en 1915, on avait dit que celui-ci s'étendait sur 4 000 mètres carrés et employait 400 personnes. L'entreprise possédait cinq usines en France. Elle importait par ailleurs d'Algérie et de Tunisie des dattes, qu'elle revendait partout en Europe, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.

Pierre Paille, ainsi qu'il s'appelait alors, fut incorporé la veille de Noël 1914, alors qu'il n'avait pas vingt ans. Il termina la guerre dans l'armée de l'air avec le grade de Maréchal des logis, chargé de diriger un groupe d'ouvriers de l'aéronautique. En juin 1919, il épousa Marcelle Vinit, dont il eut deux filles, nées la même année, Elyane et Christiane. Pierre-Fréjus Vinatié et son épouse, née Jeanne-Marthe Bedel, l'adoptèrent officiellement le 8 octobre 1929, ce qui lui permit de prendre le nom de Paille-Vinatié. C'était un passionné de Bugatti, qui acheta quatre voitures neuves entre 1927 et 1938. La première était une Type 40, acquise en juin 1927 et suivie en avril 1929 d'une Type 44. Ces deux voitures étaient immatriculées au nom de Paille et à l'adresse de l'usine, au 14 de la rue Barrau, à Bordeaux. En août 1933, il troqua sa Type 44 contre une Type 49 neuve carrossée en quatre-places décapotable par Vanvooren, qu'il conserva jusqu'à l'été 1937.

Sa quatrième, la Bugatti 57 Cabriolet châssis 57287 carrossée par Vanvooren, fut immatriculée neuve le 25 mars 1938 sous le numéro 6596 GA 9, au nom de Paille-Vinatié, 14 rue Barrau, Bordeaux. A la mort de Pierre-Fréjus Vinatié, survenue en 1934 à son domicile parisien du 42 Cours Albert 1er, Pierre Paille-Vinatié devint maire de Saint-Sulpice, fonction qu'il conserva jusqu'en 1946. Il avait par ailleurs repris la direction de l'entreprise familiale. Il s'était remarié à Paris en novembre 1942 avec la jeune Simone Garrigues et se partagea dès lors entre la capitale et la Gironde. Une lettre de l'usine signée de sa main montre qu'il continua à la diriger jusqu'à son décès, survenu à Bordeaux le 10 mars 1967, alors qu'il avait 71 ans.

Pendant la guerre, cette Bugatti fut cachée à l'occupant allemand puis, une fois les hostilités terminées, envoyée à Molsheim pour une remise en état complète. En mars 1953, Pierre Paille-Vinatié décida de vendre sa chère Type 57 à un passionné américain du nom de Grover Berryman. Ce dernier l'immatricula le 5 mai 1953 sous le numéro 8648 V 33. Sa carte grise indique : "Propriétaire : Grover C. Berryman, capitaine de l'armée américaine, base aérienne de Mérignac". Berryman utilisa sa voiture à Bordeaux pendant son temps de service dans l'US Air Force. C'est à Bordeaux qu'il rencontra Mary Ann Malicki, une jeune compatriote professeur à l'Université de Pennsylvanie. Une période de cour puis un long voyage en Bugatti dans les Alpes suisses, françaises et italiennes furent suivis d'une année passée en Arabie saoudite et, pour finir, d'un mariage célébré en Pennsylvanie en 1954. La Bugatti fut quant à elle envoyée par bateau à New-York.

Grover Clinton Berryman (1923-2015) était lieutenant-colonel dans l'US Air Force. Il avait été affecté pendant la guerre à la 5ème armée basée en Italie et avait pris part pendant le conflit à vingt-trois missions en Allemagne et en Europe occupée. A son arrivée sur le sol américain, la Bugatti fut prise en charge par un passionné de la marque, Ken Purdy, qui la conserva chez lui à Wilton, dans le Connecticut, jusqu'au retour de Berryman. En attendant, Purdy fit en sorte que le moteur et la boîte de vitesses soient remis en état par Bill Frick Motors, à Long Island. Ce dernier est surtout connu pour avoir participé, aux côtés de Phil Walters, à la création de la Cadillac 'The Monster' de Briggs Cunningham et pour avoir été pendant des années l'un des principaux mécanos de Cunningham.

En 1954, à son retour aux Etats-Unis, Berryman fut affecté à la base aérienne de Dover, dans le Delaware. La peinture de sa Bugatti commençait alors à se détériorer et il décida de démonter les ailes et la capote et de décaper complètement la tôle, avant d'y appliquer plusieurs couches de laque, suivant en cela les conseils d'un ingénieur de Du Pont. Quarante ans après, le résultat était toujours parfait.

Le Bugatti Register publié en 1962 par Hugh Conway indique à propos de cette voiture : "Décapotable Vanvoor (sic), carrosserie marron et ailes noires. Achetée en mars 1953 à M. Paille-Vinatié, 16 rue Barrau, à Bordeaux, qui se présente comme son premier propriétaire. Equipée de freins hydrauliques Lockheed, d'amortisseurs Ram à l'avant et d'amortisseurs réglables à friction à l'arrière. Le tableau de bord porte la trace de la molette de réglage des amortisseurs avant."

Berryman a utilisé sa Bugatti Type 57 pendant près de cinquante ans ! A partir de 1960, il l'a stockée dans une remise située sur la propriété de son beau-père, en Pennsylvanie. La voiture y est restée jusqu'en 1966, année où il a pris sa retraite à San Juan Island, dans l'Etat de Washington. Vers la fin de 2006, un incendie endommagea gravement la Bugatti, alors que Berryman essayait de la démarrer pour l'emmener à une exposition dans la région. Elle n'avait pas tourné depuis un certain temps, aussi versa-t-il de la Valvoline dans le carburateur. Lorsque le moteur finit par démarrer, un incendie se déclara sous la voiture. Berryman ouvrit la porte du garage pour la sortir, mais il avait garé sa Saab devant la porte et, le temps d'aller chercher les clés de celle-ci, la Bugatti était en flammes. Et pour couronner le tout, la toiture du garage s'effondra dessus.

D'après les dizaines de photos prises après cet incendie, les dommages subis ne semblaient pas trop graves. Le châssis, les quatre ailes, le couvercle de coffre et les panneaux arrière étaient presque intacts, de même que le parechocs avant. La mécanique semblait avoir bien résisté, mais l'essieu arrière s'était disloqué. Et à l'intérieur, les sièges, le tableau de bord et le tablier avaient disparu ; quant au capot, il était déformé et avait presque fondu.

L'épave fut achetée directement à Berryman par Daniel Rapley, de Rapley Classic Cars à Brookfield, Connecticut, qui était un spécialistes des véhicules rares 'sortis de grange'. L'un des principaux collectionneurs européens vint examiner la Bugatti dans l'atelier de Rapley et la lui racheta. Ce nouveau propriétaire entreprit alors sa complète restauration. Les photos prises pendant celle-ci montrent que les ailes, les portes et la partie arrière de la carrosserie étaient réutilisables. Mais le tablier et les montants de parebrise sont nouveaux, de même que les côtés du capot. Les deux panneaux supérieurs du capot semblent être anciens et provenir d'une voiture non identifiée.

Le moteur fut restauré, avec, pense-t-on, un changement de tubulure d'admission. La boîte de vitesses portant le numéro 1, qui est peut-être une boîte remplacée en usine du temps de Pierre Paille-Vinatié, fut conservée. Et l'essieu arrière endommagé fut remplacé par un nouveau (la dernière version, à nervures, comme celle d'origine).

D'anciennes photos montrant la face interne des portes et les sièges servirent à guider le nouveau garnissage de l'habitacle, qui...

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Time, Location
03 Feb 2022
France, Paris
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• Construite en 1935 avec une carrosserie Fernandez et Darrin
• Recarrossée par Vanvooren et vendue neuve en 1938
• Un premier propriétaire (français) de 1938 à 1953
• Un deuxième (américain) de 1953 à 2006 environ
• Restauration professionnelle effectuée en 2019

• Built in 1935 with a Fernandez et Darrin body
• Re-bodied by Vanvooren and sold new in 1938
• First (French) owner from 1938 to 1953
• Second (American) owner from 1953 to circa 2006
• Professional restoration completed in 2019

Bugatti Type 57 Cabriolet – 1935
Carrossée par Vanvooren en 1938
Châssis n° 57287
Moteur n° 213

L'histoire de ce châssis Bugatti Type 57, moteur 213, commence en juin 1935, de même que celle des châssis portant les moteurs 215 et 216. L'état mensuel des livraisons de châssis indique pour juillet 1935 : "18 juillet 1935 : Châssis 57265 / moteur 213 en dépôt chez Fernandez." Ce châssis est le seul livré nu en juillet 1935, les douze autres ayant été livrés carrossés. On remarquera qu'un châssis numéroté 57287 mais équipé du moteur 193 fut livré le 14 septembre 1935 chez Vanvooren, à Courbevoie. Il n'a pas de rapport avec la voiture en objet.

Le moteur 213 a ainsi commencé sa carrière sur le châssis 57265. Une liste confidentielle des voitures en stock remise à Jean Bugatti le 15 janvier 1936 mentionne : "Montaigne 57265/213 Fx Cabriolet Fernandez, capote grise. 59 000 Francs, sortie en 1935." Le carrossier Fernandez et Darrin habilla cette voiture fin 1935, mais ne lui trouva pas d'acheteur. Il faudra attendre pas moins de deux ans, jusqu'en janvier 1938, pour que la liste des commandes du mois indique : "26 janvier 1938 : Agent Pierron - Client Paille - 57 ex-dépôt Fernandez - 57287 / mot. 213 – Châssis commandé le 26 janvier et livré le 10 février 1938." Il s'agit là sans doute aucun de l'ancien châssis 57265/213. La raison pour laquelle cette voiture reçoit en 1938 le numéro de châssis 57287 ne nous est pas connue et ne relève apparemment d'aucune logique.

Le 10 février 1938, cette voiture fit en train le trajet depuis Molsheim jusque chez Vanvooren, à Courbevoie. Le premier propriétaire de la 57287 était un industriel bordelais du nom de Pierre Paille-Vinatié. Il en sera le seul propriétaire français de 1938 à 1953 ! Il était né le 15 octobre 1895 à Saint-Sulpice-et-Cameyrac, en Gironde, de Félix-Auguste Paille et Marie-Jeanne Vinatié. La fiche d'état-civil des deux parents relève qu'ils sont sans profession, ce qui suggère qu'ils sont entretenus par leur riche beau-frère. Il semble qu'ils habitent le Château de Leu, propriété de Pierre-Fréjus Vinatié, manifestement l'oncle de l'enfant. Pierre-Fréjus Vinatié était un industriel qui avait fait fortune dans la fabrication de boîtes en métal, leur confection et leur impression. Il avait créé sa première usine à Bordeaux en 1885. Lors d'un incendie qui avait ravagé le site en 1915, on avait dit que celui-ci s'étendait sur 4 000 mètres carrés et employait 400 personnes. L'entreprise possédait cinq usines en France. Elle importait par ailleurs d'Algérie et de Tunisie des dattes, qu'elle revendait partout en Europe, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.

Pierre Paille, ainsi qu'il s'appelait alors, fut incorporé la veille de Noël 1914, alors qu'il n'avait pas vingt ans. Il termina la guerre dans l'armée de l'air avec le grade de Maréchal des logis, chargé de diriger un groupe d'ouvriers de l'aéronautique. En juin 1919, il épousa Marcelle Vinit, dont il eut deux filles, nées la même année, Elyane et Christiane. Pierre-Fréjus Vinatié et son épouse, née Jeanne-Marthe Bedel, l'adoptèrent officiellement le 8 octobre 1929, ce qui lui permit de prendre le nom de Paille-Vinatié. C'était un passionné de Bugatti, qui acheta quatre voitures neuves entre 1927 et 1938. La première était une Type 40, acquise en juin 1927 et suivie en avril 1929 d'une Type 44. Ces deux voitures étaient immatriculées au nom de Paille et à l'adresse de l'usine, au 14 de la rue Barrau, à Bordeaux. En août 1933, il troqua sa Type 44 contre une Type 49 neuve carrossée en quatre-places décapotable par Vanvooren, qu'il conserva jusqu'à l'été 1937.

Sa quatrième, la Bugatti 57 Cabriolet châssis 57287 carrossée par Vanvooren, fut immatriculée neuve le 25 mars 1938 sous le numéro 6596 GA 9, au nom de Paille-Vinatié, 14 rue Barrau, Bordeaux. A la mort de Pierre-Fréjus Vinatié, survenue en 1934 à son domicile parisien du 42 Cours Albert 1er, Pierre Paille-Vinatié devint maire de Saint-Sulpice, fonction qu'il conserva jusqu'en 1946. Il avait par ailleurs repris la direction de l'entreprise familiale. Il s'était remarié à Paris en novembre 1942 avec la jeune Simone Garrigues et se partagea dès lors entre la capitale et la Gironde. Une lettre de l'usine signée de sa main montre qu'il continua à la diriger jusqu'à son décès, survenu à Bordeaux le 10 mars 1967, alors qu'il avait 71 ans.

Pendant la guerre, cette Bugatti fut cachée à l'occupant allemand puis, une fois les hostilités terminées, envoyée à Molsheim pour une remise en état complète. En mars 1953, Pierre Paille-Vinatié décida de vendre sa chère Type 57 à un passionné américain du nom de Grover Berryman. Ce dernier l'immatricula le 5 mai 1953 sous le numéro 8648 V 33. Sa carte grise indique : "Propriétaire : Grover C. Berryman, capitaine de l'armée américaine, base aérienne de Mérignac". Berryman utilisa sa voiture à Bordeaux pendant son temps de service dans l'US Air Force. C'est à Bordeaux qu'il rencontra Mary Ann Malicki, une jeune compatriote professeur à l'Université de Pennsylvanie. Une période de cour puis un long voyage en Bugatti dans les Alpes suisses, françaises et italiennes furent suivis d'une année passée en Arabie saoudite et, pour finir, d'un mariage célébré en Pennsylvanie en 1954. La Bugatti fut quant à elle envoyée par bateau à New-York.

Grover Clinton Berryman (1923-2015) était lieutenant-colonel dans l'US Air Force. Il avait été affecté pendant la guerre à la 5ème armée basée en Italie et avait pris part pendant le conflit à vingt-trois missions en Allemagne et en Europe occupée. A son arrivée sur le sol américain, la Bugatti fut prise en charge par un passionné de la marque, Ken Purdy, qui la conserva chez lui à Wilton, dans le Connecticut, jusqu'au retour de Berryman. En attendant, Purdy fit en sorte que le moteur et la boîte de vitesses soient remis en état par Bill Frick Motors, à Long Island. Ce dernier est surtout connu pour avoir participé, aux côtés de Phil Walters, à la création de la Cadillac 'The Monster' de Briggs Cunningham et pour avoir été pendant des années l'un des principaux mécanos de Cunningham.

En 1954, à son retour aux Etats-Unis, Berryman fut affecté à la base aérienne de Dover, dans le Delaware. La peinture de sa Bugatti commençait alors à se détériorer et il décida de démonter les ailes et la capote et de décaper complètement la tôle, avant d'y appliquer plusieurs couches de laque, suivant en cela les conseils d'un ingénieur de Du Pont. Quarante ans après, le résultat était toujours parfait.

Le Bugatti Register publié en 1962 par Hugh Conway indique à propos de cette voiture : "Décapotable Vanvoor (sic), carrosserie marron et ailes noires. Achetée en mars 1953 à M. Paille-Vinatié, 16 rue Barrau, à Bordeaux, qui se présente comme son premier propriétaire. Equipée de freins hydrauliques Lockheed, d'amortisseurs Ram à l'avant et d'amortisseurs réglables à friction à l'arrière. Le tableau de bord porte la trace de la molette de réglage des amortisseurs avant."

Berryman a utilisé sa Bugatti Type 57 pendant près de cinquante ans ! A partir de 1960, il l'a stockée dans une remise située sur la propriété de son beau-père, en Pennsylvanie. La voiture y est restée jusqu'en 1966, année où il a pris sa retraite à San Juan Island, dans l'Etat de Washington. Vers la fin de 2006, un incendie endommagea gravement la Bugatti, alors que Berryman essayait de la démarrer pour l'emmener à une exposition dans la région. Elle n'avait pas tourné depuis un certain temps, aussi versa-t-il de la Valvoline dans le carburateur. Lorsque le moteur finit par démarrer, un incendie se déclara sous la voiture. Berryman ouvrit la porte du garage pour la sortir, mais il avait garé sa Saab devant la porte et, le temps d'aller chercher les clés de celle-ci, la Bugatti était en flammes. Et pour couronner le tout, la toiture du garage s'effondra dessus.

D'après les dizaines de photos prises après cet incendie, les dommages subis ne semblaient pas trop graves. Le châssis, les quatre ailes, le couvercle de coffre et les panneaux arrière étaient presque intacts, de même que le parechocs avant. La mécanique semblait avoir bien résisté, mais l'essieu arrière s'était disloqué. Et à l'intérieur, les sièges, le tableau de bord et le tablier avaient disparu ; quant au capot, il était déformé et avait presque fondu.

L'épave fut achetée directement à Berryman par Daniel Rapley, de Rapley Classic Cars à Brookfield, Connecticut, qui était un spécialistes des véhicules rares 'sortis de grange'. L'un des principaux collectionneurs européens vint examiner la Bugatti dans l'atelier de Rapley et la lui racheta. Ce nouveau propriétaire entreprit alors sa complète restauration. Les photos prises pendant celle-ci montrent que les ailes, les portes et la partie arrière de la carrosserie étaient réutilisables. Mais le tablier et les montants de parebrise sont nouveaux, de même que les côtés du capot. Les deux panneaux supérieurs du capot semblent être anciens et provenir d'une voiture non identifiée.

Le moteur fut restauré, avec, pense-t-on, un changement de tubulure d'admission. La boîte de vitesses portant le numéro 1, qui est peut-être une boîte remplacée en usine du temps de Pierre Paille-Vinatié, fut conservée. Et l'essieu arrière endommagé fut remplacé par un nouveau (la dernière version, à nervures, comme celle d'origine).

D'anciennes photos montrant la face interne des portes et les sièges servirent à guider le nouveau garnissage de l'habitacle, qui...

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