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1956 Tracta-Grégoire Coupé Sport

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1956 Tracta-Grégoire Coupé Sport
Collection Pierre Héron

Sans titre de circulation
Châssis n° 1011 / 507
Moteur n° S12

- Modèle unique
- État d'origine exceptionnel
- Historique fantastique
- Moteur à compresseur

L'aventure de la Hotchkiss-Grégoire, qui a tourné court avant même d'avoir atteint 250 exemplaires, ne décourage pas l'ingénieur Jean-Albert Grégoire qui en était le concepteur. Dès le mois de janvier 1955, il réunit les administrateurs de la société des Automobiles Tracta, créée en 1927 avec son ami Pierre Fenaille pour exploiter les brevets du joint homocinétique pour la traction avant, et leur propose un projet de voiture de sport ! JA Grégoire souhaite absolument prouver le bienfondé de ses solutions techniques et reprend les principes adoptés pour la Hotchkiss-Grégoire, en les améliorant. La nouvelle voiture aura donc une structure en alliage coulé, légère et rigide mais plus facile à fabriquer que la berline, et elle reprend la suspension à flexibilité variable qui donnait toute satisfaction. Les freins sont à disques sur les roues avant (une première en France sur une voiture de tourisme), avec un servo Dewandre, mais le moteur 4-cylindres à plat de la berline offre une puissance insuffisante pour une machine qui veut concurrencer les Jaguar XK ou Lancia Aurelia. Dans son ouvrage "Toutes mes automobiles", JA Grégoire raconte : "Un de mes clients de Hotchkiss-Grégoire avait monté un compresseur Constantin sur son moteur (...). Il me proposa un jour d'essayer son engin. Au volant, je fus stupéfait par le résultat obtenu. La voiture de série déjà nerveuse et rapide était spectaculairement améliorée aussi bien dans ses reprises que dans sa vitesse maximale qui atteignait 170 km/h." C'est ce qui incite Grégoire à adopter la même solution pour sa voiture. Ainsi, grâce au compresseur Constantin, la puissance passe de 75 à 125 ch à 4 500 tr/mn.

Reste à habiller cet ensemble intéressant. "Je n'essayais pas de donner à cet engin une forme aérodynamique," poursuit JA Grégoire. "Après la décevante expérience de la Hotchkiss-Grégoire, je ne voulais plus entendre parler de Cx, de maquettes et de passages en soufflerie." C'est une des rares fois où l'ingénieur fait passer sa "vérité mécanique" au deuxième plan, au profit de l'esthétique. La vitesse de pointe en pâtira, mais pas le charme de la voiture.
Grégoire fait donc appel à deux dessinateurs : Mario Boano en Italie et Carlo Delaisse en France. Les dessins du premier sont sans doute jugés trop extravagants et Grégoire opte pour la sobre élégance du trait de Delaisse qui ne souffre pas trop du long porte-à-faux avant. La fabrication de la carrosserie est confiée à Chapron, qui travaille toujours selon des méthodes traditionnelles, de qualité mais très consommatrices de main d'œuvre.

Le prototype est dévoilé en première mondiale lors d'un "International Sports Car Show" organisé au musée Ford de Dearborn. Il ensuite présenté en France et récolte les louanges de la presse pour son élégance, les journalistes attendant que le projet se traduise en véritable série industrielle. En janvier 1956, quatre carrosseries sont commandées par Tracta à Henri Chapron, mais la voiture se heurte rapidement au même problème que la Hotchkiss-Grégoire : son prix de revient élevé, en grande partie dû à la carrosserie trop artisanale. Les 3 500 000 francs réclamés sont à comparer aux 2 950 000 francs d'une Facel Vega, au V8 beaucoup plus puissant, ou aux 2 250 000 francs d'une Jaguar XK 140, plus performante... La séparation de Hotchkiss n'a pas arrangé les choses, privant Grégoire d'un réseau de distribution et d'entretien. S'y ajoutent des difficultés d'approvisionnement et de fabrication, si bien que le projet est condamné dans l'œuf. Finalement, seules voient le jours les quatre premières voitures commandées.

La voiture que nous proposons ici est l'une des quatre fabriquées, mais elle offre la particularité d'être l'unique coupé. Noëlle Chapron, auprès de qui le dossier complet de cet exemplaire incluant des échantillons de peinture et de cuir pourra être obtenu, nous a confirmé que sa commande avait été passée le 10 janvier 1956, puis que la voiture avait été livrée à Tracta le 2 juin 1956, avant de revenir le 16 juin pour les finitions. La facture fut éditée le 25 octobre 1956 et la voiture livrée à la même période.
Commandée par Albert Dewandre (celui des servo-freins, également administrateur de la société belge FN) qui jugeait un cabriolet beaucoup trop "jeune" pour un homme de son âge, comme le souligne Marc-Antoine Colin dans son ouvrage "Grégoire, une aventure Hotchkiss". Chapron a donc ajouté un pavillon qui transformait le cabriolet en un élégant coupé. Il s'est vu attribuer le numéro de série 507, qui était celui d'une Hotchkiss-Grégoire achetée neuve le 2 août 1951 par Albert Dewandre.
Il est amusant de noter que ce coupé est parfois présenté, à tort, comme "la voiture de Françoise Sagan", car la célèbre écrivaine apparaît sur une série de photos en...

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Time, Location
02 Jul 2022
France, Le Mans
Auction House
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1956 Tracta-Grégoire Coupé Sport
Collection Pierre Héron

Sans titre de circulation
Châssis n° 1011 / 507
Moteur n° S12

- Modèle unique
- État d'origine exceptionnel
- Historique fantastique
- Moteur à compresseur

L'aventure de la Hotchkiss-Grégoire, qui a tourné court avant même d'avoir atteint 250 exemplaires, ne décourage pas l'ingénieur Jean-Albert Grégoire qui en était le concepteur. Dès le mois de janvier 1955, il réunit les administrateurs de la société des Automobiles Tracta, créée en 1927 avec son ami Pierre Fenaille pour exploiter les brevets du joint homocinétique pour la traction avant, et leur propose un projet de voiture de sport ! JA Grégoire souhaite absolument prouver le bienfondé de ses solutions techniques et reprend les principes adoptés pour la Hotchkiss-Grégoire, en les améliorant. La nouvelle voiture aura donc une structure en alliage coulé, légère et rigide mais plus facile à fabriquer que la berline, et elle reprend la suspension à flexibilité variable qui donnait toute satisfaction. Les freins sont à disques sur les roues avant (une première en France sur une voiture de tourisme), avec un servo Dewandre, mais le moteur 4-cylindres à plat de la berline offre une puissance insuffisante pour une machine qui veut concurrencer les Jaguar XK ou Lancia Aurelia. Dans son ouvrage "Toutes mes automobiles", JA Grégoire raconte : "Un de mes clients de Hotchkiss-Grégoire avait monté un compresseur Constantin sur son moteur (...). Il me proposa un jour d'essayer son engin. Au volant, je fus stupéfait par le résultat obtenu. La voiture de série déjà nerveuse et rapide était spectaculairement améliorée aussi bien dans ses reprises que dans sa vitesse maximale qui atteignait 170 km/h." C'est ce qui incite Grégoire à adopter la même solution pour sa voiture. Ainsi, grâce au compresseur Constantin, la puissance passe de 75 à 125 ch à 4 500 tr/mn.

Reste à habiller cet ensemble intéressant. "Je n'essayais pas de donner à cet engin une forme aérodynamique," poursuit JA Grégoire. "Après la décevante expérience de la Hotchkiss-Grégoire, je ne voulais plus entendre parler de Cx, de maquettes et de passages en soufflerie." C'est une des rares fois où l'ingénieur fait passer sa "vérité mécanique" au deuxième plan, au profit de l'esthétique. La vitesse de pointe en pâtira, mais pas le charme de la voiture.
Grégoire fait donc appel à deux dessinateurs : Mario Boano en Italie et Carlo Delaisse en France. Les dessins du premier sont sans doute jugés trop extravagants et Grégoire opte pour la sobre élégance du trait de Delaisse qui ne souffre pas trop du long porte-à-faux avant. La fabrication de la carrosserie est confiée à Chapron, qui travaille toujours selon des méthodes traditionnelles, de qualité mais très consommatrices de main d'œuvre.

Le prototype est dévoilé en première mondiale lors d'un "International Sports Car Show" organisé au musée Ford de Dearborn. Il ensuite présenté en France et récolte les louanges de la presse pour son élégance, les journalistes attendant que le projet se traduise en véritable série industrielle. En janvier 1956, quatre carrosseries sont commandées par Tracta à Henri Chapron, mais la voiture se heurte rapidement au même problème que la Hotchkiss-Grégoire : son prix de revient élevé, en grande partie dû à la carrosserie trop artisanale. Les 3 500 000 francs réclamés sont à comparer aux 2 950 000 francs d'une Facel Vega, au V8 beaucoup plus puissant, ou aux 2 250 000 francs d'une Jaguar XK 140, plus performante... La séparation de Hotchkiss n'a pas arrangé les choses, privant Grégoire d'un réseau de distribution et d'entretien. S'y ajoutent des difficultés d'approvisionnement et de fabrication, si bien que le projet est condamné dans l'œuf. Finalement, seules voient le jours les quatre premières voitures commandées.

La voiture que nous proposons ici est l'une des quatre fabriquées, mais elle offre la particularité d'être l'unique coupé. Noëlle Chapron, auprès de qui le dossier complet de cet exemplaire incluant des échantillons de peinture et de cuir pourra être obtenu, nous a confirmé que sa commande avait été passée le 10 janvier 1956, puis que la voiture avait été livrée à Tracta le 2 juin 1956, avant de revenir le 16 juin pour les finitions. La facture fut éditée le 25 octobre 1956 et la voiture livrée à la même période.
Commandée par Albert Dewandre (celui des servo-freins, également administrateur de la société belge FN) qui jugeait un cabriolet beaucoup trop "jeune" pour un homme de son âge, comme le souligne Marc-Antoine Colin dans son ouvrage "Grégoire, une aventure Hotchkiss". Chapron a donc ajouté un pavillon qui transformait le cabriolet en un élégant coupé. Il s'est vu attribuer le numéro de série 507, qui était celui d'une Hotchkiss-Grégoire achetée neuve le 2 août 1951 par Albert Dewandre.
Il est amusant de noter que ce coupé est parfois présenté, à tort, comme "la voiture de Françoise Sagan", car la célèbre écrivaine apparaît sur une série de photos en...

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Time, Location
02 Jul 2022
France, Le Mans
Auction House
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