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ANDRÉ BRETON (1896-1966) Le Surréalisme et la peinture

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ANDRÉ BRETON (1896-1966)
Le Surréalisme et la peinture
Manuscrit autographe signé trois fois et daté 12 mai 1927.
29 pages sur 29 feuillets grand in-4 dont deux repliés dans le bas. 7 sur papier bleu (252 x 205 mm; 9 15/16 x 8 1/16in), 7 sur papier crème, 10 au verso du papier à en-tête de La Révolution surréaliste (270 x 210 mm; 106 5/16 x 82 11/16in) et un au verso d'un texte imprimé d'Aragon, de Breton et d'Éluard.
Quatre placards d'épreuves avec corrections et parties autographes intercalés aux bons endroits se surajoutent au manuscrit complet comme première version imprimée d'une partie du texte.
Trois placards publicitaires dont deux pour Le Surréalisme et la peinture.
En tête du volume ont été reliés: une page de publicité pour l'ouvrage (Gallimard, 1928) et le prière d'insérer.
L'ensemble monté sur papier vélin crème et reliés en un volume grand in-4 (285 x 240 mm; 11 1/4 x 9 7/16in), reliure de l'époque demi-maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, tête dorée (Lagadec rel.).

Autograph manuscript, signed and dated 12 May 1927.
29 pages on 29 large 4to leaves two of which have their lower section folded in, 7 on blue paper (252 x 205 mm; 9 15/16 x 8 1/16in), 7 on cream-coloured paper, 10 on the reverse of headed paper of La Révolution surréaliste (270 x 210 mm; 106 5/16 x 82 11/16in) and on the reverse of a printed text from Aragon, Breton and Éluard.
Four galley proofs with amendments and autograph sections in the right place in the text, which complete the manuscript and constitute the first printed version of some of the text.
Three advertisements of which two for Le Surréalisme et la peinture.
At the beginning of the volume (Gallimard, 1928), an advertisement for the book and the request to the binder to insert.
Cream-coloured wove paper bound in one large 4to volume, (285 x 240 mm; 11 1/4 x 9 7/16in), contemporary half red morocco, spine in five compartments, gilt (binding by Lagadec).
Footnotes:
Provenance
Collection Henri Ardant, France.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.

Ce manuscrit autographe complet, et inconnu jusque-là, est d'une importance fondamentale dans l'histoire de l'art et plus particulièrement dans celle du mouvement Surréaliste.
Cet ouvrage provient de la collection Henri Ardant, comme en témoigne cette dédicace en haut de la première page : « A Henri Ardant / Hommage reconnaissant André Breton 29 sept. 1928 ». Ce dernier était alors directeur de la Société Générale avant d'en devenir peu après le président directeur général.

Avant de paraître en volume aux éditions Gallimard en 1928, Le Surréalisme et la peinture a été en grande partie publié dans les numéros du 15 juillet 1925, du 1er mars et du 15 juin 1926 et du 1er octobre 1927 de La Révolution surréaliste.

Le présent manuscrit est celui qui a servi aux publications en revue, extrêmement retravaillé pour l'édition en volume. En témoignent les différents papiers utilisés, qui correspondent aux livraisons successives. Il était inconnu aux éditeurs des Œuvres d'André Breton dans la bibliothèque de la Pléiade et demeure inexploité (« aucun document autographe se rapportant aux prépublications dans La Révolution surréaliste ne nous est connu », écrivent-ils).

Une version augmentée en sera publiée en 1945 chez Brentano's, avant que ne paraisse l'édition définitive aux éditions Gallimard en 1965, un an avant sa mort.

Le Surréalisme et la peinture constitue le pendant pictural du premier Manifeste du surréalisme. Il s'agit 'd'un essai dont le retentissement allait être décisif pour l'évolution de la sensibilité contemporaine'.

Il en a le même tranchant que le Manifeste, la même autorité, sensibles dès la première phrase : « L'œil existe à l'état sauvage. » Cette parenté a été soulignée à de nombreuses reprises, notamment par la critique Renée Riese Hubert, auteur de Surrealim and the book (1988), qui, dans une communication sur « La critique d'art surréaliste, création et tradition », écrit : « (...) Et c'est ce qui rend peut-être contestable toute distinction entre les Manifestes du surréalisme, textes qui proposent essentiellement la révolution en littérature, et Le Surréalisme et la peinture, qui formule un projet analogue en peinture. »

Le livre est bien davantage qu'une suite d'études sur les artistes du mouvement, qui, pour la plupart, étaient à l'époque largement méconnus. Certes, Max Ernst, Yves Tanguy, Joan Miro ou André Masson sont célébrés et leur démarche analysée avec une acuité et une prescience remarquables, au point que l'on n'a depuis guère progressé dans la compréhension de leurs œuvres. Mais Breton ne fait pas œuvre de « critique d'art ». On ne trouvera ici, comme il est dit dans la Note de l'éditeur de 1965, « ni anecdotes ni analyses minutieuses de procédés ».

Au contraire, il s'agit d'une réflexion de portée générale sur les pouvoirs de l'image, la question de la représentation, qui vient compléter celles du Manifeste du surréalisme. « Il n'y a pas de réalité dans la peinture. Des images virtuelles, corroborées ou non par des objets visuels, s'effacent plus ou moins sous notre regard », écrit-il.

Il en va de la peinture comme de la poésie : « L'erreur commise fut de penser que le modèle ne pouvait être pris que dans le monde extérieur, ou même seulement qu'il y pouvait être pris. »

Et certaines formules ont le caractère définitif du Manifeste : « L'œuvre plastique, pour répondre à la nécessité de révision absolue des valeurs réelles sur laquelle aujourd'hui tous les esprits s'accordent, se référera donc à un modèle purement intérieur, ou ne sera pas. »

Toutefois, on ne saurait passer sous silence les admirables descriptions de toiles, comme l'Invitation à l'attente de Chirico, « cette ville éclairée en plein jour de l'intérieur », ou celle des reliefs de Jean Arp, « qui participent de la lourdeur et de la légèreté d'une hirondelle qui se pose sur un fil télégraphique, ces reliefs qui empruntent dans leur savante coloration tous les ramages de l'amour et auxquels en même temps leur découpage naïf confère tous les déliés de la colère ».

Ou, au contraire, ces jugements impitoyables, qui, là encore, apparentent Le Surréalisme et la peinture au Manifeste : « Matisse et Derain sont de ces vieux lions décourageants et découragés. De la forêt et du désert dont ils ne gardent pas même la nostalgie, ils sont passés à cette arène minuscule : la reconnaissance pour ceux qui les matent et les font vivre. » A qui il oppose la créativité toujours renouvelée de Pablo Picasso : « Du laboratoire à ciel ouvert continueront à s'échapper à la nuit tombante des êtres divinement insolites, danseurs entraînant avec eux des lambeaux de cheminées de marbre (...) »

Breton lui-même envisage le renoncement qui peut-être sera un jour le sien, dans un passage qui compte parmi les plus beaux de son œuvre : « Quand je saurai où prend fin en moi la terrible lutte vécu et du viable, quand j'aurai perdu tout espoir d'accroître dans des proportions stupéfiantes le champ réel, jusqu'ici parfaitement limité, de mes démarches, quand mon imagination, en se repliant, sur elle, ne fera plus que coïncider avec ma mémoire, je m'accorderai volontiers, comme les autres, quelques satisfactions relatives. Je me rangerai alors au nombre des brodeurs. Je leur aurai pardonné. Mais pas avant ! »

Ces citations montrent assez qu'en plus d'être un livre théorique, Le Surréalisme et la peinture est aussi un ouvrage superbement poétique, qui se place au rang des chefs-d'œuvre de son auteur, toujours 'sous le triple signe familier aux lecteurs d'Arcane 17 : liberté, amour, poésie'.

Joe Bousquet écrivit à sa sortie : 'Livre d'une très grande portée révolutionnaire et, de tous les ouvrages en prose publiés cette année-ci, de beaucoup le plus remarquable. L'éclat extraordinaire dont son contenu spirituel le revêt est ce qui noie le mieux derrière lui d'autres œuvres'.

André Breton ne cherche pas ici à définir une école, mais il assigne à la peinture de nouvelles tâches, de nouveaux champs à explorer, parallèles à ceux de la poésie. Il s'agit d'explorer le rêve, l'inconscient, l'imaginaire, en dehors de toute référence à la 'réalité' extérieure : 'L'œuvre plastique, pour répondre à la nécessité de révision absolue des valeurs réelles sur laquelle aujourd'hui tous les esprits s'accordent, se référera donc à un modèle purement intérieur, ou ne sera pas.'

Il rompt ainsi avec toute la tradition occidentale de l'imitation. Mais la peinture surréaliste se distingue de l'art abstrait en ce qu'elle n'est pas un pur formalisme ne renvoyant à rien d'autre qu'à l'art lui-même, pur assemblage de lignes, formes, couleurs.

C'est en ceci que la peinture surréaliste s'apparente étroitement à la poésie, en tant qu'expression de visions intérieures. Et c'est ce qui permet de rapprocher et d'unir des artistes aux expressions formelles différentes, comme Max Ernst ou Miro, Masson ou Tanguy.

La peinture surréaliste, dans une 'fièvre de conquête', dévoile des territoires nouveaux en donnant forme et corps aux éléments les plus enfouis dans l'esprit de l'artiste.

A ce titre, elle constitue une révolution esthétique qui irriguera tout le XXe siècle.

Comme pour tous les textes importants d'André Breton, le manuscrit est abondamment corrigé : phrases et des paragraphes biffés et récrits entre les lignes (les parties rejetées demeurant lisibles), ratures, suppressions et ajouts témoignant de la recherche de la perfection qui a présidée à l'écriture. Ainsi, pour ne donner qu'un exemple, cette phrase un peu plate : « les vingt ou trente tableaux qui nous ont touchés, on peut le croire... », superbement métamorphosée en : « les vingt ou trente tableaux dont nous avons fait les seuls rivages heureux... »

Unknown until now, this complete, autograph manuscript is of fundamental importance in the history of art and more particularly in the history of the Surrealist movement.
The manuscript belonged to the Henri Ardant collection, as evidenced by this...

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29 Mar 2023
UK, London
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ANDRÉ BRETON (1896-1966)
Le Surréalisme et la peinture
Manuscrit autographe signé trois fois et daté 12 mai 1927.
29 pages sur 29 feuillets grand in-4 dont deux repliés dans le bas. 7 sur papier bleu (252 x 205 mm; 9 15/16 x 8 1/16in), 7 sur papier crème, 10 au verso du papier à en-tête de La Révolution surréaliste (270 x 210 mm; 106 5/16 x 82 11/16in) et un au verso d'un texte imprimé d'Aragon, de Breton et d'Éluard.
Quatre placards d'épreuves avec corrections et parties autographes intercalés aux bons endroits se surajoutent au manuscrit complet comme première version imprimée d'une partie du texte.
Trois placards publicitaires dont deux pour Le Surréalisme et la peinture.
En tête du volume ont été reliés: une page de publicité pour l'ouvrage (Gallimard, 1928) et le prière d'insérer.
L'ensemble monté sur papier vélin crème et reliés en un volume grand in-4 (285 x 240 mm; 11 1/4 x 9 7/16in), reliure de l'époque demi-maroquin rouge à coins, dos à quatre nerfs, tête dorée (Lagadec rel.).

Autograph manuscript, signed and dated 12 May 1927.
29 pages on 29 large 4to leaves two of which have their lower section folded in, 7 on blue paper (252 x 205 mm; 9 15/16 x 8 1/16in), 7 on cream-coloured paper, 10 on the reverse of headed paper of La Révolution surréaliste (270 x 210 mm; 106 5/16 x 82 11/16in) and on the reverse of a printed text from Aragon, Breton and Éluard.
Four galley proofs with amendments and autograph sections in the right place in the text, which complete the manuscript and constitute the first printed version of some of the text.
Three advertisements of which two for Le Surréalisme et la peinture.
At the beginning of the volume (Gallimard, 1928), an advertisement for the book and the request to the binder to insert.
Cream-coloured wove paper bound in one large 4to volume, (285 x 240 mm; 11 1/4 x 9 7/16in), contemporary half red morocco, spine in five compartments, gilt (binding by Lagadec).
Footnotes:
Provenance
Collection Henri Ardant, France.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.

Ce manuscrit autographe complet, et inconnu jusque-là, est d'une importance fondamentale dans l'histoire de l'art et plus particulièrement dans celle du mouvement Surréaliste.
Cet ouvrage provient de la collection Henri Ardant, comme en témoigne cette dédicace en haut de la première page : « A Henri Ardant / Hommage reconnaissant André Breton 29 sept. 1928 ». Ce dernier était alors directeur de la Société Générale avant d'en devenir peu après le président directeur général.

Avant de paraître en volume aux éditions Gallimard en 1928, Le Surréalisme et la peinture a été en grande partie publié dans les numéros du 15 juillet 1925, du 1er mars et du 15 juin 1926 et du 1er octobre 1927 de La Révolution surréaliste.

Le présent manuscrit est celui qui a servi aux publications en revue, extrêmement retravaillé pour l'édition en volume. En témoignent les différents papiers utilisés, qui correspondent aux livraisons successives. Il était inconnu aux éditeurs des Œuvres d'André Breton dans la bibliothèque de la Pléiade et demeure inexploité (« aucun document autographe se rapportant aux prépublications dans La Révolution surréaliste ne nous est connu », écrivent-ils).

Une version augmentée en sera publiée en 1945 chez Brentano's, avant que ne paraisse l'édition définitive aux éditions Gallimard en 1965, un an avant sa mort.

Le Surréalisme et la peinture constitue le pendant pictural du premier Manifeste du surréalisme. Il s'agit 'd'un essai dont le retentissement allait être décisif pour l'évolution de la sensibilité contemporaine'.

Il en a le même tranchant que le Manifeste, la même autorité, sensibles dès la première phrase : « L'œil existe à l'état sauvage. » Cette parenté a été soulignée à de nombreuses reprises, notamment par la critique Renée Riese Hubert, auteur de Surrealim and the book (1988), qui, dans une communication sur « La critique d'art surréaliste, création et tradition », écrit : « (...) Et c'est ce qui rend peut-être contestable toute distinction entre les Manifestes du surréalisme, textes qui proposent essentiellement la révolution en littérature, et Le Surréalisme et la peinture, qui formule un projet analogue en peinture. »

Le livre est bien davantage qu'une suite d'études sur les artistes du mouvement, qui, pour la plupart, étaient à l'époque largement méconnus. Certes, Max Ernst, Yves Tanguy, Joan Miro ou André Masson sont célébrés et leur démarche analysée avec une acuité et une prescience remarquables, au point que l'on n'a depuis guère progressé dans la compréhension de leurs œuvres. Mais Breton ne fait pas œuvre de « critique d'art ». On ne trouvera ici, comme il est dit dans la Note de l'éditeur de 1965, « ni anecdotes ni analyses minutieuses de procédés ».

Au contraire, il s'agit d'une réflexion de portée générale sur les pouvoirs de l'image, la question de la représentation, qui vient compléter celles du Manifeste du surréalisme. « Il n'y a pas de réalité dans la peinture. Des images virtuelles, corroborées ou non par des objets visuels, s'effacent plus ou moins sous notre regard », écrit-il.

Il en va de la peinture comme de la poésie : « L'erreur commise fut de penser que le modèle ne pouvait être pris que dans le monde extérieur, ou même seulement qu'il y pouvait être pris. »

Et certaines formules ont le caractère définitif du Manifeste : « L'œuvre plastique, pour répondre à la nécessité de révision absolue des valeurs réelles sur laquelle aujourd'hui tous les esprits s'accordent, se référera donc à un modèle purement intérieur, ou ne sera pas. »

Toutefois, on ne saurait passer sous silence les admirables descriptions de toiles, comme l'Invitation à l'attente de Chirico, « cette ville éclairée en plein jour de l'intérieur », ou celle des reliefs de Jean Arp, « qui participent de la lourdeur et de la légèreté d'une hirondelle qui se pose sur un fil télégraphique, ces reliefs qui empruntent dans leur savante coloration tous les ramages de l'amour et auxquels en même temps leur découpage naïf confère tous les déliés de la colère ».

Ou, au contraire, ces jugements impitoyables, qui, là encore, apparentent Le Surréalisme et la peinture au Manifeste : « Matisse et Derain sont de ces vieux lions décourageants et découragés. De la forêt et du désert dont ils ne gardent pas même la nostalgie, ils sont passés à cette arène minuscule : la reconnaissance pour ceux qui les matent et les font vivre. » A qui il oppose la créativité toujours renouvelée de Pablo Picasso : « Du laboratoire à ciel ouvert continueront à s'échapper à la nuit tombante des êtres divinement insolites, danseurs entraînant avec eux des lambeaux de cheminées de marbre (...) »

Breton lui-même envisage le renoncement qui peut-être sera un jour le sien, dans un passage qui compte parmi les plus beaux de son œuvre : « Quand je saurai où prend fin en moi la terrible lutte vécu et du viable, quand j'aurai perdu tout espoir d'accroître dans des proportions stupéfiantes le champ réel, jusqu'ici parfaitement limité, de mes démarches, quand mon imagination, en se repliant, sur elle, ne fera plus que coïncider avec ma mémoire, je m'accorderai volontiers, comme les autres, quelques satisfactions relatives. Je me rangerai alors au nombre des brodeurs. Je leur aurai pardonné. Mais pas avant ! »

Ces citations montrent assez qu'en plus d'être un livre théorique, Le Surréalisme et la peinture est aussi un ouvrage superbement poétique, qui se place au rang des chefs-d'œuvre de son auteur, toujours 'sous le triple signe familier aux lecteurs d'Arcane 17 : liberté, amour, poésie'.

Joe Bousquet écrivit à sa sortie : 'Livre d'une très grande portée révolutionnaire et, de tous les ouvrages en prose publiés cette année-ci, de beaucoup le plus remarquable. L'éclat extraordinaire dont son contenu spirituel le revêt est ce qui noie le mieux derrière lui d'autres œuvres'.

André Breton ne cherche pas ici à définir une école, mais il assigne à la peinture de nouvelles tâches, de nouveaux champs à explorer, parallèles à ceux de la poésie. Il s'agit d'explorer le rêve, l'inconscient, l'imaginaire, en dehors de toute référence à la 'réalité' extérieure : 'L'œuvre plastique, pour répondre à la nécessité de révision absolue des valeurs réelles sur laquelle aujourd'hui tous les esprits s'accordent, se référera donc à un modèle purement intérieur, ou ne sera pas.'

Il rompt ainsi avec toute la tradition occidentale de l'imitation. Mais la peinture surréaliste se distingue de l'art abstrait en ce qu'elle n'est pas un pur formalisme ne renvoyant à rien d'autre qu'à l'art lui-même, pur assemblage de lignes, formes, couleurs.

C'est en ceci que la peinture surréaliste s'apparente étroitement à la poésie, en tant qu'expression de visions intérieures. Et c'est ce qui permet de rapprocher et d'unir des artistes aux expressions formelles différentes, comme Max Ernst ou Miro, Masson ou Tanguy.

La peinture surréaliste, dans une 'fièvre de conquête', dévoile des territoires nouveaux en donnant forme et corps aux éléments les plus enfouis dans l'esprit de l'artiste.

A ce titre, elle constitue une révolution esthétique qui irriguera tout le XXe siècle.

Comme pour tous les textes importants d'André Breton, le manuscrit est abondamment corrigé : phrases et des paragraphes biffés et récrits entre les lignes (les parties rejetées demeurant lisibles), ratures, suppressions et ajouts témoignant de la recherche de la perfection qui a présidée à l'écriture. Ainsi, pour ne donner qu'un exemple, cette phrase un peu plate : « les vingt ou trente tableaux qui nous ont touchés, on peut le croire... », superbement métamorphosée en : « les vingt ou trente tableaux dont nous avons fait les seuls rivages heureux... »

Unknown until now, this complete, autograph manuscript is of fundamental importance in the history of art and more particularly in the history of the Surrealist movement.
The manuscript belonged to the Henri Ardant collection, as evidenced by this...

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