Attribué à Jacopo dal PONTE, dit Jacopo BASSANO...

Attribué à Jacopo dal PONTE, dit Jacopo BASSANO (Bassano del Grappa, vers 1510 - Bassano del Grappa, 1592)
Déposition du Christ
Peinture sur paragone
39 x 33 cm
Accidents, fendu

Considéré comme un des maîtres du siècle d’or vénitien, avec Titien, Tintoret et Véronèse, Bassano est un peintre maniériste alliant dans son art une forme de naturalisme, voire un certain classicisme qui tend à le singulariser. Il tenait un atelier avec ses fils Francesco, Giambattista, Leandro et Girolamo, avec lesquels il collabora, ce qui rend parfois difficile les attributions. Ils peignaient essentiellement des tableaux religieux à destination privée. Cette œuvre s’inscrit sans doute dans le contexte d’une production en série avec de nombreuses variantes sur le même thème, dont une œuvre de grand format conservée au Louvre, datée vers 1580-1582, probablement une des premières versions. La flamme au centre de la composition, seule source de lumière, est caractéristique des scènes nocturnes réalisées par l’artiste après 1575. Le Christ est représenté gisant au pied de la croix, entouré à gauche de Nicodème les mains sur l’échelle, et Joseph d’Arimathie enveloppant son corps, sainte Marie-Madeleine, la Vierge tendant ses mains vers son fils, une sainte femme, et saint Jean en retrait dans l’ombre. Le puissant clair-obscur modèle les corps qui semblent surgir de l’obscurité, en produisant un effet dramatique. La différence principale avec l’œuvre du Louvre est son format vertical qui accorde plus d’importance à la croix, dressée dans presque toute sa hauteur au centre de la composition. Enfin, le support en paragone, témoigne de l’engouement des peintres et des commanditaires italiens pour la peinture à l’huile sur pierre à la Renaissance. En effet, elle apparaît vers 1530 en Italie, suite au Paragone, un débat sur la supériorité de la sculpture sur la peinture, notamment pour sa durabilité. L’usage de la paragone, une pierre, noire, permet de réaliser des scènes nocturnes d’une grande intensité en se servant de l’obscurité de la pierre elle-même.