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LOT 191

Auguste MONTMORIN SAINT-HEREM. (Frère de Pauline de Beaumont).

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Enseigne de vaisseau, censé avoir péri (d'après la plupart des biographies) en mer entre 1793 et 1796, alors que les lettres suivantes confirment qu'il s'est noyé avec son camarade Navailles aux Iles Seychelles en 1797. Quatre lettres autographes signées adressées à Pauline de Beaumont. Longue lettre de 3 ½ pages in-8. Sans lieu ni date (vers 1790). «Me voici à quatre mille lieues de vous, moi qui croyais que je n'en serais jamais séparés...». Lui dit qu'il est arrivé à l'ile de France (ile Maurice) le 16 juillet «la petite vérole y était; toute les femmes s'étaient retirées à leurs habitations...
L'aspect de l'Ile de France est on ne peut pas plus sauvage, on ne voit que des montagnes extrêmement arides...». Sur la ville,il lui demande de «faire un journal de tout ce qui se passe en France... je suis encore pour deux ans sans vous voir me fait perdre toute ma gaité...». Il partira dans un mois pour Pondichéry, parle du combat de la Résolue contre deux frégates anglaises, des marathes qui pillent les navires marchands. De lui adresser ses lettres à Monsieur Lescalier, demande pardon de son inquiétude «...nous sommes si éloignés...». 1 ½ page in-8, papier bleu, datée du 15 août 1792 (un mois avant le massacre de septembre, où son père fut tué). Il se dépêche de lui écrire car il doit embarquer à l'instant, d'embrasser «mon papa pour moi parce que je ne peux même pas lui écrire».
Les trois lettres suivantes sont datées de 1796. Lettre de 1 ½ page in-8. Pondichéry, 23 janvier 1796, adressée à Madame de Beaumont, cachet en parti arraché. Lettre désespérée «
Depuis quatre ans de malheurs continuels qui ne m'ont laissé aucuns moyens de vous donner de mes nouvelles... Je ne chercherais à vous peindre les tourments que j'ai éprouvés depuis que nous sommes séparés. La distance qui nous sépare ne peut affaiblir les malheurs dont sans doute une partie, mais que mon imagination me représente sans cesse de la manière la plus effrayante...».
Emouvante lettre (peut-être la dernière ?) de 4 pages in-8, Ile de France, 24 novembre 1796 «Je pars pour l'Inde et Mr
Lescalier me promet de vous remettre cette lettre lui-même...». Il compte retourner en France «... L'Idée que je vais bientôt vous rejoindre est le seul qui me soutient et qui m'engage à supporter si longtemps les maux cruels qui m'accablent. Je vis pour vous revoir, pour arroser de mes larmes la terre où j'ai laissé tous ce qui m'était cher...Il s'est passé plusieurs mois depuis que j'ai reçu vos lettres (car je les ai reçues toutes à la fois)...». Mr Lescalier lui donnera les détails de sa position «...qui pourra vous dire ce que j'éprouve toutes les fois qu'un navire apporte des nouvelles d'Europe ? Tremblant toujours d'apprendre de nouveaux malheurs...je maudis le jour qui m'a séparé de vous et qui m'a empêché de partager le sort de mes amis...malheurs affreux qui sont toujours présents à ma pensée et qui m'arracheront des larmes tant que je supporterais cette vie odieuse qui fait mon supplice...De tous ce que j'avais apporté de France avec moi, je n'ai pu conserver que la montre que mon père m'avait donnée à mon départ...»

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Estimate
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Time, Location
06 Nov 2019
France, Paris
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Enseigne de vaisseau, censé avoir péri (d'après la plupart des biographies) en mer entre 1793 et 1796, alors que les lettres suivantes confirment qu'il s'est noyé avec son camarade Navailles aux Iles Seychelles en 1797. Quatre lettres autographes signées adressées à Pauline de Beaumont. Longue lettre de 3 ½ pages in-8. Sans lieu ni date (vers 1790). «Me voici à quatre mille lieues de vous, moi qui croyais que je n'en serais jamais séparés...». Lui dit qu'il est arrivé à l'ile de France (ile Maurice) le 16 juillet «la petite vérole y était; toute les femmes s'étaient retirées à leurs habitations...
L'aspect de l'Ile de France est on ne peut pas plus sauvage, on ne voit que des montagnes extrêmement arides...». Sur la ville,il lui demande de «faire un journal de tout ce qui se passe en France... je suis encore pour deux ans sans vous voir me fait perdre toute ma gaité...». Il partira dans un mois pour Pondichéry, parle du combat de la Résolue contre deux frégates anglaises, des marathes qui pillent les navires marchands. De lui adresser ses lettres à Monsieur Lescalier, demande pardon de son inquiétude «...nous sommes si éloignés...». 1 ½ page in-8, papier bleu, datée du 15 août 1792 (un mois avant le massacre de septembre, où son père fut tué). Il se dépêche de lui écrire car il doit embarquer à l'instant, d'embrasser «mon papa pour moi parce que je ne peux même pas lui écrire».
Les trois lettres suivantes sont datées de 1796. Lettre de 1 ½ page in-8. Pondichéry, 23 janvier 1796, adressée à Madame de Beaumont, cachet en parti arraché. Lettre désespérée «
Depuis quatre ans de malheurs continuels qui ne m'ont laissé aucuns moyens de vous donner de mes nouvelles... Je ne chercherais à vous peindre les tourments que j'ai éprouvés depuis que nous sommes séparés. La distance qui nous sépare ne peut affaiblir les malheurs dont sans doute une partie, mais que mon imagination me représente sans cesse de la manière la plus effrayante...».
Emouvante lettre (peut-être la dernière ?) de 4 pages in-8, Ile de France, 24 novembre 1796 «Je pars pour l'Inde et Mr
Lescalier me promet de vous remettre cette lettre lui-même...». Il compte retourner en France «... L'Idée que je vais bientôt vous rejoindre est le seul qui me soutient et qui m'engage à supporter si longtemps les maux cruels qui m'accablent. Je vis pour vous revoir, pour arroser de mes larmes la terre où j'ai laissé tous ce qui m'était cher...Il s'est passé plusieurs mois depuis que j'ai reçu vos lettres (car je les ai reçues toutes à la fois)...». Mr Lescalier lui donnera les détails de sa position «...qui pourra vous dire ce que j'éprouve toutes les fois qu'un navire apporte des nouvelles d'Europe ? Tremblant toujours d'apprendre de nouveaux malheurs...je maudis le jour qui m'a séparé de vous et qui m'a empêché de partager le sort de mes amis...malheurs affreux qui sont toujours présents à ma pensée et qui m'arracheront des larmes tant que je supporterais cette vie odieuse qui fait mon supplice...De tous ce que j'avais apporté de France avec moi, je n'ai pu conserver que la montre que mon père m'avait donnée à mon départ...»

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