BERNARD (P.-J). Œuvres. Paris, De l'imprimerie P. Didot l'Aîné, 1797 – An V, grand in-4°, maroquin rouge à grains longs, jeux de filets et roulettes à décor de feuilles de vigne et à décor néo-classique autour des plats, l’ensemble doré, dos lisse...

BERNARD (P.-J). Œuvres. Paris, De l'imprimerie P. Didot l'Aîné, 1797 – An V, grand in-4°, maroquin rouge à grains longs, jeux de filets et roulettes à décor de feuilles de vigne et à décor néo-classique autour des plats, l’ensemble doré, dos lisse orné d’un fer néo-classique plusieurs fois répété, doublure de tabis prune, gardes de papier prune, tranches dorées (Relié P. Mairet).

L'un des protégés de Madame de Pompadour.
Appelé « Gentil Bernard » par Voltaire, Pierre-Joseph Bernard (1710-1775) fut un aimable poète de cour. En 1754, il dédia la nouvelle version du livret de l'opéra Castor et Pollux, mis en musique par Rameau, à la marquise de Pompadour, qui en fit alors son bibliothécaire à Choisy. Il écrivit ensuite Prosine et Mélidor, poème en quatre chants retraçant l'aventure de deux amants, émules de Héro et Léandre. Ce n'est qu'en 1775 que parut son fameux Art d'aimer, en trois chants. L'ensemble de son œuvre est ici réuni dans cette luxueuse publication due à Pierre Didot.

Un éditeur, Pierre Didot (1761-1853), promoteur de l'art du livre français en Europe.
Émule de Bodoni et de Boydell, Didot s'employa à faire de l'édition française la première en Europe, s'assurant le soutien du gouvernement et la collaboration des premiers artistes du pays : David, Girodet, Gérard et Prud'hon. Ce dernier dessina le frontispice du Racine, titre appartenant à la collection des classiques, six planches pour la pastorale Daphnis et Chloé et l’entière illustration des érotiques Œuvres de Bernard.

Une eau-forte originale, Prosine et Mélidor, et 3 eaux-fortes d'après Pierre Paul Prud'hon (1758-1823) interprétées par Brisson et Copia pour L'Art d'aimer. Dans l'œuvre de Prud'hon, Prosine et Mélidor jouit d'une célébrité extraordinaire, les éditeurs de « romans noirs » du tournant du XIXe siècle l'exploitent encore aujourd'hui.

L'un des 150 exemplaires sur papier vélin fort d'Angoulême avec les figures avant la lettre.

Exemplaire relié à l’époque par François-Ambroise Mairet (1786-1873).
À la fois relieur, doreur et imprimeur lithographe, Mairet reçut à Dijon un apprentissage familial. En 1812, il s’installa à son compte en ouvrant un atelier de reliure et dorure, rue au Change, officine qu’il déménagea plusieurs fois. Il quitta enfin la Bourgogne pour aller s’installer à Morlaix, où il mourut. Il travailla pour quelques bibliophiles, dont l’éditeur et bibliographe parisien Antoine-Augustin Renouard. Il a peu produit.
On lui doit un manuel sur la lithographie, paru en 1818, qui sera réédité en 1824. Il comporte une importante partie sur la reliure.

Exemplaire très bien conservé.

Dimensions : 310 x 231 mm.

Provenances : M. Péreire ; Pierre Berès.

Cohen, I, 133 et 134, Suppl., 1085 ; Laveissière-Tinterow, Prud'hon ou le rêve du bonheur, 73-75 (« Elle est la gravure originale par excellence, où l'invention, sublime, et l'exécution, parfaite, ont la même paternité... Il n'est pas besoin d'insister sur l'effet saisissant de l'image, sa “beauté convulsive” aux accents surréalistes... » [À propos de Prosine et Mélidor]).