BRANDT Sbastien. Methodius Primum Olimpiade et postea Tyri civitatum episcopus...

BRANDT Sébastien. Methodius Primum Olimpiade et postea Tyri civitatum episcopus [Revelationes divinae]. Bâle, Michael Furter, 1516 ; in-8 de 68 ff. (a-g8, h-i6), maroquin janséniste vieux rouge, tranches dorées, dentelle intérieure, étui (Godillot).
Réédition très rare d’un des plus beaux livres illustrés bâlois de la fin du XVe siècle ; elle est en tout point semblable à la première, imprimée à Bâle en 1498 par Furter sous les auspices de Sébastien Brandt, célèbre auteur de La Nef des Fous.
Le texte seul de ces prophéties, autrefois attribuées à saint Methodius, évêque de Tyr martyrisé en 312, avait d’abord été publié à Cologne vers 1475 puis à Augsbourg en 1496, augmenté du commentaire d’un moine de cette ville, Wolfgang Aytinger ; c’est à ce dernier que l’ensemble de l’ouvrage est aujourd’hui attribué. Il aurait été rédigé dans le double but d’inciter les Chrétiens à lutter contre les Turcs qui s’étaient emparés de Constantinople en 1453, et de promouvoir la réforme de l’Eglise, préalable nécessaire à la victoire.
Les 61 remarquables figures sur bois (certaines répétées) qui ornent le volume furent conçues spécialement pour illustrer et commenter par l’image le texte des Prophéties, dans un but pédagogique pour les analphabètes. Parmi elles, une curieuse composition montre la naissance de l’Antéchrist par césarienne. On voit aussi une représentation de Jérusalem, une autre de la mosquée d’Omar ou des Sarrasins détruisant des églises
Très bel exemplaire, lavé.- Le volume porte les ex-libris des collections Radoulesco, Dubois et De Kesel. Deux minimes déchirures sans manque dans les marges
« Ce livre, non cité par les bibliographes et très-rare, quoiqu’il ait eu plusieurs éditions, a passé dans les ventes d’abord inaperçu ; puis les gravures sur bois dont il est orné lui ont fait acquérir quelque considération. Nous croyons cependant que l’analyse de cet ouvrage prouvera qu’il se recommande à d’autres titres à l’attention des bibliophiles » (Bulletin du Bibliophile, 1849, IX, p. 182).