Bolognese school; 17th century.

Bolognese school; 17th century.
"Very pure conception."
Oil on copper.
Presents repaints.

École bolonaise ; milieu du XVIIe siècle.
"Immaculée Conception".
Huile sur cuivre.
Elle présente des repeints.
Mesures : 29 x 21 cm.
Le thème de l'Immaculée Conception, très fréquent dans l'art, est devenu l'un des signes d'identité des pays catholiques. Il s'agit de l'un des thèmes les plus authentiquement locaux de la peinture baroque, étant donné qu'après la scission de l'Église et sa division ultérieure entre protestants et catholiques, la représentation de ce mystère est devenue courante, et que c'est le catholicisme qui a lutté avec le plus d'insistance pour le convertir en un dogme de Foi. Dans ce contexte, de nombreux artistes et intellectuels ont travaillé à la construction d'une iconographie claire qui contribuerait à la diffusion de l'Immaculée Conception, en associant symbolisme et ferveur populaire.
Cette œuvre s'inscrit dans l'école baroque bolonaise, qui puise ses références dans le classicisme gréco-latin et dans la Renaissance du début du XVIe siècle, notamment vénitienne. Son style est basé sur l'étude de la vérité naturelle, de la réalité comme modèle, bien que de manière plus esthétique et idéalisée que le Caravage, dans un sens clairement classique. Cette école est donc à la base du baroque classiciste, et s'appuie sur la famille Carracci : Annibale, son frère Agostino et son cousin Ludovico, créateurs de l'Accademia degli Incamminati (1582), avec laquelle ils tentent de renouveler l'art majoritairement maniériste de l'époque, qu'ils considèrent comme déjà décadent. Annibale est le principal créateur du nouveau style, tandis qu'Agostino est important pour la diffusion des modèles en tant que graveur et que Ludovico est le principal maître de l'académie. La peinture des Carrache, comme nous l'avons mentionné, était la même que le naturalisme du Caravage à ses débuts : elle était un contrepoint aux tendances dominantes. Ils réagissaient contre le maniérisme, déjà très répétitif, qu'ils considéraient comme extrêmement artificiel. Les Carrache, en revanche, voulaient représenter la réalité, le naturel, qui était précisément ce que le maniérisme avait perdu. Les protagonistes du baroque classique, et donc de l'école bolonaise, le font de deux manières : d'une part, en regardant la nature et en peignant les choses telles qu'elles sont, et d'autre part, en admirant les grands maîtres, en particulier Corrège et les Vénitiens du XVIe siècle. Du Titien, ils ont pris les coups de pinceau libres et les thèmes, de Véronèse le luxe, la brillance et la théâtralité du geste (particulièrement évident dans des compositions comme celle que nous présentons ici), et du Tintoret le clair-obscur et une certaine artificialité dans les poses. Son style est également défini par le classicisme de Raphaël et de Michel-Ange, qu'Annibale Carracci a rencontrés lors de son séjour à Rome. Il admire le dessin de Michel-Ange, l'équilibre et les proportions de Raphaël, la couleur du Titien, la grâce du Corrège... Injustement qualifiés d'éclectiques, les maîtres du baroque classique bolonais n'ont pas copié, mais créé un nouveau style inspiré de ce qu'ils considéraient comme le meilleur du passé classique.

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