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LOT 93

CASANOVA GIACOMO (1725-1798)

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L.A.S. «G. Casanova», Prague 7 mai 1788, [au comte
Antonio Ottaviano di COLLALTO, à Vienne]; 2 pages in-4 (quelques petits trous par corrosion d'encre); en italien.
Belle et rare lettre à son protecteur à propos de son Icosameron, vendu par souscription.
[C'est en 1788 que Casanova publia à Prague son roman utopiste
Icosameron ou Histoire d'Édouard et d'Élisabeth qui passèrent quatre vingt un ans chez les Mégamicres, habitants aborigènes du
Protocosme dans l'intérieur de notre globe, en 5 volumes parus de janvier à septembre; la mévente du volume, dont 365 exemplaires seulement furent souscrits, entraîna la ruine de Casanova qui ne put payer l'imprimeur.]
Casanova espèce que son «Eccellenza mio adorato P[ad]rone» est guéri de la grippe («liberato dall'influenza russa»). Il espère qu'il a reçu de la douane une cassette dans laquelle il a mis 24 troisièmes tomes, 7 premiers et 7 seconds avec douze de ses portraits («dodici miei ritratti»), et avec un troisème volume relié à la française, qu'il prie d'envoyer avec la lettre jointe à la Comtesse de Clari, née d'Osten [Frédérique Charlotte von der Osten avait épousé le comte François
Charles Clary]. La cassette a dû arriver franco de port, car il avait tout payé. À la réflexion, il donne au comte beaucoup d'ennuis, mais se recommande à sa bonté («con troppo ardire do a V. E. tanti incomodi, e non posso che raccomandarmi sempre alla continuazione dalla sua bontà»).
Il a écrit à son frère que le comte a huit ou dix exemplaires de son ouvrage, dont il pourra au besoin disposer; après les avoir distribués, il remettra l'argent récolté en ses mains vénérées, avec toute la civilité qu'il se doit: «Ho scritto al mio fratello, che V. E. ha otto o dieci esemplari della mia opera, e che al bisogno potrà somministrargliere, egli ho scritto ancora, che dopo averli distribuiti faccia passare il denaro raccolto tra le venerate sue mani; desidero che il mio fratello faccia ciò con quella civiltà che si deve».
Après la nouvelle de la blessure du prince PONIATOWSKI dans le dernier fait d'armes, toutes les dames, mères, épouses ou soeurs des chevaliers qui sont encore à la guerre tremblent: «Dopo la nuova arrivata qui che nell'ultimo fatto il principe Poniatowski resto ferito, tutte queste dame, madri, spose, o sorelle di què cavalieri, che sono alla guerra, tremano».
Son frère ne pourra alléguer aucune excuse s'il n'enregistre aucun associé, comme la comtesse Clari fait espérer qu'elle le fera; Casanova enverra donc 24 exemplaires la semaine prochaine: «Acciò il mio fratello non possa allegarmi alcuna scusa, se non registra associati, come la contessa Clari mi lusinga che farà mi sono determinato a mandargli nella ventura settimana ventiquattro esemplari».
Un imprimeur souhaite publier la traduction en allemand du discours du roi mégamicre à la page 261 du tome III de l'Icosaméron: «Uno stampatore di qui mi domandò permissione di far stampare tradotto in tedesco il discorso della monarca megamicro che si trova in questo mio terzo tomo a carte 261, ed io gliel'ho negata, ma se viene questa volontà a qualcuno a Vienna, non mi domanderà questa licenza».
Il se demande enfin pourquoi Louis XVI a rappelé son ambassadeur à Venise: «Sono curioso di saper la cagione, che il re di Francia ha richiamato da Venezia il suo ambasciatore»...

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Estimate
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Time, Location
14 Nov 2018
France
Auction House
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L.A.S. «G. Casanova», Prague 7 mai 1788, [au comte
Antonio Ottaviano di COLLALTO, à Vienne]; 2 pages in-4 (quelques petits trous par corrosion d'encre); en italien.
Belle et rare lettre à son protecteur à propos de son Icosameron, vendu par souscription.
[C'est en 1788 que Casanova publia à Prague son roman utopiste
Icosameron ou Histoire d'Édouard et d'Élisabeth qui passèrent quatre vingt un ans chez les Mégamicres, habitants aborigènes du
Protocosme dans l'intérieur de notre globe, en 5 volumes parus de janvier à septembre; la mévente du volume, dont 365 exemplaires seulement furent souscrits, entraîna la ruine de Casanova qui ne put payer l'imprimeur.]
Casanova espèce que son «Eccellenza mio adorato P[ad]rone» est guéri de la grippe («liberato dall'influenza russa»). Il espère qu'il a reçu de la douane une cassette dans laquelle il a mis 24 troisièmes tomes, 7 premiers et 7 seconds avec douze de ses portraits («dodici miei ritratti»), et avec un troisème volume relié à la française, qu'il prie d'envoyer avec la lettre jointe à la Comtesse de Clari, née d'Osten [Frédérique Charlotte von der Osten avait épousé le comte François
Charles Clary]. La cassette a dû arriver franco de port, car il avait tout payé. À la réflexion, il donne au comte beaucoup d'ennuis, mais se recommande à sa bonté («con troppo ardire do a V. E. tanti incomodi, e non posso che raccomandarmi sempre alla continuazione dalla sua bontà»).
Il a écrit à son frère que le comte a huit ou dix exemplaires de son ouvrage, dont il pourra au besoin disposer; après les avoir distribués, il remettra l'argent récolté en ses mains vénérées, avec toute la civilité qu'il se doit: «Ho scritto al mio fratello, che V. E. ha otto o dieci esemplari della mia opera, e che al bisogno potrà somministrargliere, egli ho scritto ancora, che dopo averli distribuiti faccia passare il denaro raccolto tra le venerate sue mani; desidero che il mio fratello faccia ciò con quella civiltà che si deve».
Après la nouvelle de la blessure du prince PONIATOWSKI dans le dernier fait d'armes, toutes les dames, mères, épouses ou soeurs des chevaliers qui sont encore à la guerre tremblent: «Dopo la nuova arrivata qui che nell'ultimo fatto il principe Poniatowski resto ferito, tutte queste dame, madri, spose, o sorelle di què cavalieri, che sono alla guerra, tremano».
Son frère ne pourra alléguer aucune excuse s'il n'enregistre aucun associé, comme la comtesse Clari fait espérer qu'elle le fera; Casanova enverra donc 24 exemplaires la semaine prochaine: «Acciò il mio fratello non possa allegarmi alcuna scusa, se non registra associati, come la contessa Clari mi lusinga che farà mi sono determinato a mandargli nella ventura settimana ventiquattro esemplari».
Un imprimeur souhaite publier la traduction en allemand du discours du roi mégamicre à la page 261 du tome III de l'Icosaméron: «Uno stampatore di qui mi domandò permissione di far stampare tradotto in tedesco il discorso della monarca megamicro che si trova in questo mio terzo tomo a carte 261, ed io gliel'ho negata, ma se viene questa volontà a qualcuno a Vienna, non mi domanderà questa licenza».
Il se demande enfin pourquoi Louis XVI a rappelé son ambassadeur à Venise: «Sono curioso di saper la cagione, che il re di Francia ha richiamato da Venezia il suo ambasciatore»...

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