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CAUS (S. de). Les Raisons des forces mouvantes, avec diverses machines tant utiles que plaisantes : ausquelles sont adjoints plusieurs desseins de grotes & fontaines. Augmentées de plusieurs figures, avec le discours sur chacune par Salomon de Caus,...

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CAUS (S. de). Les Raisons des forces mouvantes, avec diverses machines tant utiles que plaisantes : ausquelles sont adjoints plusieurs desseins de grotes & fontaines. Augmentées de plusieurs figures, avec le discours sur chacune par Salomon de Caus, ingénieur et architecte du Roy… Paris, Charles Sevestre, 1624, in-folio de (4), 46 ff. ; (2), 28 ff. ; 19 pp. ; (1 f.), (1 f. double pour le Diapason), (1 f. blanc), demi-basane fauve, dos à nerfs orné des attributs musicaux, tranches jaunes (reliure du XVIIIe siècle).

Le plus beau théâtre d'automates que le monde de l'édition ait connu aux XVIe et XVIIe siècles.

L’ouvrage a été publié pour la première fois en 1615 à Francfort par Norton. Cette seconde édition, partagée entre les libraires parisiens Jérôme Drouart et Charles Sevestre, à la mise en page plus élégante, est augmentée. L'auteur l'a complétée de dix problèmes, chacun accompagné d'une illustration.

Dès la seconde moitié du XVIe siècle se multiplient les traités d'architecture, d'art militaire et de mécanique.
Les théâtres de machines décrivent d'innombrables engins, à la réalisation parfois incertaine. Ils sont le symbole de l'apparition d'un homme nouveau : l'ingénieur, à la fois homme de l'art et homme des métiers.
Conseiller du prince, technicien au service du pouvoir, l'ingénieur, aussi bien à la Renaissance qu'au début du XVIIe siècle, sera animé à la fois par le désir de maîtriser la dynamique de l'eau et du vent que par celui d'utiliser les forces mouvantes grâce à des machines adaptées. L’œuvre de Salomon de Caus s'inscrit dans ce courant.

Protestant d'origine normande, Salomon de Caus (1575-1626), à la fois théoricien, architecte paysagiste et ingénieur, mena une vie nomade. En 1595, il quitta Dieppe, sa ville natale, pour l'Italie. De 1598 à 1610, il fut ensuite au service des archiducs Albert et Isabelle à Bruxelles. Puis Jacques Ier l’appela à la cour d'Angleterre. En 1613, alors que Frédéric V (1576-1626) séjournait à Londres pour son mariage avec Élisabeth Stuart, fille de Jacques Ier, il engagea Salomon de Caus comme ingénieur et architecte paysagiste afin d'aménager les nouveaux jardins du château de Heidelberg. Mais le 28 septembre 1619, Frédéric V, qui venait d'accepter la couronne de Bohême, partit pour Prague. Son départ interrompit les travaux avant leur achèvement. Salomon de Caus gagna alors Paris pour entrer au service de Louis XIII.

Le goût pour les jardins, les jeux d'eau et les automates, particulièrement vif à la Renaissance, se poursuivit par une phase de réalisations où les différents dispositifs hydrauliques se perfectionnèrent pour le plaisir des cours princières dans le but de subordonner la nature à l'art. Dans ce cadre, Salomon de Caus publia Les Raisons des forces mouvantes ; il y présente des automates de Héron d'Alexandrie et d'autres de son invention, ainsi que des théâtres mécaniques, des jeux d'eau, l'ensemble se mouvant par des roues hydrauliques et d'astucieux dispositifs mécaniques. Des différentes réalisations qui suivirent la publication de Salomon de Caus, on peut encore aujourd'hui voir s'animer les machineries du château d'Hellbrunn, près de Salzbourg, réalisées en 1613 et modifiées au XVIIIe siècle (Bomy, Une histoire des techniques, pp. 216-217).
D'autre part, c'est à lui que nous devons la description des premières machines à programme, étape capitale dans l'histoire des techniques ; ces dispositifs permettaient la commande automatique par tambour d'un flux d'air et d'eau.

Après avoir exposé les lois fondamentales particulières à l'eau, à l'air et au feu, Salomon de Caus enseigne ici en trois livres, l'application de ces principes à la construction de machines. Le livre premier décrit, entre autres, quelques automates imitant le chant des oiseaux et des horloges hydrauliques (clepsydres). Le livre deuxième traite de l'agencement des « grottes et fontaines » (grotte d'Orphée, grotte de Neptune) ; le troisième de la construction des orgues hydrauliques dont « l'inventeur le plus ancien qui nous est connu est Héron d’Alexandrie ».

L'iconographie se compose de nombreuses figures dont 6 à pleine page et une double (Diapason), d'importants ornements typographiques, de bandeaux décorés et lettres ornées, l'ensemble gravé sur bois, et en taille-douce, de deux titres-frontispices, 60 figures à pleine page et 3 à demi-page.
Deux planches, gravées sur cuivre, sont signées, l'une P. Iseth (pl. 4 de la première partie), la seconde, J. V. Heyden (pl. 3 de la seconde partie) et deux autres offrent le texte gravé des soixante-cinq mesures d'un madrigal d'Alessandro Strigio mis en table par Pierre Filippi.

Exemplaire séduisant, à belles marges, dont les figures en taille-douce sont d'un très beau tirage.
Petit manque de papier en pied du frontispice. Une erreur à l’impression a amené à contre-coller la bonne figure en regard du problème VI du Livre premier. Figure de la p. 25 du Livre premier imprimée en sens inverse. Petite cassure restaurée à la planche du Diapason. Reliure anciennement restaurée. Un coin du plat inférieur fragile ainsi que le mors.

Dimensions : 398 x 270 mm.

Provenance : une mention manuscrite biffée sur la page de titre.

Brunet, I, 1961 ; Cortot, Catalogue, p. 46 ; RISM, BV1, p. 213 ; Baillie, Clocks and Watches, p. 32, 1615 ; Mosser-Teyssot, Histoire des jardins, pp. 55-63, avec reproductions ; Chapuis-Gelis, Le Monde des automates, I, pp. 72-73 et 79-82 ; II, pp.82-85 ; Seris, Machine et communication, pp. 24-25.

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20 Feb 2019
France, Paris
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CAUS (S. de). Les Raisons des forces mouvantes, avec diverses machines tant utiles que plaisantes : ausquelles sont adjoints plusieurs desseins de grotes & fontaines. Augmentées de plusieurs figures, avec le discours sur chacune par Salomon de Caus, ingénieur et architecte du Roy… Paris, Charles Sevestre, 1624, in-folio de (4), 46 ff. ; (2), 28 ff. ; 19 pp. ; (1 f.), (1 f. double pour le Diapason), (1 f. blanc), demi-basane fauve, dos à nerfs orné des attributs musicaux, tranches jaunes (reliure du XVIIIe siècle).

Le plus beau théâtre d'automates que le monde de l'édition ait connu aux XVIe et XVIIe siècles.

L’ouvrage a été publié pour la première fois en 1615 à Francfort par Norton. Cette seconde édition, partagée entre les libraires parisiens Jérôme Drouart et Charles Sevestre, à la mise en page plus élégante, est augmentée. L'auteur l'a complétée de dix problèmes, chacun accompagné d'une illustration.

Dès la seconde moitié du XVIe siècle se multiplient les traités d'architecture, d'art militaire et de mécanique.
Les théâtres de machines décrivent d'innombrables engins, à la réalisation parfois incertaine. Ils sont le symbole de l'apparition d'un homme nouveau : l'ingénieur, à la fois homme de l'art et homme des métiers.
Conseiller du prince, technicien au service du pouvoir, l'ingénieur, aussi bien à la Renaissance qu'au début du XVIIe siècle, sera animé à la fois par le désir de maîtriser la dynamique de l'eau et du vent que par celui d'utiliser les forces mouvantes grâce à des machines adaptées. L’œuvre de Salomon de Caus s'inscrit dans ce courant.

Protestant d'origine normande, Salomon de Caus (1575-1626), à la fois théoricien, architecte paysagiste et ingénieur, mena une vie nomade. En 1595, il quitta Dieppe, sa ville natale, pour l'Italie. De 1598 à 1610, il fut ensuite au service des archiducs Albert et Isabelle à Bruxelles. Puis Jacques Ier l’appela à la cour d'Angleterre. En 1613, alors que Frédéric V (1576-1626) séjournait à Londres pour son mariage avec Élisabeth Stuart, fille de Jacques Ier, il engagea Salomon de Caus comme ingénieur et architecte paysagiste afin d'aménager les nouveaux jardins du château de Heidelberg. Mais le 28 septembre 1619, Frédéric V, qui venait d'accepter la couronne de Bohême, partit pour Prague. Son départ interrompit les travaux avant leur achèvement. Salomon de Caus gagna alors Paris pour entrer au service de Louis XIII.

Le goût pour les jardins, les jeux d'eau et les automates, particulièrement vif à la Renaissance, se poursuivit par une phase de réalisations où les différents dispositifs hydrauliques se perfectionnèrent pour le plaisir des cours princières dans le but de subordonner la nature à l'art. Dans ce cadre, Salomon de Caus publia Les Raisons des forces mouvantes ; il y présente des automates de Héron d'Alexandrie et d'autres de son invention, ainsi que des théâtres mécaniques, des jeux d'eau, l'ensemble se mouvant par des roues hydrauliques et d'astucieux dispositifs mécaniques. Des différentes réalisations qui suivirent la publication de Salomon de Caus, on peut encore aujourd'hui voir s'animer les machineries du château d'Hellbrunn, près de Salzbourg, réalisées en 1613 et modifiées au XVIIIe siècle (Bomy, Une histoire des techniques, pp. 216-217).
D'autre part, c'est à lui que nous devons la description des premières machines à programme, étape capitale dans l'histoire des techniques ; ces dispositifs permettaient la commande automatique par tambour d'un flux d'air et d'eau.

Après avoir exposé les lois fondamentales particulières à l'eau, à l'air et au feu, Salomon de Caus enseigne ici en trois livres, l'application de ces principes à la construction de machines. Le livre premier décrit, entre autres, quelques automates imitant le chant des oiseaux et des horloges hydrauliques (clepsydres). Le livre deuxième traite de l'agencement des « grottes et fontaines » (grotte d'Orphée, grotte de Neptune) ; le troisième de la construction des orgues hydrauliques dont « l'inventeur le plus ancien qui nous est connu est Héron d’Alexandrie ».

L'iconographie se compose de nombreuses figures dont 6 à pleine page et une double (Diapason), d'importants ornements typographiques, de bandeaux décorés et lettres ornées, l'ensemble gravé sur bois, et en taille-douce, de deux titres-frontispices, 60 figures à pleine page et 3 à demi-page.
Deux planches, gravées sur cuivre, sont signées, l'une P. Iseth (pl. 4 de la première partie), la seconde, J. V. Heyden (pl. 3 de la seconde partie) et deux autres offrent le texte gravé des soixante-cinq mesures d'un madrigal d'Alessandro Strigio mis en table par Pierre Filippi.

Exemplaire séduisant, à belles marges, dont les figures en taille-douce sont d'un très beau tirage.
Petit manque de papier en pied du frontispice. Une erreur à l’impression a amené à contre-coller la bonne figure en regard du problème VI du Livre premier. Figure de la p. 25 du Livre premier imprimée en sens inverse. Petite cassure restaurée à la planche du Diapason. Reliure anciennement restaurée. Un coin du plat inférieur fragile ainsi que le mors.

Dimensions : 398 x 270 mm.

Provenance : une mention manuscrite biffée sur la page de titre.

Brunet, I, 1961 ; Cortot, Catalogue, p. 46 ; RISM, BV1, p. 213 ; Baillie, Clocks and Watches, p. 32, 1615 ; Mosser-Teyssot, Histoire des jardins, pp. 55-63, avec reproductions ; Chapuis-Gelis, Le Monde des automates, I, pp. 72-73 et 79-82 ; II, pp.82-85 ; Seris, Machine et communication, pp. 24-25.

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