[CHASSE ET PÊCHE]. [3 « perspectives » représentant respectivement une scène de pêche, une scène de chasse aux cerfs et une scène de chasse au sanglier]. Sans lieu, sans nom, sans date [ca 1750 ?], 3 séries in-8° à l’italienne, de 6 ff. chacune.

[CHASSE ET PÊCHE]. [3 « perspectives » représentant respectivement une scène de pêche, une scène de chasse aux cerfs et une scène de chasse au sanglier]. Sans lieu, sans nom, sans date [ca 1750 ?], 3 séries in-8° à l’italienne, de 6 ff. chacune.

3 séries de six tableaux gravés, montés sur papier fort, découpés et coloriés à la main à l’époque.

Les « perspectives » de Martin Engelbrecht, précurseurs de l’image 3-D.
Nos trois « perspectives » appartiennent vraisemblablement à la production de Martin Engelbrecht (1684-1756), graveur-imprimeur installé à Augsbourg dès 1719. On lui doit plusieurs milliers de gravures, de l’illustration de livres aux feuilles de découpages… Cependant sa production la plus originale consista en ces « perspectives », qu’il produisit par centaines et pour lesquels il obtint un privilège impérial. Placés les uns derrière les autres, plusieurs tableaux gravés (généralement 6 ou 7), préalablement montés sur papier fort (pour faciliter leur manipulation), découpés, puis mis en couleurs à la main, formaient une manière de boîte perspective. D’une grande variété thématique, ces « perspectives » existaient en trois formats : quarto (environ 156 x 208 mm), octavo (environ 92 x 143 mm) et in-douze (environ 73 x 90 mm). Chaque série était précédée d’un feuillet portant un titre du type Perspectivische Vorstellung einer… [Représentation perspective d’une… (ici : pêche, chasse au cerf et chasse au sanglier)], inscrit dans un cadre architecturé qui pouvait servir de proscenium à l’ensemble. Ces « frontispices » ont rarement été conservés (les petits formats n’en possédaient pas).
Les « perspectives » de Martin Engelbrecht connurent une grande vogue à l'époque et furent exportées à travers l’Europe. Elles pouvaient être présentées sur un socle de bois ou « visionnées » au moyen d’une boîte optique munie d’une lentille, formant ainsi un théâtre d’optique qui augmentait l’illusion du relief. Il semble que le montage en accordéon soit apparu postérieurement.
Ils furent produits entre 1730 et la fin du XVIIIe siècle, les héritiers d’Engelbrecht ayant poursuivi la production.

Découpées au cadre, nos trois « perspectives » ne permettent pas de lire clairement le nom de Martin Engelbrecht qui figurait généralement sous ce cadre, en bas à droite. Cependant, le 5e tableau de la Représentation perspective d’une pêche laisse deviner la partie haute des lettres de sa signature : « Mart. Engelbrecht excud. A. V. ».

Ils ont été anciennement (à l’époque ?) placés dans des chemises individuelles en papier, titrées à la main en allemand et en italien.
Au début du XXe siècle, une boîte de maroquin vert d’eau fut spécialement conçue pour recevoir l’ensemble, un aménagement permettant d’installer l’une ou l’autre des perspectives à côté du logement dans lequel ils sont conservés.
Les « frontispices » n’ont pas été conservés. Le montage en accordéon est vraisemblablement postérieur à leur parution.
Deux petites pièces découpées manquent aux troisième et quatrième tableaux de la Représentation perspective de la chasse au sanglier.

Dimensions : 90 x 140 mm.

Provenances : armes non identifiées (allemandes ?), au dos de la boîte ; Prince Henry, Duke of Gloucester, avec son ex-libris.

Füsslin, Nekes et alii, Der Guckkasten, Einblick-Durchblick-Ausblick, Stuttgart, Füsslin Verlag, 1995, pp. 48-54 ; Catalogue en ligne du musée Lakenhal de Leyde qui, parmi les 163 modèles (gravures à plat et titre architecturé) issus des ateliers de Martin Engelbrecht de leur collection, présente deux de nos perspectives ; non cité par Thiébaud, ni par Schwerdt ; non cité par Gumuchian.