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Charles Le Brun (1619-1690). Le retour glorieux...

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Charles Le Brun (1619-1690). Le retour glorieux d’Alexandre Le Grand à Babylone Panneau de tapisserie d’Aubusson (France) du début du XVIIIe siècle. Laine et soie. 262 x 471 cm (restaurations d’entretien, galons postérieurs) L’entrée triomphale d’Alexandre dans Babylone fait partie d’un ensemble de quatre toiles monumentales peintes par Le Brun (1619†1690) entre 1661 et 1665. Des quatre scènes, la plus célèbre est connue sous les deux titres de Triomphe d’Alexandre et d’Entrée d’Alexandre dans Babylone. Héritier du droit médiéval et de la mode antique, le Grand Siècle connaît les deux termes, celui de triomphe directement lié à la victoire qui fonde la souveraineté (l’armée fait l’empereur), d’autre part, en coutume féodale, la joyeuse entrée dans une ville concrétise la prise de potestas par le Prince. Dans les deux cas, que ce soit l’Entrée médiévale et le Triomphe antique, il existe une dimension de royauté universelle, représentée par le parasol. Sur ce tableau, le Brun place Alexandre au centre de la composition. Exposé à la vénération, comme le Christ le jour des Rameaux parcourant la voie triomphale, il incarne le fameux cantique des acclamations carolingiennes Christus Vincit, Christus régnât, Christus imperat, sur un char attelé à l’éléphant du butin pris aux Perses vaincus. Alexandre s’affranchit de l’étroite fonction de roi macédonien, quitte le rang de Primus interparès des guerriers balkaniques et domine le cortège autant que la ville de Babylone. Orné d’une scène de combat, le char sert d’ex-voto à la victoire. Alexandre tient à la main le sceptre de souverain surmonté d’une Victoire qui légitime à la fois la potestas et l’auctoritas (le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle) parce qu’il est à la fois roi, prêtre et prophète. L’officier à cheval est l’un des généraux, Héphaistion, qui a fait ouvrir les portes à deux battants comme le veulent les honneurs royaux et donné l’ordre de brûler de l’encens dans les trépieds et de répandre des fleurs sur le sol : l’encens représente au sens fort la présence divine, tout en dégageant la fameuse « odeur de sainteté », tandis que les fleurs comme le lys de l’Annonciation, les rameaux, le rosaire expriment tout ce que l’iconographie chrétienne véhicule. Alexandre conduit son armée sur la voie glorieuse, assumant la responsabilité de la conduire dans l’histoire impérissable. Au sommet de son génie, Charles Le Brun avait été reconnu comme le seul artiste capable de créer l’image du palais céleste de la royauté universelle, le décor de la galerie des Glaces de Versailles. En ce sens, ce tableau de l’Entrée d’Alexandre dans Babylone couronne autant l’artiste que le Roi-Soleil. Il précède les oeuvres de Gaspard Diziani et Francesco Fontebasso, auteurs chacun d’une interprétation de l’entrée d’Alexandre à Babylone.

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01 Nov 2020
France
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Charles Le Brun (1619-1690). Le retour glorieux d’Alexandre Le Grand à Babylone Panneau de tapisserie d’Aubusson (France) du début du XVIIIe siècle. Laine et soie. 262 x 471 cm (restaurations d’entretien, galons postérieurs) L’entrée triomphale d’Alexandre dans Babylone fait partie d’un ensemble de quatre toiles monumentales peintes par Le Brun (1619†1690) entre 1661 et 1665. Des quatre scènes, la plus célèbre est connue sous les deux titres de Triomphe d’Alexandre et d’Entrée d’Alexandre dans Babylone. Héritier du droit médiéval et de la mode antique, le Grand Siècle connaît les deux termes, celui de triomphe directement lié à la victoire qui fonde la souveraineté (l’armée fait l’empereur), d’autre part, en coutume féodale, la joyeuse entrée dans une ville concrétise la prise de potestas par le Prince. Dans les deux cas, que ce soit l’Entrée médiévale et le Triomphe antique, il existe une dimension de royauté universelle, représentée par le parasol. Sur ce tableau, le Brun place Alexandre au centre de la composition. Exposé à la vénération, comme le Christ le jour des Rameaux parcourant la voie triomphale, il incarne le fameux cantique des acclamations carolingiennes Christus Vincit, Christus régnât, Christus imperat, sur un char attelé à l’éléphant du butin pris aux Perses vaincus. Alexandre s’affranchit de l’étroite fonction de roi macédonien, quitte le rang de Primus interparès des guerriers balkaniques et domine le cortège autant que la ville de Babylone. Orné d’une scène de combat, le char sert d’ex-voto à la victoire. Alexandre tient à la main le sceptre de souverain surmonté d’une Victoire qui légitime à la fois la potestas et l’auctoritas (le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle) parce qu’il est à la fois roi, prêtre et prophète. L’officier à cheval est l’un des généraux, Héphaistion, qui a fait ouvrir les portes à deux battants comme le veulent les honneurs royaux et donné l’ordre de brûler de l’encens dans les trépieds et de répandre des fleurs sur le sol : l’encens représente au sens fort la présence divine, tout en dégageant la fameuse « odeur de sainteté », tandis que les fleurs comme le lys de l’Annonciation, les rameaux, le rosaire expriment tout ce que l’iconographie chrétienne véhicule. Alexandre conduit son armée sur la voie glorieuse, assumant la responsabilité de la conduire dans l’histoire impérissable. Au sommet de son génie, Charles Le Brun avait été reconnu comme le seul artiste capable de créer l’image du palais céleste de la royauté universelle, le décor de la galerie des Glaces de Versailles. En ce sens, ce tableau de l’Entrée d’Alexandre dans Babylone couronne autant l’artiste que le Roi-Soleil. Il précède les oeuvres de Gaspard Diziani et Francesco Fontebasso, auteurs chacun d’une interprétation de l’entrée d’Alexandre à Babylone.

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01 Nov 2020
France
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