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LOT 378

[Claude MONET]. Alice HOSCHEDE (1844-1911) épouse d'Ernest Hoschedé

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collectionneur et ami de Claude Monet, dont elle fut la compagne puis la femme. 57 L.A.S., [1866-1881], la plupart à son mari Ernest Hoschedé, quelques-unes à sa famille ; environ 200 pages, la plupart in-8 (2 lettres incomplètes). Très intéressante correspondance sur Claude Monet à Vétheuil, par sa future femme. [Alice Raingo épouse Ernest Hoschedé en 1863 et donne naissance à six enfants. Lorsque Ernest, principal mécène de Monet, fait faillite, c'est chez ce dernier qu'Alice et ses enfants vont s'installer, d'un commun accord entre les deux familles. En 1892, elle épouse Monet en secondes noces, après avoir été sa maîtresse, avant même la mort de sa femme Camille Doncieux, et vraisemblablement depuis 1875.] Les deux premières lettres sont écrites depuis le château Rottembourg à Montgeron, dont Alice a hérité, devenue la demeure du couple Hoschedé. En 1870, à l'approche des Prussiens, le couple quitte Montgeron. Alice écrit depuis Boulogne et Dieppe, où elle s'est réfugiée avec ses enfants chez ses beaux-parents. Sans nouvelles d'Ernest, reparti à Paris, elle lui écrit sa " grande anxiété "... " Les temps les plus affreux ne sont pas encore venus alors que les journées seront froides et pluvieuses, que nous saurons le bombardement commencé [...]. Je me demande chaque jour comment l'on peut supporter pareille torture sans mourir "... Toutes les autres lettres ont été écrites depuis Vétheuil, à partir de 1878, date à laquelle Alice et ses enfants ont rejoint la famille Monet. A l'automne, tandis que Ernest et Monet sont à Lavacour, elle confie à sa belle-mère ses inquiétudes familiales et financières : " Les soucis augmentent chaque jour, les enfants ont besoin de mille choses, tout cela m'effraie. Il faut une solution à notre malheureuse situation puisque tous les nôtres nous abandonnent "... Ernest est très souvent absent de Vétheuil. Depuis Paris ou la Belgique, il tente de régler leurs affaires et de conclure des ventes de tableaux afin d'envoyer de l'argent à sa femme. Monet ne vend pas encore ses toiles à des prix intéressants... Chaque courrier d'Alice fait état des dettes à solder, des rémunérations du personnel (notamment le blanchisseur Lefebvre), et de ses besoins financiers pour faire vivre ses enfants, dont elle donne des nouvelles régulières. Elle le charge de commissions et le questionne très régulièrement sur l'avancée de ses transactions financières. Ainsi, en septembre 1878 : " Je suis inquiète à la pensée de ce qu'il te faut d'argent et le peu de temps que tu as devant toi "... Début 1879 : " Je suis assez malheureuse de ton absence et de tous tes ennuis. [...] J'ai grand mal à faire patienter tout le monde et crois qu'il serait mieux de réserver avec peu que d'attendre indéfiniment ce que tu ne peux trouver malgré tous tes pas et démarches. [...] Ne manque pas surtout d'envoyer de l'argent demain si peu que ce soit car Mr Monet a dû donner 5 frs au cocher et c'était tout ce qui nous restait "... En mai 1879, elle prie Ernest de hâter la vente d'objets, " le plus tôt sera le mieux ".... " Je ne vois pas bien l'utilité de ma visite au Salon car j'aurai fort à faire à ranger mes effets rue de Lisbonne ". Son absence lui paraît longue... En juillet 1879, la santé de Camille Doncieux commence à se dégrader un peu plus... " Le retour de Mr Monet avec sa complète défaite m'a navrée. Il faut absolument que tu viennes et que nous prenions de grandes décisions "... En octobre, le ton des lettres se charge de reproches : " Je prends mon parti d'être absolument délaissée par toi ; c'est un parti pris, si cela te réussissait mieux ! Tu termines ta lettre en me disant : En somme grand danger pour les Monet et pour nous - alors que faire ? "... Alice reproche à son époux de la tenir éloignée de ses transactions, tandis qu'il lui reproche en retour son laconisme. En septembre 1879, la mort de Camille, qu'elle a soignée jusqu'à la fin dans sa maladie, l'affecte beaucoup : " La pauvre femme a bien souffert, a eu une longue et terrible agonie, et a conservé jusqu'à la dernière minute toute sa connaissance. C'était déchirant de voir les tristes adieux qu'elle adressait à ses enfants. [...] J'étais si habituée à soigner la pauvre femme que je la cherche sans cesse "... Mais dès octobre, les mêmes angoisses resurgissent : " Je doute que Mr Monet puisse revenir avec assez d'argent pour me tirer d'ennui "... En décembre : " J'espérais que Mr Monet aurait rapporté un peu d'argent. Penses-tu réussir à placer ses toiles avantageusement ?"... Le peintre l'a chargée de lui dire de ne pas vendre ses toiles à moins de 100 fr., " la nature morte 500 - l'effet de neige givre 200 "... C'est un triste Noël passé sans son mari et fêté chichement. " Mr Monet emporte beaucoup de toiles. Puissiez-vous réussir. C'est vraiment nécessaire "... Au début de l'année 1880, plusieurs courriers évoquent la débâcle météorologique... Alice attend avec

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Time, Location
08 Dec 2017
France, Paris
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collectionneur et ami de Claude Monet, dont elle fut la compagne puis la femme. 57 L.A.S., [1866-1881], la plupart à son mari Ernest Hoschedé, quelques-unes à sa famille ; environ 200 pages, la plupart in-8 (2 lettres incomplètes). Très intéressante correspondance sur Claude Monet à Vétheuil, par sa future femme. [Alice Raingo épouse Ernest Hoschedé en 1863 et donne naissance à six enfants. Lorsque Ernest, principal mécène de Monet, fait faillite, c'est chez ce dernier qu'Alice et ses enfants vont s'installer, d'un commun accord entre les deux familles. En 1892, elle épouse Monet en secondes noces, après avoir été sa maîtresse, avant même la mort de sa femme Camille Doncieux, et vraisemblablement depuis 1875.] Les deux premières lettres sont écrites depuis le château Rottembourg à Montgeron, dont Alice a hérité, devenue la demeure du couple Hoschedé. En 1870, à l'approche des Prussiens, le couple quitte Montgeron. Alice écrit depuis Boulogne et Dieppe, où elle s'est réfugiée avec ses enfants chez ses beaux-parents. Sans nouvelles d'Ernest, reparti à Paris, elle lui écrit sa " grande anxiété "... " Les temps les plus affreux ne sont pas encore venus alors que les journées seront froides et pluvieuses, que nous saurons le bombardement commencé [...]. Je me demande chaque jour comment l'on peut supporter pareille torture sans mourir "... Toutes les autres lettres ont été écrites depuis Vétheuil, à partir de 1878, date à laquelle Alice et ses enfants ont rejoint la famille Monet. A l'automne, tandis que Ernest et Monet sont à Lavacour, elle confie à sa belle-mère ses inquiétudes familiales et financières : " Les soucis augmentent chaque jour, les enfants ont besoin de mille choses, tout cela m'effraie. Il faut une solution à notre malheureuse situation puisque tous les nôtres nous abandonnent "... Ernest est très souvent absent de Vétheuil. Depuis Paris ou la Belgique, il tente de régler leurs affaires et de conclure des ventes de tableaux afin d'envoyer de l'argent à sa femme. Monet ne vend pas encore ses toiles à des prix intéressants... Chaque courrier d'Alice fait état des dettes à solder, des rémunérations du personnel (notamment le blanchisseur Lefebvre), et de ses besoins financiers pour faire vivre ses enfants, dont elle donne des nouvelles régulières. Elle le charge de commissions et le questionne très régulièrement sur l'avancée de ses transactions financières. Ainsi, en septembre 1878 : " Je suis inquiète à la pensée de ce qu'il te faut d'argent et le peu de temps que tu as devant toi "... Début 1879 : " Je suis assez malheureuse de ton absence et de tous tes ennuis. [...] J'ai grand mal à faire patienter tout le monde et crois qu'il serait mieux de réserver avec peu que d'attendre indéfiniment ce que tu ne peux trouver malgré tous tes pas et démarches. [...] Ne manque pas surtout d'envoyer de l'argent demain si peu que ce soit car Mr Monet a dû donner 5 frs au cocher et c'était tout ce qui nous restait "... En mai 1879, elle prie Ernest de hâter la vente d'objets, " le plus tôt sera le mieux ".... " Je ne vois pas bien l'utilité de ma visite au Salon car j'aurai fort à faire à ranger mes effets rue de Lisbonne ". Son absence lui paraît longue... En juillet 1879, la santé de Camille Doncieux commence à se dégrader un peu plus... " Le retour de Mr Monet avec sa complète défaite m'a navrée. Il faut absolument que tu viennes et que nous prenions de grandes décisions "... En octobre, le ton des lettres se charge de reproches : " Je prends mon parti d'être absolument délaissée par toi ; c'est un parti pris, si cela te réussissait mieux ! Tu termines ta lettre en me disant : En somme grand danger pour les Monet et pour nous - alors que faire ? "... Alice reproche à son époux de la tenir éloignée de ses transactions, tandis qu'il lui reproche en retour son laconisme. En septembre 1879, la mort de Camille, qu'elle a soignée jusqu'à la fin dans sa maladie, l'affecte beaucoup : " La pauvre femme a bien souffert, a eu une longue et terrible agonie, et a conservé jusqu'à la dernière minute toute sa connaissance. C'était déchirant de voir les tristes adieux qu'elle adressait à ses enfants. [...] J'étais si habituée à soigner la pauvre femme que je la cherche sans cesse "... Mais dès octobre, les mêmes angoisses resurgissent : " Je doute que Mr Monet puisse revenir avec assez d'argent pour me tirer d'ennui "... En décembre : " J'espérais que Mr Monet aurait rapporté un peu d'argent. Penses-tu réussir à placer ses toiles avantageusement ?"... Le peintre l'a chargée de lui dire de ne pas vendre ses toiles à moins de 100 fr., " la nature morte 500 - l'effet de neige givre 200 "... C'est un triste Noël passé sans son mari et fêté chichement. " Mr Monet emporte beaucoup de toiles. Puissiez-vous réussir. C'est vraiment nécessaire "... Au début de l'année 1880, plusieurs courriers évoquent la débâcle météorologique... Alice attend avec

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