[…]. DESCRIPTION de l’Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition de l’armée française. Deuxième édition, dédiée au roi, publiée par C. L. F. Panckoucke. Paris, C. L. F. Panckoucke, 1821-1830...

[…]. DESCRIPTION de l’Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition de l’armée française. Deuxième édition, dédiée au roi, publiée par C. L. F. Panckoucke. Paris, C. L. F. Panckoucke, 1821-1830, 24 tomes de texte en 26 volumes in-8° et 11 volumes in-plano d’atlas, demi-maroquin vert à grains longs, dos à faux nerfs ornés, tranches marbrées (Charon, Relieur Doreur, Rue Louis-Le-Grand, n° 33).

Seconde édition, dédiée à Charles X.
Le 23 juin 1820, Charles-Louis-Fleury Panckoucke (1780-1844), grand libraire et imprimeur parisien, obtient du roi Charles X une ordonnance qui l’autorise à réimprimer la Description de l’Égypte. Il fait donc imprimer une seconde édition, elle aussi à mille exemplaires, en vingt-six volumes in-octavo de texte et onze volumes de planches au format grand-atlas. Celles-ci sont imprimées avec les cuivres originaux, certains ayant été retouchés pour permettre ce nouveau tirage.
Cette seconde édition finança en partie la première dont plus de la moitié des exemplaires avaient été offerts.

À l’exceptionnelle campagne d’Égypte qui apparaît comme l’une des dernières entreprises du siècle des Lumières, succède une publication non moins exceptionnelle.
Quarante-trois auteurs participent au Grand Ouvrage, produisant 157 mémoires. Pour les cuivres, les meilleurs graveurs sont sollicités ; on en dénombre plus de 266, principalement des burinistes et des aquafortistes. Ils s’aident d’une machine inventée par Nicolas Conté, une sorte de grand pantographe, aujourd’hui conservé au musée national des Arts et Métiers à Paris, alors que les cuivres seront déposés à la Chalcographie du Louvre, où ils se trouvent toujours.
Sont engagés aussi des peintres, des dessinateurs et des coloristes.
L’ouvrage suscita, avec celui de Vivant Denon, un engouement sans précédent pour l’Égypte. Il est l’une des sources de l’égyptologie et de l’égyptomanie. Son influence s’exerça dans les arts décoratifs, dans l’architecture, dans la mode, donnant naissance au style dit « retour d’Égypte ».

Pour la partie iconographique, l’exemplaire est ainsi constitué :
1. Antiquité (5 vol.). Un portrait gravé de Louis XVIII d’après Lafille, un FRONTISPICE GOUACHÉ D’UN COLORIS EXCEPTIONNEL, un feuillet « Médaille égyptienne où seront inscrits les noms de MM. les souscripteurs », une planche gravée : « Produits de la machine à graver », une planche gravée : « Canevas trigonométrique du Caire » – « Canevas trigonométrique d’Alexandrie » – « Canevas trigonométrique de Thèbes » et 419 planches.

2. État moderne (2 vol.). 170 planches et 16 planches (« Inscription intermédiaire de la pierre de Rosette ») sur 8 ff.

3. Histoire naturelle (3 vol.). 244 planches.

4. Carte topographique (un vol.). Un double feuillet gravé de texte (« Carte topographique / de l’Égypte / et de plusieurs parties des pays limitrophes… / construite pas Mr Jacotten /… gravée au dépôt général de la Guerre / à l’échelle de un millimètre pour 100 mètres /... Paris [1818] ») ; un tableau gravé d’assemblage pour la carte… en 47 feuillets ; 2 tableaux gravés (« Caractères topographiques… » et « Alphabet harmonique… ») sur un même feuillet ; la carte de l’Égypte en 3 feuilles doubles et 47 feuilles pour la carte topographique.

5. Volumes de texte. On compte 103 pièces non comprises dans la pagination. 56 tableaux, 42 planches, 3 cartes et 2 plans.

Les 50 planches d’un très grand format, que l’on trouve habituellement réunies en un volume grand aigle, ont été réinsérées à leurs places respectives dans les 11 atlas.

Les volumes de texte et d’atlas présentent d’habituelles rousseurs plus ou moins prononcées selon les volumes, et atteignant l’image pour les volumes de planches.

Nous n’avons pas trouvé de collation type pour cette seconde édition, bien que nous ayons consulté les Tables de Munier.
Il manquerait 2 planches (« Médailles trouvées en Syrie » et « Vues, plans et détails de la machine à graver ») et les 2 cartes d’Anville (Antiquités, t. I : « Ægyptus antiqua… » ; État moderne, t. I : « Égypte, nommée dans le pays Missir »).
Les pp. 261-264 (tableau « Noms des lieux de la Syrie ») du tome XVIII, 3e partie « État moderne », n’ont pas été reliées.
Une collation détaillée est disponible sur demande.

Exemplaire de qualité, relié uniformément à l’époque en demi-maroquin vert par Charron, relieur parisien ayant exercé pendant la première moitié du XIXe siècle. Il est renseigné par Fléty. Peu d’exemplaires en reliure signée de l’époque nous sont parvenus.
Les volumes d’atlas ont été soigneusement montés sur onglets.

Dos partiellement insolés. Les reliures des volumes d’atlas ont récemment fait l’objet de quelques discrètes et habiles restaurations.

Est joint : un bulletin de souscription pour cette seconde édition, signé et daté du 26 décembre 1820.

Dimensions : 208 x 127 mm (volumes de texte) ; 697 x 525 mm (volumes d’atlas).

Provenance : lors de la collation de l’exemplaire, nous avons trouvé une étiquette d’une vente où Madame Vidal-Mégret officiait en qualité d’expert.

Munier, Tables de la Description de l’Égypte…, Le Caire, 1943 ; Monglond, La France révolutionnaire et impériale, VIII, 269-363 ; Grinevald – Tillier, Description de l’Égypte. Bilan scientifique d’une expédition militaire. Cour de cassation, 1995 ; […], En français dans le texte, BN, 1990, n° 219 ; De Meulenaere, Bibliographie raisonnée des témoignages de l’expédition d’Égypte (1798-1801), pp. 66-70 ; Wilbour, Catalogue of the Egyptological Library of Late Ed. Wilbour…, Brooklyn, 1924, pp. 178-185 (pour un exemplaire de la seconde édition).