DIDEROT (D.). Encyclopédie, ou Dictionnaire des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres. Mis en ordre et publié par M. Diderot… quant à la partie mathématique, par M. d’Alembert…, 17 vol. – Recueil de planches sur les...

DIDEROT (D.). Encyclopédie, ou Dictionnaire des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres. Mis en ordre et publié par M. Diderot… quant à la partie mathématique, par M. d’Alembert…, 17 vol. – Recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux, et les arts méchaniques…, 11 vol. – Nouveau dictionnaire pour servir de supplément aux dictionnaires des sciences, des arts et des métiers…, 5 vol. – Table analytique et raisonnée des matières contenues dans les XXXIII volumes…, 2 vol. Paris – Neuchâtel – Amsterdam, Briasson – David – Le Breton – Durand… – Rey, 1751-1765 – 1762-1772 – 1767 – 1780, soit 35 volumes in-folio, veau marbré, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et citron, tranches rouges (reliure de l’époque).

ÉDITION ORIGINALE.

Né d’un projet abandonné de traduction de l’Encyclopédie anglaise de Chambers, c’est en 1749 que Diderot et D’Alembert commencèrent l’exécution de ce monumental ouvrage, le plus ambitieux paru sous l’Ancien Régime. Il est l’œuvre collective de quelque deux cents écrivains et savants parmi lesquels Buffon, Condillac, Grimm, D’Holbach, Montesquieu, Rousseau, Turgot et Voltaire.

Mais, de très loin, le premier mérite de l’Encyclopédie fut de propager les doctrines des Lumières. La publication, maintes fois interrompue, fut marquée par de grandes difficultés et s’étendit sur presque trente ans. Il ne fallut rien moins que l’indomptable persévérance de Diderot pour résister aux cabales dirigées contre lui, en particulier par les Jésuites. D’Alembert n’eut pas la même constance et se retira après la parution du septième volume.

Par ailleurs, la fabrication, la vente et la distribution de l’Encyclopédie en firent, selon l’expression de Robert Darnton, « la plus grande affaire commerciale du XVIIIe siècle ». À la veille de la Révolution, vingt-cinq mille collections (in-folio, in-quarto et contrefaçons confondus) avaient déjà été vendues à travers l’Europe.

2 tableaux et 2 795 planches gravés en taille-douce, le tout en PREMIER TIRAGE (ou 3 129 planches si l’on compte les planches doubles ou triples, comme le font certains bibliographes).
Y sont figurées quelques-unes des premières représentations d’industries, d’artisanats ou de commerces ; certaines planches montrent des intérieurs d’ateliers, des outils et des instruments professionnels.
L’iconographie se complète d’un frontispice de Cochin gravé par Prévost en 1772, symbolisant la Vérité.

Exemplaire bien complet de toutes les pièces requises, signalées par David Adams, l’auteur de la bibliographie de référence sur l’ouvrage. Le tome I est de la seconde émission, le tome II est d’une émission mixte, seconde et première, et le tome III est de la première.
Seuls les trois premiers volumes ont connu plusieurs émissions.

Malgré une petite différence de décor au dos, l’exemplaire nous parvient tel qu’il est né. On lit la même cote manuscrite de rangement du XVIIIe siècle sur chacun des volumes, peut-être de la main de son premier propriétaire.
Cette discrète différence de fers se remarque à partir du tome VIII des volumes de texte et sur les volumes de Supplément et de Table.
Comme toujours, l’exemplaire présente des petits défauts, rousseurs éparses, feuillets jaunis, et quelques feuillets maculés.
Au tome III du texte, le f. YYyyy2, blanc, n’a pas été conservé. Au tome XI des planches, une petite déchirure sans manque atteignant la légende de la deuxième planche de la partie « Rubanier » a été restaurée.
La reliure a été anciennement restaurée, ainsi que quelques défauts de papier pouvant atteindre le texte.

Exemplaire du scientifique François Arago (1786-1853).
Polytechnicien de formation, remarqué par Monge et Laplace, il est nommé en 1805 secrétaire-bibliothécaire de l’Observatoire de Paris, puis il intègre l’Académie des sciences en 1809, après avoir été fait prisonnier au cours d’une mission pendant la guerre d’Espagne.
La même année, il est choisi par Monge pour le suppléer comme professeur de géométrie analytique à l’École polytechnique, fonction qu’il occupera pendant plus de vingt ans. En 1816, il ouvre un cours d’« arithmétique sociale » donnant aux élèves des notions de calcul de probabilités, d’économie mathématique et de démographie. Parallèlement, il poursuit sa carrière à l’Observatoire et, en 1829, il entame une vie politique.
C’est une note manuscrite portée au verso du premier feuillet de garde du tome I qui nous renseigne sur cette provenance : « Ce bel exemplaire a appartenu à Fr. Arago, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, directeur de l’Observatoire… n° 2223, du catalogue de sa bibliothèque vendue, le 7 juillet 1864. »
Le catalogue de sa bibliothèque comptait 2 225 entrées.

Dimensions : 397 x 247 mm.

Provenances : cote manuscrite (C 5e a 1re T. pour les vol. de texte ; C 7e a 1re T. pour les vol. de planches ; C 6e a 1re T. pour les vol. Supplément texte ; C 7e a 1re T. pour les vol. Supplément planches ; C 1re a 1re Tabl. pour les Tables) ; François Arago (Cat., 1854, n° 2223).

Adams, Bibliographie des œuvres de Denis Diderot, I, G1, pp. 280-305 (indique un feuillet blanc au tome I du texte, placé entre le titre et la première page de dédicace, il ne figure pas ici) ; INED, 1416 ; Picot, Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le baron James de Rothschild, III, pp. 275-283 ; Tchemerzine-Scheler, II, pp. 926-928 ; […], En français dans le texte, BN, 1990, n° 156 ; […], Tous les savoirs du monde, BNF, 1996, pp. 370-410 ; Darnton, L’Aventure de l’Encyclopédie, 1982.