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LOT 28

EILEEN GRAY (1878-1976), PANNEAU ‘AUM MANE PADME AUM' (SALUT A TOI, O JOYAU DANS LE LOTUS), VERS 1912

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EILEEN GRAY (1878-1976)
PANNEAU ‘AUM MANE PADME AUM' (SALUT A TOI, O JOYAU DANS LE LOTUS), VERS 1912
En bois laqué gravé façon Coromandel et incrusté de nacre ; cadre d’origine
Avec cadre : H.: 86 cm. (33 7/8 in.) ; L.: 102 cm. (40 1/8 in.)
Sans cadre : H.: 64,5 cm. (25 3/8 in.) ; L.: 81 cm. (31 7/8 in.)
Portant la signature et les caractères japonais apocryphes de Seizô Sougawara sur le panneau (au revers)

Pre-Lot Text
Alors qu’elle est étudiante à la Slade School of Fine Art de Londres, réputée pour son enseignement avant-gardiste, Eileen Gray fréquente régulièrement le Victoria and Albert Museum. C’est notamment au cours de ces visites qu’elle découvre l’art de la laque, qui va la fasciner. Désireuse d’en apprendre les secrets, c’est par une afiche publicitaire qu’elle prend connaissance de l’atelier de restauration de Dean Charles, spécialisé dans les paravents et objets en laque, installé à Soho. Il accepte de l’accueillir et de l’initier à un travail qui se révèle très fastidieux, long et rigoureux. Elle y apprend principalement les techniques de la laque de Chine appliquées à des procédés de fabrication occidentaux. En 1902, elle s’installe à Paris, attirée par la réputation beaucoup plus libérale de la capitale en matière de moeurs, comme de très nombreux artistes au tournant du siècle. Elle s’établit près de Montparnasse et évolue dans un milieu artistique alors exclusivement anglosaxon. Retrouvant ses proches amis de la Slade School de Londres, elle se lie aussi avec le portraitiste Gerald Fests Kelly, le poète occultiste Aleister Crowley, le photographe Stephen Haweis et la poétesse Mina Loy qui l’introduiront auprès d’Auguste Rodin et de Gertrude Stein. Réputée discrète et solitaire, Eileen Gray n’en est pas moins très déterminée, indépendante, désireuse de s’afranchir du cadre codifé de son éducation victorienne. Aspirant à une liberté d’être et de penser, elle saura imposer ses choix et mettre tout en en oeuvre pour mener sa vie selon ses propres valeurs et aspirations. Elle se consacrera principalement à la peinture jusqu’en 1905, date à laquelle elle rentre précipitamment en Angleterre auprès de sa mère soufrante. Elle y reste deux ans, reprenant contact avec le restaurateur de laque Dean Charles, désireuse de poursuivre son apprentissage. A son retour à Paris, âgée de 28 ans, elle s’installe défnitivement dans son appartement du 21, rue Bonaparte, choisissant cette fois de s’attacher à la maîtrise du travail de la laque. Ni les circonstances, ni l’année de sa rencontre avec le laqueur japonais Seizô Sougawara ne nous sont précisément connues. Mais il est probable que leurs premiers échanges se situent entre 1907 et 1908. Eileen Gray commencera par être son élève, avant de lui proposer de devenir son collaborateur, lorsqu’elle décide d’ouvrir en 1910 un atelier de laque, en parallèle à l’atelier de tapis qu’elle souhaite installer avec Evelyn Wyld cette même année. Eileen Gray et Seizô Sougawara travailleront ensemble jusqu’en 1927. La connaissance intime qu’Eileen Gray a acquis du travail de la laque va lui permettre d’expérimenter ses propres mélanges, afn de varier les efets de textures, et créer une nouvelle couleur, le bleu, inexistante jusque-là. C’est en 1913 qu’elle connaîtra sa première consécration en participant pour la première fois à l’exposition de la Société des Artistes Décorateurs, au Musée des Arts Décoratifs, Pavillon de Marsan. Elle y expose une série de panneaux décoratifs laqués, qui attirent l’attention de la critique, laquelle souligne la beauté de ses laques et la modernité avec laquelle Eileen Gray en renouvelle le genre. L'exposition connaît un réel succès commercial et la carrière d'Eileen Gray est lancée, tout comme la vogue de la laque moderne dans la décoration de luxe de l'époque. Si nous savons que le célèbre couturier et collectionneur Jacques Doucet découvre le travail d’Eileen Gray lors de ce salon de 1913, il est permis de penser que Jean et Georgette Henri-Labourdette ont pu faire de même. Issu d’une famille de carrossiers, Jean Henri-Labourdette reprend la direction de l’entreprise familiale fondée en 1858, en 1912. Très vite il va la transformer en l’une des plus célèbres de l’entre-deux-guerres, où tout est fait sur mesure, dans un très grand luxe. Il travaille notamment avec Jean Dunand, qui fournit des panneaux laqués, des nécessaires de fumeurs et autres accessoires en laque pour les aménagements intérieurs. Leurs réalisations communes seront exposées pour la première fois lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925. Son épouse, d’origine anglaise, est l’image même de la femme élégante des années 20. Elle s’habille chez Madeleine Vionnet et Elsa Schiaparelli, fréquente la modiste Madame Agnès, proche de Jean Dunand, Suzanne Talbot, amie d’Eileen Gray ou encore Jeanne Toussaint, créatrice de bijoux pour Cartier. Tous deux forment un couple cultivé, créatif, ouvert aux arts. Ils s’installent dans un appartement sis au 143, rue de la Pompe en 1912, redécoré par Jean Dunand à partir de 1925. Au fl des ans ils réunissent une importante collection et acquierrent plusieurs oeuvres d’Eileen Gray, qu’ils mélangent aux panneaux décoratifs de Jean Dunand. Le nombre d'oeuvres provenant de la collection des Labourdette est considérable. Le registre des ventes de la galerie Jean Désert, ouverte par Eileen Gray, nous ofre bon nombre d’informations concernant les acquisitions réalisées par le couple Labourdette, et plus particulièrement par Mme. Georgette Labourdette, généralement connue pour avoir façonné leur collection et pour l’ameublement de leur appartement situé rue de la Pompe. Mais l’histoire racontée par ce registre est incomplète, car la collection Labourdette comporte un nombre important d’oeuvres créées par Gray dont aucune trace n’a, pour certaines, subsisté. Une entrée du registre datant du 24 mars 1926 – la première qui fait référence aux époux Labourdette – nous indique que la somme de 20 000 francs est perçue, ce qui sous-entend une vente substantielle. Malheureusement, cette entrée ne donne aucune indication quant au contenu de cette vente, rien de plus que « Reçu complément facture Labourdette/Achat fait en octobre 1925/20 000 [Francs] ». D’autres entrées confrment l’acquisition de divers objets, parmi lesquels nous retrouvons « 2 tentures », enregistrée le 14 mai 1926, « 4 rideaux » le 11 décembre 1926, une « table à thé » le 2 janvier 1927, une « glace à main » le 4 mars 1927 et une « lanterne laque ou oeuf d’autruche » et des tapis en octobre 1927. D’autres acquisitions sont réalisées en 1930, lorsque la galerie ferme et que la plupart du stock restant est vendu, parfois même au rabais. Une photographie de l’appartement des Labourdette publiée dans L’Art d’aujourd’hui au printemps 1927 montre certaines pièces confectionnées par Gray pour lesquelles aucune vente n’a été enregistrée. C’est le cas par exemple du bureau noir, du vase en pin laqué et d’une console. Le lot présenté ici, non enregistré mais qui est conservé par la famille Labourdette jusqu’à sa mise aux enchères en 2003, à Paris, a sa place au sein de la colossale collection d’oeuvres qui confrme le rôle important joué par ces deux mécènes éclairés dans l’histoire de Gray.
When she was a student at the Slade School of Fine Art in London, reputed for its teaching of avant-garde art, Eileen Gray was a regular visitor to the Victoria and Albert Museum. It was during these visits in particular that she discovered the art of lacquering, which was to fascinate her. Anxious to learn its secrets, she learned from an advertising poster of the restoration studio in Soho of Dean Charles, a specialist in lacquered screens and objects. He agreed to engage her and to initiate her into a type of work, which turned out to be very detailed, long and meticulous. There she learned in the main the techniques of Chinese lacquer applied with western production processes. Attracted like many artists at the turn of the century by the reputation of the capital for its more liberal attitudes, in 1902 she moved to Paris. She settled close to Montparnasse and developed her skills in an artistic milieu, which was then exclusively Anglo-Saxon. Once more finding herself among her friends from the London Slade School, she also became friends with other English artists, such as the portrait painter Gerald Fests Kelly, the occult poet Aleister Crowley, the photographer Stephen Haweis and the poetess Mina Loy, who would introduce her to Auguste Rodin and Gertrude Stein. With a reputation for being unobtrusive and solitary, Eileen Gray was nonetheless very determined, independent and anxious to free herself from the codifed system of her Victorian upbringing. Yearning for freedom to be and to think, she knew how to get her own way and to organise things in order to lead her life in accordance with her own values and ambitions. She devoted herself principally to painting until 1905, when she had to return suddenly to England to be with her sick mother. She stayed there for two years, during which she made contact once more with the lacquer restorer, Dean Charles, because she wished to continue her apprenticeship. On her return to Paris, at the age of 28, she settled permanently in her apartment at 21, Rue Bonaparte, choosing this time to devote herself to mastering working with lacquer. We are not entirely sure of the circumstances, nor of the year, in which she encountered the Japanese varnisher, Seizô Sougawara, but it is probable that their frst meetings were between 1907 and 1908. Eileen Gray started out as his pupil, before suggesting to him that she become his collaborator, when in 1910 she decided to open a lacquer studio, in parallel with the carpet studio, which she wished to establish with Evelyn Wyld in that same year. Eileen Gray and Seizo Sougawara worked together until 1927. They shared a real bond, the same respect for the traditional Japanese techniques for working with lacquer, to...

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10 Dec 2019
France, Paris
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EILEEN GRAY (1878-1976)
PANNEAU ‘AUM MANE PADME AUM' (SALUT A TOI, O JOYAU DANS LE LOTUS), VERS 1912
En bois laqué gravé façon Coromandel et incrusté de nacre ; cadre d’origine
Avec cadre : H.: 86 cm. (33 7/8 in.) ; L.: 102 cm. (40 1/8 in.)
Sans cadre : H.: 64,5 cm. (25 3/8 in.) ; L.: 81 cm. (31 7/8 in.)
Portant la signature et les caractères japonais apocryphes de Seizô Sougawara sur le panneau (au revers)

Pre-Lot Text
Alors qu’elle est étudiante à la Slade School of Fine Art de Londres, réputée pour son enseignement avant-gardiste, Eileen Gray fréquente régulièrement le Victoria and Albert Museum. C’est notamment au cours de ces visites qu’elle découvre l’art de la laque, qui va la fasciner. Désireuse d’en apprendre les secrets, c’est par une afiche publicitaire qu’elle prend connaissance de l’atelier de restauration de Dean Charles, spécialisé dans les paravents et objets en laque, installé à Soho. Il accepte de l’accueillir et de l’initier à un travail qui se révèle très fastidieux, long et rigoureux. Elle y apprend principalement les techniques de la laque de Chine appliquées à des procédés de fabrication occidentaux. En 1902, elle s’installe à Paris, attirée par la réputation beaucoup plus libérale de la capitale en matière de moeurs, comme de très nombreux artistes au tournant du siècle. Elle s’établit près de Montparnasse et évolue dans un milieu artistique alors exclusivement anglosaxon. Retrouvant ses proches amis de la Slade School de Londres, elle se lie aussi avec le portraitiste Gerald Fests Kelly, le poète occultiste Aleister Crowley, le photographe Stephen Haweis et la poétesse Mina Loy qui l’introduiront auprès d’Auguste Rodin et de Gertrude Stein. Réputée discrète et solitaire, Eileen Gray n’en est pas moins très déterminée, indépendante, désireuse de s’afranchir du cadre codifé de son éducation victorienne. Aspirant à une liberté d’être et de penser, elle saura imposer ses choix et mettre tout en en oeuvre pour mener sa vie selon ses propres valeurs et aspirations. Elle se consacrera principalement à la peinture jusqu’en 1905, date à laquelle elle rentre précipitamment en Angleterre auprès de sa mère soufrante. Elle y reste deux ans, reprenant contact avec le restaurateur de laque Dean Charles, désireuse de poursuivre son apprentissage. A son retour à Paris, âgée de 28 ans, elle s’installe défnitivement dans son appartement du 21, rue Bonaparte, choisissant cette fois de s’attacher à la maîtrise du travail de la laque. Ni les circonstances, ni l’année de sa rencontre avec le laqueur japonais Seizô Sougawara ne nous sont précisément connues. Mais il est probable que leurs premiers échanges se situent entre 1907 et 1908. Eileen Gray commencera par être son élève, avant de lui proposer de devenir son collaborateur, lorsqu’elle décide d’ouvrir en 1910 un atelier de laque, en parallèle à l’atelier de tapis qu’elle souhaite installer avec Evelyn Wyld cette même année. Eileen Gray et Seizô Sougawara travailleront ensemble jusqu’en 1927. La connaissance intime qu’Eileen Gray a acquis du travail de la laque va lui permettre d’expérimenter ses propres mélanges, afn de varier les efets de textures, et créer une nouvelle couleur, le bleu, inexistante jusque-là. C’est en 1913 qu’elle connaîtra sa première consécration en participant pour la première fois à l’exposition de la Société des Artistes Décorateurs, au Musée des Arts Décoratifs, Pavillon de Marsan. Elle y expose une série de panneaux décoratifs laqués, qui attirent l’attention de la critique, laquelle souligne la beauté de ses laques et la modernité avec laquelle Eileen Gray en renouvelle le genre. L'exposition connaît un réel succès commercial et la carrière d'Eileen Gray est lancée, tout comme la vogue de la laque moderne dans la décoration de luxe de l'époque. Si nous savons que le célèbre couturier et collectionneur Jacques Doucet découvre le travail d’Eileen Gray lors de ce salon de 1913, il est permis de penser que Jean et Georgette Henri-Labourdette ont pu faire de même. Issu d’une famille de carrossiers, Jean Henri-Labourdette reprend la direction de l’entreprise familiale fondée en 1858, en 1912. Très vite il va la transformer en l’une des plus célèbres de l’entre-deux-guerres, où tout est fait sur mesure, dans un très grand luxe. Il travaille notamment avec Jean Dunand, qui fournit des panneaux laqués, des nécessaires de fumeurs et autres accessoires en laque pour les aménagements intérieurs. Leurs réalisations communes seront exposées pour la première fois lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925. Son épouse, d’origine anglaise, est l’image même de la femme élégante des années 20. Elle s’habille chez Madeleine Vionnet et Elsa Schiaparelli, fréquente la modiste Madame Agnès, proche de Jean Dunand, Suzanne Talbot, amie d’Eileen Gray ou encore Jeanne Toussaint, créatrice de bijoux pour Cartier. Tous deux forment un couple cultivé, créatif, ouvert aux arts. Ils s’installent dans un appartement sis au 143, rue de la Pompe en 1912, redécoré par Jean Dunand à partir de 1925. Au fl des ans ils réunissent une importante collection et acquierrent plusieurs oeuvres d’Eileen Gray, qu’ils mélangent aux panneaux décoratifs de Jean Dunand. Le nombre d'oeuvres provenant de la collection des Labourdette est considérable. Le registre des ventes de la galerie Jean Désert, ouverte par Eileen Gray, nous ofre bon nombre d’informations concernant les acquisitions réalisées par le couple Labourdette, et plus particulièrement par Mme. Georgette Labourdette, généralement connue pour avoir façonné leur collection et pour l’ameublement de leur appartement situé rue de la Pompe. Mais l’histoire racontée par ce registre est incomplète, car la collection Labourdette comporte un nombre important d’oeuvres créées par Gray dont aucune trace n’a, pour certaines, subsisté. Une entrée du registre datant du 24 mars 1926 – la première qui fait référence aux époux Labourdette – nous indique que la somme de 20 000 francs est perçue, ce qui sous-entend une vente substantielle. Malheureusement, cette entrée ne donne aucune indication quant au contenu de cette vente, rien de plus que « Reçu complément facture Labourdette/Achat fait en octobre 1925/20 000 [Francs] ». D’autres entrées confrment l’acquisition de divers objets, parmi lesquels nous retrouvons « 2 tentures », enregistrée le 14 mai 1926, « 4 rideaux » le 11 décembre 1926, une « table à thé » le 2 janvier 1927, une « glace à main » le 4 mars 1927 et une « lanterne laque ou oeuf d’autruche » et des tapis en octobre 1927. D’autres acquisitions sont réalisées en 1930, lorsque la galerie ferme et que la plupart du stock restant est vendu, parfois même au rabais. Une photographie de l’appartement des Labourdette publiée dans L’Art d’aujourd’hui au printemps 1927 montre certaines pièces confectionnées par Gray pour lesquelles aucune vente n’a été enregistrée. C’est le cas par exemple du bureau noir, du vase en pin laqué et d’une console. Le lot présenté ici, non enregistré mais qui est conservé par la famille Labourdette jusqu’à sa mise aux enchères en 2003, à Paris, a sa place au sein de la colossale collection d’oeuvres qui confrme le rôle important joué par ces deux mécènes éclairés dans l’histoire de Gray.
When she was a student at the Slade School of Fine Art in London, reputed for its teaching of avant-garde art, Eileen Gray was a regular visitor to the Victoria and Albert Museum. It was during these visits in particular that she discovered the art of lacquering, which was to fascinate her. Anxious to learn its secrets, she learned from an advertising poster of the restoration studio in Soho of Dean Charles, a specialist in lacquered screens and objects. He agreed to engage her and to initiate her into a type of work, which turned out to be very detailed, long and meticulous. There she learned in the main the techniques of Chinese lacquer applied with western production processes. Attracted like many artists at the turn of the century by the reputation of the capital for its more liberal attitudes, in 1902 she moved to Paris. She settled close to Montparnasse and developed her skills in an artistic milieu, which was then exclusively Anglo-Saxon. Once more finding herself among her friends from the London Slade School, she also became friends with other English artists, such as the portrait painter Gerald Fests Kelly, the occult poet Aleister Crowley, the photographer Stephen Haweis and the poetess Mina Loy, who would introduce her to Auguste Rodin and Gertrude Stein. With a reputation for being unobtrusive and solitary, Eileen Gray was nonetheless very determined, independent and anxious to free herself from the codifed system of her Victorian upbringing. Yearning for freedom to be and to think, she knew how to get her own way and to organise things in order to lead her life in accordance with her own values and ambitions. She devoted herself principally to painting until 1905, when she had to return suddenly to England to be with her sick mother. She stayed there for two years, during which she made contact once more with the lacquer restorer, Dean Charles, because she wished to continue her apprenticeship. On her return to Paris, at the age of 28, she settled permanently in her apartment at 21, Rue Bonaparte, choosing this time to devote herself to mastering working with lacquer. We are not entirely sure of the circumstances, nor of the year, in which she encountered the Japanese varnisher, Seizô Sougawara, but it is probable that their frst meetings were between 1907 and 1908. Eileen Gray started out as his pupil, before suggesting to him that she become his collaborator, when in 1910 she decided to open a lacquer studio, in parallel with the carpet studio, which she wished to establish with Evelyn Wyld in that same year. Eileen Gray and Seizo Sougawara worked together until 1927. They shared a real bond, the same respect for the traditional Japanese techniques for working with lacquer, to...

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10 Dec 2019
France, Paris
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