ERNST (M.). Rêve d’une petite fille qui voulut entrer au carmel. Paris, Éditions du Carrefour, 1930, in-4°, box gris, sur les plats rosaces de box noir formées de huit alvéoles en creux dans lesquelles sont répétées deux images alternées, dos lisse,...

ERNST (M.). Rêve d’une petite fille qui voulut entrer au carmel. Paris, Éditions du Carrefour, 1930, in-4°, box gris, sur les plats rosaces de box noir formées de huit alvéoles en creux dans lesquelles sont répétées deux images alternées, dos lisse, doublure et gardes de daim gris, couverture et dos, tranches dorées, chemise et étui gainés de même box (Leroux – 1990).

ÉDITION ORIGINALE.

80 reproductions de collages de Max Ernst (1891-1976).

L’un des 1 000 exemplaires sur vélin teinté, numérotés 41 à 1000 et SP 1 à SP 40.

Exemplaire offert par Max Ernst à sa muse Meret Oppenheim, avec cet envoi autographe au crayon :

Chère petite Méret [sic]
je n’ai pas pu t’attendre
je te laisse mes œuvres
demi-complètes
Tu me plais, tu me plais
M

Sa nature libre et son esprit créatif font de Meret Oppenheim (1913-1985) l’un des modèles de la femme surréaliste.
Lors d’une visite de l’exposition Bauhaus à la Kunsthalle de Bâle, elle s’enthousiasme pour l’art et la vie d’artiste et, en 1932, elle quitte la Suisse pour venir s’installer à Paris. L’année suivante, elle rencontre Giacometti, intègre son cercle d’amis et fait ainsi la connaissance de Hans Arp, Man Ray, Max Ernst ou encore Kurt Seligmann. Le Cahier d’une écolière [Das Schulheft], dans lequel, en 1930, elle réunit déjà ses dessins d’enfant, fait une forte impression sur André Breton. Bien que sa première œuvre, L’Oreille de Giacometti (1933), ait été réalisée avec celui-ci, c’est en Man Ray et en Max Ernst qu’elle trouve ses mentors. D’une grande beauté, elle fut le modèle de quelques-unes des plus belles photographies de Man Ray, dont Érotique voilée (1933). La même année, elle expose au Salon des surindépendants. Très active au sein du mouvement surréaliste, mais peu connue du public, elle fera cependant sensation en 1936 avec son fameux Déjeuner en fourrure, qui, rapidement acquis par le MoMA, éclipsera longtemps le reste de son œuvre. La même année se tient sa première exposition particulière à la galerie Marguerite Schulthess à Bâle ; le carton d’invitation est composé par Ernst. Ayant pris, plus tard, ses distances avec ses amis et le mouvement surréaliste, elle ne retrouvera la célébrité qu’à la fin des années 1960.

Deux corrections manuscrites à l’encre portées à la légende du vingtième collage en explicitent la contrepèterie : Mon curé devenu mou entre deux fesses au lieu de Mon curé devenu fou entre deux messes.

Une reliure emblématique de Georges Leroux (1922-1999), qu’il déclina sur les livres de collages de Max Ernst.

Édition limitée à 1 060 exemplaires.

Dimensions : 232 x 182 mm.

Provenances : Meret Oppenheim ; Jean Bloch.

Spies – Leppien, Max Ernst. Les collages…, 312-326 ; Chadwick, Les Femmes dans le mouvement surréaliste, pp. 46-47 (« Ernst eut pour elle une grande passion »).