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EXCEPTIONNELLE FIGURE en bronze finement...

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EXCEPTIONNELLE FIGURE en bronze finement ciselé et anciennement argenté représentant en ronde-bosse une allégorie de l'Architecture sous la forme d'une jeune femme assise sur une borne habillée d'un drapé ; la tête tournée vers sa gauche et coiffée d'un diadème ; elle tient dans sa main droite des accessoires relatifs à l'Architecture tels qu'une règle et un compas. Signée sur la plinthe de la borne : GIO. BOLONGE. B. Elle est présentée sur son socle d'origine en poirier noirci à montants à consoles et agrémenté de feuilles d'acanthe en argent repoussé ; la façade présentant une fenêtre foncée d'un panneau en lapis-lazuli (accidenté). Le revers est inscrit : «Ars Longa Vita brevis/Ioanes Bologna Belgia F. As Florentiae/I.A. Salviati MDXCVI».
Réalisée par l'atelier Giambologna-Antonio Susini.
Florence, fin du Cinquecento, vers 1596
Figure : H : 34 cm Socle : H : 12,5 cm
Manque la tablette

PROVENANCE
Importante collection privée européenne

Allégorie de L'Architecture, atelier Jean de Bologne-Antonio Susini

La venue sur le Marché de l'Art d'un bronze inédit du mouvement maniériste italien, qui plus est de l'atelier de Jean de Bologne-Susini, l'un des plus importants de la cité florentine, est un événement. En effet, cette figure allégorique de l'Architecture est une découverte majeure ; elle s'inscrit logiquement dans le corpus des statuettes allégoriques ou mythologiques en bronze de Jean de Bologne qui les destinait le plus souvent à des commanditaires florentins ou européens de tout premier plan, parmi lesquels figuraient évidemment les Médicis, ses protec teurs et mécènes, ainsi que certaines grandes familles florentines de l'époque ; c'est très pro bablement l'une de ces familles patriciennes qui avait passé commande vers 1565 du marbre grandeur nature représentant ce même sujet qui figurait anciennement dans les Jardins de Boboli et qui est exposé de nos jours au Museo Nazionale del Bargello à Florence (voir B. Pao lozzi Strozzi et D. Zikos, Giambologna, gli dei, gli eroi, Florence, 2006, p.215-217), catalogue n°26.
L'oeuvre que nous proposons, puissante et subtile, repose sur son socle d'origine en bois noirci. Son revers porte, inscrites à l'encre en latin, de précieuses informations : tout d'abord «Ars longa vita brevis» (L'art est long, la vie est brève), citation tirée d'un aphorisme d'Hippocrate, suivi de «Ioanes Bologna Belgia F. As Florentiae», si gnature du sculpteur soulignant sa patrie d'origine et la cité dans laquelle fut réalisée l'oeuvre, enfin, «I.A. Salviati MDXCVI» semblant correspondre à une dédicace datée 1596 destinée à l'un des membres de la famille Salviati, puissante famille de banquiers florentins apparentée aux Médicis ; il s'agit très certainement d'Anton Maria Salviati (1537-1602) à qui le pape Grégoire XIII conféra la dignité de cardinal en décembre 1583.
Ce socle est orné d'un superbe panneau en lapis-lazuli renfermé dans une fenêtre, ainsi que d'un riche décor en applique réalisé en argent repoussé et ciselé à motifs d'acanthes et de feuillages ; ces motifs répondaient à l'origine à l'argenture de la statuette.
Cette dernière présente également tout un ensemble de petits orifices pointés de façon régulière qui ne semble pas résulter de défauts propres à la fonte de l'oeuvre, mais de marques intentionnelles faites par le sculpteur-fondeur dont l'explication, à l'heure actuelle, nous échappe ; toutefois, notons que cela peut être lié à l'accroche des feuilles d'argent relativement épaisses. Signalons également l'absence du retour du «L» de l'équerre qui souligne une nouvelle fois le caractère hors-du-commun de l'oeuvre.
Enfin, relevons que Jean de Bologne (1529-1608), ainsi que son principal assistant chargé des fontes de l'atelier Antonio Susini (1558-1624), déclinèrent cette figure de l'Architecture à de quelques rarissimes exemplaires, dont certains sont aujourd'hui répertoriés. Mentionnons notam ment, un premier bronze, provenant des collec tions de la marquise de Ganay et possiblement repatiné au XIXe siècle, qui a été récemment vendu à un très fort prix lors de la dispersion de la collection Fernand Lafarge en 2019, il portait la signature abréviative «S» de Susini sous la talon gauche (vente Artcurial, Paris, le 27 mars 2019, lot 9) ; ainsi qu'un deuxième, sur lequel la traverse de l'équerre et le fil de plomb du pen dentif sont absents, qui provient des anciennes collections royales françaises et appartient de nos jours aux collections du Museo Nazionale du Bargello à Florence (voir le catalogue de l'Exposition «Les bronzes de la Couronne», Paris, Musée du Louvre, 1999, p.92-93, catalogue n°65) ; un troisième, attribué à Jean de Bologne, mais plus certainement réalisé par l'atelier Jean de Bologne-Susini, figure dans les collections du Bayerisches Nationalmuseum de Munich (reproduit dans Hans R. Weihrauch, Europäische Bronzestatuetten 15.-18 Jahrhundert, Braun schweig, 1967, p.207, fig.249) ; enfin, citons particulièrement un troisième et dernier bronze qui était, avant la découverte du bronze que nous proposons, la seule statuette de l'Architecture signée «GIO BOLONGE» et probablement fondu par Antonio Susini ; conservé au Museum of Fine Arts de Boston, Marietta Cambareri souligne, certainement à juste titre, que le fait de signer aussi visiblement et lisiblement un bronze pourrait être un indicateur de sa destination : un cadeau diplomatique (voir B. Paolozzi Strozzi et D. Zikos, op.cit., Florence, 2006, p.218, catalogue 27) ; ainsi la dédicace «Salviati» pourrait tout aussi bien correspondre au commanditaire de l'oeuvre, qu'à son destinataire.
Cette provenance initiale pourrait précéder l'appartenance du bronze aux collections de la famille Arcimboldo dont le revers du socle porte le cachet en cire aux armes de cette illustre famille de prélats italiens. Enfin, relevons également une mention tirée de l'inventaire après décès du cardinal de Richelieu en 1643 qui, bien que brève et imprécise, pourrait également correspondre à l'exemplaire que nous proposons : «Une figure d'une Géométrie de bronze, d'un pied ½ de haut, sur son pied de bois noirci, de même que dessus fait par Messer Jean Boulogne et réparé du Sou cine» (Boislisle, 1881, p.88, n°66) ; cependant, il s'agirait de préférence de la figure décrite et mise en scène au tout début du XVIIIe siècle par Gilles Marie Oppenord et gravée d'après un dessin de René Charpentier (1680-1723) qui représente la «Gallerie de Girardon», référence au célèbre sculpteur ; ainsi sur la planche VI apparaissent «Venus, et la Géométrie figures de bronze de Jean de Boulogne réparées par A Soucine» (voir A. Maral, François Girardon (1628-1715), Le sculpteur de Louis XIV, Arthena, 2015 p.397, fig.325).
Giambologna (Douai 1529-Florence 1608) est l'un des plus importants artistes européens de la seconde moitié du XVIe siècle et des toutes pre mières années du siècle suivant. Né Jehan Bou longne, francisé en Jean de Bologne et italianisé en Giovanni Bologna, puis en Giambologna, il effectue son apprentissage à Mons chez Jacques Du Broeucq (1505-1584), célèbre architecte et sculpteur, puis part à Rome afin d'étudier les antiques et les oeuvres de Michel-Ange, auquel Giambologna voue une véritable admiration. Ce début de carrière italienne, effectué durant deux années de 1555 à 1557, est suivi de l'ins tallation du sculpteur à Florence probablement à l'invitation du mécène Bernardo Vecchietti, proche des Médicis, qui l'introduit à la Cour des banquiers florentins et permet à l'artiste de se placer sous la protection de François Ier de Médicis. Perdant le concours de la fontaine de la Piazza della Signoria au profit de son confrère et rival Bartolomeo Ammannati, il concevra toutefois quelques années plus tard pour cette même place la statue équestre de Cosme de Médicis, puis les groupes de l'enlèvement des Sabines et d'Hercule luttant avec le Centaure. Quelques années après sa mort, la statue équestre d'Henri IV, commandée par Marie de Médicis, sera inau gurée sur l'île de la Cité à Paris avant d'être détruite à la Révolution.

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Time, Location
22 Sep 2020
France, Neuilly
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EXCEPTIONNELLE FIGURE en bronze finement ciselé et anciennement argenté représentant en ronde-bosse une allégorie de l'Architecture sous la forme d'une jeune femme assise sur une borne habillée d'un drapé ; la tête tournée vers sa gauche et coiffée d'un diadème ; elle tient dans sa main droite des accessoires relatifs à l'Architecture tels qu'une règle et un compas. Signée sur la plinthe de la borne : GIO. BOLONGE. B. Elle est présentée sur son socle d'origine en poirier noirci à montants à consoles et agrémenté de feuilles d'acanthe en argent repoussé ; la façade présentant une fenêtre foncée d'un panneau en lapis-lazuli (accidenté). Le revers est inscrit : «Ars Longa Vita brevis/Ioanes Bologna Belgia F. As Florentiae/I.A. Salviati MDXCVI».
Réalisée par l'atelier Giambologna-Antonio Susini.
Florence, fin du Cinquecento, vers 1596
Figure : H : 34 cm Socle : H : 12,5 cm
Manque la tablette

PROVENANCE
Importante collection privée européenne

Allégorie de L'Architecture, atelier Jean de Bologne-Antonio Susini

La venue sur le Marché de l'Art d'un bronze inédit du mouvement maniériste italien, qui plus est de l'atelier de Jean de Bologne-Susini, l'un des plus importants de la cité florentine, est un événement. En effet, cette figure allégorique de l'Architecture est une découverte majeure ; elle s'inscrit logiquement dans le corpus des statuettes allégoriques ou mythologiques en bronze de Jean de Bologne qui les destinait le plus souvent à des commanditaires florentins ou européens de tout premier plan, parmi lesquels figuraient évidemment les Médicis, ses protec teurs et mécènes, ainsi que certaines grandes familles florentines de l'époque ; c'est très pro bablement l'une de ces familles patriciennes qui avait passé commande vers 1565 du marbre grandeur nature représentant ce même sujet qui figurait anciennement dans les Jardins de Boboli et qui est exposé de nos jours au Museo Nazionale del Bargello à Florence (voir B. Pao lozzi Strozzi et D. Zikos, Giambologna, gli dei, gli eroi, Florence, 2006, p.215-217), catalogue n°26.
L'oeuvre que nous proposons, puissante et subtile, repose sur son socle d'origine en bois noirci. Son revers porte, inscrites à l'encre en latin, de précieuses informations : tout d'abord «Ars longa vita brevis» (L'art est long, la vie est brève), citation tirée d'un aphorisme d'Hippocrate, suivi de «Ioanes Bologna Belgia F. As Florentiae», si gnature du sculpteur soulignant sa patrie d'origine et la cité dans laquelle fut réalisée l'oeuvre, enfin, «I.A. Salviati MDXCVI» semblant correspondre à une dédicace datée 1596 destinée à l'un des membres de la famille Salviati, puissante famille de banquiers florentins apparentée aux Médicis ; il s'agit très certainement d'Anton Maria Salviati (1537-1602) à qui le pape Grégoire XIII conféra la dignité de cardinal en décembre 1583.
Ce socle est orné d'un superbe panneau en lapis-lazuli renfermé dans une fenêtre, ainsi que d'un riche décor en applique réalisé en argent repoussé et ciselé à motifs d'acanthes et de feuillages ; ces motifs répondaient à l'origine à l'argenture de la statuette.
Cette dernière présente également tout un ensemble de petits orifices pointés de façon régulière qui ne semble pas résulter de défauts propres à la fonte de l'oeuvre, mais de marques intentionnelles faites par le sculpteur-fondeur dont l'explication, à l'heure actuelle, nous échappe ; toutefois, notons que cela peut être lié à l'accroche des feuilles d'argent relativement épaisses. Signalons également l'absence du retour du «L» de l'équerre qui souligne une nouvelle fois le caractère hors-du-commun de l'oeuvre.
Enfin, relevons que Jean de Bologne (1529-1608), ainsi que son principal assistant chargé des fontes de l'atelier Antonio Susini (1558-1624), déclinèrent cette figure de l'Architecture à de quelques rarissimes exemplaires, dont certains sont aujourd'hui répertoriés. Mentionnons notam ment, un premier bronze, provenant des collec tions de la marquise de Ganay et possiblement repatiné au XIXe siècle, qui a été récemment vendu à un très fort prix lors de la dispersion de la collection Fernand Lafarge en 2019, il portait la signature abréviative «S» de Susini sous la talon gauche (vente Artcurial, Paris, le 27 mars 2019, lot 9) ; ainsi qu'un deuxième, sur lequel la traverse de l'équerre et le fil de plomb du pen dentif sont absents, qui provient des anciennes collections royales françaises et appartient de nos jours aux collections du Museo Nazionale du Bargello à Florence (voir le catalogue de l'Exposition «Les bronzes de la Couronne», Paris, Musée du Louvre, 1999, p.92-93, catalogue n°65) ; un troisième, attribué à Jean de Bologne, mais plus certainement réalisé par l'atelier Jean de Bologne-Susini, figure dans les collections du Bayerisches Nationalmuseum de Munich (reproduit dans Hans R. Weihrauch, Europäische Bronzestatuetten 15.-18 Jahrhundert, Braun schweig, 1967, p.207, fig.249) ; enfin, citons particulièrement un troisième et dernier bronze qui était, avant la découverte du bronze que nous proposons, la seule statuette de l'Architecture signée «GIO BOLONGE» et probablement fondu par Antonio Susini ; conservé au Museum of Fine Arts de Boston, Marietta Cambareri souligne, certainement à juste titre, que le fait de signer aussi visiblement et lisiblement un bronze pourrait être un indicateur de sa destination : un cadeau diplomatique (voir B. Paolozzi Strozzi et D. Zikos, op.cit., Florence, 2006, p.218, catalogue 27) ; ainsi la dédicace «Salviati» pourrait tout aussi bien correspondre au commanditaire de l'oeuvre, qu'à son destinataire.
Cette provenance initiale pourrait précéder l'appartenance du bronze aux collections de la famille Arcimboldo dont le revers du socle porte le cachet en cire aux armes de cette illustre famille de prélats italiens. Enfin, relevons également une mention tirée de l'inventaire après décès du cardinal de Richelieu en 1643 qui, bien que brève et imprécise, pourrait également correspondre à l'exemplaire que nous proposons : «Une figure d'une Géométrie de bronze, d'un pied ½ de haut, sur son pied de bois noirci, de même que dessus fait par Messer Jean Boulogne et réparé du Sou cine» (Boislisle, 1881, p.88, n°66) ; cependant, il s'agirait de préférence de la figure décrite et mise en scène au tout début du XVIIIe siècle par Gilles Marie Oppenord et gravée d'après un dessin de René Charpentier (1680-1723) qui représente la «Gallerie de Girardon», référence au célèbre sculpteur ; ainsi sur la planche VI apparaissent «Venus, et la Géométrie figures de bronze de Jean de Boulogne réparées par A Soucine» (voir A. Maral, François Girardon (1628-1715), Le sculpteur de Louis XIV, Arthena, 2015 p.397, fig.325).
Giambologna (Douai 1529-Florence 1608) est l'un des plus importants artistes européens de la seconde moitié du XVIe siècle et des toutes pre mières années du siècle suivant. Né Jehan Bou longne, francisé en Jean de Bologne et italianisé en Giovanni Bologna, puis en Giambologna, il effectue son apprentissage à Mons chez Jacques Du Broeucq (1505-1584), célèbre architecte et sculpteur, puis part à Rome afin d'étudier les antiques et les oeuvres de Michel-Ange, auquel Giambologna voue une véritable admiration. Ce début de carrière italienne, effectué durant deux années de 1555 à 1557, est suivi de l'ins tallation du sculpteur à Florence probablement à l'invitation du mécène Bernardo Vecchietti, proche des Médicis, qui l'introduit à la Cour des banquiers florentins et permet à l'artiste de se placer sous la protection de François Ier de Médicis. Perdant le concours de la fontaine de la Piazza della Signoria au profit de son confrère et rival Bartolomeo Ammannati, il concevra toutefois quelques années plus tard pour cette même place la statue équestre de Cosme de Médicis, puis les groupes de l'enlèvement des Sabines et d'Hercule luttant avec le Centaure. Quelques années après sa mort, la statue équestre d'Henri IV, commandée par Marie de Médicis, sera inau gurée sur l'île de la Cité à Paris avant d'être détruite à la Révolution.

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22 Sep 2020
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