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Ecole anglaise du XVIIe siècle Atelier de Daniel Mytens Portrait en buste du roi Charles Ier d'Angleterre

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Ecole anglaise du XVIIe siècle Atelier de Daniel Mytens
Portrait en buste du roi Charles Ier d'Angleterre
Huile sur toile (Toile d'origine)
(Usures et restaurations)

Portrait of King Charles I of England, oil on canvas, English School, 17th C.
h: 69 w: 58 cm

Provenance : (selon la tradition et les archives familiales) :
Collection de Madame Rousseau de Bellecour (1701-1791), Paris ;
Puis par descendance à sa fille Marie-Thérèse de Brémont (1725-?), Paris, puis à la fille de celle-ci, Marie-Louise du Puy-Montbrun-Rochefort (1751-1825), Paris ;
Puis par descendance à son fils Reidmond-Louis-Désiré, marquis du Puy-Montbrun (1783 - 1871), Montélimar, hôtel du Puy-Montbrun, et la fille de celui-ci, Louise-Gabrielle (1810-1843), épouse de Séverin de Cotton ;
Puis par descendance à leur fils Thomas Charles Raymond, marquis de Cotton du Puy-Montbrun (1832-1885), qui le transfère au château de Joux dans le Rhône où le tableau est mentionné dans un inventaire en date de 1875 ;
Puis par descendance à sa fille, Antoinette-Louise Gabrielle (1862-1923), épouse de Louis de La Font sur le testament duquel le tableau est mentionné en 1927 ;
Puis par descendance à leur arrière-petit-fils ;
Collection particulière, Bretagne

Commentaire : Portrait officiel d'un souverain particulièrement attachant, notre tableau nous séduit par sa gamme chromatique élégante. L'iconographie du roi d'Angleterre Charles Ier fut abondante au point de faire l'objet d'une exposition entièrement consacrée à ce thème en 19991.
La typologie physique de notre modèle correspond à celle définie par Daniel Mytens dans son grand portrait en pied de 1628 (fig. 1, huile sur toile, 219 x 139 cm, Royal Collection Trust) mais le pourpoint cramoisi agrémenté de crevés, la large fraise de dentelles et le cordon de l'ordre de la Jarretière correspondent à l'image du souverain diffusée par la gravure de Willem Jacobsz. Delff d'après Daniel Mytens (fig. 2). Le roi est âgé de 28 ans, son visage a la rondeur et la splendeur de la jeunesse, loin des traits émaciés que les portrait d'Anton van Dyck laissent apparaître plus tard. Souverain martyr de son histoire nationale, Charles Ier était aussi l'un des collectionneurs de peintures les plus frénétiques de son temps ; voici deux aspects de sa personnalité qui méritent un regard particulier.
Monté sur le trône d'Angleterre à 25 ans, Charles Ier est lors de ses premières années de règne un roi assez indécis et influençable, soumis aux conseils de son favori, le duc de Buckingham. Auteur de nombreuses erreurs de jugement d'ordre politique et stratégique, il peine à construire une politique cohérente. Si ses intentions n'ont jamais été mauvaises, sa crédibilité se voit entachée. Il se replonge par exemple dans la guerre face à l'Espagne et s'enlise dans un conflit face aux Français, perdant la bataille de l'Ile de Ré face au cardinal de Richelieu. Dans une situation budgétaire défavorable, il sollicite fréquemment le Parlement, avec lequel les tensions et la défiance sont croissantes. Onze années de tyrannie suivent le décès de Buckingham, durant lesquelles le roi gouverna sans l'approbation du Parlement. En avril 1640, toujours à court de finances, Charles Ier convoque le Parlement qui lui ôte une à une ses prérogatives et l'enlise dans un lien de dépendance. Débute alors en 1642 une guerre civile qui, même si elle ne concerne qu'une frange de la population, voit une véritable révolution se soulever et le militaire Cromwell vaincre les royalistes. Charles Ier se rend aux Écossais en 1646, qui vont le livrer au Parlement l'année suivante. L'armée de Cromwell arrive finalement à juger et condamner à mort le roi en janvier 1649, scandalisant la population anglaise.

" Le prince le plus amateur de peinture qui soit au monde ", tels sont les mots de Pierre-Paul Rubens en 1625 pour évoquer le goût de Charles Ier Stuart pour les arts. Si ce dernier dédia une partie de son temps à constituer une collection d'art d'une richesse inégalée, celle-ci fut dispersée à l'encan à sa mort afin de rembourser les dettes contractées sous son règne. Après un intermède républicain, son fils Charles II tenta de reconstituer une partie de la collection royale, en vain, les œuvres ayant été dispersées dans d'autres collections royales ou particulières. Son goût éclectique l'amena à rassembler des œuvres allant de la sculpture antique aux toiles de Holbein, Véronèse, Gentileschi, Léonard de Vinci et bien sûr Van Dyck et Rubens qui furent en Angleterre considérés comme des princes de la peinture.
1. 'The King's Head, Charles I : king and Martyr', Londres, The Queen's Gallery, 29 janvier - 3 mai 1999, catalogue par J. Roberts.

Estimation 20 000 - 30 000 €

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22 Mar 2023
France
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Ecole anglaise du XVIIe siècle Atelier de Daniel Mytens
Portrait en buste du roi Charles Ier d'Angleterre
Huile sur toile (Toile d'origine)
(Usures et restaurations)

Portrait of King Charles I of England, oil on canvas, English School, 17th C.
h: 69 w: 58 cm

Provenance : (selon la tradition et les archives familiales) :
Collection de Madame Rousseau de Bellecour (1701-1791), Paris ;
Puis par descendance à sa fille Marie-Thérèse de Brémont (1725-?), Paris, puis à la fille de celle-ci, Marie-Louise du Puy-Montbrun-Rochefort (1751-1825), Paris ;
Puis par descendance à son fils Reidmond-Louis-Désiré, marquis du Puy-Montbrun (1783 - 1871), Montélimar, hôtel du Puy-Montbrun, et la fille de celui-ci, Louise-Gabrielle (1810-1843), épouse de Séverin de Cotton ;
Puis par descendance à leur fils Thomas Charles Raymond, marquis de Cotton du Puy-Montbrun (1832-1885), qui le transfère au château de Joux dans le Rhône où le tableau est mentionné dans un inventaire en date de 1875 ;
Puis par descendance à sa fille, Antoinette-Louise Gabrielle (1862-1923), épouse de Louis de La Font sur le testament duquel le tableau est mentionné en 1927 ;
Puis par descendance à leur arrière-petit-fils ;
Collection particulière, Bretagne

Commentaire : Portrait officiel d'un souverain particulièrement attachant, notre tableau nous séduit par sa gamme chromatique élégante. L'iconographie du roi d'Angleterre Charles Ier fut abondante au point de faire l'objet d'une exposition entièrement consacrée à ce thème en 19991.
La typologie physique de notre modèle correspond à celle définie par Daniel Mytens dans son grand portrait en pied de 1628 (fig. 1, huile sur toile, 219 x 139 cm, Royal Collection Trust) mais le pourpoint cramoisi agrémenté de crevés, la large fraise de dentelles et le cordon de l'ordre de la Jarretière correspondent à l'image du souverain diffusée par la gravure de Willem Jacobsz. Delff d'après Daniel Mytens (fig. 2). Le roi est âgé de 28 ans, son visage a la rondeur et la splendeur de la jeunesse, loin des traits émaciés que les portrait d'Anton van Dyck laissent apparaître plus tard. Souverain martyr de son histoire nationale, Charles Ier était aussi l'un des collectionneurs de peintures les plus frénétiques de son temps ; voici deux aspects de sa personnalité qui méritent un regard particulier.
Monté sur le trône d'Angleterre à 25 ans, Charles Ier est lors de ses premières années de règne un roi assez indécis et influençable, soumis aux conseils de son favori, le duc de Buckingham. Auteur de nombreuses erreurs de jugement d'ordre politique et stratégique, il peine à construire une politique cohérente. Si ses intentions n'ont jamais été mauvaises, sa crédibilité se voit entachée. Il se replonge par exemple dans la guerre face à l'Espagne et s'enlise dans un conflit face aux Français, perdant la bataille de l'Ile de Ré face au cardinal de Richelieu. Dans une situation budgétaire défavorable, il sollicite fréquemment le Parlement, avec lequel les tensions et la défiance sont croissantes. Onze années de tyrannie suivent le décès de Buckingham, durant lesquelles le roi gouverna sans l'approbation du Parlement. En avril 1640, toujours à court de finances, Charles Ier convoque le Parlement qui lui ôte une à une ses prérogatives et l'enlise dans un lien de dépendance. Débute alors en 1642 une guerre civile qui, même si elle ne concerne qu'une frange de la population, voit une véritable révolution se soulever et le militaire Cromwell vaincre les royalistes. Charles Ier se rend aux Écossais en 1646, qui vont le livrer au Parlement l'année suivante. L'armée de Cromwell arrive finalement à juger et condamner à mort le roi en janvier 1649, scandalisant la population anglaise.

" Le prince le plus amateur de peinture qui soit au monde ", tels sont les mots de Pierre-Paul Rubens en 1625 pour évoquer le goût de Charles Ier Stuart pour les arts. Si ce dernier dédia une partie de son temps à constituer une collection d'art d'une richesse inégalée, celle-ci fut dispersée à l'encan à sa mort afin de rembourser les dettes contractées sous son règne. Après un intermède républicain, son fils Charles II tenta de reconstituer une partie de la collection royale, en vain, les œuvres ayant été dispersées dans d'autres collections royales ou particulières. Son goût éclectique l'amena à rassembler des œuvres allant de la sculpture antique aux toiles de Holbein, Véronèse, Gentileschi, Léonard de Vinci et bien sûr Van Dyck et Rubens qui furent en Angleterre considérés comme des princes de la peinture.
1. 'The King's Head, Charles I : king and Martyr', Londres, The Queen's Gallery, 29 janvier - 3 mai 1999, catalogue par J. Roberts.

Estimation 20 000 - 30 000 €

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Time, Location
22 Mar 2023
France
Auction House
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