Emil Nolde (1867 1956). L.A.S., Seebüll 8 octobre …

Emil Nolde (1867-1956). L.A.S., Seebüll 8 octobre 1944, au marchand d’art Günther Franke ; 2 pages petit in-4 ; en allemand.

Sur la destruction de son atelier berlinois lors d’un bombardement.
Il remercie Franke pour ses messages amicaux, sans lesquels il ne saurait pas grand-chose du monde de l’art, bien qu’il ne s’y produise rien de bien réjouissant. La guerre dévore tout intérêt, il ne peut certainement en être autrement… Leur maison berlinoise a brûlé avec presque tout ce qui s’y trouvait ; seules les peintures les plus magistrales n’y étaient plus, on ne sait si elles pourront être sauvées, ne sachant ce qui peut arriver encore... Cela fut tragiquement étrange de récupérer dernièrement un paquet de gravures à moitié brûlé, imbibées d’eau et détrempées. Certaines sont à détruire, quant aux autres les surfaces d’impression peuvent être sauvées, lorsque seules les bordures ont été brûlées. Il peut compatir en imaginant les sentiments du peintre face à ces feuilles atteintes à la moitié ou au quart, qui représentent en elles tant de travail… Il poursuit en le questionnant à propos d’une photographie et termine en évoquant la santé de sa femme et leurs conditions de vie difficiles. Beaucoup de tristesse et de souffrance pèse sur l’Allemagne…