Ernst Ludwig KIRCHNER (1880-1938)

Fille à moitié nue avec un chapeau. (Dodo assis avec une jupe noire et un torse nu, marqué à la craie avec un chapeau), vers 1908. Pinceau et encre noire sur vélin brun. Porte le cachet de la succession, l'inscription «F Dre/Bi 23» à l'encre ainsi que la numérotation «K 4788» et le numéro «1220/31»au crayon au dos. 40,5 x 32 cm (44 x 34,3 cm). Provenance: Atelier d'Ernst Ludwig Kirchner (jusqu'à sa mort en 1938). Erna Kirchner, veuve d'Ernst Ludwig Kirchner, à Davos jusqu'à sa mort en 1945. Succession Kirchner, de 1946 à 1954, en dépôt au Kunstmuseum Basel. Cabinet d'Art de Stuttgar, Roman Norbert Ketterer, 1954. Cabinet d'Art de Stuttgart, vente aux enchères, 31 mai 1958, cat. 468 illustrés. Dr Schöwitz, Stuttgart, 1958. Villa Grisebach, Berlin, 25 novembre 1944, cat. 18 (illustré). Galerie Kronfeld, Berne, 21 juin 2002, cat 61 (illustré). La Picadilly Gallery LTP, Londres. Cette oeuvre est répertoriée dans les archives Ernst Ludwig Kirchner, Witchtrach/Berne. Étudiant en architecture à Dresde, Kirchner et son ami Fritz Bleyl se révoltent contre l'enseignement artistique académique. Rejoints par Eric Heckel et par Karl Schmitt-Rottluf, ils fondent le 7 juin 1905 le groupe « Die Brücke ». En 1906 Emil Nolde et Max Peschtein, l'année suivante le finlandais Gallen Kallela et le suisse Cuno Amiet complètent le groupe. Entre 1906 et 1910 les artistes de la Brücke vont synthétiser en un langage personnel les avant-gardes de la décennie précédente et du tournant du siècle: le néo-impressionnisme et l'école de Pont-Aven, Cézanne, Van Gogh et le japonisme, le Jugenstill et le fauvisme. Le nu est considéré par Kirchner comme la base de tous les arts plastiques et occupe une place centrale dans son oeuvre. Ici, c'est Dodo, première compagne de Kirchner et modèle favori qui est représentée sur le canapé de l'atelier. Dans notre dessin le contraste de l'encre noire sur le fond blanc est redevable de sa longue pratique de graveur sur bois, essentielle dans le développement de l'expressionnisme allemand. Le pinceau cursif, allègre, synthétise les formes et les aplanies selon la formule japonisante. L'oeuvre est aussi redevable de l'esthétique du dessin des Fauves français. En 1908 l'exposition de la Brücke à la Galerie Arnold de Dresde incluait pour la première fois en Allemagne orientale des oeuvres de Van Dongen, Marquet, Vlaminck,...