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Figure de reliquaire, Kota Obamba, Gabon | Kota Obamba reliquary figure, Gabon

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Kota Obamba reliquary figure, Gabon

haut. Height 30 cm ; 11 13/16 in

Figure de reliquaire, Kota Obamba, Gabon

Catalogue Note:
Effigie ancestrale rattachable stylistiquement au groupe des Obamba, cette figure de reliquaire mbulu ngulu reprend les traits considérés comme "classiques" selon la classification proposée par Louis Perrois[1]. Figurant parmi les premiers artefacts africains ramenés en France, ces reliquaires fascinent grâce à un traitement sculptural en deux dimensions semi-abstrait. Placés sur des paniers contenant les ossements des membres défunts de la communauté, les figures de reliquaire Kota ne représentaient pas le portrait d’un individu en particulier dont les restes seraient gardés dans le réceptacle mais en symbolisaient davantage l’esprit ou l’âme et sa présence dans le monde des vivants.

Les traits stylistiques épurés des Kota ont été admirés par nombre d’artistes du XXème siècle : Pablo Picasso notamment possédait au moins deux figures Kota dans sa collection d’arts extra-européens et l’un de ceux-ci serait la source d’inspiration pour l’un des visages de ses demoiselles d’Avignon[2] ; Juan Gris, par manque de moyen, aurait lui-même confectionné une statue d’inspiration Kota en utilisant du carton, à défaut de pouvoir en posséder un ; l’artiste plasticien français Arman, fervent admirateur de ces lignes minimalistes, a quant à lui accumulé plus d’une vingtaine de reliquaires Kota au cours de sa vie. L’esthétique Kota a ainsi poussé les artistes, notamment cubistes, à explorer une géométrie des lignes et une certaine simplicité dans leurs créations.

Emergeant d’un corps fragmentaire dont la base est manquante, le reliquaire Kota de la Collection Michel Lequesne fascine grâce à un visage ovoïde concave arborant de fines bandes de laiton de part et d’autre d’une languette de métal plane. En son centre, un nez triangulaire et un regard composé de simples sphères captent l’attention et rappellent les principes rigoristes du classicisme Kota tels qu’annoncés par Louis Perrois. Son imposante crête arrondie surplombe des lobes ponctués de décors de scarification.

Par son formalisme minimaliste et sa symbolique forte, ce reliquaire de la Collection Michel Lequesne, fenêtre ouverte sur une culture fascinante, témoigne ainsi de la relation intemporelle entre les morts et les vivants dans la culture Kota mais également du goût du collectionneur pour cette esthétique éclectique et moderniste mêlant traditions et art contemporain.

[1] PERROIS L., Kota, Cinq continents, Milan, 2012, p. 60.

[2] RUBIN, W., & RUBIN, W. S. (1987). Le primitivisme dans l’art du 20e siècle : les artistes modernes devant l’art tribal., Flammarion, Paris, 1992, p.266.

Provenance:
Sotheby's, New York, 25 mai 1999, n° 310
Christine Valluet et Yann Ferrandin, Paris
Michel Lequesne Collection, Paris, acquired from the above in 2002

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Sale price
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Estimate
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Time, Location
05 Jun 2023
France, Paris
Auction House
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Kota Obamba reliquary figure, Gabon

haut. Height 30 cm ; 11 13/16 in

Figure de reliquaire, Kota Obamba, Gabon

Catalogue Note:
Effigie ancestrale rattachable stylistiquement au groupe des Obamba, cette figure de reliquaire mbulu ngulu reprend les traits considérés comme "classiques" selon la classification proposée par Louis Perrois[1]. Figurant parmi les premiers artefacts africains ramenés en France, ces reliquaires fascinent grâce à un traitement sculptural en deux dimensions semi-abstrait. Placés sur des paniers contenant les ossements des membres défunts de la communauté, les figures de reliquaire Kota ne représentaient pas le portrait d’un individu en particulier dont les restes seraient gardés dans le réceptacle mais en symbolisaient davantage l’esprit ou l’âme et sa présence dans le monde des vivants.

Les traits stylistiques épurés des Kota ont été admirés par nombre d’artistes du XXème siècle : Pablo Picasso notamment possédait au moins deux figures Kota dans sa collection d’arts extra-européens et l’un de ceux-ci serait la source d’inspiration pour l’un des visages de ses demoiselles d’Avignon[2] ; Juan Gris, par manque de moyen, aurait lui-même confectionné une statue d’inspiration Kota en utilisant du carton, à défaut de pouvoir en posséder un ; l’artiste plasticien français Arman, fervent admirateur de ces lignes minimalistes, a quant à lui accumulé plus d’une vingtaine de reliquaires Kota au cours de sa vie. L’esthétique Kota a ainsi poussé les artistes, notamment cubistes, à explorer une géométrie des lignes et une certaine simplicité dans leurs créations.

Emergeant d’un corps fragmentaire dont la base est manquante, le reliquaire Kota de la Collection Michel Lequesne fascine grâce à un visage ovoïde concave arborant de fines bandes de laiton de part et d’autre d’une languette de métal plane. En son centre, un nez triangulaire et un regard composé de simples sphères captent l’attention et rappellent les principes rigoristes du classicisme Kota tels qu’annoncés par Louis Perrois. Son imposante crête arrondie surplombe des lobes ponctués de décors de scarification.

Par son formalisme minimaliste et sa symbolique forte, ce reliquaire de la Collection Michel Lequesne, fenêtre ouverte sur une culture fascinante, témoigne ainsi de la relation intemporelle entre les morts et les vivants dans la culture Kota mais également du goût du collectionneur pour cette esthétique éclectique et moderniste mêlant traditions et art contemporain.

[1] PERROIS L., Kota, Cinq continents, Milan, 2012, p. 60.

[2] RUBIN, W., & RUBIN, W. S. (1987). Le primitivisme dans l’art du 20e siècle : les artistes modernes devant l’art tribal., Flammarion, Paris, 1992, p.266.

Provenance:
Sotheby's, New York, 25 mai 1999, n° 310
Christine Valluet et Yann Ferrandin, Paris
Michel Lequesne Collection, Paris, acquired from the above in 2002

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05 Jun 2023
France, Paris
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