Fusil de chasse à silex, double canon en... - Lot 135 - Thierry de Maigret

Fusil de chasse à silex, double canon en table damasquiné d'or aux tonnerres sur 25 cm, lumières garnies de platine, gravé, sur le côté droit : “Boutet Directeur Artiste” et d'un numéro se terminant par : “11” (en partie effacé) et, sur le côté gauche : “Manufacture à Versailles” (en partie effacé) ; les bouches et le contour du point de mire en argent sont damasquinés d'or ; longueur 75 cm, calibre 15 mm. Queue de culasse gravée, partie dans le prolongement de la bande servant de viseur gravée d'une toile d'araignée. Platines à corps plat gravées à l'arrière d'animaux et signées, au milieu, dans un cartouche : “BOUTET À VERSAILLES” ; chiens ronds à col de cygne, gravés ; bassinets plaqués de platine, à large pare-feu. Belles garnitures en argent, poinçonnées ; pontet ciselé de deux têtes de sangliers, d'un hibou et d'une toile d'araignée, la partie avant représente un personnage fantastique à tête de faune, avec des cornes, ailé, terminé par une patte de lion, il porte, au-dessus de la tête, une corbeille de fruits ; l'entrée de baguette est ciselée d'une aigle, les ailes relevées vers le haut, surmontée d'une étoile, l'ensemble posé sur une gloire ; plaque de couche ornée, sur les côtés, de deux dragons à tête de cygne, buvant dans une vasque, et, sur le retour, d'un personnage fantastique à tête de faune. Crosse en noyer à fût court ; poignée et fût finement quadrillés ; partie arrière du pontet prolongée sur la crosse par une tête de dragon en ébène sculptée. Baguette en bois terminée par un embout de laiton. Longueur totale 115,5 cm. (Pièces métalliques assez oxydées). Deux anciennes étiquettes sont collées sous le fût, l'une portant le numéro : “67”, l'autre l'inscription : “Fusil de chasse du maréchal Jourdan n° 302 de la V. H. coll. Bernard Franck”. Époque début du Premier-Empire. Assez bon état. POINÇONS : - Coq 1er titre des départements, 1798/1809. - Garantie, tête d'homme des départements n° 88 pour la Seine-Inférieure, Rouen, 1798/1809. - Orfèvre : “J. M” surmontés d'une étoile (non identifié). JOURDAN Jean-Baptiste, Comte, maréchal de France, né à Limoges le 29 avril 1762 † à Paris le 23 novembre 1833. Il commença sa carrière militaire à l'île de Ré, le 2 avril 1778. Général de brigade, en 1793 ; vainqueur à Fleurus, le 26 juin 1794 ; élu député de la Haute-Vienne au conseil des Cinq-Cents, le 12 avril 1797, en devint président, le 19 septembre, puis de nouveau, du 23 septembre au 14 octobre 1798 ; commandant l'armée d'Helvétie, le 5 novembre 1798 ; réélu député de Haute-Vienne aux Cinq-Cents, le 13 avril 1799 ; inspecteur général d'infanterie à l'armée d'Italie, le 27 avril 1799 ; inspecteur général d'infanterie et de cavalerie, le 21 janvier 1800. Ambassadeur près la République cisalpine, le 24 juillet 1800 ; administrateur du Piémont, le 2 avril 1801 ; conseiller d'état, le 1er décembre 1802 ; général en chef de l'armée d'Italie, le 26 janvier 1804. Maréchal d'Empire, le 19 mai 1804 ; grand aigle de la Légion d'honneur et chef de la 11e cohorte, le 2 février 1805. Gouverneur de Naples, en 1806 ; chef d'état-major de l'armée d'Espagne, le 17 juillet 1808 ; il continue se carrière militaire en Espagne, jusqu'en juillet 1813 ; commandant supérieur des 14e et 15e divisions militaires à Rouen, en 1814. Se rallie au gouvernement provisoire ; chevalier de Saint-Louis, le 2 juin 1814 ; pair de France aux Cent-Jours, le 2 juin 1815 ; gouverneur de Besançon, le 4 juin ; général en chef de l'armée du Rhin, le 26 juin. Nommé Comte par Louis XVIII, en 1816 ; chevalier commandeur des ordres du Saint-Esprit et Saint-Michel, le 30 mai 1825. Gouverneur des Invalides, le 11 août 1830. BOUTET Nicolas Noël, né en 1761 † en 1833, célèbre directeur de la manufacture de Versailles, de l'an II a` 1818 ; il travailla principalement sur les armes de récompense, les armes d'honneur et les armes de luxe, aussi bien blanches qu'à feu ; celles-ci ont atteint une renommée mondiale, par leur qualité d'exécution et l'originalité de leurs modèles. Il avait à Paris un dépôt de la manufacture, 1236 rue de la Loi (rue de Richelieu) en l'an XI, ensuite, 87 rue de Richelieu en 1807 ; on le retrouve, en tant qu'arquebusier privé, en 1823, 23 rue des Filles Saint-Thomas, où il exerça jusqu'en 1831. Il eut un fils, Pierre Nicolas, né en 1786 † en 1816, ce qui explique quelques fois l'inscription : “BOUTET et fils».