Gennaro FAVAI (1879-1958)

Gennaro FAVAI (1879-1958) Dans la glace (Autoportrait), 1934 Huile sur panneau Signée, titrée, située et datée au dos 120 x 100 cm Pendant sa formation d’artiste-peintre, Favai a étudié les maîtres italiens, mais aussi les écoles hollandaises et espagnoles du XVIIe siècle, l’école anglaise du XVIIIe et l’école française du XIXe siècle. Après un bref passage à l’Académie des Beaux-Arts de Venise, il continue de se former auprès de Vittore Zanetti Zilla, peintre italien et se lie d’amitié avec Mario de Maria. Il expose une première fois son travail en 1898, lors du Salon de la Società Promotrice delle Belle Arti de Florence, puis à l’occasion du Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts tenu à Paris en 1905, et lors de la Biennale de Venise en 1907. Ayant habité à Tarmina, Syracuse et Capri, il est continuellement au contact de paysages urbains, mais verdoyants, où la mer est omniprésente. Cette exposition à ces environnements joue un rôle central dans son œuvre, qui lui permet de développer une nouvelle forme d’expression du paysage, marquée par une palette aux couleurs intenses et une toile aux forts contrastes entre ombre et lumière. Grand admirateur de Venise où il a également vécu, il réalise également de nombreuses scènes de rue de la « Cité flottante », notamment de sa vie nocturne et de son urbanisme. Ami du poète Américain Ezra Pound, sa fille, Mary de Rachewiltz, le décrit comme étant « grand, mince, vif, vêtu d’un éblouissant costume blanc, avec une énorme barbe blanche et des cheveux crépus dressés sur le sommet de sa tête. Ses yeux noirs et sa langue étaient toujours en pleine activité, sauf quand lui et Babbo [Ezra Pound] jouaient aux échecs, absorbés dans leur jeu des heures durant. » Elle raconte également que son grand atelier au Campo Sant Agnese était « fourni d’imposants meubles, de livres et de ses étonnants tableaux : couleurs pâles, paysages brumeux, principalement des vues de Venise. » Cette œuvre est particulièrement remarquable du fait que l’artiste se peint en train de travailler sur une vue urbaine nocturne, tenant une palette aux couleurs bien entamées, et cela dans la réflexion d’un miroir. Dans ce tableau fait à Paris en 1934, Favai réalise un autoportrait synthétisant les moments marquants de sa vie. Sur des documents situés en bas à gauche, on trouve une référence à ses années passées à Capri, et plus généralement à la côté amalfitaine sur laquelle il a vécu à différents endroits. Il cite aussi ses propres œuvres en bas à droite, avec une vue de Venise et une de Notre-Dame de Paris.