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HUGO Charles (1826 - 1871)

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MANUSCRIT autographe, [vers 1845]; cahier petit in-4 (19 x 15 cm) de 22 pages plus ff. blancs, cartonnage d'origine de papier gaufré noir à motifs végétaux, dos de basane noire (découpage au premier plat de la couverture, petite découpe en haut du 1er f., quelques ff. arrachés au début du cahier), chemise demi-maroquin bleu nuit, étui. Curieux document inédit, rapportant des propos de Victor Hugo, et une causerie au sujet de Mme de Staël. Charles Hugo, dont l'écriture imite celle de son père, rapporte dans la première partie des propos de Victor Hugo. Le texte (incomplet de son début) passe de la fin d'une histoire de montre volée, au récit d'un crime commis par des brigands basques, dits « traboucaires », le 21 février 1845: vol de passagers d'une diligence, et enlèvement, séquestration, mutilation et assassinat de l'un d'entre eux. À ce récit émaillé de détails cocasses, s'ajoutent plusieurs anecdotes de voyageurs face aux brigands, recueillies au Pays basque (où Hugo s'était rendu en 1843); puis le souvenir du bagne de Brest (que Victor Hugo a visité en 1834), où Hugo rencontre l'homme « qui arrêta à lui tout seul la diligence de Toulouse. Il avait affublé d'habits et de chapeaux des échalas qui bordaient la route. Puis il avait mis d'autres échalas en travers, comme des fusils faisant le mouvement de coucher en joue. [...] Il fut condamné aux galères à perpétuité. Je l'ai vu au bagne de Brest. Il avait l'air intelligent et fin. Je m'approchai de lui et je lui dis: “Il y avait de l'esprit dans votre idée.” Il me répondit: “Et de la bêtise aussi puisque c'est ce qui fait que je suis ici.” » La seconde partie, intitulée M. de Lacretelle et Mme de Staël, est en quelque sorte le procès-verbal d'une causerie entre Hugo et LACRETELLE jeune, et leurs épouses au sujet de Mme de STAËL, à qui l'on attribue du charme, des boutons et l'inconvenance de recevoir des personnages haut placés pendant sa toilette: « Victor Hugo. C'est incroyable. Toujours entre deux chemises ? M. de Lacretelle. Toujours. Elle appuya nonchalamment son bras nu sur mon épaule. Je restai interdit. J'avoue qu'en ce moment je fus le garçon plus sot du monde »... Et Lacretelle de multiplier des souvenirs de Corinne, Benjamin Constant, Soumet, M. de ***, M. de Rocca, Mme Tallien... « Victor Hugo - On ne se figure pas une impudence pareille à celle de Mme de Staël. Un jour, l'empereur était au bain; elle voulut entrer malgré la consigne; elle entra de force en s'écriant: le génie ne connaît point de sexe ! L'Empereur la reçut comme elle méritait, avec sévérité. J'avoue que je me sentirais pour une telle femme une répugnance inexprimable. Je comprends parfaitement les dédains de M. de Lacretelle. D'ailleurs, elle n'avait aucun talent. C'est un préjugé que Mme de Staël. Elle a écrit des ouvrages empire, et elle a inventé des héros style-pendule »..

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15 May 2024
France, Neuilly
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MANUSCRIT autographe, [vers 1845]; cahier petit in-4 (19 x 15 cm) de 22 pages plus ff. blancs, cartonnage d'origine de papier gaufré noir à motifs végétaux, dos de basane noire (découpage au premier plat de la couverture, petite découpe en haut du 1er f., quelques ff. arrachés au début du cahier), chemise demi-maroquin bleu nuit, étui. Curieux document inédit, rapportant des propos de Victor Hugo, et une causerie au sujet de Mme de Staël. Charles Hugo, dont l'écriture imite celle de son père, rapporte dans la première partie des propos de Victor Hugo. Le texte (incomplet de son début) passe de la fin d'une histoire de montre volée, au récit d'un crime commis par des brigands basques, dits « traboucaires », le 21 février 1845: vol de passagers d'une diligence, et enlèvement, séquestration, mutilation et assassinat de l'un d'entre eux. À ce récit émaillé de détails cocasses, s'ajoutent plusieurs anecdotes de voyageurs face aux brigands, recueillies au Pays basque (où Hugo s'était rendu en 1843); puis le souvenir du bagne de Brest (que Victor Hugo a visité en 1834), où Hugo rencontre l'homme « qui arrêta à lui tout seul la diligence de Toulouse. Il avait affublé d'habits et de chapeaux des échalas qui bordaient la route. Puis il avait mis d'autres échalas en travers, comme des fusils faisant le mouvement de coucher en joue. [...] Il fut condamné aux galères à perpétuité. Je l'ai vu au bagne de Brest. Il avait l'air intelligent et fin. Je m'approchai de lui et je lui dis: “Il y avait de l'esprit dans votre idée.” Il me répondit: “Et de la bêtise aussi puisque c'est ce qui fait que je suis ici.” » La seconde partie, intitulée M. de Lacretelle et Mme de Staël, est en quelque sorte le procès-verbal d'une causerie entre Hugo et LACRETELLE jeune, et leurs épouses au sujet de Mme de STAËL, à qui l'on attribue du charme, des boutons et l'inconvenance de recevoir des personnages haut placés pendant sa toilette: « Victor Hugo. C'est incroyable. Toujours entre deux chemises ? M. de Lacretelle. Toujours. Elle appuya nonchalamment son bras nu sur mon épaule. Je restai interdit. J'avoue qu'en ce moment je fus le garçon plus sot du monde »... Et Lacretelle de multiplier des souvenirs de Corinne, Benjamin Constant, Soumet, M. de ***, M. de Rocca, Mme Tallien... « Victor Hugo - On ne se figure pas une impudence pareille à celle de Mme de Staël. Un jour, l'empereur était au bain; elle voulut entrer malgré la consigne; elle entra de force en s'écriant: le génie ne connaît point de sexe ! L'Empereur la reçut comme elle méritait, avec sévérité. J'avoue que je me sentirais pour une telle femme une répugnance inexprimable. Je comprends parfaitement les dédains de M. de Lacretelle. D'ailleurs, elle n'avait aucun talent. C'est un préjugé que Mme de Staël. Elle a écrit des ouvrages empire, et elle a inventé des héros style-pendule »..

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15 May 2024
France, Neuilly
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