Horloge de bureau "Retour à Egipte" ; France, 1870-1900. Marbre noir, onyx et bronze. Mesures...

Horloge de bureau "Retour à Egipte" ; France, 1870-1900. Marbre noir, onyx et bronze. Mesures : 41 x 50 x 21 cm. Dessin publié dans Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française" (L'Amateur, 2005). La campagne de Napoléon en Égypte en 1798 est le point de départ de l'égyptomanie qui va dominer l'art français au début du XIXe siècle. Le futur empereur et ses troupes ont pu voir de près les grands temples, les sculptures monumentales et les pyramides, mais les principaux artisans de la diffusion de ces images sont les artistes accompagnant les troupes, qui réalisent des croquis et des aquarelles des différents paysages. Lorsque ces œuvres arrivent en France, elles sont gravées et servent de base à de grandes peintures à l'huile. Ces images ont apporté en Europe un nouveau répertoire iconographique, basé sur l'art égyptien ancien mais recréé avec liberté et imagination. Cette pendule de table est un exemple clair de ce goût pour l'art égyptien, qui s'est développé non seulement au début du XIXe siècle mais qui sera repris avec force à la fin du siècle, dans le contexte de l'historicisme. Ainsi, nous voyons une pièce au dessin architectural directement inspiré des temples et mastabas égyptiens, avec un profil incliné, des volumes géométriques arrondis aux arêtes vives, des proportions monumentales et une grande corniche au sommet. Il repose sur une base inclinée, avec des pieds bas en bronze, presque sans moulures, et un décor frontal, sculpté en creux et doré, qui reproduit les ailes d'Horus avec le disque solaire au centre, flanqué des uræus ou cobras de la coiffe du pharaon. Sur cette base, dont la marche supérieure est en onyx, se trouve un petit temple qui abrite le boîtier de l'horloge, d'une conception classique sobre et élégante, avec des chiffres romains noirs sur fond blanc, des aiguilles de type Breguet et un cadre en bronze doré. Le temple présente un corps central en marbre noir, décoré de quatre faucons avec couronne de pharaon aux angles, sculptés en creux et dorés. Sur les deux côtés, on trouve des pentes en onyx sculpté, travaillées avec des rainures parallèles simulant les grandes pierres de taille de l'architecture égyptienne. Sur la façade, ces côtés sont décorés de hiéroglyphes et de motifs géométriques sculptés en creux et dorés. Ce petit temple est flanqué des figures de deux féroces lionnes ailées, là encore d'inspiration clairement égyptienne. Elles sont sculptées en ronde-bosse, dans le langage synthétique et naturaliste typique de la statuaire égyptienne. Enfin, sur la corniche qui couronne ce sanctuaire, on peut voir un sphinx avec une coiffe de pharaon, travaillé en bronze doré en forme arrondie.