Search Price Results
Wish

LOT 92

IRIBE (P.). Les Robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe. Paris, Paul Poiret, 1908, grand in-4° carré, tranches naturelles, cartonnage illustré d’éditeur.

[ translate ]

IRIBE (P.). Les Robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe. Paris, Paul Poiret, 1908, grand in-4° carré, tranches naturelles, cartonnage illustré d’éditeur.

ÉDITION ORIGINALE.
Cet album raffiné, le premier du genre, influença toute une époque et donna naissance à un style.

L’art du pochoir et les couleurs de la mode.
Connue depuis la préhistoire (mains négatives de Pech Merle…), on estime que la technique du pochoir, associée à celle de la gravure sur bois, fait son apparition dans le domaine du livre vers le XVe siècle. Au XIXe siècle, l’orientalisme donne au procédé, alors appelé peinture au patron ou peinture orientale, un premier renouveau, qui reste toutefois assez confidentiel.
C’est le couturier Paul Poiret (1879-1944) qui, influencé lui aussi par l’Orient – celui des Ballets russes de Diaghilev –, donne ses lettres de noblesse au livre de pochoir. En 1908, il demande à Paul Iribe (1883-1935) de concevoir « un album de dessins représentant [ses] robes [qui] serait adressé […] à toutes les grandes dames du monde entier ». Dessinateur virtuose, doué d’un incomparable sens de la composition, Iribe, qui a collaboré à Cocorico ou à L’Assiette au beurre, conçoit un luxueux catalogue dont les planches sont mises en couleurs au pochoir. Posées en aplats sur des dessins à « la ligne claire », les couleurs rendent toute leur vivacité si chère à Poiret. Ensemble, ils viennent de révolutionner le catalogue de mode et plus généralement l’édition publicitaire.
En 1911, Poiret confie la réalisation de son catalogue à un autre illustrateur, Georges Lepape (1887-1971), qui donne Les Choses de Paul Poiret vues par Georges Lepape. Comme avec Iribe, il demande à Lepape d’interpréter librement ses dessins. Là encore, le dessin et les pochoirs servent à merveille la ligne et les couleurs de ses créations. La concurrence s’inspire alors de ces réussites : Jeanne Paquin publie un album au pochoir intitulé L’Éventail et la fourrure… (1911) ; la modiste Marcelle Demay fait de même en 1912. De nombreux artistes adoptent ce style de dessin et surtout cette technique de mise en couleurs. Pour n’en citer que quelques-uns : George Barbier, Charles Martin, Benito, Dupas, Maggie Salcedo, André-Édouard Marty… Tous contribuent aux catalogues des maisons du luxe, à la publicité, ainsi qu’aux luxueuses revues de mode qui se créent alors et donnent une large part aux illustrations coloriées au pochoir : Modes et manières d’aujourd’hui est fondée en 1912 par Pierre Corrard ; La Gazette du bon ton, l’année suivante par Lucien Vogel.
Parallèlement, des imprimeurs se spécialisent dans cette technique, tels André Marty, dont l’atelier sera repris plus tard par Daniel Jacomet, Alfred Tolmer, Jean Saudé…

10 planches de Paul Iribe, coloriées au pochoir.

L’exemplaire est conservé dans une boîte-étui à silhouette, de facture récente.
Quelques rousseurs éparses.

Édition limitée à 250 exemplaires, mis dans le commerce, tous sur papier de Hollande.

Dimensions : 316 x 292 mm.

Calahan – Zachary, Fashion and the Art of Pochoir. The Golden Age of Illustration in Paris, London, Thames & Hudson, 2015, pp. 11-12 ; […], Pages d’or de l’édition publicitaire, Bibliothèque Forney, 1987, p. 39 ; Bachollet et alii, Paul Iribe, Denoël, 1982, pp. 79-100 ; Lepape – Defert, Georges Lepape ou l’élégance illustrée, Herscher, 1983, pp. 34-53 ; Lamond – Addade, Portfolios modernes Art déco, 2014, pp 23-26 (« [Paul Iribe nous donne] effectivement à voir une femme résolument moderne ; une femme dont la silhouette se réduit à quelques lignes souples, et les yeux pâles à cette tache uniforme et vide qui caractérisera, une dizaine d’années plus tard, les portraits peints par Amedeo Modigliani »).

[ translate ]

View it on
Sale price
Unlock
Estimate
Unlock
Time, Location
20 Feb 2019
France, Paris
Auction House
Unlock

[ translate ]

IRIBE (P.). Les Robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe. Paris, Paul Poiret, 1908, grand in-4° carré, tranches naturelles, cartonnage illustré d’éditeur.

ÉDITION ORIGINALE.
Cet album raffiné, le premier du genre, influença toute une époque et donna naissance à un style.

L’art du pochoir et les couleurs de la mode.
Connue depuis la préhistoire (mains négatives de Pech Merle…), on estime que la technique du pochoir, associée à celle de la gravure sur bois, fait son apparition dans le domaine du livre vers le XVe siècle. Au XIXe siècle, l’orientalisme donne au procédé, alors appelé peinture au patron ou peinture orientale, un premier renouveau, qui reste toutefois assez confidentiel.
C’est le couturier Paul Poiret (1879-1944) qui, influencé lui aussi par l’Orient – celui des Ballets russes de Diaghilev –, donne ses lettres de noblesse au livre de pochoir. En 1908, il demande à Paul Iribe (1883-1935) de concevoir « un album de dessins représentant [ses] robes [qui] serait adressé […] à toutes les grandes dames du monde entier ». Dessinateur virtuose, doué d’un incomparable sens de la composition, Iribe, qui a collaboré à Cocorico ou à L’Assiette au beurre, conçoit un luxueux catalogue dont les planches sont mises en couleurs au pochoir. Posées en aplats sur des dessins à « la ligne claire », les couleurs rendent toute leur vivacité si chère à Poiret. Ensemble, ils viennent de révolutionner le catalogue de mode et plus généralement l’édition publicitaire.
En 1911, Poiret confie la réalisation de son catalogue à un autre illustrateur, Georges Lepape (1887-1971), qui donne Les Choses de Paul Poiret vues par Georges Lepape. Comme avec Iribe, il demande à Lepape d’interpréter librement ses dessins. Là encore, le dessin et les pochoirs servent à merveille la ligne et les couleurs de ses créations. La concurrence s’inspire alors de ces réussites : Jeanne Paquin publie un album au pochoir intitulé L’Éventail et la fourrure… (1911) ; la modiste Marcelle Demay fait de même en 1912. De nombreux artistes adoptent ce style de dessin et surtout cette technique de mise en couleurs. Pour n’en citer que quelques-uns : George Barbier, Charles Martin, Benito, Dupas, Maggie Salcedo, André-Édouard Marty… Tous contribuent aux catalogues des maisons du luxe, à la publicité, ainsi qu’aux luxueuses revues de mode qui se créent alors et donnent une large part aux illustrations coloriées au pochoir : Modes et manières d’aujourd’hui est fondée en 1912 par Pierre Corrard ; La Gazette du bon ton, l’année suivante par Lucien Vogel.
Parallèlement, des imprimeurs se spécialisent dans cette technique, tels André Marty, dont l’atelier sera repris plus tard par Daniel Jacomet, Alfred Tolmer, Jean Saudé…

10 planches de Paul Iribe, coloriées au pochoir.

L’exemplaire est conservé dans une boîte-étui à silhouette, de facture récente.
Quelques rousseurs éparses.

Édition limitée à 250 exemplaires, mis dans le commerce, tous sur papier de Hollande.

Dimensions : 316 x 292 mm.

Calahan – Zachary, Fashion and the Art of Pochoir. The Golden Age of Illustration in Paris, London, Thames & Hudson, 2015, pp. 11-12 ; […], Pages d’or de l’édition publicitaire, Bibliothèque Forney, 1987, p. 39 ; Bachollet et alii, Paul Iribe, Denoël, 1982, pp. 79-100 ; Lepape – Defert, Georges Lepape ou l’élégance illustrée, Herscher, 1983, pp. 34-53 ; Lamond – Addade, Portfolios modernes Art déco, 2014, pp 23-26 (« [Paul Iribe nous donne] effectivement à voir une femme résolument moderne ; une femme dont la silhouette se réduit à quelques lignes souples, et les yeux pâles à cette tache uniforme et vide qui caractérisera, une dizaine d’années plus tard, les portraits peints par Amedeo Modigliani »).

[ translate ]
Sale price
Unlock
Estimate
Unlock
Time, Location
20 Feb 2019
France, Paris
Auction House
Unlock
View it on