JOHANN KREUZFELDER(1577 Nuremberg 1632)Portrait de femme. 1626.Huile sur toile. Daté et monogrammé en haut à...

JOHANN KREUZFELDER
(1577 Nuremberg 1632)
Portrait de femme. 1626.
Huile sur toile.
Daté et monogrammé en haut à droite : 1626 JC (ligaturé).
79 × 63 cm.

Provenance :
Propriété privée européenne.

À la fin du XVIe siècle, l'art des Pays-Bas était le modèle dominant pour les portraitistes de Nuremberg. Avec Nicolas Neufchâtel (1525/27-1573) et Nicolaus Juvenel l'Ancien (avant 1540-1597), deux éminents artistes néerlandais s'étaient installés dans la ville impériale. Sous leur influence, la peinture de portrait anversoise, très développée, a trouvé son chemin dans la peinture de portrait locale et a contribué à son épanouissement. Les élèves de Juvenel étaient parmi les portraitistes les plus prospères et les plus recherchés de la ville. Johann Kreuzfelder, fils d'un orfèvre de Nuremberg, a fait son apprentissage avec Juvenel de 1593 à 1597. En 1603, il a créé la plaque commémorative de grand format de la famille Behaim dans l'église de Sebaldus. En 1612 et 1617, il a peint les portraits des conseillers de Nuremberg, puis il a travaillé comme portraitiste pour les comtes d'Oettingen et de Hohenlohe-Langenburg, entre autres. Déjà depuis Nagler (Monogrammisten, vol. 2, 1860, p. 82), le monogramme "JC" (pour Johann Creutzfelder) lui a été attribué par les chercheurs.

Le tableau, daté de 1626, montre une femme d'âge moyen dans un portrait en buste sur un fond gris. Le haut de son corps et sa tête sont légèrement tournés vers la gauche, son regard attentif est dirigé vers le spectateur. La dame porte une robe noire décorée de nombreuses broderies, sa tête est ornée d'un béret correspondant sous lequel ses cheveux tombent en tresse dans le dos. Kreuzfelder se caractérise par la délicatesse de son style pictural, particulièrement évidente dans les parties incarnées du modèle modelées avec douceur ou dans les garnitures en dentelle blanche finement peintes de la luxuriante collerette et des poignets des manches. Une splendide chaîne en or à plusieurs maillons indique le statut social élevé de la personne assise, tout comme le sac à main serti de pierres et ceinturé sur les côtés et les bagues de doigt ornées de bijoux. L'anneau à l'index droit est remarquable, présentant un blason d'alliance qui indique le statut marié de la femme. Comme la dame se tourne vers la gauche (et non vers la droite, comme c'est généralement le cas dans les portraits individuels), il se peut qu'il y ait eu un portrait associé de son mari. Le blason avec écusson dans le coin droit de la photo n'a pas encore été identifié.

Bien que Kreuzfelder soit attesté à plusieurs reprises comme portraitiste dans les sources, seuls quelques portraits avec une signature ont été conservés, en comparaison avec son contemporain et collègue Lorenz Strauch (1554-1630). Un portrait monogrammé d'un gentilhomme datant de 1623 se trouve au Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg (Portrait de Georg Volckamer von Kirchensittenbach, Inv.-Nr. Gm 715), un autre portrait signé d'un gentilhomme se trouve au Kurpfälzisches Museum de Heidelberg (Portrait d'un homme de 1623, Inv.-Nr. G 112). Sur un tableau de la collection d'art de la ville de Nuremberg (Fembohaus, Portrait de Bartholomäus Viatis, 1614), qui est stylistiquement et picturalement très proche du portrait de femme, la signature exécutée "Johanes Creutzfelder Nornberg Pinxit" a également pu être prouvée pour la première fois après une restauration effectuée en 2010.

Nous remercions Judith Hentschel pour avoir confirmé l'autographe sur la base d'une photographie et pour cette entrée dans le catalogue.

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