JORGE EIELSON (Lima, 1924 - Milan, 2006). "Sans titre (Monumenti della memoria)", 1968. Bois, plastique...

JORGE EIELSON (Lima, 1924 - Milan, 2006). "Sans titre (Monumenti della memoria)", 1968. Bois, plastique et coton. Pièce unique. Certificat joint, délivré par l'auteur. Dimensions : 30 x 35 x 35 cm. Les pyramides sont une constante dans l'œuvre d'Eielson, qui récupère des éléments iconiques de la culture préhispanique de son pays en les réinterprétant à travers un langage contemporain. Le paysage en tant qu'entité permettant de comprendre la pensée est une réflexion que l'on retrouve dans toutes ses œuvres, qui sont générées par une synthèse de concepts et d'images immuables. La pyramide est comprise dans ce cas comme le symbole d'un espace lié à l'architecture de la culture précolombienne. Jorge Eduardo Eielson était un artiste et un écrivain péruvien. En tant qu'artiste, il est connu pour ses quipus, une réinterprétation d'un ancien artefact andin, considéré comme un précurseur de l'art conceptuel. Dès son plus jeune âge, il a développé des tendances artistiques : il jouait du piano, dessinait beaucoup et récitait des poèmes. Eielson change plusieurs fois d'école jusqu'à la fin de ses études secondaires, lorsqu'il rencontre l'anthropologue et écrivain José María Arguedas, qui l'introduit dans les milieux artistiques et littéraires de Lima, ainsi que dans la connaissance des anciennes civilisations du Pérou. Eielson a commencé ses études à l'université nationale Mayor de San Marcos en 1941. Trois ans plus tard, il remporte le prix national de poésie et le prix national d'écriture dramatique en 1948, année au cours de laquelle il organise également une exposition d'art à la galerie de Lima, qui remporte un vif succès. La même année, il se rend à Paris grâce à une bourse du gouvernement français, où il expose à la galerie Colette Allendy avant de se rendre en Suisse grâce à une bourse de l'UNESCO. En 1951, il se rend en Italie pour des vacances d'été et décide de s'installer définitivement à Rome. Pendant cette période, il écrit le recueil de poèmes Habitación en Roma et deux romans : El cuerpo de Giulia-No et Primera muerte de María. À la fin des années 1950, il abandonne l'avant-gardisme et recourt à des matériaux tels que la terre, le sable et l'argile pour sculpter sur la surface de la toile ; au début, il utilise cette technique pour représenter des paysages, mais peu à peu, il s'approche des figures humaines représentées par des vêtements de différentes natures. En 1963, il réalise son premier quipu, réinventant cet ancien artefact andin avec des tissus aux couleurs vives, noués et attachés sur la toile. Les quipus d'Eielson ont été exposés avec succès à la Biennale de Venise en 1964. Au milieu des années 1970, il se rend au Pérou, où il se consacre à l'étude de l'art précolombien. Pendant cette période, l'Institut national de la culture publie la plupart de ses poèmes sous le titre Poesía escrita (Poésie écrite). En 1978, il reçoit une bourse Guggenheim pour donner une conférence à New York.