Jean Auguste Dominique INGRES (Montauban 1780 - Paris 1867)

Étude pour Vénus à Paphos Crayon noir, mise au carreau. 27,5 x 18,5 cm Porte en haut à droite le cachet de l'atelier (Lugt n° 1477). Provenance : Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 25 novembre 1998, (Mes Rieunier et Bailly - Pommery), n° 13, reproduit. Notre dessin est une étude pour le tableau La Vénus à Paphos peint par Ingres vers 1852 et conservé au musée d'Orsay depuis 1981. Si le temple antique et le petit Cupidon confirment qu'il s'agit bien d'une Vénus, le sujet ou bien la genèse de ce tableau ne laissent pas sans interrogations. Ingres lui - même mentionne dans un de ses carnets « Ebauche pour une Vénus portrait- tableau », en soulignant le mot portrait. Le paysage a quant à lui été peint par un ancien élève puis collaborateur d'Ingres, Alexandre Desgoffe. Le visage de cette Vénus est en effet celui d'une dame de la bonne société, Antonie Balaÿ, fille d'un parlementaire fortuné. S'agit - il d'un portrait dont la commande a été annulée et que Ingres a transformée en Vénus ? Cette hypothèse expliquerait l'aspect hybride de cette composition. Selon une autre version, Ingres aurait utilisé un portrait d'Antonie Balaÿ fait par Paul Flandrin, conservé au musée des Beaux - Arts de Lyon. Au grand damne du peintre. Ingres avait déjà copié cette tête de Madame Balay de Flandrin (voir Op.cité supra, n° 2601, reproduit). Il existe deux autres dessins préparatoires pour ce tableau, similaires au notre, un conservé au Baltimore Museum of Art, le deuxième appartenant aux collections du Musée Ingres de Montauban (voir G. Vigne, Dessins d'Ingres - Catalogue raisonné des dessins du musée de Montauban, Paris, 1995, n° 2602, reproduit).