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Jean Cocteau (1889-1963), écrivain, dramaturge,... - Lot 286 - Vermot et Associés

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Jean Cocteau (1889-1963), écrivain, dramaturge, peintre Manuscrit autographe signé « Triptique [sic] musical pour la Chapelle Saint-Pierre de Villefranche », Milly, décembre 1957 7 pages in-4 Très intéressant texte dramaturgique de Cocteau ayant vocation à être déclamé par l'artiste au sein de la Chapelle de Villefranche-sur-Mer, décorée par ses soins en 1957. Datant de la Renaissance et dédiée au culte de Saint-Pierre, saint-patron des pêcheurs, elle avait été progressivement utilisée comme une remise de filets et un tribunal prud'homal de pêcheurs. Cocteau, qui affirme l'avoir « toujours connue comme une vieille clocharde endormie sous la poussière » eut pour idée de redonner une vocation artistique et sacrée au lieu en y peignant les scènes de la vie de Saint-Pierre ainsi que des fresques méditerranéennes en hommage aux pêcheurs. Le manuscrit que nous présentons est un premier jet corrigé du texte de Cocteau, sorte d'homélie basée sur les épisodes de la vie de Saint-Pierre, ayant vocation à être accompagnée d'une musique composée par le Père Emile Martin, auquel il envoie ce manuscrit en décembre 1957. Le texte présente cinq épisodes numérotés, chacun séparé du suivant par un interlude. On ne peut donner ici qu'un bref aperçu du texte de Cocteau : Et la parole de Pierre glorifiait la pierre et elle s'adressait à ceux qui écoutent et elle était écrite entre deux chandeliers et ces deux chandeliers se dressaient à droite et à gauche de la porte et la couleur en était pareille au jaspe et aux algues de la mer […] En ce temps-là, les pêcheurs pêchaient et le Seigneur pêchait les âmes. Et le Seigneur criait à Pierre « Pierre enjambe la barque et marche sur les eaux », et Pierre pensa que le Seigneur se moquait et voulait amuser ses compagnons, et il dit « Seigneur, je te crois en toutes choses, mais nul ne peut marcher sur les eaux. Et le Seigneur cria de la rive « Viens ! Pierre ! […] En vérité, tu marches sur les eaux parce que ta confiance a vaincu ta crainte qui est grande, et un ange t'empêche de t'enfoncer dans les eaux ». […] En ce temps-là, les servantes de Pilate disaient à ses gardes qui jouaient au dé dans la cour : « voilà celui qui prétend ne pas connaître l'homme et elles riaient, et les gardes riaient avec elles, et une des servantes qui portait un vase sur l'épaule dit à Pierre : « Connaissez-vous cet homme qu'on juge ? ». Et Pierre répondit « non ». Et c'était l'aube et le coq chanta et Pierre se souvint de la parole de Jésus et il pleura. Et dans son cœur une voix se fit entendre et cette voix disait « Heureux les faibles qui se repentent. Leurs larmes les sauvent. » En ce temps-là, Pierre était prisonnier du roi Hérode et il dormait dans sa prison. Et il rêva. Et son rêve était d'un massacre d'enfants. Et les cris des mères qui suppliaient le firent se réveiller en sursaut. Et il vit un quai maritime et les mères et les enfants et les soldats du massacre devinrent des anges et le ciel était peuplé d'anges […] Et Noël allumait ses arbres. Et les pêcheurs suivaient l'étoile et ils virent que l'étoile les avait conduits au bord de la mer et une chapelle se dressait au bord de la mer et elle glorifiait l'apôtre qui les protège, le portier de la dernière porte. [...] Ils connurent que la chapelle était pareille à une étoile de mer échouée entre les barques et que leur route s'arrêtait là. Le manuscrit est signé « JC. 1er décembre 1957 », et de l'étoile caractéristique de Cocteau. On joint : – la lettre d'envoi de Cocteau au Père Martin, datée du 1er décembre 1957 : « Excusez ces ratures, mais je tenais à ce qu'il n'existât aucun double de ce texte et à vous le remettre tel qu'il m'est sorti du cœur. JEAN COCTEAU ». – une lettre de Cocteau du 5 décembre 1957 au même, lui demandant de lui envoyer les textes tapés afin de « les joindre à l'album de luxe que Mourlot prépare. Le film se précise et je coris que c'est pour lui que vous travaillerez... » – un télégramme de Cocteau de février 1958 au même, regrettant de ne pas pouvoir être présent. – une lettre de Cocteau du 3 mars 1958 au même, regrettant de l'avoir manqué et lui demandant des nouvelles de l'avancement de la musique. – Une lettre de Cocteau du 11 mars 1958 au même, l'informant qu'il va « bientôt publier l'album Mourlot sur les lithographies de la Chapelle. L'album s'ouvre sur les textes écrits pour vous... » – Une lettre de Cocteau du 30 mars 1960 au même, acceptant une invitation pour lui et Madame Weisweiller. Bel ensemble. Expert : David CHELLI (Chelli Autographes) – 06 60 05 83 04 – contact@chelli-autographes.com

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23 Apr 2024
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Jean Cocteau (1889-1963), écrivain, dramaturge, peintre Manuscrit autographe signé « Triptique [sic] musical pour la Chapelle Saint-Pierre de Villefranche », Milly, décembre 1957 7 pages in-4 Très intéressant texte dramaturgique de Cocteau ayant vocation à être déclamé par l'artiste au sein de la Chapelle de Villefranche-sur-Mer, décorée par ses soins en 1957. Datant de la Renaissance et dédiée au culte de Saint-Pierre, saint-patron des pêcheurs, elle avait été progressivement utilisée comme une remise de filets et un tribunal prud'homal de pêcheurs. Cocteau, qui affirme l'avoir « toujours connue comme une vieille clocharde endormie sous la poussière » eut pour idée de redonner une vocation artistique et sacrée au lieu en y peignant les scènes de la vie de Saint-Pierre ainsi que des fresques méditerranéennes en hommage aux pêcheurs. Le manuscrit que nous présentons est un premier jet corrigé du texte de Cocteau, sorte d'homélie basée sur les épisodes de la vie de Saint-Pierre, ayant vocation à être accompagnée d'une musique composée par le Père Emile Martin, auquel il envoie ce manuscrit en décembre 1957. Le texte présente cinq épisodes numérotés, chacun séparé du suivant par un interlude. On ne peut donner ici qu'un bref aperçu du texte de Cocteau : Et la parole de Pierre glorifiait la pierre et elle s'adressait à ceux qui écoutent et elle était écrite entre deux chandeliers et ces deux chandeliers se dressaient à droite et à gauche de la porte et la couleur en était pareille au jaspe et aux algues de la mer […] En ce temps-là, les pêcheurs pêchaient et le Seigneur pêchait les âmes. Et le Seigneur criait à Pierre « Pierre enjambe la barque et marche sur les eaux », et Pierre pensa que le Seigneur se moquait et voulait amuser ses compagnons, et il dit « Seigneur, je te crois en toutes choses, mais nul ne peut marcher sur les eaux. Et le Seigneur cria de la rive « Viens ! Pierre ! […] En vérité, tu marches sur les eaux parce que ta confiance a vaincu ta crainte qui est grande, et un ange t'empêche de t'enfoncer dans les eaux ». […] En ce temps-là, les servantes de Pilate disaient à ses gardes qui jouaient au dé dans la cour : « voilà celui qui prétend ne pas connaître l'homme et elles riaient, et les gardes riaient avec elles, et une des servantes qui portait un vase sur l'épaule dit à Pierre : « Connaissez-vous cet homme qu'on juge ? ». Et Pierre répondit « non ». Et c'était l'aube et le coq chanta et Pierre se souvint de la parole de Jésus et il pleura. Et dans son cœur une voix se fit entendre et cette voix disait « Heureux les faibles qui se repentent. Leurs larmes les sauvent. » En ce temps-là, Pierre était prisonnier du roi Hérode et il dormait dans sa prison. Et il rêva. Et son rêve était d'un massacre d'enfants. Et les cris des mères qui suppliaient le firent se réveiller en sursaut. Et il vit un quai maritime et les mères et les enfants et les soldats du massacre devinrent des anges et le ciel était peuplé d'anges […] Et Noël allumait ses arbres. Et les pêcheurs suivaient l'étoile et ils virent que l'étoile les avait conduits au bord de la mer et une chapelle se dressait au bord de la mer et elle glorifiait l'apôtre qui les protège, le portier de la dernière porte. [...] Ils connurent que la chapelle était pareille à une étoile de mer échouée entre les barques et que leur route s'arrêtait là. Le manuscrit est signé « JC. 1er décembre 1957 », et de l'étoile caractéristique de Cocteau. On joint : – la lettre d'envoi de Cocteau au Père Martin, datée du 1er décembre 1957 : « Excusez ces ratures, mais je tenais à ce qu'il n'existât aucun double de ce texte et à vous le remettre tel qu'il m'est sorti du cœur. JEAN COCTEAU ». – une lettre de Cocteau du 5 décembre 1957 au même, lui demandant de lui envoyer les textes tapés afin de « les joindre à l'album de luxe que Mourlot prépare. Le film se précise et je coris que c'est pour lui que vous travaillerez... » – un télégramme de Cocteau de février 1958 au même, regrettant de ne pas pouvoir être présent. – une lettre de Cocteau du 3 mars 1958 au même, regrettant de l'avoir manqué et lui demandant des nouvelles de l'avancement de la musique. – Une lettre de Cocteau du 11 mars 1958 au même, l'informant qu'il va « bientôt publier l'album Mourlot sur les lithographies de la Chapelle. L'album s'ouvre sur les textes écrits pour vous... » – Une lettre de Cocteau du 30 mars 1960 au même, acceptant une invitation pour lui et Madame Weisweiller. Bel ensemble. Expert : David CHELLI (Chelli Autographes) – 06 60 05 83 04 – contact@chelli-autographes.com

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23 Apr 2024
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