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LAVATER (J.-K.). Essai de physiognomonie, destiné à faire connaître l’Homme et à le faire aimer. La Haye, [Chez Jacques Van Karnebeek], [1781]-1783-1786-1803, 4 volumes grand in-4°, veau acajou, roulette et filet dorés autour des plats, dos lisses...

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LAVATER (J.-K.). Essai de physiognomonie, destiné à faire connaître l’Homme et à le faire aimer. La Haye, [Chez Jacques Van Karnebeek], [1781]-1783-1786-1803, 4 volumes grand in-4°, veau acajou, roulette et filet dorés autour des plats, dos lisses ornés, doublure et gardes de tabis bleu, tranches dorées (reliure de l’époque).

Première édition de la première traduction française.
On doit cette version à Madame de La Fite.
Dans sa préface, le traducteur insiste sur l’importance de cette version, qui n’a pas été traduite depuis l’édition allemande, mais d’après un manuscrit dans lequel l’auteur a refondu plusieurs parties du texte, arrangé les matières dans un nouvel ordre et ajouté de nouveaux jugements.
Elle est dédiée au prince héréditaire Frédéric d’Anhalt-Dessau.

Le maître à penser de la physiognomonie, Johann Kaspar Lavater (1741-1801).
Cette pseudoscience trouve ses racines dans les écrits de l’Antiquité gréco-romaine. Aristote (384-322 av. J.-C.) fut le premier à formuler de manière écrite le lien entre l’âme, la psyché et le corps… Ces idées furent relayées au Moyen Âge par des ouvrages tels que le Secret des secrets, dont un chapitre traite du sujet. À la Renaissance, c’est Giambattista della Porta (1535-1615) qui lui consacra son livre, De humana physiognomonia. Mais c’est avec Lavater que cette « science » se démocratisa. Il réactiva et systématisa une tradition de pensée étudiée depuis Aristote. Lavater définissait la physiognomonie comme « la science, la connaissance du rapport qui lie l’extérieur à l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible. Dans une acception étroite, on entend par physionomie l’air, les traits du visage, et par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur signification. »
Son ouvrage, publié pour la première fois en allemand à Leipzig entre 1775 et 1778, trouve un large écho en Europe parmi les écrivains. En Allemagne, Goethe, Novalis, Schopenhauer comptent parmi ses partisans déclarés ; en Angleterre, Dickens. En France, Madame de Staël, Senancour, Chateaubriand, Sand, Stendhal, Balzac et Baudelaire appartiennent à la communauté des lavatériens convaincus. Balzac cite plus de cent fois Lavater dans sa Comédie humaine, quant à Baudelaire, il le surnomma « cet homme angélique ».
Appréciée des écrivains, la physiognomonie le fut aussi des peintres. De nombreux artistes se sont servis des analyses du Zurichois pour composer des portraits réalistes, tendant parfois à la caricature : on pense aux trois sorcières peintes par H. Füssli.
Reléguée aujourd’hui au rang de pseudoscience, la physiognomonie trouve dans la morphopsychologie son héritage contemporain.

193 planches d’après Daniel N. Chodowiecki (1726-1801), Johann Rodolf Schellenberg (1740-1806), Rubens, Jacob Merz (1783-1807), Johann Heinrich Lips (1758-1817).
4 vignettes de titre et 500 vignettes dans le texte.

Exemplaire conservé dans sa première reliure.

Les coins ont été anciennement restaurés. Petits et discrets coups de griffe sur les plats. Petite mouillure en marge des pages 121-123 du tome IV.

Dimensions : 346 x 286 mm.

Cohen, 606 ; Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, II, 6231 (date erronée) ; Guédron, L’Art de la grimace, cinq siècles d’excès du visage, 2011, passim ; Oehler, L’Art du papier découpé, cinq siècles d’histoire, p. 100 (« Son livre, intitulé La Physiognomonie […] lui valut une reconnaissance internationale. Cet ouvrage […] contient l’immense collection de portraits anciens et contemporains réunis par Lavater ») ; […], Infinite Jest, Caricature and Satire from Leonardo to Levine, 2012, pp. 9, 20, 38 et 70.

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20 Feb 2019
France, Paris
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LAVATER (J.-K.). Essai de physiognomonie, destiné à faire connaître l’Homme et à le faire aimer. La Haye, [Chez Jacques Van Karnebeek], [1781]-1783-1786-1803, 4 volumes grand in-4°, veau acajou, roulette et filet dorés autour des plats, dos lisses ornés, doublure et gardes de tabis bleu, tranches dorées (reliure de l’époque).

Première édition de la première traduction française.
On doit cette version à Madame de La Fite.
Dans sa préface, le traducteur insiste sur l’importance de cette version, qui n’a pas été traduite depuis l’édition allemande, mais d’après un manuscrit dans lequel l’auteur a refondu plusieurs parties du texte, arrangé les matières dans un nouvel ordre et ajouté de nouveaux jugements.
Elle est dédiée au prince héréditaire Frédéric d’Anhalt-Dessau.

Le maître à penser de la physiognomonie, Johann Kaspar Lavater (1741-1801).
Cette pseudoscience trouve ses racines dans les écrits de l’Antiquité gréco-romaine. Aristote (384-322 av. J.-C.) fut le premier à formuler de manière écrite le lien entre l’âme, la psyché et le corps… Ces idées furent relayées au Moyen Âge par des ouvrages tels que le Secret des secrets, dont un chapitre traite du sujet. À la Renaissance, c’est Giambattista della Porta (1535-1615) qui lui consacra son livre, De humana physiognomonia. Mais c’est avec Lavater que cette « science » se démocratisa. Il réactiva et systématisa une tradition de pensée étudiée depuis Aristote. Lavater définissait la physiognomonie comme « la science, la connaissance du rapport qui lie l’extérieur à l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible. Dans une acception étroite, on entend par physionomie l’air, les traits du visage, et par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur signification. »
Son ouvrage, publié pour la première fois en allemand à Leipzig entre 1775 et 1778, trouve un large écho en Europe parmi les écrivains. En Allemagne, Goethe, Novalis, Schopenhauer comptent parmi ses partisans déclarés ; en Angleterre, Dickens. En France, Madame de Staël, Senancour, Chateaubriand, Sand, Stendhal, Balzac et Baudelaire appartiennent à la communauté des lavatériens convaincus. Balzac cite plus de cent fois Lavater dans sa Comédie humaine, quant à Baudelaire, il le surnomma « cet homme angélique ».
Appréciée des écrivains, la physiognomonie le fut aussi des peintres. De nombreux artistes se sont servis des analyses du Zurichois pour composer des portraits réalistes, tendant parfois à la caricature : on pense aux trois sorcières peintes par H. Füssli.
Reléguée aujourd’hui au rang de pseudoscience, la physiognomonie trouve dans la morphopsychologie son héritage contemporain.

193 planches d’après Daniel N. Chodowiecki (1726-1801), Johann Rodolf Schellenberg (1740-1806), Rubens, Jacob Merz (1783-1807), Johann Heinrich Lips (1758-1817).
4 vignettes de titre et 500 vignettes dans le texte.

Exemplaire conservé dans sa première reliure.

Les coins ont été anciennement restaurés. Petits et discrets coups de griffe sur les plats. Petite mouillure en marge des pages 121-123 du tome IV.

Dimensions : 346 x 286 mm.

Cohen, 606 ; Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, II, 6231 (date erronée) ; Guédron, L’Art de la grimace, cinq siècles d’excès du visage, 2011, passim ; Oehler, L’Art du papier découpé, cinq siècles d’histoire, p. 100 (« Son livre, intitulé La Physiognomonie […] lui valut une reconnaissance internationale. Cet ouvrage […] contient l’immense collection de portraits anciens et contemporains réunis par Lavater ») ; […], Infinite Jest, Caricature and Satire from Leonardo to Levine, 2012, pp. 9, 20, 38 et 70.

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