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LUTRIN EN BOIS NOIRCI en marqueterie d'écaille...

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LUTRIN EN BOIS NOIRCI en marqueterie d'écaille teintée, verre peint et verre églomisé, à décor de scènes de la Passion du Christ et des quatres évangélistes en partie supérieure.
En parties latérales, de gauche à droite : Jésus parmi les Docteurs, l'adoration des mages, la nativité, la Présentation au Temple, le Lavement des pieds, la Cène, les Noces de Cana et l'entrée du Christ à Jérusalem.
Probablement Anvers, XVIIe siècle
H. 14,5 ; L. 51 ; P. 42 cm
Importants accidents au verre, sauts d'écaille et manques

A l'été 1566, à la fin du pèlerinage de Hond schoote à Steenvoorde, la chapelle du Sint- Laurensklooster (Monastère de Saint-Laurent) est attaquée par les protestants. S'en suit la furie iconoclaste de la République calviniste de la République d'Anvers (1577-1585). Quand les espagnols reprennent la ville en 1585, la moitié des habitants a déserté la ville, puis 25000 marchands et artisans principalement protestants rejoignent les Provinces-Unies.
Porte d'entrée des richesses du Nouveau Monde avant cette date, la ville n'est plus que l'ombre d'elle-même. Sur ce champ de ruines, la ville va devenir une tête de pont de la Contre-Réforme : la rivale catholique de la cité émergente protestante, Amsterdam. L'église Saint Paul fut confiée aux dominicains, Saint Charles Borromée, aux jésuites qui l'ornent d'oeuvres Rubens et Van Dyck. Le lutrin présenté dans notre vacation s'inscrit dans cette période d'intense émulation artistique. Probablement provenant d'une église ou d'une chapelle privée, le lutrin est rehaussé d'écaille de tortue - cette matière importée d'Amérique nous rappelle qu'elle demeure un port florissant relié au commerce mondial.
Son iconographie rejoint les thèses de la Contre- Réforme pensées après le concile de Trente (1545-1563) : les oeuvres d'art, et en particulier la peinture marquée de théâtralité, rendent com municable le message chrétien, sans que cela signifie une subordination absolue et exclusive de l'art à la religion. Ici, tout le registre supérieur représente la passion du Christ, agrémenté aux coins d'évangélistes, en rapport avec la vocation du lutrin servant de support au missel lu par le prêtre durant l'office. Plus original, les scènes latérales quoique très didactiques et aisément reconnaissables par un fidèle sont dans un ordre original : de face, la nativité et la présentation au temple. Sur la partie gauche, l'adoration des mages (quoiqu'antérieure à la présentation au temple) et le Christ parmi les docteurs au temple de Jérusalem. [Au revers, les noces de Cana puis une ellipse narrative avec sur la même face l'entrée du Christ à Jérusalem avant la Passion.] Enfin sur la face latérale droite, le lavement des pieds et la Cène. D'abord peintes par un peintre sur verre puis probablement agencées posté rieurement par l'ébéniste, c'est ainsi que l'on peut interpréter l'organisation orginale du récit.
Chaque scène est peinte avec détails et minuties, tel le dais de la noce de Cana nous plongeant dans une noce anversoise ou le Christ aux ou trages nous renvoyant à l'iconographie baroque italienne, elles constituent un témoignage du bouillonnement artistique des Flandres au début du XVIIe siècle.

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22 Sep 2020
France, Neuilly
Auction House
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LUTRIN EN BOIS NOIRCI en marqueterie d'écaille teintée, verre peint et verre églomisé, à décor de scènes de la Passion du Christ et des quatres évangélistes en partie supérieure.
En parties latérales, de gauche à droite : Jésus parmi les Docteurs, l'adoration des mages, la nativité, la Présentation au Temple, le Lavement des pieds, la Cène, les Noces de Cana et l'entrée du Christ à Jérusalem.
Probablement Anvers, XVIIe siècle
H. 14,5 ; L. 51 ; P. 42 cm
Importants accidents au verre, sauts d'écaille et manques

A l'été 1566, à la fin du pèlerinage de Hond schoote à Steenvoorde, la chapelle du Sint- Laurensklooster (Monastère de Saint-Laurent) est attaquée par les protestants. S'en suit la furie iconoclaste de la République calviniste de la République d'Anvers (1577-1585). Quand les espagnols reprennent la ville en 1585, la moitié des habitants a déserté la ville, puis 25000 marchands et artisans principalement protestants rejoignent les Provinces-Unies.
Porte d'entrée des richesses du Nouveau Monde avant cette date, la ville n'est plus que l'ombre d'elle-même. Sur ce champ de ruines, la ville va devenir une tête de pont de la Contre-Réforme : la rivale catholique de la cité émergente protestante, Amsterdam. L'église Saint Paul fut confiée aux dominicains, Saint Charles Borromée, aux jésuites qui l'ornent d'oeuvres Rubens et Van Dyck. Le lutrin présenté dans notre vacation s'inscrit dans cette période d'intense émulation artistique. Probablement provenant d'une église ou d'une chapelle privée, le lutrin est rehaussé d'écaille de tortue - cette matière importée d'Amérique nous rappelle qu'elle demeure un port florissant relié au commerce mondial.
Son iconographie rejoint les thèses de la Contre- Réforme pensées après le concile de Trente (1545-1563) : les oeuvres d'art, et en particulier la peinture marquée de théâtralité, rendent com municable le message chrétien, sans que cela signifie une subordination absolue et exclusive de l'art à la religion. Ici, tout le registre supérieur représente la passion du Christ, agrémenté aux coins d'évangélistes, en rapport avec la vocation du lutrin servant de support au missel lu par le prêtre durant l'office. Plus original, les scènes latérales quoique très didactiques et aisément reconnaissables par un fidèle sont dans un ordre original : de face, la nativité et la présentation au temple. Sur la partie gauche, l'adoration des mages (quoiqu'antérieure à la présentation au temple) et le Christ parmi les docteurs au temple de Jérusalem. [Au revers, les noces de Cana puis une ellipse narrative avec sur la même face l'entrée du Christ à Jérusalem avant la Passion.] Enfin sur la face latérale droite, le lavement des pieds et la Cène. D'abord peintes par un peintre sur verre puis probablement agencées posté rieurement par l'ébéniste, c'est ainsi que l'on peut interpréter l'organisation orginale du récit.
Chaque scène est peinte avec détails et minuties, tel le dais de la noce de Cana nous plongeant dans une noce anversoise ou le Christ aux ou trages nous renvoyant à l'iconographie baroque italienne, elles constituent un témoignage du bouillonnement artistique des Flandres au début du XVIIe siècle.

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22 Sep 2020
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