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LOT 96

La Fille du Ciel. Paris, 1911. Ex. sur Hollande dans une reliure peinte par Auguste Silice, Gautier, Judith & Pierre Loti

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XXe siècle

Gautier, Judith & Pierre Loti

La Fille du ciel, drame chinois.
Paris, Calmann-Lévy, [1911].

Grand in-12 (193 x 160 mm). Bradel vélin ivoire, plats ornés d’un décor peint en couleurs signé "A. Silice" d'inspiration asiatique, dos muet, couverture et dos (Reliure de l’époque).
Vélin un peu sali, trace d'annotations sur la couverture ; marges des témoins légèrement piquées.

RARE EXEMPLAIRE DE TÊTE, DANS UNE RELIURE PEINTE D'AUGUSTE SILICE.

Édition originale.

Un des 30 exemplaires de tête sur Hollande (n° 20), à très grands témoins.

Les derniers éclats de la dynastie mandchoue adaptés au théâtre.
C’est à l’occasion d’un bal masqué organisé par Juliette Adam que Judith Gautier et Pierre Loti se rencontrèrent en 1887, déguisés respectivement en Cléopâtre et en Osiris. Quelques années plus tard, Sarah Bernhardt demanda à Loti de lui écrire le rôle d’une impératrice de Chine à la fois "galante, glorieuse et sanguinaire" (lettre de Pierre Loti à Judith Gautier, 21 avril 1903). C’est assez naturellement que l’écrivain-voyageur proposa à Judith Gautier de collaborer à ce projet.

Dès son adolescence, la fille de Théophile Gautier avait bénéficié de l’enseignement de Tin Tung-Ling, un réfugié chinois recueilli par la famille Gautier, et une grande part de son œuvre reflète son goût pour la sinologie, des poèmes du Livre de Jade publié en 1867 (et plusieurs fois réédité au début du XXe siècle), à des pièces de théâtre comme L’Avare chinois ou La Marchande de sourires (1908), en passant par ses chroniques pour Le Moniteur universel.
Les deux écrivains s'inspirent ici de diverses sources journalistiques et de récits de voyages, dont ceux de Loti lui-même, notamment pendant la révolte des Boxers en 1900, pour composer un drame sur la modernisation de la Chine ─ dont le titre féminise l’appellation donnée traditionnellement aux empereurs chinois ─ à travers le destin d'une impératrice rebelle dressée contre la dernière dynastie.
La collaboration entre Pierre Loti et Judith Gautier se fit la plupart du temps à distance, la correspondance échangée entre eux faisant apparaître des impatiences et des désaccords sur l’avancée du propos. Sarah Bernhardt, peu convaincue par la lecture des premières scènes, semble s’être désintéressée du projet, et la pièce, également publiée en feuilletons dans la Revue des Deux Mondes au printemps 1911, ne fut jamais montée en France. Sa création à New York, l’année suivante, ne remporta guère de succès et fut même qualifiée de "four" mémorable.

Peintre et décorateur, natif de Nancy, c’est dans les ateliers d’Émile Gallé qu'Auguste Silice (1880-1951) se passionna pour les arts d’Extrême-Orient, ce dont témoigne le décor de la reliure, mêlant un classique dragon asiatique à une cigogne aux ailes déployées, très "art-déco".

En 1913, Silice remporte un concours pour orner le livre de Jules Boissière, Fumeurs d'opium, et utilise la bourse ainsi obtenue pour partir au Tonkin où sa mère résidait, remariée à un fonctionnaire colonial.
Après la guerre, il s’installe définitivement au Cambodge, chargé d'organiser le futur musée Albert-Sarraut, et de prendre la direction d’une "École des arts" pour enseigner l’art cambodgien sans l’influence européenne. Il oriente ses cours en suivant sa volonté de retrouver des techniques anciennes sur les procédés de laque, fonte ou émail. Il réalise plusieurs travaux de décoration pour des édifices publics et privés, publie un inventaire de céramique de l'ancien Cambodge. Nommé peintre de la Marine en 1928, il poursuit son travail et ses recherches sur l’art khmer, devient le directeur des Arts cambodgiens et le conservateur du musée Albert-Sarraut.
L’évolution politique de l’Asie et les années de guerre signent la fin de son activité artistique. Un temps directeur d’une banque en Cochinchine, il retourne à Phnom Penh où il termine sa vie auprès de son épouse cambodgienne.

Référence : Y. Daniel, "Les 'affaires de Chine' sur la scène dans La Fille du ciel de Judith Gauthier et Pierre Loti", Médias 19 [http://www.medias19.org/index.php?id=2997].

Condition Report:
Vélin un peu sali, trace d'annotation sur la couverture ; marges des témoins légèrement piquées.

Please note: Condition XVI of the Conditions of Business for Buyers (Online Only) is not applicable to this lot. (Veuillez noter que l'Article XVI des Conditions Générales de Vente applicables aux Acheteurs (Ventes Effectuées Exclusivement en Ligne) n'est pas applicable pour ce lot.)

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Time, Location
30 Nov 2021
France, Paris
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XXe siècle

Gautier, Judith & Pierre Loti

La Fille du ciel, drame chinois.
Paris, Calmann-Lévy, [1911].

Grand in-12 (193 x 160 mm). Bradel vélin ivoire, plats ornés d’un décor peint en couleurs signé "A. Silice" d'inspiration asiatique, dos muet, couverture et dos (Reliure de l’époque).
Vélin un peu sali, trace d'annotations sur la couverture ; marges des témoins légèrement piquées.

RARE EXEMPLAIRE DE TÊTE, DANS UNE RELIURE PEINTE D'AUGUSTE SILICE.

Édition originale.

Un des 30 exemplaires de tête sur Hollande (n° 20), à très grands témoins.

Les derniers éclats de la dynastie mandchoue adaptés au théâtre.
C’est à l’occasion d’un bal masqué organisé par Juliette Adam que Judith Gautier et Pierre Loti se rencontrèrent en 1887, déguisés respectivement en Cléopâtre et en Osiris. Quelques années plus tard, Sarah Bernhardt demanda à Loti de lui écrire le rôle d’une impératrice de Chine à la fois "galante, glorieuse et sanguinaire" (lettre de Pierre Loti à Judith Gautier, 21 avril 1903). C’est assez naturellement que l’écrivain-voyageur proposa à Judith Gautier de collaborer à ce projet.

Dès son adolescence, la fille de Théophile Gautier avait bénéficié de l’enseignement de Tin Tung-Ling, un réfugié chinois recueilli par la famille Gautier, et une grande part de son œuvre reflète son goût pour la sinologie, des poèmes du Livre de Jade publié en 1867 (et plusieurs fois réédité au début du XXe siècle), à des pièces de théâtre comme L’Avare chinois ou La Marchande de sourires (1908), en passant par ses chroniques pour Le Moniteur universel.
Les deux écrivains s'inspirent ici de diverses sources journalistiques et de récits de voyages, dont ceux de Loti lui-même, notamment pendant la révolte des Boxers en 1900, pour composer un drame sur la modernisation de la Chine ─ dont le titre féminise l’appellation donnée traditionnellement aux empereurs chinois ─ à travers le destin d'une impératrice rebelle dressée contre la dernière dynastie.
La collaboration entre Pierre Loti et Judith Gautier se fit la plupart du temps à distance, la correspondance échangée entre eux faisant apparaître des impatiences et des désaccords sur l’avancée du propos. Sarah Bernhardt, peu convaincue par la lecture des premières scènes, semble s’être désintéressée du projet, et la pièce, également publiée en feuilletons dans la Revue des Deux Mondes au printemps 1911, ne fut jamais montée en France. Sa création à New York, l’année suivante, ne remporta guère de succès et fut même qualifiée de "four" mémorable.

Peintre et décorateur, natif de Nancy, c’est dans les ateliers d’Émile Gallé qu'Auguste Silice (1880-1951) se passionna pour les arts d’Extrême-Orient, ce dont témoigne le décor de la reliure, mêlant un classique dragon asiatique à une cigogne aux ailes déployées, très "art-déco".

En 1913, Silice remporte un concours pour orner le livre de Jules Boissière, Fumeurs d'opium, et utilise la bourse ainsi obtenue pour partir au Tonkin où sa mère résidait, remariée à un fonctionnaire colonial.
Après la guerre, il s’installe définitivement au Cambodge, chargé d'organiser le futur musée Albert-Sarraut, et de prendre la direction d’une "École des arts" pour enseigner l’art cambodgien sans l’influence européenne. Il oriente ses cours en suivant sa volonté de retrouver des techniques anciennes sur les procédés de laque, fonte ou émail. Il réalise plusieurs travaux de décoration pour des édifices publics et privés, publie un inventaire de céramique de l'ancien Cambodge. Nommé peintre de la Marine en 1928, il poursuit son travail et ses recherches sur l’art khmer, devient le directeur des Arts cambodgiens et le conservateur du musée Albert-Sarraut.
L’évolution politique de l’Asie et les années de guerre signent la fin de son activité artistique. Un temps directeur d’une banque en Cochinchine, il retourne à Phnom Penh où il termine sa vie auprès de son épouse cambodgienne.

Référence : Y. Daniel, "Les 'affaires de Chine' sur la scène dans La Fille du ciel de Judith Gauthier et Pierre Loti", Médias 19 [http://www.medias19.org/index.php?id=2997].

Condition Report:
Vélin un peu sali, trace d'annotation sur la couverture ; marges des témoins légèrement piquées.

Please note: Condition XVI of the Conditions of Business for Buyers (Online Only) is not applicable to this lot. (Veuillez noter que l'Article XVI des Conditions Générales de Vente applicables aux Acheteurs (Ventes Effectuées Exclusivement en Ligne) n'est pas applicable pour ce lot.)

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Time, Location
30 Nov 2021
France, Paris
Auction House
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