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LOT 48

"MADELEINE LEMAIRE, DESSIN POUR MARCEL PROUST...

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"MADELEINE LEMAIRE, DESSIN POUR MARCEL PROUST MADELEINE LEMAIRE (1845-1928) Fougère signé 'Madeleine Lemaire' (en bas à droite) encre sur papier 12 x 17.5 cm. (à vue) Exécuté vers 1896 PROVENANCE Vente, maître Léon Tual, Paris, Drouot (Georges Petit expert), Aquarelles, dessins, gouaches & sanguines par Madeleine Lemaire, 29 avril 1897, partie du lot 82 («Marronniers, houx, chandelle, fougère, trèfle. Cinq dessins à la plume»). Collection privée, Paris. BIBLIOGRAPHIE Marcel Proust, Les plaisirs et les jours, Paris, 1896, table des matières, cul-de-lampe, p. 271 (illustré). Les lots 47 et 48 appartiennent, selon l'historien Jean-David Jumeau-Lafond, ""à un corpus de compositions réalisées par Madeleine Lemaire à la demande de Marcel Proust pour illustrer son premier livre publié en 1896 chez Calmann-Lévy, sous le titre 'Les Plaisirs et les jours'. Dans ce volume, le jeune Proust réunit des textes de diverses natures, nouvelles et poèmes en prose, publiés en 1892 et 1893 dans des revues telles que 'Le Banquet' et 'La Revue blanche. Pour le futur génie de 'À la Recherche du temps perdu', ces années 1890 sont celles de l’apprentissage et c’est essentiellement sous les auspices de Robert de Montesquiou, dont il est alors très proche et qu’il a justement rencontré chez Madeleine Lemaire, que Proust connaît ses premières expériences esthétiques et littéraires. C’est aussi avec l’aide du comte qu’il entre dans «le monde» et découvre l’aristocratie qui peuplera son Grand-oeuvre, en particulier la comtesse Elisabeth Greffulhe, cousine de Montesquiou, la future «duchesse de Guermantes». Madeleine Lemaire appartient aussi à ce Paris mondain et artistique dont Proust saura s’inspirer, elle sera le modèle de Madame Verdurin, personnage emblématique d’une bourgeoisie quelque peu parvenue en quête d’ascension sociale. La «patronne», comme on l’appelle dans 'La Recherche', parviendra d’ailleurs à ses fins en devenant princesse de Guermantes dans 'Le Temps retrouvé'. Il n’est pas un hasard que Proust ait choisi de donner comme patronyme à cette figure essentielle de son cycle un nom fleurant bon la nature: Verdurin comme verdure, une référence double, donc, puisqu’elle rappelle la vocation de Madeleine Lemaire, peintre de fleurs. Lors de la publication en 1896, 'Les Plaisirs et les jours' est un volume luxueux puisqu’il est alors vendu 17,50 francs, trois fois le prix d’un volume normal. Il ne s’agit pourtant pas d’un ouvrage illustré de haute bibliophilie malgré son tirage réduit et il faut souligner le rendu assez médiocre des illustrations de Madeleine Lemaire par l’imprimeur, dont le travail ne rend pas justice à la délicatesse des encres originales. Les fragments d’inscriptions malheureusement en partie illisibles, prouvent que Madeleine Lemaire participa à la maquette du livre. La décision finale appartint toutefois à l’éditeur. Il faut ainsi remarquer que les feuilles de houx, dessinées (et signées) verticalement sont finalement reproduites horizontalement avec un déplacement de la signature. Si les aquarelles ou les huiles de Madeleine Lemaire nous paraissent aujourd’hui bien suaves, les encres font preuve d’une belle sûreté de main et d’une précision botanique qui n’exclut pas l’interprétation poétique. Qu’il s’agisse du houx et de la fougère, traités avec une grande simplicité, des marronniers et des trèfles, plus complexes dans leur disposition, ou encore de la délicate aigrette de pissenlit s'effeuillant, l’artiste livre de belles pages équilibrées et sûres. Elle méritait bien l’hommage d’Anatole France, qui écrit dans sa préface à propos de Proust : 'Heureux livre que le sien! Il ira par la ville tout orné, tout parfumé des fleurs dont Madeleine Lemaire l’a jonché de cette main divine qui répand les roses avec leur rosée'."

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09 Dec 2020
France, Saint-Cloud
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"MADELEINE LEMAIRE, DESSIN POUR MARCEL PROUST MADELEINE LEMAIRE (1845-1928) Fougère signé 'Madeleine Lemaire' (en bas à droite) encre sur papier 12 x 17.5 cm. (à vue) Exécuté vers 1896 PROVENANCE Vente, maître Léon Tual, Paris, Drouot (Georges Petit expert), Aquarelles, dessins, gouaches & sanguines par Madeleine Lemaire, 29 avril 1897, partie du lot 82 («Marronniers, houx, chandelle, fougère, trèfle. Cinq dessins à la plume»). Collection privée, Paris. BIBLIOGRAPHIE Marcel Proust, Les plaisirs et les jours, Paris, 1896, table des matières, cul-de-lampe, p. 271 (illustré). Les lots 47 et 48 appartiennent, selon l'historien Jean-David Jumeau-Lafond, ""à un corpus de compositions réalisées par Madeleine Lemaire à la demande de Marcel Proust pour illustrer son premier livre publié en 1896 chez Calmann-Lévy, sous le titre 'Les Plaisirs et les jours'. Dans ce volume, le jeune Proust réunit des textes de diverses natures, nouvelles et poèmes en prose, publiés en 1892 et 1893 dans des revues telles que 'Le Banquet' et 'La Revue blanche. Pour le futur génie de 'À la Recherche du temps perdu', ces années 1890 sont celles de l’apprentissage et c’est essentiellement sous les auspices de Robert de Montesquiou, dont il est alors très proche et qu’il a justement rencontré chez Madeleine Lemaire, que Proust connaît ses premières expériences esthétiques et littéraires. C’est aussi avec l’aide du comte qu’il entre dans «le monde» et découvre l’aristocratie qui peuplera son Grand-oeuvre, en particulier la comtesse Elisabeth Greffulhe, cousine de Montesquiou, la future «duchesse de Guermantes». Madeleine Lemaire appartient aussi à ce Paris mondain et artistique dont Proust saura s’inspirer, elle sera le modèle de Madame Verdurin, personnage emblématique d’une bourgeoisie quelque peu parvenue en quête d’ascension sociale. La «patronne», comme on l’appelle dans 'La Recherche', parviendra d’ailleurs à ses fins en devenant princesse de Guermantes dans 'Le Temps retrouvé'. Il n’est pas un hasard que Proust ait choisi de donner comme patronyme à cette figure essentielle de son cycle un nom fleurant bon la nature: Verdurin comme verdure, une référence double, donc, puisqu’elle rappelle la vocation de Madeleine Lemaire, peintre de fleurs. Lors de la publication en 1896, 'Les Plaisirs et les jours' est un volume luxueux puisqu’il est alors vendu 17,50 francs, trois fois le prix d’un volume normal. Il ne s’agit pourtant pas d’un ouvrage illustré de haute bibliophilie malgré son tirage réduit et il faut souligner le rendu assez médiocre des illustrations de Madeleine Lemaire par l’imprimeur, dont le travail ne rend pas justice à la délicatesse des encres originales. Les fragments d’inscriptions malheureusement en partie illisibles, prouvent que Madeleine Lemaire participa à la maquette du livre. La décision finale appartint toutefois à l’éditeur. Il faut ainsi remarquer que les feuilles de houx, dessinées (et signées) verticalement sont finalement reproduites horizontalement avec un déplacement de la signature. Si les aquarelles ou les huiles de Madeleine Lemaire nous paraissent aujourd’hui bien suaves, les encres font preuve d’une belle sûreté de main et d’une précision botanique qui n’exclut pas l’interprétation poétique. Qu’il s’agisse du houx et de la fougère, traités avec une grande simplicité, des marronniers et des trèfles, plus complexes dans leur disposition, ou encore de la délicate aigrette de pissenlit s'effeuillant, l’artiste livre de belles pages équilibrées et sûres. Elle méritait bien l’hommage d’Anatole France, qui écrit dans sa préface à propos de Proust : 'Heureux livre que le sien! Il ira par la ville tout orné, tout parfumé des fleurs dont Madeleine Lemaire l’a jonché de cette main divine qui répand les roses avec leur rosée'."

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