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MESSIAEN Olivier (1908 1992). MANUSCRIT MUSICAL au…

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MESSIAEN Olivier (1908-1992).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, L’Ascension, quatre méditations symphoniques pour orchestre (1934). ; cahier de 54 pages in-fol., couverture brune, dos toilé (marges renforcées au ruban adhésif ou papier fort collé ; cachets encre de l’éditeur).

Partition d’orchestre de L’Ascension, une des premières grandes œuvres symphoniques de Messiaen.
Commencé à Paris en mai 1932 et achevé en juillet à Neussargues (Cantal), et orchestré de mai à juillet 1933 à Monaco, ce cycle de quatre méditations symphoniques, L’Ascension, fut ensuite transcrit et adapté pour orgue dans l’été 1933 ; la version pour orgue fut publiée en novembre 1934 aux éditions Alphonse Leduc, et créée par Messiaen le 29 janvier 1935 en l’église Saint-Antoine des Quinze-Vingts ; quelques jours plus tard, la version orchestrale fut créée le 9 février 1935 aux Concerts Siohan, salle Rameau, sous la direction de Robert SIOHAN ; la partition n’en fut publiée qu’en juin 1948 chez Alphonse Leduc. Messiaen a avoué sa préférence pour la version orchestrale, souvent jouée, qui contribua fortement à la renommée du compositeur.
Le manuscrit est à l’encre noire sur papier à 28 lignes ; il présente de nombreuses corrections, avec des grattages et des collettes, et quelques versos biffés ; il a servi de conducteur et est annoté au crayon bleu/rouge ; il porte les cachets de la Sacem en date du 13 mars 1935. Chacun des quatre mouvements est précédé d’une page de titre, avec une citation sacrée en exergue ; à la fin de chaque mouvement, Messiaen a noté au crayon : « seul texte annoté exact de ce morceau dans 2es épreuves ».
I. Majesté du Christ demandant sa gloire à son Père. « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie (Prière sacerdotale du Christ, Évangile selon Saint Jean) ». Très lent et majestueux (4 pages, chiffrées 5-8). « C’est un choral de cuivres, qui met en évidence la noblesse et la force des trompettes », commentera Messiaen.
II. Alléluias sereins d’une âme qui désire le Ciel. « Nous vous en supplions, ô Dieu, … faites que nous habitions aux cieux en esprit. (Messe de l’Ascension) ». Bien modéré, clair (11 pages, chiffrées 10-20). Messiaen a commenté ce mouvement : « Refrains et couplets se suivent, dans un style alléluiatique désincarné, dont les neumes sont plus libres encore que ceux du plain-chant. On y entend surtout le 3e mode à transpositions limitées dans ses 2e et 3e transpositions (gris et mauve avec un peu de jaune pâle – et puis bleu et vert). Le cor anglais et le hautbois solo alternent sous les arabesques de la flûte. La dernière variation du refrain s’accompagne d’accords trillés et de sons harmoniques glissés, en poudroiement de lumière ».
III. Alléluia sur la trompette, alléluia sur la cymbale. « Le Seigneur est monté au son de la trompette... Nations, frappez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse ! (Psaume 46) ». Vif et joyeux (33 pages, chiffrées 22-54). « Après un long développement sur le thème des trompettes et son augmentation fortissimo par le tutti, les applaudissements célestes se transforment en danse de joie, en un mode où dominent le rouge, le violet, et la pourpre violacée », a commenté Messiaen.
IV. Prière du Christ montant vers son Père. « Père,... j’ai manifesté ton nom aux hommes... Voilà que je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde, et moi je viens à toi. (Prière sacerdotale du Christ, évangile selon Saint Jean). » Extrêmement lent, ému et solennel (3 pages, chiffrées 56-58). Messiaen en a donné ce commentaire : « Bien plus que de la montée corporelle vers les hauteurs, il s’agit ici de l’entrée du Seigneur ressuscité dans la “lumière inaccessible” du Père. Les cordes seules, le mouvement très lent, le caractère hiératique, l’extrême dépouillement du langage, les couleurs modales, leur fixation dans une “sixte sensible” immuable, et même l’élévation apparente de cet accord qui ne change pas : tout cela ne peut rien exprimer d’un sujet inexprimable, sinon l’adoration ».
Bibliographie : Peter Hill et Nigel Simeone, Olivier Messiaen (Fayard, 2008), p. 76-79.
Discographie : Marius Constant, Orchestre philharmonique de l’ORTF (Erato 1988).

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20 Jun 2018
France, Paris
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MESSIAEN Olivier (1908-1992).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, L’Ascension, quatre méditations symphoniques pour orchestre (1934). ; cahier de 54 pages in-fol., couverture brune, dos toilé (marges renforcées au ruban adhésif ou papier fort collé ; cachets encre de l’éditeur).

Partition d’orchestre de L’Ascension, une des premières grandes œuvres symphoniques de Messiaen.
Commencé à Paris en mai 1932 et achevé en juillet à Neussargues (Cantal), et orchestré de mai à juillet 1933 à Monaco, ce cycle de quatre méditations symphoniques, L’Ascension, fut ensuite transcrit et adapté pour orgue dans l’été 1933 ; la version pour orgue fut publiée en novembre 1934 aux éditions Alphonse Leduc, et créée par Messiaen le 29 janvier 1935 en l’église Saint-Antoine des Quinze-Vingts ; quelques jours plus tard, la version orchestrale fut créée le 9 février 1935 aux Concerts Siohan, salle Rameau, sous la direction de Robert SIOHAN ; la partition n’en fut publiée qu’en juin 1948 chez Alphonse Leduc. Messiaen a avoué sa préférence pour la version orchestrale, souvent jouée, qui contribua fortement à la renommée du compositeur.
Le manuscrit est à l’encre noire sur papier à 28 lignes ; il présente de nombreuses corrections, avec des grattages et des collettes, et quelques versos biffés ; il a servi de conducteur et est annoté au crayon bleu/rouge ; il porte les cachets de la Sacem en date du 13 mars 1935. Chacun des quatre mouvements est précédé d’une page de titre, avec une citation sacrée en exergue ; à la fin de chaque mouvement, Messiaen a noté au crayon : « seul texte annoté exact de ce morceau dans 2es épreuves ».
I. Majesté du Christ demandant sa gloire à son Père. « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie (Prière sacerdotale du Christ, Évangile selon Saint Jean) ». Très lent et majestueux (4 pages, chiffrées 5-8). « C’est un choral de cuivres, qui met en évidence la noblesse et la force des trompettes », commentera Messiaen.
II. Alléluias sereins d’une âme qui désire le Ciel. « Nous vous en supplions, ô Dieu, … faites que nous habitions aux cieux en esprit. (Messe de l’Ascension) ». Bien modéré, clair (11 pages, chiffrées 10-20). Messiaen a commenté ce mouvement : « Refrains et couplets se suivent, dans un style alléluiatique désincarné, dont les neumes sont plus libres encore que ceux du plain-chant. On y entend surtout le 3e mode à transpositions limitées dans ses 2e et 3e transpositions (gris et mauve avec un peu de jaune pâle – et puis bleu et vert). Le cor anglais et le hautbois solo alternent sous les arabesques de la flûte. La dernière variation du refrain s’accompagne d’accords trillés et de sons harmoniques glissés, en poudroiement de lumière ».
III. Alléluia sur la trompette, alléluia sur la cymbale. « Le Seigneur est monté au son de la trompette... Nations, frappez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse ! (Psaume 46) ». Vif et joyeux (33 pages, chiffrées 22-54). « Après un long développement sur le thème des trompettes et son augmentation fortissimo par le tutti, les applaudissements célestes se transforment en danse de joie, en un mode où dominent le rouge, le violet, et la pourpre violacée », a commenté Messiaen.
IV. Prière du Christ montant vers son Père. « Père,... j’ai manifesté ton nom aux hommes... Voilà que je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde, et moi je viens à toi. (Prière sacerdotale du Christ, évangile selon Saint Jean). » Extrêmement lent, ému et solennel (3 pages, chiffrées 56-58). Messiaen en a donné ce commentaire : « Bien plus que de la montée corporelle vers les hauteurs, il s’agit ici de l’entrée du Seigneur ressuscité dans la “lumière inaccessible” du Père. Les cordes seules, le mouvement très lent, le caractère hiératique, l’extrême dépouillement du langage, les couleurs modales, leur fixation dans une “sixte sensible” immuable, et même l’élévation apparente de cet accord qui ne change pas : tout cela ne peut rien exprimer d’un sujet inexprimable, sinon l’adoration ».
Bibliographie : Peter Hill et Nigel Simeone, Olivier Messiaen (Fayard, 2008), p. 76-79.
Discographie : Marius Constant, Orchestre philharmonique de l’ORTF (Erato 1988).

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20 Jun 2018
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