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Marten van CLEVE Anvers, 1527 - 1581 Village en fête Huile sur panneau de chêne, trois planches

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Description: Marten van CLEVE Anvers, 1527 - 1581
Village en fête
Huile sur panneau de chêne, trois planches
(Restaurations à la liaison des deux planches inférieures)

A village feast, oil on oak panel, by M. van Cleve
h: 77 w: 132,50 cm

Provenance : Dans la famille des actuels propriétaires depuis l'entre-deux-guerres ;
Collection particulière, Belgique

Commentaire : Les scènes de réjouissances villageoises sont souvent identifiées comme des représentations dérivant de l'art de Pieter Brueghel l'Ancien (1525-1569). Notre tableau, et plus généralement l'œuvre du peintre Marten van Cleve, vient bouleverser cette analyse réductrice. De deux ans seulement le cadet du grand Brueghel, Marten van Cleve développe un mode de représentation des scènes de la vie quotidienne dans les campagnes flamandes qui lui est propre et qui se différencie de l'art de son contemporain plus célèbre.
Issu d'une famille originaire de Cleve et installée à Anvers vers 1500, Marten van Cleve fut probablement l'élève de son père le peintre Willem van Cleve avant de devenir membre de la guilde de cette ville en 1551, la même année que Pieter Brueghel l'Ancien. Mentionné dans l'atelier de Frans Floris vers 1553/55, il installe peu de temps après son propre atelier qui sera particulièrement actif dans les décennies 1560-1570. A cette période florissante, les noms de son frère paysagiste et peintre d'architecture Hendrik van Cleve, de Frans Floris, des deux Grimmer mais aussi de Gillis van Coninxloo figurent parmi les collaborateurs travaillant en commun avec Marten van Cleve.
La composition de notre grand panneau est riche de nombreuses scènes de liesse populaire. Au sein de cette activité grouillante à l'entrée d'un village en fête se distinguent de truculents détails, comme l'aumône donnée de la voiture à cheval dont la coque est en osier tressé ou encore des personnages se saluant de loin, certains se courtisant de très près ou ce petit enfant coiffé d'un bonnet rouge courant avec son moulin à vent en main.

Le regard critique de Marten van Cleve sur la société et ses valeurs morales est atténué dans ses compositions par le mélange de personnages élégants et d'autres plus humbles qui participent ensemble aux festivités. Ainsi les flamboyants cavaliers élégamment panachés de blanc ou le couple aisé situé à gauche en arrière-plan s'opposent à la trivialité de l'homme ivre soutenu par deux femmes qui s'approche dans la direction de ce dernier.
Au premier-plan l'artiste a peint un vendeur ambulant offrant des miroirs convexes à une jeune femme. Cette dernière se laisse séduire tant par l'effet du miroir que par le vendeur. Inventé au XVe siècle dans les Flandres ce type de miroir, dit " œil de sorcière " aurait eu pour but initial de surveiller l'ensemble d'une boutique d'un seul regard. Restés célèbres dans leur contexte d'origine par Le portrait des époux Arnolfini de Jan van Eyck (1434) ou Un orfèvre dans son atelier de Petrus Christus (1449), ces miroirs se répandirent rapidement dans les campagnes comme le montre notre tableau. Jeux de dupes, jeux de séductions, Marten van Cleve s'amuse ici de l'effet déformant de ces miroirs en l'associant à l'amour.
Voilà un tableau avec lequel le spectateur ne peut jamais s'ennuyer, toujours un détail viendra chatouiller sa curiosité et satisfaire son désir de nouveauté. Il offre une vision à la fois bienveillante et critique des mœurs de la société rurale des Pays-Bas flamands. Par la taille de cette composition à la fois ambitieuse, équilibrée et joyeuse ainsi qu'en raison de son très bel état de conservation, notre panneau est assurément l'un des chefs-d'œuvre de Marten van Cleve.

Estimation 120 000 - 180 000 €

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Estimate
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Time, Location
18 Nov 2020
France, Paris
Auction House
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Description: Marten van CLEVE Anvers, 1527 - 1581
Village en fête
Huile sur panneau de chêne, trois planches
(Restaurations à la liaison des deux planches inférieures)

A village feast, oil on oak panel, by M. van Cleve
h: 77 w: 132,50 cm

Provenance : Dans la famille des actuels propriétaires depuis l'entre-deux-guerres ;
Collection particulière, Belgique

Commentaire : Les scènes de réjouissances villageoises sont souvent identifiées comme des représentations dérivant de l'art de Pieter Brueghel l'Ancien (1525-1569). Notre tableau, et plus généralement l'œuvre du peintre Marten van Cleve, vient bouleverser cette analyse réductrice. De deux ans seulement le cadet du grand Brueghel, Marten van Cleve développe un mode de représentation des scènes de la vie quotidienne dans les campagnes flamandes qui lui est propre et qui se différencie de l'art de son contemporain plus célèbre.
Issu d'une famille originaire de Cleve et installée à Anvers vers 1500, Marten van Cleve fut probablement l'élève de son père le peintre Willem van Cleve avant de devenir membre de la guilde de cette ville en 1551, la même année que Pieter Brueghel l'Ancien. Mentionné dans l'atelier de Frans Floris vers 1553/55, il installe peu de temps après son propre atelier qui sera particulièrement actif dans les décennies 1560-1570. A cette période florissante, les noms de son frère paysagiste et peintre d'architecture Hendrik van Cleve, de Frans Floris, des deux Grimmer mais aussi de Gillis van Coninxloo figurent parmi les collaborateurs travaillant en commun avec Marten van Cleve.
La composition de notre grand panneau est riche de nombreuses scènes de liesse populaire. Au sein de cette activité grouillante à l'entrée d'un village en fête se distinguent de truculents détails, comme l'aumône donnée de la voiture à cheval dont la coque est en osier tressé ou encore des personnages se saluant de loin, certains se courtisant de très près ou ce petit enfant coiffé d'un bonnet rouge courant avec son moulin à vent en main.

Le regard critique de Marten van Cleve sur la société et ses valeurs morales est atténué dans ses compositions par le mélange de personnages élégants et d'autres plus humbles qui participent ensemble aux festivités. Ainsi les flamboyants cavaliers élégamment panachés de blanc ou le couple aisé situé à gauche en arrière-plan s'opposent à la trivialité de l'homme ivre soutenu par deux femmes qui s'approche dans la direction de ce dernier.
Au premier-plan l'artiste a peint un vendeur ambulant offrant des miroirs convexes à une jeune femme. Cette dernière se laisse séduire tant par l'effet du miroir que par le vendeur. Inventé au XVe siècle dans les Flandres ce type de miroir, dit " œil de sorcière " aurait eu pour but initial de surveiller l'ensemble d'une boutique d'un seul regard. Restés célèbres dans leur contexte d'origine par Le portrait des époux Arnolfini de Jan van Eyck (1434) ou Un orfèvre dans son atelier de Petrus Christus (1449), ces miroirs se répandirent rapidement dans les campagnes comme le montre notre tableau. Jeux de dupes, jeux de séductions, Marten van Cleve s'amuse ici de l'effet déformant de ces miroirs en l'associant à l'amour.
Voilà un tableau avec lequel le spectateur ne peut jamais s'ennuyer, toujours un détail viendra chatouiller sa curiosité et satisfaire son désir de nouveauté. Il offre une vision à la fois bienveillante et critique des mœurs de la société rurale des Pays-Bas flamands. Par la taille de cette composition à la fois ambitieuse, équilibrée et joyeuse ainsi qu'en raison de son très bel état de conservation, notre panneau est assurément l'un des chefs-d'œuvre de Marten van Cleve.

Estimation 120 000 - 180 000 €

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18 Nov 2020
France, Paris
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