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LOT 29.bis

Mysie, Lampsaque, statère, 394-350 av. J.-C... - Lot 29 - Paris Enchères - Collin du Bocage

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Mysie, Lampsaque, statère, 394-350 av. J.-C
A/Anépigraphe
Tête barbue et couronnée de lierre de Dionysos à gauche
R/Anépigraphe
Protomé de Pégase bondissant à droite
Protomé de Pégase bondissant à droite
SUP / SUP+ - RRR
Or - 17,0 mm - 8,31 g
11 h
SNG France 5, Mysie, 1149
[ATTENTION : ce lot sera vendu en N° 29 BIS] Quelques minimes marques sur la tranche pour cet exemplaire superbe et très rare type avec Dionysos au droit, dont on note un exemplaire dans la collection Waddington (Cabinet des Médailles de Paris) ou Jameson (Vente Busso Peus 378 n° 224, 8500 € + frais en 2004). Cet exemplaire provient de la succession de Mme Suzy Delair, actrice et chanteuse française (1917-2020), cité dans cet extrait des Mémoires de Suzy Delair pour l'année 1938 :
Un homme richissime, un turc, vient tous les soirs me voir pendant mon tour de chant aux Deux Ânes. Il s’installe au premier rang. C’est Ahmed Fouad Pacha, un des oncles de Farouk, le roi d’Égypte. Il invite un jour toute la troupe à venir déjeuner chez lui dans sa magnifique propriété de Saint-Cloud, rue Pasteur. Il me place à côté de lui.
À la fin du repas, il appelle un de ses serviteurs, une espèce de géant, pour me faire mener dans son cabinet particulier. Le régisseur et toute la troupe me virent disparaître.
Et là, seul avec moi, il me dit :
- Je veux être votre banque. Oui, pauvre petite, je vous trouve bien maigre.
Et Fouad Pacha fait couler des sequins et des pièces d’or, des livres égyptiennes. Il me les met dans la main. Ce qui est étrange, c’est que quelques jours plus tôt, j’avais fait un rêve que j’avais raconté à ma mère :
- C’est inouï, je n’ai pas un sou et j’ai rêvé de pièces d’or ! Cela coulait, coulait…
Et ma mère me répondit :
- Ça, c’est des idées, des idées que tu te fais, mais tu n’as pas de pièces d’or, ma fille !
Un jour, le Pacha me donne rendez-vous et m’invite à l’Odéon pour aller voir La Dame de chez Maxim. Je vois des femmes avec de jolies toilettes et de ravissants bijoux.
- C’est beau ! Souligne-t-il.
- Oui … c’est beau. Mais je n’aurai jamais cela.
Quelques jours plus tard, il me prévient qu’il viendra me chercher avec son chauffeur. Le jour venu, il nous fait conduire dans un salon de thé et, dans la voiture, il me tend un paquet. Un sac minuscule brodé aux petits points.
- Ouvrez-le.
Je l’ouvre et j’y trouve une broche en diamants. Je me demande alors ce qui va se passer mais il me dit :
- N’ayez pas peur. Je ne suis pas dangereux. Si je vous avais connue plus tôt, vous seriez passée à la casserole ! Mais maintenant, c’est fini tout ça.
Quelle histoire inouïe.
Fouad Pacha continue de venir régulièrement aux Deux Ânes. Il prend l’habitude de me faire venir chez lui avec ma grand-mère mais plus du tout avec la troupe qui pense que je suis devenue sa maîtresse. Je lui fais sûrement beaucoup d’effet car il s’est complètement toqué de moi. Il me gâte follement et me donne de fortes sommes en me disant :
- Il faut vous habiller mieux.
Je commence à faire les soldes de Rochas, de Molyneux, et à m’habiller, mieux.
Nous discutons beaucoup tous les deux et je lui ai fait comprendre que je suis amoureuse d’un garçon.
D’un seul coup, comme s’il en avait été le bon génie, ma vie s’est dénouée.
Avec Henri-Georges Clouzot, nous trouvons rue Lagrange, tout près de Notre Dame de Paris, un appartement plus grand que le sien du 3 quai Conti.
J’explique au Pacha que nous n’avons rien tous les deux. Alors il nous choisit différents meubles dans sa propriété. Il y ajoute des rideaux Napoléon III de toute beauté. Il me donne de l’argent pour faire repeindre l’appartement. Peu lui importe ce que je fais de cet argent, ce qu’il veut c’est pouvoir me voir.
Cela a duré, duré, duré et puis la guerre est arrivée. Il est retourné en Égypte. Et, de là, j’ai reçu pendant un an des sommes d’argent. Puis il est mort. Parmi toutes les pièces qu’il m’a données, il m’en a désigné une en me disant :
- Celle-ci, il ne faudra jamais la vendre. Elle vous protégera, on ne sait jamais… Un jour, et seulement si vous en avez vraiment besoin, vous pourrez la vendre.
C’est une pièce gréco-syrienne datant de je ne sais combien d’années avant Jésus-Christ. Je l’ai toujours

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Estimate
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Time, Location
08 Dec 2020
France, Paris
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Mysie, Lampsaque, statère, 394-350 av. J.-C
A/Anépigraphe
Tête barbue et couronnée de lierre de Dionysos à gauche
R/Anépigraphe
Protomé de Pégase bondissant à droite
Protomé de Pégase bondissant à droite
SUP / SUP+ - RRR
Or - 17,0 mm - 8,31 g
11 h
SNG France 5, Mysie, 1149
[ATTENTION : ce lot sera vendu en N° 29 BIS] Quelques minimes marques sur la tranche pour cet exemplaire superbe et très rare type avec Dionysos au droit, dont on note un exemplaire dans la collection Waddington (Cabinet des Médailles de Paris) ou Jameson (Vente Busso Peus 378 n° 224, 8500 € + frais en 2004). Cet exemplaire provient de la succession de Mme Suzy Delair, actrice et chanteuse française (1917-2020), cité dans cet extrait des Mémoires de Suzy Delair pour l'année 1938 :
Un homme richissime, un turc, vient tous les soirs me voir pendant mon tour de chant aux Deux Ânes. Il s’installe au premier rang. C’est Ahmed Fouad Pacha, un des oncles de Farouk, le roi d’Égypte. Il invite un jour toute la troupe à venir déjeuner chez lui dans sa magnifique propriété de Saint-Cloud, rue Pasteur. Il me place à côté de lui.
À la fin du repas, il appelle un de ses serviteurs, une espèce de géant, pour me faire mener dans son cabinet particulier. Le régisseur et toute la troupe me virent disparaître.
Et là, seul avec moi, il me dit :
- Je veux être votre banque. Oui, pauvre petite, je vous trouve bien maigre.
Et Fouad Pacha fait couler des sequins et des pièces d’or, des livres égyptiennes. Il me les met dans la main. Ce qui est étrange, c’est que quelques jours plus tôt, j’avais fait un rêve que j’avais raconté à ma mère :
- C’est inouï, je n’ai pas un sou et j’ai rêvé de pièces d’or ! Cela coulait, coulait…
Et ma mère me répondit :
- Ça, c’est des idées, des idées que tu te fais, mais tu n’as pas de pièces d’or, ma fille !
Un jour, le Pacha me donne rendez-vous et m’invite à l’Odéon pour aller voir La Dame de chez Maxim. Je vois des femmes avec de jolies toilettes et de ravissants bijoux.
- C’est beau ! Souligne-t-il.
- Oui … c’est beau. Mais je n’aurai jamais cela.
Quelques jours plus tard, il me prévient qu’il viendra me chercher avec son chauffeur. Le jour venu, il nous fait conduire dans un salon de thé et, dans la voiture, il me tend un paquet. Un sac minuscule brodé aux petits points.
- Ouvrez-le.
Je l’ouvre et j’y trouve une broche en diamants. Je me demande alors ce qui va se passer mais il me dit :
- N’ayez pas peur. Je ne suis pas dangereux. Si je vous avais connue plus tôt, vous seriez passée à la casserole ! Mais maintenant, c’est fini tout ça.
Quelle histoire inouïe.
Fouad Pacha continue de venir régulièrement aux Deux Ânes. Il prend l’habitude de me faire venir chez lui avec ma grand-mère mais plus du tout avec la troupe qui pense que je suis devenue sa maîtresse. Je lui fais sûrement beaucoup d’effet car il s’est complètement toqué de moi. Il me gâte follement et me donne de fortes sommes en me disant :
- Il faut vous habiller mieux.
Je commence à faire les soldes de Rochas, de Molyneux, et à m’habiller, mieux.
Nous discutons beaucoup tous les deux et je lui ai fait comprendre que je suis amoureuse d’un garçon.
D’un seul coup, comme s’il en avait été le bon génie, ma vie s’est dénouée.
Avec Henri-Georges Clouzot, nous trouvons rue Lagrange, tout près de Notre Dame de Paris, un appartement plus grand que le sien du 3 quai Conti.
J’explique au Pacha que nous n’avons rien tous les deux. Alors il nous choisit différents meubles dans sa propriété. Il y ajoute des rideaux Napoléon III de toute beauté. Il me donne de l’argent pour faire repeindre l’appartement. Peu lui importe ce que je fais de cet argent, ce qu’il veut c’est pouvoir me voir.
Cela a duré, duré, duré et puis la guerre est arrivée. Il est retourné en Égypte. Et, de là, j’ai reçu pendant un an des sommes d’argent. Puis il est mort. Parmi toutes les pièces qu’il m’a données, il m’en a désigné une en me disant :
- Celle-ci, il ne faudra jamais la vendre. Elle vous protégera, on ne sait jamais… Un jour, et seulement si vous en avez vraiment besoin, vous pourrez la vendre.
C’est une pièce gréco-syrienne datant de je ne sais combien d’années avant Jésus-Christ. Je l’ai toujours

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Time, Location
08 Dec 2020
France, Paris
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