NOAILLES (A. de) – SCHMIED (Fr.-L.). Les Climats. Paris, Société du Livre contemporain, 1924, in-4°, maroquin citron, décor irradiant excentré de points or, se prolongeant au dos, dos lisse, bordure intérieure de même maroquin serti d’une bande de...

NOAILLES (A. de) – SCHMIED (Fr.-L.). Les Climats. Paris, Société du Livre contemporain, 1924, in-4°, maroquin citron, décor irradiant excentré de points or, se prolongeant au dos, dos lisse, bordure intérieure de même maroquin serti d’une bande de points or, doublure et gardes de soie filetée d’or, premier plat de couverture conservé, tranches dorées, chemise et étui gainés de même maroquin (Pierre Legrain).

Enhardis par le succès du Livre de la jungle, les sociétaires du Livre contemporain confièrent à François-Louis Schmied (1873-1941) la nouvelle commande d'un ouvrage. Leur choix se porta sur une sélection de 45 poèmes de la comtesse de Noailles, réunis sous le titre Les Climats.

81 compositions par Schmied, dont 7 hors-texte et 40 bandeaux.
Pour l'illustration et l'ornementation, l'artiste mit en œuvre les matériaux les plus précieux : or, argent, platine, couleurs les plus rares… Il grava lui-même ses compositions sur bois.

Exemplaire imprimé au nom de Juan Hernandez (?-?), qui l’a enrichi :
de 3 gouaches originales signées, reprises dans le livre : « À Palerme, au jardin Tosca » (85 x 15 mm), sur papier fort ; « Nuit vénitienne » (109 x 152 mm), avec variantes, sur papier japon ; « L’Évasion » (80 x 155 mm), avec variantes, sur papier japon ;
de 3 culs-de-lampe (pp. 42, 65, 103), signés, à l’encre de Chine, sépia et or sur papier fort ou hollande (?) ;
d’une suite des illustrations, chacune signée et justifiée 7/10, soit 47 planches ;
d’une suite des culs-de-lampe, soit 37 planches ;
du feuillet illustré annonçant la suite ;
du menu du Livre contemporain, illustré d’un bois de Schmied ;
d’un tirage avant la lettre du même menu ;
d’une LAS de Pierre Legrain, datée du 24 mars 1926. Il sollicite Juan Hernandez pour le prêt de l’exemplaire afin qu’il puisse l’exposer à la galerie Barbazanges avec les travaux de Pierre Chareau, Puiforcat, Dominique et Raymond Templier, le bijoutier. C’est la première exposition du Groupe des Cinq.
Située faubourg Saint-Honoré, elle deviendra la galerie Bernheim.

Spectaculaire reliure « irradiante » de Pierre Legrain (1889-1929).
Commandée par Juan Hernandez et terminée en 1925, notre reliure appartient à la seconde période de Legrain. « Et c’est vers cette époque aussi qu’il fait une application nouvelle des matériaux traditionnels, avec ces larges points d’or... » (Guignard, « Pierre Legrain et la reliure. Évolution d’un style », in Pierre Legrain relieur, Blaizot, 1965, p. XXXI).
Legrain en réalisa quatre autres sur cet ouvrage ; c’est la seule selon ce décor.
L’histoire attribue généralement la paternité des irradiantes à Paul Bonet (1889-1971), décor qu’il déclina, sur le principe des familles, à partir de 1935. Aurait-il été devancé par Legrain ?

Édition limitée à 125 exemplaires, tous sur papier japon.

Dimensions : 303 x 225 mm.

Exposition : galerie Barbazanges, 1926.

Provenances : Juan Hernandez, avec son ex-libris frappé à l’or sur la bordure du premier contre-plat ; Jacques Fougerolle ; Jean Bloch.

Nasti, Schmied, Guido Tamoni Editore, B-4, pp. 110-115 ; Crauzat, La Reliure française de 1900 à 1925, II, pl. CCIX, avec reproduction ; Courvoisier, Bibliothèque Félix Marcilhac, p. 112, n° 65 (« L’une des plus subtiles illustrations de François-Louis Schmied » pour un exemplaire de Climats) ; […], Pierre Legrain relieur, Blaizot, 1965, n° 736.