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PAUL DELVAUX (1897-1994) D'après nature au musée d'Histoire naturelle

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PAUL DELVAUX (1897-1994)
D'après nature au musée d'Histoire naturelle
signé, inscrit et daté 'P. Delvaux, D'après nature au Musée d'histoire naturelle Juillet - Août 1942' (en bas à droite)
gouache, aquarelle, encre et lavis sur papier
Exécuté entre juillet et août 1942

signed, inscribed et dated 'P. Delvaux, D'après nature au Musée d'histoire naturelle Juillet - Août 1942' (lower right)
gouache, watercolour, ink and wash on paper
Executed between July and August 1942

98 x 68cm (38 9/16 x 26 3/4in).
Footnotes:
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par la Fondation Paul Delvaux.

Provenance
Collection particulière, Belgique (acquis dans les années 1980).
Collection particulière, Belgique (par descendance).

Exposition
Ferrare, Gallerie Civiche d'Arte Moderna, Paul Delvaux, 20 avril - 22 juin 1986, no. 57 (titré et daté La Conversation 1942).

En 1952, le futur Pape Jean XXIII fut tant outré par les squelettes de Paul Delvaux, lors de sa visite de la 26e Biennale de Venise, qu'il interdit immédiatement à l'ensemble du clergé de s'y rendre. La Biennale avait pour thème 'Le Fantastique dans l'art' et Delvaux y exposait une série de peintures illustrant la Passion du Christ. Toutefois, les protagonistes des œuvres de Delvaux y étaient devenus squelettes, ce qui avait heurté la sensibilité du futur Pape, qui y voyait une représentation macabre et morbide. Pourtant, pour l'artiste, ce motif iconographique devenu emblématique dans son œuvre était l'incarnation même de la vie et de la vitalité humaine. Ainsi, après avoir été effrayé par les squelettes depuis l'enfance, Paul Delvaux se réapproprie ce motif et en renverse la peur et l'évocation morbide qui s'y attachent, car il y a «toujours pensé comme quelque chose d'expressif, de vivant, d'intense» (Paul Delvaux, dans Paul Delvaux, the Sleepwalker of Saint Idesbald, un film d'Adrian Maben, 1987).

Paul Delvaux est né en 1897 en Belgique dans une famille bourgeoise. Tandis que ses parents espéraient le voir suivre une carrière juridique, à l'instar de son père, Delvaux s'intéresse plutôt à la littérature et à la musique. Il entame finalement des études d'architecture qui lui permettront d'apprendre le dessin, avant de poursuivre ensuite à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.

C'est après une exposition de Giorgio de Chirico qui l'avait fasciné en 1926 que Delvaux a commencé à s'intéresser à certains des artistes du groupe des Surréalistes, fondé par André Breton en 1924. Parmi eux, René Magritte, Salvador Dalí et Max Ernst se sont révélés être des influences incontournables de Paul Delvaux, et lui ont permis de sortir définitivement du style expressionniste qu'il avait adopté. Delvaux expose à leurs côtés lors de l'exposition Minotaure, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1934 et à l'Exposition Internationale du Surréalisme à Paris en 1938.

Malgré cela, il n'adhère jamais au groupe et bien qu'il admette toujours très volontiers la source de ses influences, répétant que 'de Chirico et Magritte ont été une révélation pour [lui]' (Marc Rombaut, Paul Delvaux, Barcelone, 1990, p. 14), il refuse d'être affilié à un groupe artistique. Delvaux a toujours rappelé que c'était son enfance qui restait la source première de son inspiration et qui rythmait et guidait son travail artistique (Marc Rombaut, Paul Delvaux, Barcelone, 1990, p. 14).

Entre 1933 et 1936 cet éveil surréaliste de Paul Delvaux est aussi accompagné de la découverte décisive du Musée Spitzner, un musée anatomique ouvert aux visiteurs lors de la Foire de Bruxelles, qui a marqué et choqué par son caractère morbide et monstrueux. Ce cabinet de curiosités médicales conservait des squelettes humains, des écorchés, des modèles humains en cire, et autres exemples de malformations et déformations humaines. Il a tant marqué Paul Delvaux qu'il lui a inspiré une œuvre éponyme : Le Musée Spitzner (1943).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1940-1944, le squelette devient un thème récurrent de l'œuvre de Paul Delvaux : après s'être rendu régulièrement au Musée Spitzner, c'est au Musée d'Histoire naturelle de Bruxelles que Paul Delvaux observe et étudie les squelettes. La présente œuvre, intitulée D'après nature au Musée d'Histoire naturelle et datée de juillet - août 1942 fait partie de cet ensemble d'études.

Delvaux y représente frontalement trois squelettes humains de taille adulte, dans un intérieur dépouillé. Au sol, les lignes du parquet accentuent la perspective de la pièce, dont le mur du fond se dessine à travers les boiseries. Les squelettes sont alignés et représentés avec une exactitude scientifique : de loin, cette étude aurait pu paraître être une photographie.

Il pourrait s'agir du même squelette statique mais Delvaux semble glisser des indices qui confirment sa perception du squelette comme un élément vivant et individualisé. De fait, malgré leur apparente similitude, ces squelettes se distinguent : dans leur position, l'orientation des mains, la forme de leur bouche, et la coloration différente des os. Delvaux insuffle ainsi une individualité à ces corps devenus objets inanimés. Enfin, les ombres et le pas en avant du squelette central confirment qu'il s'agit bien là de la mise en scène de protagonistes par l'artiste, plutôt que d'une simple étude anatomique. Au même titre que sa réécriture des sujets de la Passion du Christ ou ses Vénus allongées à la mode de la Renaissance, il se pourrait que Delvaux livre ici sa vision du trio des Trois Grâces.

Comme le remarque Marc Rombaut, «en introduisant le spectacle des squelettes dans son propre jeu esthétique, Paul Delvaux confirme une tradition nordique du 'baroque macabre'» (Marc Rombaut, Paul Delvaux, Barcelone, 1990, p. 17), dans la droite lignée des visions grotesques de l'Enfer de Jérôme Bosch et de Pieter Brueghel l'Ancien, et plus récemment de James Ensor, qui fut une influence importante de Delvaux lors de ses années expressionnistes. Pourtant, là où Ensor peint les squelettes pour choquer ses contemporains et les caricaturer de manière acerbe, les squelettes de Delvaux sont différents : ils donnent plutôt une impression de grotesque, d'étrangeté et d'angoisse.

Delvaux s'élève aujourd'hui au rang de maître de la figuration surréaliste. Au même titre que son incontournable compatriote belge, René Magritte, Delvaux a en effet développé un univers singulier peuplé d'éléments du quotidien et en apparence anodins, qui prennent un sens nouveau une fois juxtaposés. Là où Magritte a fait du chapeau melon, du nuage ou du grelot, des éléments iconiques de son œuvre, Delvaux est quant à lui d'emblée reconnaissable à ses scènes nocturnes déroutantes peuplées de trains, de femmes aux regards hypnotisés et hypnotiques, et de squelettes. Utilisant donc la peinture figurative pour représenter des scènes surréalistes et oniriques qui se prêtent à l'interprétation psychanalytique, Delvaux provoque l'œil et l'inconscient du spectateur par des énigmes visuelles qui tout en nous laissant perplexe, fascinent.

La majorité de ces éléments devenus si importants dans l'œuvre de Delvaux ont été inspirés de son enfance ou de son adolescence, à l'image du train qu'il prenait pour aller peindre en plein air pendant son service militaire, ou bien des cols en dentelle et des longues robes étroitement corsetées de ses tantes qui furent des figures importantes pour lui. Justement, les squelettes aussi avaient marqué Paul Delvaux dès l'enfance, alors qu'à l'athénée de Saint-Gilles où il étudiait, il passait devant la salle de musique dans laquelle un squelette s'élevait et lui donnait «[...] une impression de terreur qui finit par créer une image obsédante» (Paul Delvaux, cité dans Paul-Aloïse De Bock, Paul Delvaux. L'Homme, le Peintre, Psychologie d'un art, Bruxelles, 1967, p.284.)

Transformant cette image obsédante en un motif iconique de son œuvre, Delvaux revêt le squelette d'une individualité et d'une personnalité qui lui rende son ardeur première et qui permettent d'en faire un symbole profond de vitalité : «quand j'ai peint un squelette, je n'ai jamais pensé à la mort. Au contraire. J'y ai toujours pensé comme quelque chose d'expressif, de vivant, d'intense» (Paul Delvaux, dans Paul Delvaux, the Sleepwalker of Saint Idesbald, un fim d'Adrian Maben, 1987). L'artiste livre ainsi une image visuelle puissante, navigant entre le familier et le surprenant; et reste fidèle aux codes du Surréalisme à travers ce sujet étrange, qui lui permet d'aborder la question du corps et de la condition humaine.

In 1952, the future Pope John XXIII was so outraged by Paul Delvaux's skeletons during his visit to the 26th Venice Biennale that he immediately forbade all clergy to attend. The theme of the Biennale was 'The Fantastic in Art' and Delvaux exhibited a series of paintings depicting the Passion of Christ. However, the protagonists of Delvaux's works had become skeletons, which offended the future Pope, who saw this as a macabre and morbid representation. However, for the artist, this iconographic motif, which had become emblematic in his work, was the very embodiment of human life and vitality. Thus, after having been frightened by skeletons for a long time since childhood, Paul Delvaux reappropriated this motif and reversed the fear and morbid evocation attached to it, because he 'always thought of it as something expressive, lively, intense' (Paul Delvaux, in Paul Delvaux; the Sleepwalker of Saint Idesbald, a film by Adrian Maben, 1987).

Paul Delvaux was born in 1897 in Belgium into a bourgeois family. While his parents hoped he would follow a legal career, like his father, Delvaux was more interested in literature and music. He eventually studied architecture, which enabled him to learn drawing, before attending the Royal Academy of Fine Arts in Brussels.

It was after an exhibition of Giorgio de Chirico that fascinated him in 1926 that Delvaux became interested in some of the artists of the Surrealist group, founded by André Breton in 1924...

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29 Mar 2023
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PAUL DELVAUX (1897-1994)
D'après nature au musée d'Histoire naturelle
signé, inscrit et daté 'P. Delvaux, D'après nature au Musée d'histoire naturelle Juillet - Août 1942' (en bas à droite)
gouache, aquarelle, encre et lavis sur papier
Exécuté entre juillet et août 1942

signed, inscribed et dated 'P. Delvaux, D'après nature au Musée d'histoire naturelle Juillet - Août 1942' (lower right)
gouache, watercolour, ink and wash on paper
Executed between July and August 1942

98 x 68cm (38 9/16 x 26 3/4in).
Footnotes:
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par la Fondation Paul Delvaux.

Provenance
Collection particulière, Belgique (acquis dans les années 1980).
Collection particulière, Belgique (par descendance).

Exposition
Ferrare, Gallerie Civiche d'Arte Moderna, Paul Delvaux, 20 avril - 22 juin 1986, no. 57 (titré et daté La Conversation 1942).

En 1952, le futur Pape Jean XXIII fut tant outré par les squelettes de Paul Delvaux, lors de sa visite de la 26e Biennale de Venise, qu'il interdit immédiatement à l'ensemble du clergé de s'y rendre. La Biennale avait pour thème 'Le Fantastique dans l'art' et Delvaux y exposait une série de peintures illustrant la Passion du Christ. Toutefois, les protagonistes des œuvres de Delvaux y étaient devenus squelettes, ce qui avait heurté la sensibilité du futur Pape, qui y voyait une représentation macabre et morbide. Pourtant, pour l'artiste, ce motif iconographique devenu emblématique dans son œuvre était l'incarnation même de la vie et de la vitalité humaine. Ainsi, après avoir été effrayé par les squelettes depuis l'enfance, Paul Delvaux se réapproprie ce motif et en renverse la peur et l'évocation morbide qui s'y attachent, car il y a «toujours pensé comme quelque chose d'expressif, de vivant, d'intense» (Paul Delvaux, dans Paul Delvaux, the Sleepwalker of Saint Idesbald, un film d'Adrian Maben, 1987).

Paul Delvaux est né en 1897 en Belgique dans une famille bourgeoise. Tandis que ses parents espéraient le voir suivre une carrière juridique, à l'instar de son père, Delvaux s'intéresse plutôt à la littérature et à la musique. Il entame finalement des études d'architecture qui lui permettront d'apprendre le dessin, avant de poursuivre ensuite à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.

C'est après une exposition de Giorgio de Chirico qui l'avait fasciné en 1926 que Delvaux a commencé à s'intéresser à certains des artistes du groupe des Surréalistes, fondé par André Breton en 1924. Parmi eux, René Magritte, Salvador Dalí et Max Ernst se sont révélés être des influences incontournables de Paul Delvaux, et lui ont permis de sortir définitivement du style expressionniste qu'il avait adopté. Delvaux expose à leurs côtés lors de l'exposition Minotaure, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1934 et à l'Exposition Internationale du Surréalisme à Paris en 1938.

Malgré cela, il n'adhère jamais au groupe et bien qu'il admette toujours très volontiers la source de ses influences, répétant que 'de Chirico et Magritte ont été une révélation pour [lui]' (Marc Rombaut, Paul Delvaux, Barcelone, 1990, p. 14), il refuse d'être affilié à un groupe artistique. Delvaux a toujours rappelé que c'était son enfance qui restait la source première de son inspiration et qui rythmait et guidait son travail artistique (Marc Rombaut, Paul Delvaux, Barcelone, 1990, p. 14).

Entre 1933 et 1936 cet éveil surréaliste de Paul Delvaux est aussi accompagné de la découverte décisive du Musée Spitzner, un musée anatomique ouvert aux visiteurs lors de la Foire de Bruxelles, qui a marqué et choqué par son caractère morbide et monstrueux. Ce cabinet de curiosités médicales conservait des squelettes humains, des écorchés, des modèles humains en cire, et autres exemples de malformations et déformations humaines. Il a tant marqué Paul Delvaux qu'il lui a inspiré une œuvre éponyme : Le Musée Spitzner (1943).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1940-1944, le squelette devient un thème récurrent de l'œuvre de Paul Delvaux : après s'être rendu régulièrement au Musée Spitzner, c'est au Musée d'Histoire naturelle de Bruxelles que Paul Delvaux observe et étudie les squelettes. La présente œuvre, intitulée D'après nature au Musée d'Histoire naturelle et datée de juillet - août 1942 fait partie de cet ensemble d'études.

Delvaux y représente frontalement trois squelettes humains de taille adulte, dans un intérieur dépouillé. Au sol, les lignes du parquet accentuent la perspective de la pièce, dont le mur du fond se dessine à travers les boiseries. Les squelettes sont alignés et représentés avec une exactitude scientifique : de loin, cette étude aurait pu paraître être une photographie.

Il pourrait s'agir du même squelette statique mais Delvaux semble glisser des indices qui confirment sa perception du squelette comme un élément vivant et individualisé. De fait, malgré leur apparente similitude, ces squelettes se distinguent : dans leur position, l'orientation des mains, la forme de leur bouche, et la coloration différente des os. Delvaux insuffle ainsi une individualité à ces corps devenus objets inanimés. Enfin, les ombres et le pas en avant du squelette central confirment qu'il s'agit bien là de la mise en scène de protagonistes par l'artiste, plutôt que d'une simple étude anatomique. Au même titre que sa réécriture des sujets de la Passion du Christ ou ses Vénus allongées à la mode de la Renaissance, il se pourrait que Delvaux livre ici sa vision du trio des Trois Grâces.

Comme le remarque Marc Rombaut, «en introduisant le spectacle des squelettes dans son propre jeu esthétique, Paul Delvaux confirme une tradition nordique du 'baroque macabre'» (Marc Rombaut, Paul Delvaux, Barcelone, 1990, p. 17), dans la droite lignée des visions grotesques de l'Enfer de Jérôme Bosch et de Pieter Brueghel l'Ancien, et plus récemment de James Ensor, qui fut une influence importante de Delvaux lors de ses années expressionnistes. Pourtant, là où Ensor peint les squelettes pour choquer ses contemporains et les caricaturer de manière acerbe, les squelettes de Delvaux sont différents : ils donnent plutôt une impression de grotesque, d'étrangeté et d'angoisse.

Delvaux s'élève aujourd'hui au rang de maître de la figuration surréaliste. Au même titre que son incontournable compatriote belge, René Magritte, Delvaux a en effet développé un univers singulier peuplé d'éléments du quotidien et en apparence anodins, qui prennent un sens nouveau une fois juxtaposés. Là où Magritte a fait du chapeau melon, du nuage ou du grelot, des éléments iconiques de son œuvre, Delvaux est quant à lui d'emblée reconnaissable à ses scènes nocturnes déroutantes peuplées de trains, de femmes aux regards hypnotisés et hypnotiques, et de squelettes. Utilisant donc la peinture figurative pour représenter des scènes surréalistes et oniriques qui se prêtent à l'interprétation psychanalytique, Delvaux provoque l'œil et l'inconscient du spectateur par des énigmes visuelles qui tout en nous laissant perplexe, fascinent.

La majorité de ces éléments devenus si importants dans l'œuvre de Delvaux ont été inspirés de son enfance ou de son adolescence, à l'image du train qu'il prenait pour aller peindre en plein air pendant son service militaire, ou bien des cols en dentelle et des longues robes étroitement corsetées de ses tantes qui furent des figures importantes pour lui. Justement, les squelettes aussi avaient marqué Paul Delvaux dès l'enfance, alors qu'à l'athénée de Saint-Gilles où il étudiait, il passait devant la salle de musique dans laquelle un squelette s'élevait et lui donnait «[...] une impression de terreur qui finit par créer une image obsédante» (Paul Delvaux, cité dans Paul-Aloïse De Bock, Paul Delvaux. L'Homme, le Peintre, Psychologie d'un art, Bruxelles, 1967, p.284.)

Transformant cette image obsédante en un motif iconique de son œuvre, Delvaux revêt le squelette d'une individualité et d'une personnalité qui lui rende son ardeur première et qui permettent d'en faire un symbole profond de vitalité : «quand j'ai peint un squelette, je n'ai jamais pensé à la mort. Au contraire. J'y ai toujours pensé comme quelque chose d'expressif, de vivant, d'intense» (Paul Delvaux, dans Paul Delvaux, the Sleepwalker of Saint Idesbald, un fim d'Adrian Maben, 1987). L'artiste livre ainsi une image visuelle puissante, navigant entre le familier et le surprenant; et reste fidèle aux codes du Surréalisme à travers ce sujet étrange, qui lui permet d'aborder la question du corps et de la condition humaine.

In 1952, the future Pope John XXIII was so outraged by Paul Delvaux's skeletons during his visit to the 26th Venice Biennale that he immediately forbade all clergy to attend. The theme of the Biennale was 'The Fantastic in Art' and Delvaux exhibited a series of paintings depicting the Passion of Christ. However, the protagonists of Delvaux's works had become skeletons, which offended the future Pope, who saw this as a macabre and morbid representation. However, for the artist, this iconographic motif, which had become emblematic in his work, was the very embodiment of human life and vitality. Thus, after having been frightened by skeletons for a long time since childhood, Paul Delvaux reappropriated this motif and reversed the fear and morbid evocation attached to it, because he 'always thought of it as something expressive, lively, intense' (Paul Delvaux, in Paul Delvaux; the Sleepwalker of Saint Idesbald, a film by Adrian Maben, 1987).

Paul Delvaux was born in 1897 in Belgium into a bourgeois family. While his parents hoped he would follow a legal career, like his father, Delvaux was more interested in literature and music. He eventually studied architecture, which enabled him to learn drawing, before attending the Royal Academy of Fine Arts in Brussels.

It was after an exhibition of Giorgio de Chirico that fascinated him in 1926 that Delvaux became interested in some of the artists of the Surrealist group, founded by André Breton in 1924...

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29 Mar 2023
UK, London
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