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PAUL ELUARD (1895-1952) Poésie et Vérité, 1942

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PAUL ELUARD (1895-1952)
Poésie et Vérité, 1942
Avec envoi 'à Jeanne et à Lucien leur tendre ami Paul'
17 pages peintes de gouache et aquarelle
Broché, couverture repliée imprimée en rouge et bleu pâle
In-8 couronne, (194 x 144 mm; 7 5/8 x 5 11/16in), 108 pages
Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, Collection des Cahiers du Rhône, 20 février 1943

autograph dedication 'à Jeanne et à Lucien leur tendre ami Paul'
17 pages painted with gouache and watercolour
Paperback, lining cover printed in light red and blue
8vo (194 x 144 mm; 7 5/8 x 5 11/16in), 108 pages
Neuchâtel, Édition Baconnière, Collection des Cahiers du Rhône, 20 February 1943
Footnotes:
Provenance
Collection Maurice Bazy, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.

Exemplaire unique magnifiquement enrichi par Paul Éluard de 17 magnifiques et coloriées peintures originales exécutées à l'encre de Chine et à la gouache de couleurs, directement sur les pages du volume, inspirées de la fameuse technique dite du « Rorschach », du nom du test projectif inventé par le psychiatre et neurologue suisse Hermann Rorschach (1884-1922), et consistant à établir les tendances profondes de la personnalité à l'aide de compositions formées de taches d'encre symétriques obtenues par pliage.

À la différence du test psychologique, ces peintures exécutées par Éluard sont ici d'une grande richesse et exubérance de coloris. Ils ornent la couverture du volume et seize pleines pages intérieures : le recto du premier feuillet blanc, le faux-titre, le recto du feuillet suivant la justification, la page portant la mention de seconde partie, la page portant l'indication de la table, le verso en vis-à-vis de celle-ci, ainsi que toutes les pages de titre des poèmes : « Liberté », « Sur les pentes inférieures », « Dimanche après-midi », « Écris plus vite », « La Dernière nuit », « N », « Façons de parler, façons de voir », « Hasards noirs des voyages », « Rêves », « La Tête inerte ».

Toutes ces compositions, quoique bâties sur le même procédé, sont très variées ; aucune ne recourt aux mêmes couleurs, ni à la même façon d'organiser les taches sur la page. Certaines se déploient selon l'axe vertical de pliure sur toute la hauteur de la page, tandis que d'autres s'espacent et s'aèrent vers les bords ; certaines offrent une luxuriance colorée de papillons ou de fleurs exotiques, d'autres présentent une concentration plus sobre et plus énigmatique ; l'ensemble est éclatant et joue de l'encre et de la gouache avec une manifeste virtuosité. La composition du premier plat de la couverture constitue à cet égard un superbe encadrement ornemental.

Il faut rappeler que Paul Éluard s'adonnait depuis son enfance fréquemment au dessin.
Ces compositionsétaientdemeurées inconnues.

La composition figurant sur le premier feuillet porte cet envoi autographe signé du poète aux crayons de couleurs :
À
Jeanne et Lucien
leur tendre ami
Paul Éluard

Les destinataires de cet envoi sont le psychiatre français Lucien Bonnafé (1912-2003) et sa femme.
Père de la psychiatrie « désaliéniste », Lucien Bonnafé fut très proche des surréalistes comme Breton, Max Ernst ou René Crevel. Ce ne fut pas étonnant qu'il hébergea et cacha Paul Éluard en 1943 dans son asile psychiatrique de Saint-Alban, en Lozère, après que le poète eut dû quitter précipitamment son domicile légal et entrer dans la clandestinité, à cause de la publication à Paris pendant l'été 1941 du poème 'Liberté', qu'il avait signé de son nom. Ce poème avait été imprimé sur des milliers de tracts et parachuté par l'aviation anglaise en France. Le poème étant signé de son nom, Paul Eluard n'avait pas d'autre choix que d'entrer dans la clandestinité.

Lucien Bonnafé fut l'un des premiers à diffuser sous le manteau le livre de Paul Eluard Poésie et vérité 1942. Lucien Bonnafé, qui est mort en mars 2003, fut un des grands psychiatres militants de la « psychiatrie institutionnelle », intégrant la créativité et l'engagement politique (il fut toute sa vie membre du Parti Communiste Français) à une véritable expérience de vie avec les internés. L'asile de Saint-Alban, dont il devint le directeur le 1er janvier 1943 fut un lieu où de nombreux juifs, des résistants, des artistes ou des intellectuels pourchassés se cachèrent, se faisant passer pour des malades mentaux ou rejoignant des équipes de soignants Denis Glaeser, Paul Eluard, Nusch, Georges Sadoul, Georges Canguilhem.

Le poète y séjourna avec Nusch durant tout l'hiver 1943, du mois de novembre à février 1944 et y revint fréquemment comme à un port d'attache, après chacun de ses déplacements effectués pour éditer ses ouvrages clandestins. Le mélancolique château de Saint-Alban où était installé l'asile du docteur Bonnafé, le curieux cimetière des fous, ainsi que les visages tourmentés des aliénés l'impressionnèrent beaucoup. Il y écrivit nombre des poèmes du recueil Le Lit la table, publié en 1944 dans le n°3 de Lettres, à Genève, qui fut repris en volume, en 1945, sous le titre Souvenir de la maison des fous, illustré par son gendre Gérard Vuillamy.

Dans Eluard, Picasso et la peinture (Genève, 1983), Jean-Charles Gateau écrit que Paul Eluard 'fit un test de Rorschach avec Bonnafé, et, s'intéressant à ce test comme provocateur de rêveries, fabriqua lui-même des lavis analogues dont il ornait son papier à lettre'.

Durant la même période il réalisa également 9 gouaches similaires sur un exemplaire du Livre ouvert III. Paul Eluard fut, parmi les surréalistes, celui qui utilisa le plus cette technique inspirée des tests de Rorschach.

Il écrivit aussi des poèmes inspirés par certains malades de l'établissement, qui parurent illustrés par Gérard William sous le titre Souvenirs de la maison des fous en 1946.

Extraordinaire exemplaire unissant le poète résistant à l'alchimie créative des fous, témoignant d'une époque terrible de combat pour la poésie et la liberté.

Cet ouvrage provient de la collection de Maurice Bazy, libraire parisien spécialisé dans les ouvrages, documents et autographes des XIXe et XXe siècle, en particulier ce qui concerne les avant-gardes et, au premier chef, le surréalisme, sous toutes ses formes. Il est apparu pour la première fois après sa disparition lors de la canicule de 2003.

This unique manuscript, magnificently illuminated by Paul Éluard with 17 sumptuous, vivid, original paintings executed with Indian ink and colored gouache, directly on the pages of the volume, inspired by the famous technique known as 'Rorschach', named after the projective test invented by the Swiss psychiatrist and neurologist Hermann Rorschach (1884-1922), which consists in establishing the deep tendencies of the personality with the help of compositions formed by symmetrical inkblots obtained by folding.
Unlike the psychological test, Éluard's paintings featured here are richly decorated and vibrant with color. They illuminate the cover of the volume as well as sixteen full pages inside: the front of the first blank sheet, the false title, the front of the sheet following the justification, the page bearing the mention of the second part, the page bearing the indication of the table of contents, the reverse side opposite it, as well as all the title pages of each poem: 'Liberté', 'Sur les pentes inférieures ', 'Dimanche après-midi', ' Écris plus vite', ' La Dernière nuit', ' N', 'Façons de parler, façons de voir', 'Hasards noirs des voyages ', 'Rêves', 'La Tête inerte'.
All his compositions are structured following the same process, yet they are extremely varied; the colors are different for each painting, the inkblots are placed differently on the page. Some are displayed along the vertical folding axis over the entire height of the page, while others are spaced out and dispersed along the edges; some offer a colorful luxuriance of butterflies or exotic flowers, others present a more sober and enigmatic ensemble; the collection is exuberant, the interplay of ink and gouache is applied with obvious virtuosity. The composition of the first plate of the cover constitutes in this respect a superb ornamental frame.
One might remember that since childhood Paul Éluard often enjoyed drawing.
These particular compositions had remained unknown.
The composition on the first page bears this autographed message from the poet in colored pencil:
To Jeanne and Lucien
their loving friend
Paul Éluard

The recipients of this gift were the French psychiatrist Lucien Bonnafé (1912-2003) and his wife.
The Father of 'Disalienation' psychiatry, Lucien Bonnafé was very close to Surrealists such as Breton, Max Ernst or René Crevel. Consequently, he sheltered and hid Paul Éluard in 1943 in his psychiatric hospital in Saint-Alban, Lozère, after the poet had to flee his legal residence and go underground, because of the publication in the summer of 1941, in Paris, of the poem 'Liberté', which he had signed with his name. The poem had been printed on thousands of leaflets and dropped by the British air force over France. As the poem was signed with his name, Paul Eluard had no other choice but to go underground.
Lucien Bonnafé was one of the first to distribute Paul Eluard's book Poésie et vérité 1942 under the table. Lucien Bonnafé, who died in March 2003, was one of the great militant psychiatrists of 'institutional psychiatry', blending creativity and political commitment (he was a member of the French Communist Party all his life) with a real experience of living with his patients. The Saint-Alban asylum, of which he became director on January 1st, 1943, was a place where many Jews, resistance fighters, artists and intellectuals who were being hunted down hid, posing as mental patients or joining teams of caregivers such as Denis Glaeser, Paul Eluard, Nusch, Georges Sadoul and Georges Canguilhem.
The poet stayed there with Nusch throughout the winter of 1943, from November to February 1944, and frequently returned there as if to a home port, after each of his trips to publish his clandestine works. The...

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29 Mar 2023
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PAUL ELUARD (1895-1952)
Poésie et Vérité, 1942
Avec envoi 'à Jeanne et à Lucien leur tendre ami Paul'
17 pages peintes de gouache et aquarelle
Broché, couverture repliée imprimée en rouge et bleu pâle
In-8 couronne, (194 x 144 mm; 7 5/8 x 5 11/16in), 108 pages
Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, Collection des Cahiers du Rhône, 20 février 1943

autograph dedication 'à Jeanne et à Lucien leur tendre ami Paul'
17 pages painted with gouache and watercolour
Paperback, lining cover printed in light red and blue
8vo (194 x 144 mm; 7 5/8 x 5 11/16in), 108 pages
Neuchâtel, Édition Baconnière, Collection des Cahiers du Rhône, 20 February 1943
Footnotes:
Provenance
Collection Maurice Bazy, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.

Exemplaire unique magnifiquement enrichi par Paul Éluard de 17 magnifiques et coloriées peintures originales exécutées à l'encre de Chine et à la gouache de couleurs, directement sur les pages du volume, inspirées de la fameuse technique dite du « Rorschach », du nom du test projectif inventé par le psychiatre et neurologue suisse Hermann Rorschach (1884-1922), et consistant à établir les tendances profondes de la personnalité à l'aide de compositions formées de taches d'encre symétriques obtenues par pliage.

À la différence du test psychologique, ces peintures exécutées par Éluard sont ici d'une grande richesse et exubérance de coloris. Ils ornent la couverture du volume et seize pleines pages intérieures : le recto du premier feuillet blanc, le faux-titre, le recto du feuillet suivant la justification, la page portant la mention de seconde partie, la page portant l'indication de la table, le verso en vis-à-vis de celle-ci, ainsi que toutes les pages de titre des poèmes : « Liberté », « Sur les pentes inférieures », « Dimanche après-midi », « Écris plus vite », « La Dernière nuit », « N », « Façons de parler, façons de voir », « Hasards noirs des voyages », « Rêves », « La Tête inerte ».

Toutes ces compositions, quoique bâties sur le même procédé, sont très variées ; aucune ne recourt aux mêmes couleurs, ni à la même façon d'organiser les taches sur la page. Certaines se déploient selon l'axe vertical de pliure sur toute la hauteur de la page, tandis que d'autres s'espacent et s'aèrent vers les bords ; certaines offrent une luxuriance colorée de papillons ou de fleurs exotiques, d'autres présentent une concentration plus sobre et plus énigmatique ; l'ensemble est éclatant et joue de l'encre et de la gouache avec une manifeste virtuosité. La composition du premier plat de la couverture constitue à cet égard un superbe encadrement ornemental.

Il faut rappeler que Paul Éluard s'adonnait depuis son enfance fréquemment au dessin.
Ces compositionsétaientdemeurées inconnues.

La composition figurant sur le premier feuillet porte cet envoi autographe signé du poète aux crayons de couleurs :
À
Jeanne et Lucien
leur tendre ami
Paul Éluard

Les destinataires de cet envoi sont le psychiatre français Lucien Bonnafé (1912-2003) et sa femme.
Père de la psychiatrie « désaliéniste », Lucien Bonnafé fut très proche des surréalistes comme Breton, Max Ernst ou René Crevel. Ce ne fut pas étonnant qu'il hébergea et cacha Paul Éluard en 1943 dans son asile psychiatrique de Saint-Alban, en Lozère, après que le poète eut dû quitter précipitamment son domicile légal et entrer dans la clandestinité, à cause de la publication à Paris pendant l'été 1941 du poème 'Liberté', qu'il avait signé de son nom. Ce poème avait été imprimé sur des milliers de tracts et parachuté par l'aviation anglaise en France. Le poème étant signé de son nom, Paul Eluard n'avait pas d'autre choix que d'entrer dans la clandestinité.

Lucien Bonnafé fut l'un des premiers à diffuser sous le manteau le livre de Paul Eluard Poésie et vérité 1942. Lucien Bonnafé, qui est mort en mars 2003, fut un des grands psychiatres militants de la « psychiatrie institutionnelle », intégrant la créativité et l'engagement politique (il fut toute sa vie membre du Parti Communiste Français) à une véritable expérience de vie avec les internés. L'asile de Saint-Alban, dont il devint le directeur le 1er janvier 1943 fut un lieu où de nombreux juifs, des résistants, des artistes ou des intellectuels pourchassés se cachèrent, se faisant passer pour des malades mentaux ou rejoignant des équipes de soignants Denis Glaeser, Paul Eluard, Nusch, Georges Sadoul, Georges Canguilhem.

Le poète y séjourna avec Nusch durant tout l'hiver 1943, du mois de novembre à février 1944 et y revint fréquemment comme à un port d'attache, après chacun de ses déplacements effectués pour éditer ses ouvrages clandestins. Le mélancolique château de Saint-Alban où était installé l'asile du docteur Bonnafé, le curieux cimetière des fous, ainsi que les visages tourmentés des aliénés l'impressionnèrent beaucoup. Il y écrivit nombre des poèmes du recueil Le Lit la table, publié en 1944 dans le n°3 de Lettres, à Genève, qui fut repris en volume, en 1945, sous le titre Souvenir de la maison des fous, illustré par son gendre Gérard Vuillamy.

Dans Eluard, Picasso et la peinture (Genève, 1983), Jean-Charles Gateau écrit que Paul Eluard 'fit un test de Rorschach avec Bonnafé, et, s'intéressant à ce test comme provocateur de rêveries, fabriqua lui-même des lavis analogues dont il ornait son papier à lettre'.

Durant la même période il réalisa également 9 gouaches similaires sur un exemplaire du Livre ouvert III. Paul Eluard fut, parmi les surréalistes, celui qui utilisa le plus cette technique inspirée des tests de Rorschach.

Il écrivit aussi des poèmes inspirés par certains malades de l'établissement, qui parurent illustrés par Gérard William sous le titre Souvenirs de la maison des fous en 1946.

Extraordinaire exemplaire unissant le poète résistant à l'alchimie créative des fous, témoignant d'une époque terrible de combat pour la poésie et la liberté.

Cet ouvrage provient de la collection de Maurice Bazy, libraire parisien spécialisé dans les ouvrages, documents et autographes des XIXe et XXe siècle, en particulier ce qui concerne les avant-gardes et, au premier chef, le surréalisme, sous toutes ses formes. Il est apparu pour la première fois après sa disparition lors de la canicule de 2003.

This unique manuscript, magnificently illuminated by Paul Éluard with 17 sumptuous, vivid, original paintings executed with Indian ink and colored gouache, directly on the pages of the volume, inspired by the famous technique known as 'Rorschach', named after the projective test invented by the Swiss psychiatrist and neurologist Hermann Rorschach (1884-1922), which consists in establishing the deep tendencies of the personality with the help of compositions formed by symmetrical inkblots obtained by folding.
Unlike the psychological test, Éluard's paintings featured here are richly decorated and vibrant with color. They illuminate the cover of the volume as well as sixteen full pages inside: the front of the first blank sheet, the false title, the front of the sheet following the justification, the page bearing the mention of the second part, the page bearing the indication of the table of contents, the reverse side opposite it, as well as all the title pages of each poem: 'Liberté', 'Sur les pentes inférieures ', 'Dimanche après-midi', ' Écris plus vite', ' La Dernière nuit', ' N', 'Façons de parler, façons de voir', 'Hasards noirs des voyages ', 'Rêves', 'La Tête inerte'.
All his compositions are structured following the same process, yet they are extremely varied; the colors are different for each painting, the inkblots are placed differently on the page. Some are displayed along the vertical folding axis over the entire height of the page, while others are spaced out and dispersed along the edges; some offer a colorful luxuriance of butterflies or exotic flowers, others present a more sober and enigmatic ensemble; the collection is exuberant, the interplay of ink and gouache is applied with obvious virtuosity. The composition of the first plate of the cover constitutes in this respect a superb ornamental frame.
One might remember that since childhood Paul Éluard often enjoyed drawing.
These particular compositions had remained unknown.
The composition on the first page bears this autographed message from the poet in colored pencil:
To Jeanne and Lucien
their loving friend
Paul Éluard

The recipients of this gift were the French psychiatrist Lucien Bonnafé (1912-2003) and his wife.
The Father of 'Disalienation' psychiatry, Lucien Bonnafé was very close to Surrealists such as Breton, Max Ernst or René Crevel. Consequently, he sheltered and hid Paul Éluard in 1943 in his psychiatric hospital in Saint-Alban, Lozère, after the poet had to flee his legal residence and go underground, because of the publication in the summer of 1941, in Paris, of the poem 'Liberté', which he had signed with his name. The poem had been printed on thousands of leaflets and dropped by the British air force over France. As the poem was signed with his name, Paul Eluard had no other choice but to go underground.
Lucien Bonnafé was one of the first to distribute Paul Eluard's book Poésie et vérité 1942 under the table. Lucien Bonnafé, who died in March 2003, was one of the great militant psychiatrists of 'institutional psychiatry', blending creativity and political commitment (he was a member of the French Communist Party all his life) with a real experience of living with his patients. The Saint-Alban asylum, of which he became director on January 1st, 1943, was a place where many Jews, resistance fighters, artists and intellectuals who were being hunted down hid, posing as mental patients or joining teams of caregivers such as Denis Glaeser, Paul Eluard, Nusch, Georges Sadoul and Georges Canguilhem.
The poet stayed there with Nusch throughout the winter of 1943, from November to February 1944, and frequently returned there as if to a home port, after each of his trips to publish his clandestine works. The...

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