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PENDULE OTTOMANE PORTIQUE double face en...

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PENDULE OTTOMANE PORTIQUE double face en bronze patiné et doré, formée de quatre colonnes tronconiques surmontées de vases fleuries. Le dôme à décor de palmettes sommé d'un croissant. Double cadran, face et revers en émail, ceint d'une guirlande de chênes et d'une frise florale.
Base quadrangulaire à décor de frise d'acanthe.
Epoque Restauration
H. 63 ; L. 32,8 ; P. 23,8 cm
Tâches et usures. Oxydations

Le goût pour l'Orient était déjà prononcé dès le Grand Siècle, comme en témoigne la pro fusion de pièces transférant l'action au sérail. Entre 1621 et 1656, une dizaine de tragédies et tragi-comédies, telle la Rhodienne ou la cruauté de Solyman de Mainfray (1621) peignaient les moeurs au-delà de l'Hellespont. Sous Louis XIV, cette veine est ressuscitée par le Bajazet de Jean Racine (1672) qui remporte un franc succès et façonne cette vision de l'Orient fantasmé.
Fort de cet imaginaire, les artistes et artisans d'art en furent durablement marqués. Si à la fin du XVIIe siècle, turqueries et chinoiseries se côtoyèrent dans un étonnant syncrétisme telles dans la tapisserie l'Audience du Prince ou la suite de l'Empereur de Chine, au XVIIIe siècle, ces genres se distinguèrent probablement en raison du nombre croissant d'artistes ayant eu l'opportunité de se rendre à Constantinople et de parcourir l'Empire Ottoman - tel Jean-Étienne Liotard qui se vêtit à la mode turque à son retour, lors de son séjour parisien. Le témoin le plus éloquent est sans conteste la chambre turque de Madame de Pompadour, dans sa résidence de Bellevue où Carl Van Loo représente une sultane buvant du café et deux sultanes faisant de la broderie (vers 1752). Dans les arts déco ratifs, le goût du lit à trois dossiers «à la turque» se répand. Jean-Baptiste I Tilliard (1685-1766) exécute vers 1755 un tel lit, conservé au château de Versailles, archétypal du style rocaille. Les premières pendules à la turque naissent à ce moment, telle la pendule «à la turque», signée d'Antoine Galland vendue chez Christie's Paris le 6 novembre 2015. Sous Louis XVI, la pendule aux sultanes du comte d'Artois vint garnir le boudoir turc du comte d'Artois. Livrée le 31 décembre 1781, elle eut un retentissement certain.
Eclipsé sous l'Empire par le style retour d'Egypte, à la Restauration le goût à la turque renaît à la faveur de la guerre d'indépendance grecque (1821-1829) et surtout après la mort de Lord Byron à Missolonghi en 1824, représenté sur certaines pendules dans les bras de la Grèce. Après Scènes de massacres à Scio en1824, d'Eugène Delacroix, la mode turque devint plus prégnante, comme en témoigne la production de pendules en porcelaine de Jacob Petit au cavalier turc terrassant un tigre. La pendule que nous présentons est très influencée par l'archi tecture ottomane. En 1453, avec la conquête de Constantinople, la basilique Sainte Sophie devient un modèle absolu de l'architecture religieuse, telle la mosquée Süleymaniye construite par Sinan. Ici, avec une certaine liberté, le maître bronzier transforme le dôme ottoman en bulbe, plus en phase avec la tradition occidentale baroque. Néanmoins, elle est sommée d'un croissant telles Sainte Sophie et les mosquées ottomanes. Son système de double cadran est très original, ainsi que son cadran émaillé simulant des chiffres de contrées lointaines renforçant son exotisme.

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Estimate
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Time, Location
22 Sep 2020
France, Neuilly
Auction House
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PENDULE OTTOMANE PORTIQUE double face en bronze patiné et doré, formée de quatre colonnes tronconiques surmontées de vases fleuries. Le dôme à décor de palmettes sommé d'un croissant. Double cadran, face et revers en émail, ceint d'une guirlande de chênes et d'une frise florale.
Base quadrangulaire à décor de frise d'acanthe.
Epoque Restauration
H. 63 ; L. 32,8 ; P. 23,8 cm
Tâches et usures. Oxydations

Le goût pour l'Orient était déjà prononcé dès le Grand Siècle, comme en témoigne la pro fusion de pièces transférant l'action au sérail. Entre 1621 et 1656, une dizaine de tragédies et tragi-comédies, telle la Rhodienne ou la cruauté de Solyman de Mainfray (1621) peignaient les moeurs au-delà de l'Hellespont. Sous Louis XIV, cette veine est ressuscitée par le Bajazet de Jean Racine (1672) qui remporte un franc succès et façonne cette vision de l'Orient fantasmé.
Fort de cet imaginaire, les artistes et artisans d'art en furent durablement marqués. Si à la fin du XVIIe siècle, turqueries et chinoiseries se côtoyèrent dans un étonnant syncrétisme telles dans la tapisserie l'Audience du Prince ou la suite de l'Empereur de Chine, au XVIIIe siècle, ces genres se distinguèrent probablement en raison du nombre croissant d'artistes ayant eu l'opportunité de se rendre à Constantinople et de parcourir l'Empire Ottoman - tel Jean-Étienne Liotard qui se vêtit à la mode turque à son retour, lors de son séjour parisien. Le témoin le plus éloquent est sans conteste la chambre turque de Madame de Pompadour, dans sa résidence de Bellevue où Carl Van Loo représente une sultane buvant du café et deux sultanes faisant de la broderie (vers 1752). Dans les arts déco ratifs, le goût du lit à trois dossiers «à la turque» se répand. Jean-Baptiste I Tilliard (1685-1766) exécute vers 1755 un tel lit, conservé au château de Versailles, archétypal du style rocaille. Les premières pendules à la turque naissent à ce moment, telle la pendule «à la turque», signée d'Antoine Galland vendue chez Christie's Paris le 6 novembre 2015. Sous Louis XVI, la pendule aux sultanes du comte d'Artois vint garnir le boudoir turc du comte d'Artois. Livrée le 31 décembre 1781, elle eut un retentissement certain.
Eclipsé sous l'Empire par le style retour d'Egypte, à la Restauration le goût à la turque renaît à la faveur de la guerre d'indépendance grecque (1821-1829) et surtout après la mort de Lord Byron à Missolonghi en 1824, représenté sur certaines pendules dans les bras de la Grèce. Après Scènes de massacres à Scio en1824, d'Eugène Delacroix, la mode turque devint plus prégnante, comme en témoigne la production de pendules en porcelaine de Jacob Petit au cavalier turc terrassant un tigre. La pendule que nous présentons est très influencée par l'archi tecture ottomane. En 1453, avec la conquête de Constantinople, la basilique Sainte Sophie devient un modèle absolu de l'architecture religieuse, telle la mosquée Süleymaniye construite par Sinan. Ici, avec une certaine liberté, le maître bronzier transforme le dôme ottoman en bulbe, plus en phase avec la tradition occidentale baroque. Néanmoins, elle est sommée d'un croissant telles Sainte Sophie et les mosquées ottomanes. Son système de double cadran est très original, ainsi que son cadran émaillé simulant des chiffres de contrées lointaines renforçant son exotisme.

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22 Sep 2020
France, Neuilly
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