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LOT 92

PROUST. L.a.s. à Lucien Daudet. [1918]. 2 p. Sur ses talents de peintre et un "amour chaste"

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PROUST, MARCEL

LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LUCIEN DAUDET.
[FIN NOVEMBRE-DÉBUT DÉCEMBRE 1918].

2 pages in-12 (180 x 133 mm), sur un bifeuillet. Filigrane "Old Hickory Bound". Signé "ton Marcel".

Sur les talents de peintre de Lucien.

En ouvrant le livre de Mme Daudet que Lucien lui avait déposé, Proust a découvert un dessin de son ami : « quel peintre tu es, comme on retrouve dans cette tête d’enfant tes merveilleuses qualités. La profondeur des yeux perforés par le regard, tout ce dessin si approfondi et modelé d’une figure d’enfant, qui a fait mieux que cela ? Et la bouche, et la matière douce, unie, "filée" comme du verre des cheveux, et le goût exquis de la même couleur avec une sobriété digne de Chardin. Je repense à ton portrait de Madame Daudet, à la Tour-Pagode, et je pense combien tu as de "cordes à ton arc". » Le livre de Mme Daudet est Quand Odile saura lire, paru aux éditions Crès en 1919 (et envoyé à quelques intimes déjà à la fin de l’année 1918) ; il était illustré du portrait d’Odile Chauvelot, sa petite-fille, par son fils Lucien Daudet.
Formé à l’Académie Julian, Lucien Daudet aspirait à une carrière artistique, mais après des expositions en 1906 et 1907, il renonça peu à peu à devenir peintre et se lança dans l’écriture, encouragé aussi dans cet art par Proust. Il pourrait être l’auteur d’un portrait de son ami (Tadié, p. 298, n. 2). Cette lettre de 1918 est la dernière faisant allusion aux talents picturaux de Lucien Daudet.

Proust termine sa missive en évoquant une relation amoureuse : "Discrétion entière, n’est-ce pas, relativement à l’incroyable "liaison chaste", absolument chaste. Mais qui le croirait ? Mille tendresses de ton Marcel". Il s’agit d’Henri Rochat, jeune serveur du Ritz qui deviendra début 1919 l’un de ses secrétaires occasionnels, et l’un des seuls amants avec lesquels, pour la premières fois, Proust s’affichait. Comme Albertine, il logeait chez Proust et l’amusait en jouant aux dames ; c’est aussi le modèle de Morel.

Kolb datait cette lettre de la mi-novembre 1918.

Provenance : Jean Davray (Drouot, 1961, l’une des 7 lettres du lot 302). -- Suzy Mante-Proust, puis Patricia Mante-Proust.

Référence : Kolb, XVII, n° 194. -- Mon cher Petit, p. 33.

Condition Report:
To request a condition report for this lot, please email Benoit.Puttemans@sothebys.com

Pour un rapport de condition détaillé, n’hésitez pas à contacter : benoit.puttemans@sothebys.com

Please note: Condition XVI of the Conditions of Business for Buyers (Online Only) is not applicable to this lot. (Veuillez noter que l’Article XVI des Conditions Générales de Vente applicables aux Acheteurs (Ventes Effectuées Exclusivement en Ligne) n’est pas applicable pour ce lot.)

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Time, Location
22 Jun 2020
France, Paris
Auction House
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PROUST, MARCEL

LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À LUCIEN DAUDET.
[FIN NOVEMBRE-DÉBUT DÉCEMBRE 1918].

2 pages in-12 (180 x 133 mm), sur un bifeuillet. Filigrane "Old Hickory Bound". Signé "ton Marcel".

Sur les talents de peintre de Lucien.

En ouvrant le livre de Mme Daudet que Lucien lui avait déposé, Proust a découvert un dessin de son ami : « quel peintre tu es, comme on retrouve dans cette tête d’enfant tes merveilleuses qualités. La profondeur des yeux perforés par le regard, tout ce dessin si approfondi et modelé d’une figure d’enfant, qui a fait mieux que cela ? Et la bouche, et la matière douce, unie, "filée" comme du verre des cheveux, et le goût exquis de la même couleur avec une sobriété digne de Chardin. Je repense à ton portrait de Madame Daudet, à la Tour-Pagode, et je pense combien tu as de "cordes à ton arc". » Le livre de Mme Daudet est Quand Odile saura lire, paru aux éditions Crès en 1919 (et envoyé à quelques intimes déjà à la fin de l’année 1918) ; il était illustré du portrait d’Odile Chauvelot, sa petite-fille, par son fils Lucien Daudet.
Formé à l’Académie Julian, Lucien Daudet aspirait à une carrière artistique, mais après des expositions en 1906 et 1907, il renonça peu à peu à devenir peintre et se lança dans l’écriture, encouragé aussi dans cet art par Proust. Il pourrait être l’auteur d’un portrait de son ami (Tadié, p. 298, n. 2). Cette lettre de 1918 est la dernière faisant allusion aux talents picturaux de Lucien Daudet.

Proust termine sa missive en évoquant une relation amoureuse : "Discrétion entière, n’est-ce pas, relativement à l’incroyable "liaison chaste", absolument chaste. Mais qui le croirait ? Mille tendresses de ton Marcel". Il s’agit d’Henri Rochat, jeune serveur du Ritz qui deviendra début 1919 l’un de ses secrétaires occasionnels, et l’un des seuls amants avec lesquels, pour la premières fois, Proust s’affichait. Comme Albertine, il logeait chez Proust et l’amusait en jouant aux dames ; c’est aussi le modèle de Morel.

Kolb datait cette lettre de la mi-novembre 1918.

Provenance : Jean Davray (Drouot, 1961, l’une des 7 lettres du lot 302). -- Suzy Mante-Proust, puis Patricia Mante-Proust.

Référence : Kolb, XVII, n° 194. -- Mon cher Petit, p. 33.

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Pour un rapport de condition détaillé, n’hésitez pas à contacter : benoit.puttemans@sothebys.com

Please note: Condition XVI of the Conditions of Business for Buyers (Online Only) is not applicable to this lot. (Veuillez noter que l’Article XVI des Conditions Générales de Vente applicables aux Acheteurs (Ventes Effectuées Exclusivement en Ligne) n’est pas applicable pour ce lot.)

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