Search Price Results
Wish

LOT 59

Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). L.A.S.,... - Lot 59 - Ader

[ translate ]

Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). L.A.S., [La Grenadière près Tours] 24 janvier 1837, à François Mignet; 3pages in-4, adresse. Belle lettre à l’historien, lors de son séjour à La Grenadière. Il rassure Mignet: «Je me plais beaucoup dans ma bicoque et malgré le badigeon de gloire que lui a donné M. de Balzac, je vois qu’on y peut vivre à l’abri des importuns». [La Grenadière est une nouvelle de Balzac, inspirée par son séjour dans cette maison en 1830.] Il encourage Mignet à suivre son exemple: «Il me suffit de l’amour de la retraite pour m’en trouver bien […] dans une pareille solitude, il y a longtemps que votre ouvrage serait terminé et je ne serais pas toujours à me dire: mais quand le lirai-je donc? Dépêchez-vous, nous autres vieux, nous avons à craindre non pas que ce qui est bon et bien n’arrive point, mais de n’être plus là quand le tems viendra»…De sa retraite, il suit la politique: «Thiers, dont j’ai lu et relu les paroles, me semble s’être placé plus haut qu’il n’avait été précédemment.[…] Jamais il n’avait montré un aussi grand talent appliqué à une aussi grande force de raisonnement». Il ne devrait cependant pas pouvoir revenir au pouvoir avant longtemps. À propos de la notice que Mignet vient de rédiger sur Sieyès, c’est «une appréciation parfaite du grand rôle de cet oracle révolutionnaire. J’ai retrouvé là avec plaisir la petite anecdote que M. de T. [Talleyrand] nous raconta chez M. Laffitte […] Ainsi Sieyès pensait à la garde nationale avant Lafayette. Il pensait avant que Laf. rêvât»… Il évoque son ami Fabreguettes à la recherche d’un poste de consul, et termine sur son peu d’inspiration: «des essais informes, produits à batton rompu, voilà tout au plus ce dont je puis être capable, des chansons en prose, bonnes ou mauvaises, voilà tout. […] Et puis je ne crois plus guère qu’à la possibilité d’écrire l’histoire. Son tems est venu pour nous et vous allez nous en donner de nouvelles preuves»… Il félicite Mignet pour sa récente élection à l’Académie française (29 décembre 1836): «Je me figurais que vous alliez barrer le chemin à Hugo, qui a doublement besoin de l’académie. Quelle a été ma surprise de voir que c’est à C. Bonjour que vous faisiez fermer la porte au nez. Je ne sais trop si je dois vous féliciter d’être d’un corps qui a été sur le point de vous préférer Bonjour et que tous vous l’eut préféré à Hugo»… On joint une L.A.S (1p. in-8) à Rousselin de Saint-Albin.

[ translate ]

View it on
Sale price
Unlock
Estimate
Unlock
Time, Location
28 Mar 2024
France, Paris
Auction House
Unlock

[ translate ]

Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). L.A.S., [La Grenadière près Tours] 24 janvier 1837, à François Mignet; 3pages in-4, adresse. Belle lettre à l’historien, lors de son séjour à La Grenadière. Il rassure Mignet: «Je me plais beaucoup dans ma bicoque et malgré le badigeon de gloire que lui a donné M. de Balzac, je vois qu’on y peut vivre à l’abri des importuns». [La Grenadière est une nouvelle de Balzac, inspirée par son séjour dans cette maison en 1830.] Il encourage Mignet à suivre son exemple: «Il me suffit de l’amour de la retraite pour m’en trouver bien […] dans une pareille solitude, il y a longtemps que votre ouvrage serait terminé et je ne serais pas toujours à me dire: mais quand le lirai-je donc? Dépêchez-vous, nous autres vieux, nous avons à craindre non pas que ce qui est bon et bien n’arrive point, mais de n’être plus là quand le tems viendra»…De sa retraite, il suit la politique: «Thiers, dont j’ai lu et relu les paroles, me semble s’être placé plus haut qu’il n’avait été précédemment.[…] Jamais il n’avait montré un aussi grand talent appliqué à une aussi grande force de raisonnement». Il ne devrait cependant pas pouvoir revenir au pouvoir avant longtemps. À propos de la notice que Mignet vient de rédiger sur Sieyès, c’est «une appréciation parfaite du grand rôle de cet oracle révolutionnaire. J’ai retrouvé là avec plaisir la petite anecdote que M. de T. [Talleyrand] nous raconta chez M. Laffitte […] Ainsi Sieyès pensait à la garde nationale avant Lafayette. Il pensait avant que Laf. rêvât»… Il évoque son ami Fabreguettes à la recherche d’un poste de consul, et termine sur son peu d’inspiration: «des essais informes, produits à batton rompu, voilà tout au plus ce dont je puis être capable, des chansons en prose, bonnes ou mauvaises, voilà tout. […] Et puis je ne crois plus guère qu’à la possibilité d’écrire l’histoire. Son tems est venu pour nous et vous allez nous en donner de nouvelles preuves»… Il félicite Mignet pour sa récente élection à l’Académie française (29 décembre 1836): «Je me figurais que vous alliez barrer le chemin à Hugo, qui a doublement besoin de l’académie. Quelle a été ma surprise de voir que c’est à C. Bonjour que vous faisiez fermer la porte au nez. Je ne sais trop si je dois vous féliciter d’être d’un corps qui a été sur le point de vous préférer Bonjour et que tous vous l’eut préféré à Hugo»… On joint une L.A.S (1p. in-8) à Rousselin de Saint-Albin.

[ translate ]
Sale price
Unlock
Estimate
Unlock
Time, Location
28 Mar 2024
France, Paris
Auction House
Unlock
View it on