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LOT 19

René Magritte (1898-1967), Paysage avec un homme à cheval (L'Empire des lumières)

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René Magritte (1898-1967)
Paysage avec un homme à cheval (L'Empire des lumières)
huile sur toile
45 x 50.3 cm.
Peint en 1967

oil on canvas
17 ¾ x 19 7/8 in.
Painted in 1967

Special Notice

Artist''s Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist''s Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist''s collection agent.

Saleroom Notice
Please note that this oil was painted in 1967, as stated in the cataloguing and in the note online.
Veuillez noter que la présente oeuvre a été peinte en 1967, comme indiqué au cataloguing et sur la notice en ligne.

Pre-Lot Text
Provenant d'une collection privée européenne
Post Lot Text
Entre 1949 et 1964, Magritte peint dix-sept versions à l'huile, et dix autres à la gouache, de son concept de «L'Empire des lumières» - un titre imaginé par son ami Paul Nougé, maître à penser du surréalisme belge.
Le présent «Empire des lumières» est la dernière peinture à l'huile que l'artiste réalise sur ce sujet. Chaque déclinaison de son idée distille à sa manière quelques ingrédients essentiels – une scène de rue nocturne dans un paysage rural tranquille et soigné (ou, dans certaines versions, un décor urbain qui n'est pas sans rappeler la rue Esseghem où réside Magritte, dans les beaux quartiers de Bruxelles), constellé de quelques fenêtres faiblement éclairées. Il est tard. À cette heure-ci, la plupart des occupants doivent être couchés. Seul l'observateur est pris à témoin du spectacle étrange qui surplombe les toits - et les cimes des arbres : la nuit est tombée et pourtant il n'y a ni lune, ni étoiles à l'horizon. Pas même une once d'obscurité. À la place, la voûte céleste est occupée comme en plein jour par un ciel bleu lumineux qui s'étend à perte de vue, et sur lequel flottent paresseusement des nuages. Fidèle à ses habitudes, Magritte donne à voir cette scène de manière purement descriptive, comme si de rien n'était. Ici tout coule de source – dans une multitude de sens, et de façon totalement paradoxale –, comme le jour et la nuit.
Magritte évoque L'Empire des lumières dans un commentaire écrit pour un programme télévisé en 1956, puis publié dans le catalogue de l'exposition Peintres belges de l'imaginaire (Grand Palais, Paris, 1972): «Pour moi, la conception d’un tableau, c’est une idée d’une chose ou de plusieurs choses, qui peuvent devenir visibles par ma peinture. La conception d’un tableau, c’est-à-dire l’idée, n’est pas visible dans le tableau: une idée ne saurait pas être vue par les yeux. Ce qui est représenté dans un tableau, c’est ce qui est visible pour les yeux, c’est la chose ou les choses dont il a fallu avoir l’idée. Ainsi, ce qui est représenté dans le tableau L'Empire des lumières, ce sont les choses dont j'ai eu l'idée, c'est-à-dire, exactement, un paysage nocturne et un ciel tel que nous le voyons en plein jour. Le paysage évoque la nuit et le ciel évoque le jour. Cette évocation de la nuit et du jour me semble douée du pouvoir de nous surprendre et de nous enchanter. J'appelle ce pouvoir: la poésie. Si je crois que cette évocation a un tel pouvoir poétique, c'est entre autres raisons, parce que j'ai toujours éprouvé le plus grand intérêt pour la nuit et pour le jour, sans jamais ressentir, cependant, de préférence pour l'un ou pour l'autre. Ce grand intérêt personnel pour la nuit et pour le jour, est un sentiment d'admiration et d'étonnement» (cité in K. Rooney et E. Plattner, éds., René Magritte: Selected Writings, Minneapolis, 2016, p. 167).
Antinomiques par définition, le jour et la nuit ont longtemps servi à représenter des royaumes poétiques et symboliques opposés, métaphores de la dualité de l'existence humaine: notamment de la rivalité entre les sollicitations du monde extérieur et la vie intérieure de l'individu. Une tension – entre la réalité et le rêve, le jour et la nuit – qui se trouve au cœur des valeurs surréalistes.
Ce qui fait la beauté et le pouvoir révélateur de L’Empire des lumières – le message subliminal, peut-être, qui lui vaut son statut de chef-d'œuvre pérenne et emblématique –, c'est que la pensée de Magritte s'aventure bien au-delà de ces notions binaires. Certes, son œuvre semble invoquer les traditionnelles oppositions entre terre et ciel, nuit et jour, obscurité et lumière. Mais ici, la concordance entre l'élément et l'idée, entre un monde possible et un autre – loin de toutes connotations négatives ou positives –, est invariablement viciée. L'image est pétrie de pièges, d'ambigüités imprévisibles et versatiles, de contre-sens. L'artiste y verra la conciliation et l'harmonie qui sous-tendent ces idées contraires: «Après avoir peint L’empire des lumières”, confie-t-il à un ami en 1966, «l’idée m’est venue que la nuit et le jour existent ensemble, qu’ils ne forment qu’un. Cela a du sens, ou du moins c’est en accord avec notre savoir: la nuit existe toujours en même temps que le jour dans le monde. (Tout comme la tristesse existe toujours chez certaines personnes en même temps que la joie chez d’autres). Mais de telles pensées ne sont pas poétique. C’est l’image visible du tableau qui est poétique" (cité in S. Whitfield, Magritte, cat. exp., The South Bank Centre, Londres, 1992, no. 111).
La répétition du thème de L'Empire des lumières dans l'œuvre de Magritte forme un ensemble riche en variations; les divergences de nuances et de motifs d'une toile à l'autre, participent à élargir le propos, à sublimer sa dimension poétique. En alternant les dimensions et les formats de ses tableaux, tantôt horizontaux, tantôt verticaux, Magritte invite l'observateur à appréhender sa vision de manières multiples.
Dans cette ultime version du sujet, peinte en 1967 pour une collection privée, Magritte glisse dans sa toile la silhouette de l'homme au chapeau melon, son alter-ego, vu de dos.
Between 1949 and 1964, Magritte painted seventeen versions in oil, with ten more in gouache, of the idea to which he referred as “L’empire des lumières”. The artist’s friend Paul Nougé, the leader of the Brussels Surrealist group, provided the title, for which the most appropriate English translation is “The Dominion of Light”.
The present L’empire des lumières is the last oil painting that Magritte completed of this subject.
Each picture displays key elements original to L’empire des lumières — a nocturnal street scene in a placid, well-maintained, country settings (some versions depicted a bourgeois quarter of town, similar to the Magritte’s own rue de Esseghem in Brussels), with windows faintly lit from within. The hour is late, and most of the occupants are presumably in bed. Only the onlooker is witness to the bizarre vision that hovers above the roof- and treetops — a night sky with neither moon nor stars, lacking the least hint of darkness. For as far as one can see, a blue, midday, sunlit sky with lazily drifting white clouds fills the ether expanse. In the characteristic, straightly descriptive manner in which Magritte painted this scene, all is as natura l— but in myriad connotations, also as paradoxica l— as night and day. Magritte discussed
L’empire des lumières in a commentary written for a 1956 television program, later published in the exhibition catalogue Peintres belges de l’imaginaire, Grand Palais, Paris, 1972:
“For me, the conception of a picture is an idea of one thing or of several things which can be realized visually in my painting. Obviously, all ideas are not ideas for paintings. Naturally, an idea must be sufficiently stimulating for me to get down to painting the thing or things that inspired the idea. The conception of a painting, that is, the idea, is not visible in the painting: an idea cannot be seen by the eyes. What is depicted in the painting is what is visible to the eye, the thing or things that had to inspire the idea. So, in the painting L’empire des lumières are things I had an idea about — to be precise, a nocturnal landscape and a sky above in broad daylight. The landscape evokes night and the sky evokes day. This evocation of day and night seems to me to have the power to surprise and enchant us. I call this power "poetry". I believe this evocation has such a ‘poetic’ power because, among other reasons, I have always been keenly interested in night and in day, although I’ve never had a preference for one or the other. This intense personal interest in night and day is a feeling of admiration and astonishment” (quoted in K. Rooney and E. Plattner, eds., René Magritte: Selected Writings, Minneapolis, 2016, p. 167).
The diurnal antipodes of day and night have long served as poetically symbolic realms that represent the contrasts in the human experience of existence, most fundamentally the give-and- take between demands stemming from interaction with the outer world, and those arising from the inner world of the individual self. The tensions between reality and dream — day and night — lie at the very heart of the Surrealist ethos.
The beauty and revelation of L’empire des lumières — perhaps the latent message that contributed to its enduring iconic status — is that Magritte gazes far beyond any such antithetical notions, even if in this painting he appeared to cast such contradictions as the traditionally opposing elements of earth and sky, night and day, darkness and light. The alignment of element with idea, with one alternative or the other—in either a positive or negative sense—is fraught, however, at every turn with shifting ambiguities and reversals. The artist discovered instead the underlying conciliation and harmony of these opposing ideas. “After I had painted L’empire des lumières,” Magritte explained to a friend in 1966, “I got the idea that night and day exist together, that they are one. This is reasonable, or at the very least it’s in keeping with our knowledge: in the world night always exists at the same time as day. (Just as sadness always...

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17 Oct 2019
France, Paris
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René Magritte (1898-1967)
Paysage avec un homme à cheval (L'Empire des lumières)
huile sur toile
45 x 50.3 cm.
Peint en 1967

oil on canvas
17 ¾ x 19 7/8 in.
Painted in 1967

Special Notice

Artist''s Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist''s Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist''s collection agent.

Saleroom Notice
Please note that this oil was painted in 1967, as stated in the cataloguing and in the note online.
Veuillez noter que la présente oeuvre a été peinte en 1967, comme indiqué au cataloguing et sur la notice en ligne.

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Provenant d'une collection privée européenne
Post Lot Text
Entre 1949 et 1964, Magritte peint dix-sept versions à l'huile, et dix autres à la gouache, de son concept de «L'Empire des lumières» - un titre imaginé par son ami Paul Nougé, maître à penser du surréalisme belge.
Le présent «Empire des lumières» est la dernière peinture à l'huile que l'artiste réalise sur ce sujet. Chaque déclinaison de son idée distille à sa manière quelques ingrédients essentiels – une scène de rue nocturne dans un paysage rural tranquille et soigné (ou, dans certaines versions, un décor urbain qui n'est pas sans rappeler la rue Esseghem où réside Magritte, dans les beaux quartiers de Bruxelles), constellé de quelques fenêtres faiblement éclairées. Il est tard. À cette heure-ci, la plupart des occupants doivent être couchés. Seul l'observateur est pris à témoin du spectacle étrange qui surplombe les toits - et les cimes des arbres : la nuit est tombée et pourtant il n'y a ni lune, ni étoiles à l'horizon. Pas même une once d'obscurité. À la place, la voûte céleste est occupée comme en plein jour par un ciel bleu lumineux qui s'étend à perte de vue, et sur lequel flottent paresseusement des nuages. Fidèle à ses habitudes, Magritte donne à voir cette scène de manière purement descriptive, comme si de rien n'était. Ici tout coule de source – dans une multitude de sens, et de façon totalement paradoxale –, comme le jour et la nuit.
Magritte évoque L'Empire des lumières dans un commentaire écrit pour un programme télévisé en 1956, puis publié dans le catalogue de l'exposition Peintres belges de l'imaginaire (Grand Palais, Paris, 1972): «Pour moi, la conception d’un tableau, c’est une idée d’une chose ou de plusieurs choses, qui peuvent devenir visibles par ma peinture. La conception d’un tableau, c’est-à-dire l’idée, n’est pas visible dans le tableau: une idée ne saurait pas être vue par les yeux. Ce qui est représenté dans un tableau, c’est ce qui est visible pour les yeux, c’est la chose ou les choses dont il a fallu avoir l’idée. Ainsi, ce qui est représenté dans le tableau L'Empire des lumières, ce sont les choses dont j'ai eu l'idée, c'est-à-dire, exactement, un paysage nocturne et un ciel tel que nous le voyons en plein jour. Le paysage évoque la nuit et le ciel évoque le jour. Cette évocation de la nuit et du jour me semble douée du pouvoir de nous surprendre et de nous enchanter. J'appelle ce pouvoir: la poésie. Si je crois que cette évocation a un tel pouvoir poétique, c'est entre autres raisons, parce que j'ai toujours éprouvé le plus grand intérêt pour la nuit et pour le jour, sans jamais ressentir, cependant, de préférence pour l'un ou pour l'autre. Ce grand intérêt personnel pour la nuit et pour le jour, est un sentiment d'admiration et d'étonnement» (cité in K. Rooney et E. Plattner, éds., René Magritte: Selected Writings, Minneapolis, 2016, p. 167).
Antinomiques par définition, le jour et la nuit ont longtemps servi à représenter des royaumes poétiques et symboliques opposés, métaphores de la dualité de l'existence humaine: notamment de la rivalité entre les sollicitations du monde extérieur et la vie intérieure de l'individu. Une tension – entre la réalité et le rêve, le jour et la nuit – qui se trouve au cœur des valeurs surréalistes.
Ce qui fait la beauté et le pouvoir révélateur de L’Empire des lumières – le message subliminal, peut-être, qui lui vaut son statut de chef-d'œuvre pérenne et emblématique –, c'est que la pensée de Magritte s'aventure bien au-delà de ces notions binaires. Certes, son œuvre semble invoquer les traditionnelles oppositions entre terre et ciel, nuit et jour, obscurité et lumière. Mais ici, la concordance entre l'élément et l'idée, entre un monde possible et un autre – loin de toutes connotations négatives ou positives –, est invariablement viciée. L'image est pétrie de pièges, d'ambigüités imprévisibles et versatiles, de contre-sens. L'artiste y verra la conciliation et l'harmonie qui sous-tendent ces idées contraires: «Après avoir peint L’empire des lumières”, confie-t-il à un ami en 1966, «l’idée m’est venue que la nuit et le jour existent ensemble, qu’ils ne forment qu’un. Cela a du sens, ou du moins c’est en accord avec notre savoir: la nuit existe toujours en même temps que le jour dans le monde. (Tout comme la tristesse existe toujours chez certaines personnes en même temps que la joie chez d’autres). Mais de telles pensées ne sont pas poétique. C’est l’image visible du tableau qui est poétique" (cité in S. Whitfield, Magritte, cat. exp., The South Bank Centre, Londres, 1992, no. 111).
La répétition du thème de L'Empire des lumières dans l'œuvre de Magritte forme un ensemble riche en variations; les divergences de nuances et de motifs d'une toile à l'autre, participent à élargir le propos, à sublimer sa dimension poétique. En alternant les dimensions et les formats de ses tableaux, tantôt horizontaux, tantôt verticaux, Magritte invite l'observateur à appréhender sa vision de manières multiples.
Dans cette ultime version du sujet, peinte en 1967 pour une collection privée, Magritte glisse dans sa toile la silhouette de l'homme au chapeau melon, son alter-ego, vu de dos.
Between 1949 and 1964, Magritte painted seventeen versions in oil, with ten more in gouache, of the idea to which he referred as “L’empire des lumières”. The artist’s friend Paul Nougé, the leader of the Brussels Surrealist group, provided the title, for which the most appropriate English translation is “The Dominion of Light”.
The present L’empire des lumières is the last oil painting that Magritte completed of this subject.
Each picture displays key elements original to L’empire des lumières — a nocturnal street scene in a placid, well-maintained, country settings (some versions depicted a bourgeois quarter of town, similar to the Magritte’s own rue de Esseghem in Brussels), with windows faintly lit from within. The hour is late, and most of the occupants are presumably in bed. Only the onlooker is witness to the bizarre vision that hovers above the roof- and treetops — a night sky with neither moon nor stars, lacking the least hint of darkness. For as far as one can see, a blue, midday, sunlit sky with lazily drifting white clouds fills the ether expanse. In the characteristic, straightly descriptive manner in which Magritte painted this scene, all is as natura l— but in myriad connotations, also as paradoxica l— as night and day. Magritte discussed
L’empire des lumières in a commentary written for a 1956 television program, later published in the exhibition catalogue Peintres belges de l’imaginaire, Grand Palais, Paris, 1972:
“For me, the conception of a picture is an idea of one thing or of several things which can be realized visually in my painting. Obviously, all ideas are not ideas for paintings. Naturally, an idea must be sufficiently stimulating for me to get down to painting the thing or things that inspired the idea. The conception of a painting, that is, the idea, is not visible in the painting: an idea cannot be seen by the eyes. What is depicted in the painting is what is visible to the eye, the thing or things that had to inspire the idea. So, in the painting L’empire des lumières are things I had an idea about — to be precise, a nocturnal landscape and a sky above in broad daylight. The landscape evokes night and the sky evokes day. This evocation of day and night seems to me to have the power to surprise and enchant us. I call this power "poetry". I believe this evocation has such a ‘poetic’ power because, among other reasons, I have always been keenly interested in night and in day, although I’ve never had a preference for one or the other. This intense personal interest in night and day is a feeling of admiration and astonishment” (quoted in K. Rooney and E. Plattner, eds., René Magritte: Selected Writings, Minneapolis, 2016, p. 167).
The diurnal antipodes of day and night have long served as poetically symbolic realms that represent the contrasts in the human experience of existence, most fundamentally the give-and- take between demands stemming from interaction with the outer world, and those arising from the inner world of the individual self. The tensions between reality and dream — day and night — lie at the very heart of the Surrealist ethos.
The beauty and revelation of L’empire des lumières — perhaps the latent message that contributed to its enduring iconic status — is that Magritte gazes far beyond any such antithetical notions, even if in this painting he appeared to cast such contradictions as the traditionally opposing elements of earth and sky, night and day, darkness and light. The alignment of element with idea, with one alternative or the other—in either a positive or negative sense—is fraught, however, at every turn with shifting ambiguities and reversals. The artist discovered instead the underlying conciliation and harmony of these opposing ideas. “After I had painted L’empire des lumières,” Magritte explained to a friend in 1966, “I got the idea that night and day exist together, that they are one. This is reasonable, or at the very least it’s in keeping with our knowledge: in the world night always exists at the same time as day. (Just as sadness always...

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17 Oct 2019
France, Paris
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