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SANYU (1901-1966) 常玉

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Nu féminin de dos

Encre sur papier, signée en bas à droite

43.5 x 26.5 cm -17 1/8 x 10 3/8 in.

PROVENANCE

Collection Jean-Claude Riedel, Paris

Collection privée, France

(acquis auprès du précédent vers 1970)

Puis par descendance

Sanyu est né en 1901 d’une famille possédant la plus importante soierie de la province du Sichuan. Montrant des prédispositions précoces pour les arts plastiques, encouragé par son entourage, il apprend la calligraphie avec Zhao Xi et la peinture auprès de son père. Après des études à l’université de Shanghai, Sanyu découvre le Japon lors d’un voyage en 1919, ainsi que la France où il décide de s’installer. Demeurant dans le quartier de Montparnasse à partir de 1923, il côtoie les protagonistes de l’avant-garde, les membres de l’Ecole de Paris et fréquente l’Académie de la Grande Chaumière où il parfait sa formation. Sanyu, qui fait partie de la première génération de peintres chinois investissant la scène artistique française, s’imprègne profondément de la culture occidentale et choisit de résider sa vie durant dans la Ville Lumière – contrairement à certains de ses compatriotes, à l’instar de Lin Fengmian. L’œuvre de Sanyu s’impose comme un mélange raffiné entre références à sa culture natale et emprunts à l’art moderne occidental. L’esthétique de l’épuration qu’il y développe évoque la manière de certains des protagonistes de l’École de Paris, à l’image de Brancusi ou de Modigliani. Comme lui, le peintre chinois procède à une stylisation poussée des lignes et à des déformations anatomiques qui rappellent le singulier maniérisme modiglianien. L’isolation récurrente de motifs sur la toile ou le papier éveille quant à elle, sous la forme d’une réminiscence lointaine, le souvenir des créations de Ba Da Shan Ren, artiste-calligraphe du XVIIIe siècle auquel Sanyu voue une admiration sans borne.

En 1970, monsieur C. collectionneur parisien découvre Sanyu dans la galerie de Jean-Claude Riedel. Il achète Fleurs dans un vase portant une inscription, circa 1930 (toile vendue par Aguttes le 2/6/15 pour 4.08 millions d’euros) et quelques encres, dont celle présentée aujourd’hui en vente.

Si le Vietnam devient protectorat français dès 1885, le règne de ses empereurs perdure tout au long de cette période. Celui de l’avant-dernier empereur d’Annam, Khải Định (1885-1925) est marqué architecturalement par la construction en 1920 de son tombeau qui sera le dernier mausolée de la dynastie des Nguyên. Savant mélange du savoir-faire annamite mais aussi occidental, il s’érige comme une prouesse dans un style ostentatoire volontairement assumé. Mêlant des symboles du répertoire iconographique français à des références indiennes, cette construction est à l’image de Khải Định, luxueuse. Employant des matériaux aussi bien orientaux qu’occidentaux, l’empereur souhaite pour son mausolée une sculpture grandeur nature. Cette commande revient à Paul Ducuing (1867-1949), sculpteur toulousain connu pour son réalisme photographique. Brillant sculpteur académique, il a réalisé de nombreuses commandes publiques et enseigne à la Manufacture de Sèvres. Son amitié avec Albert Sarraut, Gouverneur d’Indochine et Ministre des Colonies lui permet d’être chargé de mission et d’obtenir plusieurs commandes publiques entre décembre 1921 et février 1922. Pour cela, Ducuing, consciencieux, étudie les divers courants stylistiques et les différents symboles de l’art extrêmeoriental. Pour la réalisation de la sculpture de Khải Định, l’artiste adopte une narration fidèle à la réalité objective. Afin de mieux maîtriser son sujet, le sculpteur commence par une représentation d’un simple buste, dans un plus petit format, qu’il expose en mai 1922 à l’Exposition Coloniale de Marseille. Ce modèle reçoit l’approbation de l’Empereur Khải Định qui commande, en plus de la version destinée au mausolée, qui sera de en pied et de plus grande dimension, plusieurs exemplaires du buste original destinés aux membres de sa famille.

Reprenant les codes de la sculpture occidentale, Ducuing a choisi pour cette commande un format buste adapté à la représentation d’empereur depuis l’Antiquité Romaine. Le langage symbolique emprunte cependant davantage à la culture annamite. La tenue composée d’une tunique et d’un turban traditionnel sobre mais élégant souligne l’humilité dont doit faire preuve un personnage du rang de Khải Định. Son statut social est souligné par les différents attributs qu’il porte dont la plaque de Grande-Croix du dragon d’Annam, formée d’une étoile à huit branches surmontée d’un dragon, ordre annamite puis colonial. Paul Ducuing dresse ici le portrait réaliste d’un souverain majestueux et humble au sommet de puissance. Quand Bảo Đại doit succéder à son père, son jeune âge ne lui permet de pas de régner et il met à profit une période de Régence pour poursuivre son éducation en France. « Celui qui protège

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29 Nov 2021
France, Neuilly
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Encre sur papier, signée en bas à droite

43.5 x 26.5 cm -17 1/8 x 10 3/8 in.

PROVENANCE

Collection Jean-Claude Riedel, Paris

Collection privée, France

(acquis auprès du précédent vers 1970)

Puis par descendance

Sanyu est né en 1901 d’une famille possédant la plus importante soierie de la province du Sichuan. Montrant des prédispositions précoces pour les arts plastiques, encouragé par son entourage, il apprend la calligraphie avec Zhao Xi et la peinture auprès de son père. Après des études à l’université de Shanghai, Sanyu découvre le Japon lors d’un voyage en 1919, ainsi que la France où il décide de s’installer. Demeurant dans le quartier de Montparnasse à partir de 1923, il côtoie les protagonistes de l’avant-garde, les membres de l’Ecole de Paris et fréquente l’Académie de la Grande Chaumière où il parfait sa formation. Sanyu, qui fait partie de la première génération de peintres chinois investissant la scène artistique française, s’imprègne profondément de la culture occidentale et choisit de résider sa vie durant dans la Ville Lumière – contrairement à certains de ses compatriotes, à l’instar de Lin Fengmian. L’œuvre de Sanyu s’impose comme un mélange raffiné entre références à sa culture natale et emprunts à l’art moderne occidental. L’esthétique de l’épuration qu’il y développe évoque la manière de certains des protagonistes de l’École de Paris, à l’image de Brancusi ou de Modigliani. Comme lui, le peintre chinois procède à une stylisation poussée des lignes et à des déformations anatomiques qui rappellent le singulier maniérisme modiglianien. L’isolation récurrente de motifs sur la toile ou le papier éveille quant à elle, sous la forme d’une réminiscence lointaine, le souvenir des créations de Ba Da Shan Ren, artiste-calligraphe du XVIIIe siècle auquel Sanyu voue une admiration sans borne.

En 1970, monsieur C. collectionneur parisien découvre Sanyu dans la galerie de Jean-Claude Riedel. Il achète Fleurs dans un vase portant une inscription, circa 1930 (toile vendue par Aguttes le 2/6/15 pour 4.08 millions d’euros) et quelques encres, dont celle présentée aujourd’hui en vente.

Si le Vietnam devient protectorat français dès 1885, le règne de ses empereurs perdure tout au long de cette période. Celui de l’avant-dernier empereur d’Annam, Khải Định (1885-1925) est marqué architecturalement par la construction en 1920 de son tombeau qui sera le dernier mausolée de la dynastie des Nguyên. Savant mélange du savoir-faire annamite mais aussi occidental, il s’érige comme une prouesse dans un style ostentatoire volontairement assumé. Mêlant des symboles du répertoire iconographique français à des références indiennes, cette construction est à l’image de Khải Định, luxueuse. Employant des matériaux aussi bien orientaux qu’occidentaux, l’empereur souhaite pour son mausolée une sculpture grandeur nature. Cette commande revient à Paul Ducuing (1867-1949), sculpteur toulousain connu pour son réalisme photographique. Brillant sculpteur académique, il a réalisé de nombreuses commandes publiques et enseigne à la Manufacture de Sèvres. Son amitié avec Albert Sarraut, Gouverneur d’Indochine et Ministre des Colonies lui permet d’être chargé de mission et d’obtenir plusieurs commandes publiques entre décembre 1921 et février 1922. Pour cela, Ducuing, consciencieux, étudie les divers courants stylistiques et les différents symboles de l’art extrêmeoriental. Pour la réalisation de la sculpture de Khải Định, l’artiste adopte une narration fidèle à la réalité objective. Afin de mieux maîtriser son sujet, le sculpteur commence par une représentation d’un simple buste, dans un plus petit format, qu’il expose en mai 1922 à l’Exposition Coloniale de Marseille. Ce modèle reçoit l’approbation de l’Empereur Khải Định qui commande, en plus de la version destinée au mausolée, qui sera de en pied et de plus grande dimension, plusieurs exemplaires du buste original destinés aux membres de sa famille.

Reprenant les codes de la sculpture occidentale, Ducuing a choisi pour cette commande un format buste adapté à la représentation d’empereur depuis l’Antiquité Romaine. Le langage symbolique emprunte cependant davantage à la culture annamite. La tenue composée d’une tunique et d’un turban traditionnel sobre mais élégant souligne l’humilité dont doit faire preuve un personnage du rang de Khải Định. Son statut social est souligné par les différents attributs qu’il porte dont la plaque de Grande-Croix du dragon d’Annam, formée d’une étoile à huit branches surmontée d’un dragon, ordre annamite puis colonial. Paul Ducuing dresse ici le portrait réaliste d’un souverain majestueux et humble au sommet de puissance. Quand Bảo Đại doit succéder à son père, son jeune âge ne lui permet de pas de régner et il met à profit une période de Régence pour poursuivre son éducation en France. « Celui qui protège

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29 Nov 2021
France, Neuilly
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