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Statue, Bamana, Mali | Bamana Figure, Mali

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Statue, Bamana, Mali

haut. Height 88,5 cm ; 34 6/8 in

Bamana Figure, Mali

Catalogue Note:
Sont sans conteste à compter au panthéon de l’art Bamana du Mali, un ensemble de statues unique provenant de la région de Bougouni dont la statue de la Collection Michel Lequesne est un exemple rare. Sans commune mesure comparable avec la statuaire bamana classique nyeleni et reconnue par les peintres modernes tels que Braque, Matisse ou Vlaminck, ce groupe de statue a été mis au jour au cours des années 1950. Elles étaient alors auréolées du mystère de leur découverte et furent accueillies par les chercheurs et scientifiques ainsi que dans les collections privées et muséales avec beaucoup d’enthousiasme et à grand renfort de superlatifs. Cependant les informations dont ils disposaient à l’époque à leur sujet étaient peu nombreuses. Seule leur origine était connue. Elles provenaient des villages proches de Bougouni et Dioïla, une région de la vallée de la rivière Baoulé affluent majeur du Bakoye dans le sud du Mali. La plupart avaient été mises sur le marché d’une part par le couple de marchands Hélène, Henri Kamer et d’autre part aux Etats-Unis par John Klejman.

L’exposition du Museum of Primitive Art de New York en 1960 est la première à mettre en lumière Outre-Atlantique un ensemble d’une dizaine de figures de ce type. Dans l’introduction du catalogue de cette fameuse exposition Robert Goldwater les décrit comme étant pour « la plupart des représentations de femme, debout ou assises sur des tabourets avec un dossier et portant parfois un enfant qui grimpe sur le corps de la mère. La coiffe est particulièrement frappante : elle est constituée d'une crête dans l'axe de la figure et de plusieurs tresses qui tombent parfois assez bas pour toucher la poitrine. Il existe également des figures masculines debout, avec une coiffure similaire, bien que plus courte, et portant des sceptres ou d'autres insignes de pouvoir. »[1] Goldwarter ajoutait que les figures féminines sont des queens, des « portraits-types », leurs attitudes et leurs attributs suggérant des personnages de haut rang assimilables à des chefs ou des épouses de chefs.[2]

Depuis, la théorie consistant à voir sous les traits des figures féminines des « portraits-types » de reines a été écartée et nous en savons plus sur le contexte d’utilisation de ces statues au sein de la communauté bamana, de leur rôle et de leur signification.

L’ensemble des statues dont il est ici question est à rattacher à deux importantes cérémonies annuelles. Celle du Jo d’une part et celle du Gwan d’autre part. Les recherches de terrain de Viviana Pâques tout d’abord[3] et ensuite de Kate Ezra à la fin des années 1970 publiées dans sa thèse de doctorat en 1983[4], nous ont apporté des détails précieux sur les cérémonies du Jo et du Gwan et le rôle central occupé par la sculpture dans le déroulement de celles-ci. La première, le Jo, est connue dans la région sud du territoire bamana et y est l’une des sociétés les plus importantes. L’initiation au sein de celle-ci revêt un caractère particulier au regard des autres sociétés bamanas car elle est accessible aussi bien aux femmes qu’aux hommes. L’on sait cependant que l’initiation des jeunes garçons bien renseignée quant à elle, peut être très précoce et dure un minimum de six ans d’apprentissage au cours desquels le jeune garçon passe une série d’épreuves. Cette initiation culmine tous les 7 ans, le jour de la cérémonie Jo. Cette cérémonie a lieu lors de la saison des pluies, en avril-mai. Les statues sont alors sorties du sanctuaire où elles sont conservées par les anciens et présentées devant la maison où elles sont lavées, ointes d’huile, habillées de vêtements et parées de perles. Il y a habituellement deux statues seulement, une masculine et une féminie.[5]

La cérémonie du Gwan se distingue car elle présente généralement un ensemble de statues plus étoffées comprenant une maternité (dénommée Gwandusu), une figure masculine (Gwantigi, Gwanjaraba ou Mansa) et d’autres dont le nombre est variable. La fonction de cette cérémonie est par ailleurs bien précise également puisqu’elle est dédiée uniquement aux problèmes de fertilité et de maternitié.

Il a été précédemment souligné combien les statues du Jo et Gwan se différenciaient des figures nyeleni non seulement en raison de leur utilisation mais aussi stylistiquement. La majesté des premières, leur sobriété et leur naturalisme ont forgé leur réputation. Elles incarnent par ailleurs individuellement chacune une identité propre du fait des ornements qu’elles portent, la position qu’elles adoptent et les attributs auxquels elles sont associées qui permettent d’imaginer qu’elles occupent un rôle particulier dans le cadre de la cérémonie.

A partir du modèle de la maternité du Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 1979.206.121) Kate Ezra « exemplifie les caractéristiques du style sculptural de Jo et Gwan, en particulier lorsqu'on la compare à une figure nyeleni typique. Le...

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05 Jun 2023
France, Paris
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Statue, Bamana, Mali

haut. Height 88,5 cm ; 34 6/8 in

Bamana Figure, Mali

Catalogue Note:
Sont sans conteste à compter au panthéon de l’art Bamana du Mali, un ensemble de statues unique provenant de la région de Bougouni dont la statue de la Collection Michel Lequesne est un exemple rare. Sans commune mesure comparable avec la statuaire bamana classique nyeleni et reconnue par les peintres modernes tels que Braque, Matisse ou Vlaminck, ce groupe de statue a été mis au jour au cours des années 1950. Elles étaient alors auréolées du mystère de leur découverte et furent accueillies par les chercheurs et scientifiques ainsi que dans les collections privées et muséales avec beaucoup d’enthousiasme et à grand renfort de superlatifs. Cependant les informations dont ils disposaient à l’époque à leur sujet étaient peu nombreuses. Seule leur origine était connue. Elles provenaient des villages proches de Bougouni et Dioïla, une région de la vallée de la rivière Baoulé affluent majeur du Bakoye dans le sud du Mali. La plupart avaient été mises sur le marché d’une part par le couple de marchands Hélène, Henri Kamer et d’autre part aux Etats-Unis par John Klejman.

L’exposition du Museum of Primitive Art de New York en 1960 est la première à mettre en lumière Outre-Atlantique un ensemble d’une dizaine de figures de ce type. Dans l’introduction du catalogue de cette fameuse exposition Robert Goldwater les décrit comme étant pour « la plupart des représentations de femme, debout ou assises sur des tabourets avec un dossier et portant parfois un enfant qui grimpe sur le corps de la mère. La coiffe est particulièrement frappante : elle est constituée d'une crête dans l'axe de la figure et de plusieurs tresses qui tombent parfois assez bas pour toucher la poitrine. Il existe également des figures masculines debout, avec une coiffure similaire, bien que plus courte, et portant des sceptres ou d'autres insignes de pouvoir. »[1] Goldwarter ajoutait que les figures féminines sont des queens, des « portraits-types », leurs attitudes et leurs attributs suggérant des personnages de haut rang assimilables à des chefs ou des épouses de chefs.[2]

Depuis, la théorie consistant à voir sous les traits des figures féminines des « portraits-types » de reines a été écartée et nous en savons plus sur le contexte d’utilisation de ces statues au sein de la communauté bamana, de leur rôle et de leur signification.

L’ensemble des statues dont il est ici question est à rattacher à deux importantes cérémonies annuelles. Celle du Jo d’une part et celle du Gwan d’autre part. Les recherches de terrain de Viviana Pâques tout d’abord[3] et ensuite de Kate Ezra à la fin des années 1970 publiées dans sa thèse de doctorat en 1983[4], nous ont apporté des détails précieux sur les cérémonies du Jo et du Gwan et le rôle central occupé par la sculpture dans le déroulement de celles-ci. La première, le Jo, est connue dans la région sud du territoire bamana et y est l’une des sociétés les plus importantes. L’initiation au sein de celle-ci revêt un caractère particulier au regard des autres sociétés bamanas car elle est accessible aussi bien aux femmes qu’aux hommes. L’on sait cependant que l’initiation des jeunes garçons bien renseignée quant à elle, peut être très précoce et dure un minimum de six ans d’apprentissage au cours desquels le jeune garçon passe une série d’épreuves. Cette initiation culmine tous les 7 ans, le jour de la cérémonie Jo. Cette cérémonie a lieu lors de la saison des pluies, en avril-mai. Les statues sont alors sorties du sanctuaire où elles sont conservées par les anciens et présentées devant la maison où elles sont lavées, ointes d’huile, habillées de vêtements et parées de perles. Il y a habituellement deux statues seulement, une masculine et une féminie.[5]

La cérémonie du Gwan se distingue car elle présente généralement un ensemble de statues plus étoffées comprenant une maternité (dénommée Gwandusu), une figure masculine (Gwantigi, Gwanjaraba ou Mansa) et d’autres dont le nombre est variable. La fonction de cette cérémonie est par ailleurs bien précise également puisqu’elle est dédiée uniquement aux problèmes de fertilité et de maternitié.

Il a été précédemment souligné combien les statues du Jo et Gwan se différenciaient des figures nyeleni non seulement en raison de leur utilisation mais aussi stylistiquement. La majesté des premières, leur sobriété et leur naturalisme ont forgé leur réputation. Elles incarnent par ailleurs individuellement chacune une identité propre du fait des ornements qu’elles portent, la position qu’elles adoptent et les attributs auxquels elles sont associées qui permettent d’imaginer qu’elles occupent un rôle particulier dans le cadre de la cérémonie.

A partir du modèle de la maternité du Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 1979.206.121) Kate Ezra « exemplifie les caractéristiques du style sculptural de Jo et Gwan, en particulier lorsqu'on la compare à une figure nyeleni typique. Le...

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Time, Location
05 Jun 2023
France, Paris
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